lundi, novembre 19, 2007

Ceux qui luttent peuvent gagner ou perdre mais ceux qui ne luttent pas ont déjà tout perdu !


Dans le Devoir de ce matin est paru une lettre signé par différentes associations associations membres de la FECQ et de la FEUQ. Évidemment, fidèle à leur habitude, ils tentent de se réapproprier le momentum de la lutte étudiante en cours. Rien de nouveau sous le soleil, et aucune solution n'est avancée, à l'exception d'une "Commission parlementaire itinérante dont le mandat serait de visiter les villes étudiantes du Québec pour discuter avec les intervenants du milieu et leurs acteurs périphériques afin de bien comprendre la réalité des communautés universitaires et estudiantines." Une solution qualifiée "d'alternatives concrètes, réalistes et pragmatiques"! D'ailleurs, ils appellent à une marche le 22, pour demander cette alternative concrète, que je qualifierais plutôt de tentative de sabotage de la grève étudiante.
En plus du discours habituel de dénonciation de la violence de la part des étudiants (je vous rappelle que même les professeurs du CVM ont dénoncé les abus policier), ils jouent une fois de plus la carte de la vierge offensée. Refusons que les lobbyistes de la FECQ/FEUQ, manipulés par le PQ et la classe dominante, sabordent et utilise cette grève à des fins électoralistes pour leur amiEs au parlement.
Le mouvement étudiant doit tenter de changer radicalement le système d’éducation et initier un débat de société autour la gratuité et de l'accessibilité à l'éducation. Refusons d'être les pions permettant de faire avancer l'agenda politique pré-électorale du PQ ou de n'importe quel parti. Parce que rouge ou bleu, ils nous saignent à blanc...
Je vous invite à lire la position de la NEFAC, publiée dans le Cause Commune sur les perspectives de la grève étudiante.
La société québécoise est diversifiée et enrichie des opinions différentes et divergentes qui l'animent. Les mouvements sociaux doivent composer avec une pluralité de visions pour résoudre les problématiques vécues. Le mouvement étudiant n'en est pas exempt. La complémentarité des tactiques qui dessine la campagne de cet automne en est un exemple éloquent. Or, malgré toute notre solidarité envers les étudiants engagés avec nous dans ce combat, nous devons nous inscrire en faux par rapport aux événements [de la dernière semaine].

En effet, lundi et mardi [derniers] resteront des journées peu glorieuses pour la vaste majorité des étudiants collégiaux et universitaires du Québec. Les actes d'intimidation, de violence et de vandalisme perpétrés par des minorités virulentes dans les établissements d'enseignement de l'Université du Québec à Montréal et du Cégep du Vieux-Montréal sont déplorables. Ils faussent le message que la majorité des étudiants s'efforce d'envoyer à la population et au gouvernement.

Réussir à faire passer le message

En politique, comme dans l'espace public, tout est question de mesure et de nuances. Nous estimons cependant que les saccageurs n'ont fait preuve ni de l'un ni de l'autre, s'attirant du coup la foudre de leurs propres administrations universitaires, de la majorité des étudiants et de l'opinion publique. Par conséquent, la population a maintenant une perception plus négative et teintée de frustration à l'endroit du mouvement étudiant. Considérant la laideur des images qu'on lui a passées en boucle pendant quelques jours, nous pouvons le comprendre. En outre, nous croyons tout à fait possible que certains abus des forces de l'ordre, rapportés par les étudiants, s'avèrent fondés.

Ces actes de violence sont associés, à tort, à un mouvement qui rassemble des milliers d'étudiants. Nous affirmons haut et fort que ces derniers, malheureusement associés au message d'accessibilité aux études universitaires que nous prônons, sont une minorité par rapport à la majorité d'étudiantes et d'étudiants qui dénoncent les décisions du gouvernement libéral de Jean Charest en éducation postsecondaire.

Depuis le début de la campagne, [...] des dizaines d'actions créatives et positives sont réalisées pour sensibiliser et informer la population. Des tournées de centres commerciaux, des marches funèbres pour enterrer l'accessibilité, des stands d'information, des appels massifs ont été effectués -- et cela fonctionne! Pourtant, les médias n'en parlent que trop peu, obnubilés par le sensationnalisme que procure l'expulsion forcée suivant une occupation illégale...

Mettons les points sur les «i»!

Clarifions une fois pour toutes notre position. Nous ne prônons d'aucune façon la destruction du bien public. Nous dénonçons ces actes perpétrés au sein, et à l'endroit, de nos établissements d'enseignement. Nous ne prônons pas de dogmes sociaux. Nous cherchons à améliorer la situation des étudiants du Québec, dont les conditions ont été attaquées aveuglément par le gouvernement libéral de Jean Charest.

Les libéraux arguent que leur dégel est «raisonnable» et que l'aide financière a été «ajustée». Notre opinion est tout autre, car des questions maintes fois posées demeurent sans réponses. Comment expliquer l'hypocrisie dans le traitement des études qui nous donnaient raison, études commandées et rapidement «tablettées» par la ministre de l'Éducation Michelle Courchesne? Comment expliquer que cette dernière reconnaît un manque à gagner de 71 millions de dollars par année en aide financière et qu'elle refuse de le combler? Comment expliquer que les «bonifications» à l'aide financière alourdiront l'endettement de plus du tiers des étudiants universitaires bénéficiaires de l'Aide financière aux études?!

[...] Nous proposons des alternatives concrètes, réalistes et pragmatiques. Sortir du cul-de-sac dans lequel nous enfonce le dégel libéral nécessitera ouverture, discussion et écoute, de part et d'autre. Il faut respecter aujourd'hui les étudiants qui seront les décideurs de demain, que l'on soit d'accord ou non avec certaines de leurs idées...

Notre plan de match ne consiste pas à imposer nos opinions par la violence et par la force, car procéder de la sorte trahirait les traditions de la société québécoise, traditions de concertation et de collaboration entre les acteurs interpellés et concernés par une problématique d'envergure.

Nous souhaitons créer un lieu de discussion où tous les acteurs concernés, où qu'ils soient, pourront exprimer leurs solutions afin que le gouvernement puisse, en conséquence, agir d'une manière éclairée et transparente. [...]

C'est pourquoi, nous, représentants étudiants des quatre coins de la province, demandons à l'Assemblée nationale de mettre sur pied une Commission parlementaire itinérante dont le mandat serait de visiter les villes étudiantes du Québec pour discuter avec les intervenants du milieu et leurs acteurs périphériques afin de bien comprendre la réalité des communautés universitaires et estudiantines.

Nous invitons la population à marcher avec nous le 22 novembre prochain pour dénoncer la lapidation de l'enseignement universitaire effectuée en douce par le gouvernement Charest et pour réclamer une Commission parlementaire itinérante à ce sujet.

Ont signé ce texte: la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal; la Fédération étudiante de l'Université de Sherbrooke; l'Association générale des étudiants de la Faculté d'études permanentes de l'Université de Montréal; la Concordia Student Union; l'Association des étudiants du secteur de l'éducation de l'Université du Québec à Montréal; la Post-Graduate Student's Society de l'Université McGill; l'Association des étudiants de Polytechnique; l'Association des étudiants aux cycles supérieurs de Polytechnique; l'Association générale des étudiants du Cégep de Rosemont; l'Association générale des étudiants du Cégep Édouard-Montpetit.

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