mardi, décembre 27, 2011

Égyptiens et Égyptiennes même combat ?


Le patriarcat est bel et bien toujours présent. Dans certains endroits du monde, sa présence est plus explicite qu’ailleurs. C’est le cas en Égypte. Alors que l’on voit naître une révolution, les femmes qui participent aux manifestations ne courent pas les mêmes risques que les hommes. En effet, lors d’arrestation les soldats torturent les manifestant-e-s, mais réservent un traitement spécial aux femmes : « un test de virginité ». Cette agression à caractère sexuel avait pour but, aux dires des soldats, de protéger ceux-ci contre les manifestantes vierges qui porteraient plaintes contre eux pour viol! Samira Ibrahim Mohammed, une jeune femme de 25 ans, a été forcée de se déshabiller devant des soldats et de subir ce traitement qui consiste à un toucher vaginal avec commentaires humiliants. Faisant preuve d’un courage exemplaire, elle a dénoncé cette pratique et son combat a porté fruit.
Pour une première fois, l’État condamne aujourd’hui les pratiques de son armée et interdit ce test (mais pas toute la violence évidement !). Mais le combat de Samira lui a couté cher. Après avoir porté plainte, elle a perdu son emploi et a reçu plusieurs menaces. Les autres femmes qui ont subi le même sort ne l’ont pas soutenue de même que la majorité de la population. Samira refuse de dire qu’il s’agit d’une agression à caractère sexuel et de dénoncer le contrôle de la sexualité des Femmes par l’État. Devant l’ampleur de la répression possible, je comprends son silence…
Après la dite révolution quel sera le sort des Femmes si la question de l’égalité entre les sexes est évacuée? Il n’y a pas de doute qu’un mouvement « révolutionnaire » entaché par une culture sexiste a peu de chance de contribuer à la construction d’une société réellement égalitaire puisqu’il n’y aura pas de révolution sans libération des femmes; pas de libération des femmes sans révolution.

samedi, décembre 10, 2011

Guerre en Irak : les soldates américaines en danger

« Pardon? Les recruteurs ne m'ont jamais parlé de ça! »


Le journal anglais The Guardian publiait hier un article à propos d'une situation vécue par les femmes de l'armée américaine en Irak. On se souvient bien sûr des nombreuses déclarations par des politiciens américains – George W. Bush en tête – et des responsables de l'armée des États-Unis selon lesquelles la libération du peuple irakien et plus particulièrement des femmes irakiennes comptaient (ou comptent toujours, on ne sait plus trop) parmi les objectifs principaux de la guerre.

jeudi, décembre 08, 2011

Capsule littéraire - Octave Mirbeau




«Une chose m'étonne prodigieusement — j'oserai dire qu'elle me stupéfie — c'est qu'à l'heure scientifique où j'écris, après les innombrables expériences, après les scandales journaliers, il puisse exister encore dans notre chère France (comme ils disent à la Commission du budget) un électeur, un seul électeur, cet animal irrationnel, inorganique, hallucinant, qui consente à se déranger de ses affaires, de ses rêves ou de ses plaisirs, pour voter en faveur de quelqu'un ou de quelque chose.»

C’est par cette phrase coup de poing que s’ouvre La grève des électeurs d’Octave Mirbeau (1848-1917).  Tour à tour journaliste, critique d’art et romancier, il critique sans relâche à travers ces divers médiums la bêtise humaine, qu’elle soit capitaliste (Les affaires sont les affaires), religieuse (L’Abbé Jules), militaire ou politique.

La grève des électeurs sur Internet : http://www.homme-moderne.org/textes/classics/ mirbeau/greve.html



Quelques oeuvres d’Octave Mirbeau :
-  Les mauvais bergers (théâtre, 1897)
-  Le jardin des supplices (roman, 1899)
-  Le journal d’une femme de chambre (roman, 1900)
-  La grève des électeurs (court essai, 1902)
-  Les affaires sont les affaires (théâtre, 1903)
-  Farces et moralités (théâtre, 1904)

dimanche, novembre 27, 2011

Que reste-il des indigné-e-s?


De partout à travers le monde, des gens se sont levés afin de dénoncer que les riches avaient le contrôle sur des décisions et que celles-ci sont de loin dans l’intérêt de celui des « 99% » autres. Un bien mince reflet que les classes sociales sont toujours présentes. Toutefois, il en demeure incertain que le mouvement Occupy a compris que le concept marxiste dépasse l’exception de personnes corrompues. À la recherche de « l’unité », le mouvement Occupy s’est propagé rapidement, sans jamais que des revendications autres que « nous ne sommes pas content-e-s »soient réellement mises de l’avant. En effet, malgré des manifestations organisées par d’autres groupes (anticapitalistes ou réformistes) se déroulant à proximité du campement, les indigné-e-s n’ont pas quitté celui-ci.

Aujourd’hui dans plusieurs villes, les camps ont été démantelés par des policiers et policières qui ont été considérés à tord comme des ami-e-s du mouvement. Encore une fois, il ne s’agit de pas de dire, « je connais un policier qui est gentil », mais de voir quel est le rôle de la police dans son ensemble; soit de défendre les intérêts du « 1% ».

L’expérience d’Occupy Montréal démontre une capacité à s’organiser physiquement et aussi quelques erreurs. Les gestes sont venus avant la réflexion et semblent vide de sens. En bref, il en reste que sans revendications et sans solidarité avec les autres mouvements sociaux qui étaient les indigné-e-s et surtout qu’en restera-il?

samedi, octobre 22, 2011

Une grève gagnante!

Le Devoir, 22 octobre 2011 — Patrick Lafontaine a vu son recueil La grève du zèle remporter cette semaine le prix de poésie Estuaire-Bistro-Leméac, accompagné d'une bourse de 3000 $.

De mauvaises langues racontent que les grandes centrales syndicales auraient aussitôt contacté l'auteur pour lui demander comment il avait fait.

mardi, septembre 13, 2011

Nouvelle brochure disponible à l'Insoumise

Dans un esprit de lutte anti-fasciste, l'UCL rend disponible une brochure sur l'extrême-droite au Québec (1930-1998)

Nouvelle brochure disponible à l'Insoumise "Notre Maitre le Passé !? 1930-1998 " dans la section Anti-fascisme/ Extrême droite.
insoumise.wordpress.com
Prix spécial de lancement 2,50$


Les attentats d'Oslo perpétrés par un fanatique d'extrême-droite ont récemment ouvert les yeux du monde sur la dangerosité des idées d'extrême-droite d'aujourd'hui.

Loin d'être restreinte à quelques nostalgiques isolés du 3e Reich allemand, la pensée d'extrême-droite inclue en fait l'ensemble des idéologies et des groupes marqués par différentes idées anti-sociales et régressives telles que le nationalisme identitaire, le racisme et la suprématie raciale, la violence xénophobe et homophobe, le populisme de droite, l'anti-féminisme, le militarisme et l'anti-communisme.

Ces idées se sont manifestées et se manifestent toujours aujourd'hui au Québec et au Canada par différentes tendances politiques dont cette brochure retrace l'histoire et les particularités. Bien que minoritaire, S'informer sur les antécédents réactionnaires et racistes au Québec est essentiel pour identifier les traces qu'ils peuvent laisser dans les mouvements politiques d'aujourd'hui, combattre ses nouveaux avatars et empêcher ces idées et ces groupes de se fondre dans des organisations plus grandes, comme c'est le cas avec le Parti Indépendantiste et le MNLQ.

Pour ceux et celles qui resteront sur leur faim après la lecture de cette brochure publiée initialement en 1999 par l'Anti-Fascit Forum de Toronto, nous vous suggérons un texte plus actuel qui peut être consulté en ligne sur le site de l'UCL "Retour vers le passé: Portrait de l'Extrême droite au Québec" ainsi que ces sites web.

http://anti-racistcanada.blogspot.com/
http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/

Solidarité anti-fascite
Bonne Lecture

lundi, septembre 12, 2011

Les squats Overdale et Préfontaine ... 10 ans déjà !



LES PAUVRES PRENNENT LA BASTILLE !
Manif-action pour le droit au logement et contre la gentrification!
Dimanche 2 octobre 2011
Rassemblement à 12h
Au Carré St-Louis
Départ de la manifestation à 13h


Dix ans après l’expulsion des squats Overdale et Préfontaine, la gentrification ravage Montréal… et des immeubles sont toujours vides !

Invitation de la part du Comité des sans-emploi

Le 27 juillet 2001, en pleine crise du logement, une manifestation de 700 personnes – militantEs anticapitalistes, itinérantEs, intervenantEs communautaires et révoltéEs en tout genre – se dirigeait d’un pas décidé vers le centre-ville de Montréal afin d’appuyer l’ouverture d’un squat politique. L’occupation de l’édifice Overdale dura 6 jours. Les médias prirent d’assaut l’événement et des centaines de personnes étaient en permanence sur place. Après d’âpres négociations, le maire alors en poste, Pierre Bourque, accorda aux squatteurs l’autorisation «d’occuper» un autre édifice abandonné appartenant à la Ville, le Centre Préfontaine. L’aventure dura jusqu’au 3 octobre.

Dix ans après les squats Overdale et Préfontaine …

La prise d’une bâtisse vide sur la rue Overdale pour en faire un squat politique et son futur déménagement sur la rue Préfontaine allaient devenir, dans l’imaginaire collectif, des symboles forts de la lutte des mal logéEs contre l’implacable crise du logement à Montréal.

En août 2001, le maire actuel de Montréal, Gérald Tremblay, n’était encore qu’un candidat aux élections municipales en cours. Il sommait Pierre Bourque « de prendre tous les moyens nécessaires pour que cesse cette désobéissance civile ». Dix ans plus tard… pourrait-on sommer ce même Tremblay de démissionner parce que la désobéissance civile, mais celle des riches, des mafieux, des promoteurs et des spéculateurs cette fois, a atteint des niveaux qu’on n’avait pas vus depuis l’ère Drapeau? Parce que le copinage, la corruption, la magouille et l’immobilier sont devenus des bars open pour les amis du pouvoir. Et surtout parce que tout ce qui ne tournait pas rond avec l’habitation et le logement pour les moins nantis tourne maintenant carré!

La question du logement est fondamentale dans la qualité de vie des personnes et des familles. Dans les faits, les conditions de vie d’une majorité de la population montréalaise se sont dégradées depuis 10 ans. Après le droit de s’alimenter, le droit d’avoir un toit sur la tête est celui qui conditionne tous les autres. Et on voudrait le marchander, le « mafiasiser » ou en tirer profit. Vivre empiler les uns sur les autres, les riches ne connaissent pas ça! Et encore, on ne parle pas des 30 000 itinérantEs… qui ne font même pas lever les yeux à ce bon Tremblay quand la police en abat de sang froid !

La société actuelle est régie par le capitalisme qui profite à une petite minorité et condamne un trop grand nombre à la misère et la pauvreté. Pour le Comité des sans-emploi, l’organisation et la lutte sont plus nécessaires que jamais pour améliorer les conditions de vie de la majorité de la population. La répression qui augmente contre celles et ceux qui osent se lever renforce notre indignation. Réquisition de nourriture, réquisition des lieux privés comme publics, le Droit à la vie et le Droit de cité pour tout le monde passent avant les privilèges et intérêts des riches! La vie peut et doit être meilleure… Ici et maintenant !


dimanche, septembre 11, 2011

Les campus se mettent en branle


Depuis le début de la rentrée scolaire, les cégeps et universités font parler d’elles. Du côté des étudiants et des étudiantes, l’ASSÉ lançait son début de campagne contre la hausse des frais de scolarité par la mise en vente symbolique de 4 cégeps et 2 universités afin d’illustrer la privatisation de l’éducation. Du côté des employéEs de soutien de l’Université de Sherbrooke et de Mcgill, une grève a été menée afin de revendiquer des améliorations aux conditions de travail. Deux luttes différentes qui ont plusieurs points en communs. Tout d’abord, les médias tentent de discréditer les membres de ces mouvements en les montrant comme des « enfants gâtés » qui ne veulent pas faire leur part dans un contexte difficile; alors qu’il s’agit en réalité d’un choix idéologique. En effet, l’argent existe, mais la distribution est inégale et on n’ose pas aller la chercher chez ceux qui en ont le plus. Face à cette situation, les employéEs et la population étudiante doivent lutter contre la montée de la droite qui entraîne une privatisation des services publics ainsi qu’une précarisation du marché de l’emploi. Espérons que les deux mouvements sauront s’appuyer mutuellement afin de lutter contre le même ennemi…

jeudi, août 18, 2011

Hochelaga en fête II

Quand?Le samedi 27 août de 12h00 à 23h00
Où?Au Parc Hochelaga (coin Davidson et Adam), Montréal


Cette année encore, l’événement Hochelaga en fête rassemblera les performances de nombreux artistes, allant de la chanson en passant par les arts. Danse, improvisation, jeux pour les enfants, nourriture et boisson, animation, information… Nous espérons en offrir pour tous les goûts, pour les jeunes et moins jeunes. Pour avoir plus d’information sur la programmation: ICI
À la base, l’événement a été mis sur pied dans le cadre d’une campagne du Comité BAILS sur le sud-ouest d’Hochelaga-Maisonneuve, dans le but de favoriser une transformation du quartier par et pour la population. Trop souvent, les quartiers de Montréal se sont transformés suivant des intérêts strictement financiers. Nous proposons, au contraire, de placer les citoyens et citoyennes d’Hochelaga-Maisonneuve au premier plan. C’est en ce sens également que le comité BAILS a participé à l’opération populaire d’aménagement (OPA) organisé par le CDLCHM (conseil pour le développement local et communautaire d’Hochelaga-Maisonneuve) et qu’il poursuit cette implication de revitalisation par et pour les gens du quartier!
Pour plus d’info:
Hochelaga en fête
Comité BAILS (Comité de base pour l’action et l’information sur le logement social d’Hochelaga-Maisonneuve)

samedi, juillet 16, 2011

Mardi : 75 ans de la révolution espagnole

Cliquez sur l'image pour la voir en plus grand.


Plus d'information sur le site de l'UCL.

mercredi, juillet 13, 2011

[France] La grande grève des mineurs de 1948

Au mois de juin, la cour d'appel de Versailles a rendu un verdict des plus surprenant. Elle a tranché en faveur de 17 mineurs qui avaient été licencié suite à une grève...en 1948! Ces mineurs avaient participé à la longue grève dans le bassin minier du nord de la France. La cour a reconnu qu'ils avaient bel et bien été licencié pour fait de grève et a condamné les charbonnages de France a dédommager les 17 familles d'une somme de 30 000 euros. Évidemment, plusieurs de ces mineurs sont décédés depuis.


La grève de 1948, malgré son ampleur, est une grève presque oubliée dans l'histoire du mouvement ouvrier. On retrouve un texte ici et là, parfois un paragraphe ou deux dans un bouquin sur le mouvement ouvrier, mais rien de plus. Et pourtant, cette grève des mineurs, appelée par la CGT, fut votée par 218 616 des 259 204 mineurs (84%) et dura plus de 8 semaines, soit les mois d'octobre et de novembre 1948. Une grève pour du pain et des hausses salariales au lendemain de la guerre et de l'effort de l'après-guerre des "mineurs héros de la France" qui avaient pour mandat de restaurer les ressources énergétiques d'une France anéantie par l'occupation allemande. Cette grève fut ponctuée d'une violence policière et militaire inouïe. Les généraux humiliés d'avoir été battu en quelques jours par les allemands, quelques années plus tôt, purent prendre une revanche sur des mineurs désarmés. Les grévistes furent réprimés aux lacrymo utilisés lors de la guerre et importés d'Allemagne, mitraillés avec des armes américaines et leurs barricades détruites au canon. Il y eut au total plus de 3000 arrestations et 2783 condamnés. Parmi eux, 1073 furent condamnés à la prison ferme, 244 condamnés avec amende en sursis et 375 à la prison et des amendes fermes (source). Au Québec, on se rappellera, que l'année suivante, soit en 1949,  la grève d'Asbestos sera aussi le théâtre d'une répression brutale par l'État.

Les CRS firent les arrestations, par le biais de listes de noms de militants communistes, socialistes ou syndicalistes. Une tactique précédemment utilisés en 1941 par la Gestapo lors des grèves, en pleine guerre,  dans le bassin minier. De là est apparu le slogan "CRS=SS", en raison des méthodes similaires d'arrestation. À la différence près, qu'en 1941, la France était occupée par les troupes nazi, alors qu'en 1948, c'était Jules Moch, ministre de l'intérieur qui était le chef d'orchestre de cette répression. Il faut savoir, qu'en 1948, le SFIO, l'ancêtre des socialistes est au pouvoir et que Jules Moch est membre de ce parti! Au sommet de la répression, le ministre socialiste déploiera plus de 60 000 soldats et CRS en armes contre 15 000 grévistes, sous prétexte que c'était une "grève insurrectionnelle" et que les mineurs étaient manipulés par Moscou.

À tout ceci s'ajoute la mort de 4 mineurs lors des répressions sanglantes, entre autre par balle et de 2 autres en prison.

Ce qui poussa même John Lewis, dirigeant du syndicat étasunien United Mine Workers à adresser à Léon Blum, alors dirigeant des socialos, ce message: 
 Vous devriez mettre de la nourriture dans les estomacs rétrécis des mineurs français, plutôt que de tirer des balles américaines dans leurs corps mal nourris ! En payant des salaires aux mineurs français de 30 ou 40 dollars par mois, on commet un déni de justice ! 
 
Même si une partie de la gauche crie victoire face à cette décision de la cours, on peut toutefois être sceptique quant à la portée de cette victoire en comparaison de la répression sanglante par les socialistes de l'époque... 



Évidemment, cette grève qui n'était pas à l'origine appelé par les communistes, fut  appuyée par les communistes français qui participèrent activement à celle-ci. D'ailleurs, si le sujet vous intéresse, je vous invite fortement à écouter en balado-diffusion la série en 3 parties présentée sur les ondes de l'émission française animée par Daniel Mermet, Là Bas Si J'y Suis.

Partie I
Partie II 
Partie III

De plus, un film de combat de l'époque, relatant la grève, et dont la plupart des copies ont été détruites par les flics, est disponible en ligne et nous vous le présentons ici sur ce blogue. La dernière scène du film, avec les mineurs expulsés par les flics et l'armée, est émouvante. Les mineurs défaits quittent le bassin au chant de l'Internationale. Des images qui démontrent tout le courage de ces hommes qui se battaient contre l'exploitation et pour la dignité de leurs camarades.

Bonne écoute!

dimanche, juillet 10, 2011

L’héritage sans testament des Rebelles de 1837

Les commémorations entourant la Journée nationale des patriotes sont généralement très discrètes, à un point tel qu’elles furent cette année pratiquement invisible dans l’espace public. Les martyrs et les héros constituent pourtant le butin de guerre, l’héritage symbolique permettant à l’élite de perpétuer son hégémonie idéologique. Tous les grands épisodes historiques participent ainsi à ce que le penseur Walter Benjamin appelle le « cortège triomphal » des vainqueurs. Ce cortège d’élite est chargé de ces « grands hommes » de pouvoir qui ont marqué notre « grande histoire », mais également de quelques martyrs, victimes d’une autre époque dont nous sommes heureusement sortis.

Les Patriotes forment donc une pièce de l’héritage symbolique de l’élite québécoise. À l’entendre, ces martyrs se seraient battus pour bâtir « notre » société. Ils auraient été des précurseurs de la lutte pour la souveraineté du Québec, des précurseurs de « notre » démocratie et de « nos » droits constitutionnels; bref, ils auraient été – et c’est à peu près le seul crime que l’histoire officielle pardonne – en « avance sur leur temps ».

Enfermer le passé
En considérant le passé comme la préhistoire du présent, on le purge de toute la négativité et de l’utopie dont il est pourtant traversé. L’histoire est ainsi présentée sous le mode de l’indicatif, comme un processus relatant ce-qui-était sans considérer le mode du subjonctif, du possible, de l’incertitude, bref, de ce-qui-aurait-pu-être. L’histoire perd de ce fait toute altérité. Cette enfermement fait violence au passé en le contenant dans les frontières de notre présent, mais également au futur qui, ainsi purgée de critique et d’utopie, peut désormais être considéré comme le prolongement d’un processus dont la trajectoire est prédéterminée.

Or, le mouvement patriote était un mouvement révolutionnaire qui ne trouve son prolongement en aucune des familles politiques dominant actuellement l’espace public. Les Révolutionnaires de 1837 ne se battaient pas pour l’avènement de la « démocratie » telle qu’on la connait maintenant – ce mot est d’ailleurs à peu près absents de leur discours –, mais bien pour l’avènement d’une autre société qui n’a jamais vu le jour et qui fut réprimé dans le sang.

Nier la radicalité
Dès le début des années 1830, la radicalité du mouvement se manifeste par de sanglantes émeutes (qui se font parfois à coups de fusils, de couteaux et de bâtons cloutés), par des attaques contre des manoirs, des actions directes contre « clique des bureaucrates », des charivaris, des assemblées publiques, des escarmouches contre les troubles anglaises, etc. Ces modes d’action ne sont pas ceux privilégiés par les patriotes modérés. Dès 1837, l’aile réformiste du mouvement en fuite aux États-Unis tente désespérément de favoriser un règlement diplomatique ou attend, plus simplement, que la tempête passe. C’est le cas de Papineau lui-même, ce qui lui voudra le titre peu honorable de « Grand chef » ou de « Numéro 1 » de la part des radicaux fomentant, au même moment, le deuxième soulèvement armé. Certains lui reprochaient depuis longtemps ses positions conservatrices et sa défense de la tenure seigneuriale, on parle désormais de lui comme d’un homme déshonorable.
Afin de lever son verre à la mémoire des Patriotes, notre élite libérale, conservatrice ou souverainiste doit donc préalablement épurer le mouvement rebelle de ses composantes radicales et violentes. Ce réalignement du passé sur le présent serait toutefois incomplet s’il ne se prolongeait sur le terrain de l’identité, qui est, elle-aussi, incompatible avec la conception élitiste actuelle de la Nation.

Identité en liberté
Paradoxe pour les nationalistes actuels: ce n’est pas l’appartenance à un passé commun qui fonde l’identité canadienne de l’époque, mais bien l’appartenance à un projet futur. Pour les Rebelles, l’ennemi n’est pas « Anglais » – nombre de ceux-ci se joignent d’ailleurs à leur lutte –, mais bien la « clique du château » ou encore les « bureaucrates » à la solde du statu quo. Plus encore, pour les Républicains, le terme de Canadien inclut « tous ceux qui font cause commune » pour la patrie, et c’est plutôt l’ennemi qui les accuse d’avoir dans leur rang des « étrangers ».

Loin de la nation abstraite et sans contenu propre au libéralisme contemporain tout autant que de la nation culturelle et ethnique caractéristique de l’idéologie conservatrice, les Patriotes portaient une part de critique et d’utopie irréductible à l’idéologie de notre élite contemporaine. À notre ère de conservatisme et de rectitude politique, même la frange modérée de ce mouvement historique passerait pour « extrémiste ». Quant à l’aile radicale, celle qui tenta de renverser l’ordre établi et de refonder la société sur de nouvelles bases, ses volontés de transformer la société furent écrasées dans le sang. Cette tentative d’émancipation participe à cette historique négation de la domination et de l’exploitation, c’est contre elle que furent dirigée les centaines d’arrestations, les villages incendiés, les assassinats, les viols, les pendaisons et les dizaines de déportations. Et comme ceux et celles qui désirent une transformation radicale du monde n’ont désormais plus voix au chapitre dans l’espace public, l’héritage des patriotes reste présentement sans testament. Il git toujours, comme les vaincus d’aujourd’hui, sous le cortège triomphal des vainqueurs.

vendredi, juin 17, 2011

C'est une excellente question, M. Labeaume

Soucieux de ne pas voir sa ville ridiculisée sur les ondes de CNN suite au 24 juin, le petit maire avec une grosse tête a annoncé que ses chiens municipaux allaient empêcher le monde de boire dans la rue le soir de la St-Jean, comme c'était d'usage de le faire depuis belle lurette.

Dans ces conditions, la répression, alcoolémie aidant, risque fort d'attiser le feu. Et advenant que des troubles surviennent, opposant buveuses et buveurs à la flicaille, tu viendras nous vomir que c'est regrettable, qu'il y a de ces gens qui ne comprendront jamais, que la police aura eu raison sur toute la ligne.

mardi, juin 07, 2011

Lettre à Bombardier

Madame Bombardier,

Je vous écris en référence au "couple à la mode" sur lequel vous déverser votre fiel bien au-delà de ce qu'eût prescrit la bienséance qui semble vous avoir quittée l'espace d'un instant.

Je ne commente pas sur les accusations anticommunistes primaires. Et Amir, un "machiste"? J'eus pensé que vous le connaissiez mieux.

Qu'est-ce qui vous rend aussi aigrie? Est-ce de voir que la morale ne s'arrête pas à l'étiquette, et qu'elle peut aussi viser les puissants qui aiment à jouer impunément avec les ressources des peuples?

Ces puissants, vous semblez craindre de les voir renversés par le "commandeur d'un nouvel ordre moral" qui, partout, en lieu et place du colonialisme et du capitalisme sauvage, nous donnerait quelque chose comme le respect de nous-mêmes. René Lévesque était-il lui aussi un de ces genres de " branchouillés, de révoltés à la petite semaine et de rêveurs qui, sous couvert de progrès, nous ramèneraient à ce monde folklorique et doctrinaire du Québec d'antan.", quand il nationalisait l'Hydro-Québec et qu'on le traitait de communiste? Tiens, c'est vous qui vous mettez à parler comme ce québec doctrinaire d'antan, le québec du patronage et des petits copains du pouvoir.

Ceci dit, vous ne faites pas exception, on voit beaucoup de voix paniquées tenter d'empêcher la montée en popularité d'Amir, vous n'êtes pas la seule, il faut bien défendre son monde, ses privilèges et sa classe, comme aurait dit Mao Zedong.
Ce qui est le plus drôle, quand même, c'est qu'en plus de quitter votre traditionnelle grandeur morale pour faire dans le combat de rue et les coups envoyés sous la ceinture, vous nous servez une leçon d'économie: "Le Québec actuel que délaissent les touristes est une société frappée de paralysie qui peine à s'arrimer à l'économie en évolution. Tout projet de développement se heurte à un mur de refus: hier à Montréal le chantier dont le Cirque du Soleil aurait été l'icône, aujourd'hui l'exploration de nos ressources naturelles, demain le Plan Nord sans doute. Pendant ce temps, les industries des technologies nouvelles regardent ailleurs et la ville de Montréal stagne, donc périclite."

Je vous épargne de vous corriger sur la personnalité d'Amir: le temps montrera bien assez vite combien votre jugement s'est enrayé. Mais je ne peux pas m'empêcher de vous enjoindre, et je le dis par charité, de ne plus jamais aborder le sujet de l'économie. On vous imaginait déjà mal en jalouse, mais en économiste, vous sortez carrément du registre.

S'arrimer à l'économie en évolution? Mais qu'est-ce que vous connaissez à ces histoires de capital de risque, de bioéconomie et j'en passe? On n'y croit pas. Je vous épargne les détails, mais si vous connaissiez quoi que ce soit à l'économie, vous diriez: comment allons nous faire quand la crise s'aggravera? Que faisons-nous avec l'endettement des ménages? Vous voulez des cirques et des mines! Ha! Mais c'est le spectacle que vous aimez, il faut cesser de vous dissimuler: ce monde fonctionnerait encore si on y croyait juste un peu plus, le développement pourrait continuer, les catastrophes disparaîtraient...mais ça n'est pas de l'économie, c'est du spectacle!

Et surtout, pourquoi les Québécois-e-s devraient-ils aider une économie de la finance qui ne profite qu'à une seule minorité? Mais j'imagine que c'est de cette minorité que vous tenez vos informations, et que c'est elle que vous craignez de voir démasquée dans le nouvel ordre moral du commandeur Khadir. Comme il est difficile de défendre des privilèges quand on se met partout à poser des questions! J'imagine que c'est aussi pour cette minorité que vous écrivez. Mais pourquoi feignez-vous encore de vous adresser à nous. "J'écris pour les bourgeois et le capital financier, et nous n'aimons pas Amir Khadir". Voilà qui eût été plus franc et qui eût sonné moins faux.

Je suis désolé, toujours chagriné, de devoir vous l'apprendre: la petite bourgeoisie nationale n'est plus à la mode. Plus d'entre-deux: ou alors le grand capital étranger, ou alors quelque chose comme de la dignité retrouvée. C'est une occasion de vous refaire: plus vite vous cesserez de lamenter la perte de l'ancien monde, et plus vite vous pourrez devenir la championne des bonnes valeurs du nouvel ordre moral du commandeur khadir. Autrement vous pourriez finir oubliée, et je sais combien cela vous chagrinerait, enfin, j'arrive assez bien à frétiller d'empathie à votre endroit. Ne dites pas que je ne vous donne pas de conseils. Je suis sans doute trop familier, mais les temps sont troubles, et en pareille époque, il ne faut pas être chiche en matière de générosités. Comme on disait en mai 68: "Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi!".

Mes salutations anticapitalistes les meilleures,

lundi, juin 06, 2011

Politique québécoise: le relief du vide

Les positions d’Amir Khadir à l’Assemblée nationale en bousculent plus d’un : contre une motion chauvine et militariste se félicitant de la mort de Ben Laden, contre le financement public d’un projet privé, contre la monarchie… Les positions du député social-démocrate ne sont pas hors du commun, elles sont, sans grande originalité, typique de l’idéologie sociale-démocrate. N’importe quelle chambre démocratique traversée d’un équilibre gauche-droite verrait les positions de Khadir défendues par de nombreux députés. Si notre démocratie n’était pas strictement formelle, le malaise ne se trouverait pas dans les positions du député de centre-gauche, mais bien dans les réactions parfois hystériques qu’elles provoquent.

Car la complaisance du président de la commission, qui a coupé la parole au député pour remercier l’illustre Lucien Bouchard d’être parmi nous, de même que celle de la vice première ministre du Québec, Nathalie Normandeau, qui en a ajouté en cédant son droit de parole à l’industrie, ont certainement de quoi inquiéter. Est-ce toujours ainsi? Les députés sont-ils toujours si soumis lorsqu’ils reçoivent des représentants de la classe économique? Il n’y a donc personne dans cette Assemblée qui puisse questionner les liens entre les entreprises et les chefs d’État sans faire scandale?

Nos députés et notre élite sont englués dans une servitude si profonde qu’ils considèrent toute idée qui n’est pas totalement soumise à la loi du profit et au respect de la hiérarchie (même royale!) comme « dangereuse» et « radicale ». La chasse aux radicaux, de gauche bien entendu, est ouverte. Notre élite doit étouffer dans son éternel présent toute forme de critique et d’utopie. Entre le travail de dénonciation du député Khadir, qui participe d’une critique élémentaire des privilèges de la classe économique et politique, et les réactions parfois pathologiques qu’il provoque, c’est le vide caractéristique de l’idéologie dominante québécoise, qui prend, comme en creux, du relief.

mercredi, juin 01, 2011

La glaciale rationalité de l’Institut Fraser

Toujours radicalement fidèle à l’idéologie égoïste néolibérale qui l’excite et la finance, la dernière étude de l’Institut Fraser sur l’immigration est d’une insensibilité telle qu’elle devrait – nous avons bien dit : devrait – en faire frémir plus d’un. Or, il semble que ce soit tout le contraire qui se produise. Coiffée d’un titre à tout le moins obscène – « Nos immigrants coûtent trop cher » –, la nouvelle a même fait la manchette du quotidien le plus lu au Québec. Cette étude, soit disant « explosive », reprend essentiellement les arguments tirés d’une autre étude publiée par le même institut en novembre 2010*.

Dans son habituel style comptable, le généreux Institut fait pour nous le portrait du problème, qui est au fond bien simple : les immigrants ne sont pas rentables. Ils ont de moins bons salaires, paient moins d’impôts et ont pourtant droit aux mêmes « privilèges » que les vrais Canadiens. Beaucoup d’immigrants sont d’ailleurs « sous performants », ce qui occasionne, comme on s’en doute, des « coûts croissants » pour le Canada. Même leurs enfants (actuels ou futurs) sont déjà considérés comme un fardeau, normal : ils ne seront « pas en mesure de rembourser le coût monétaire de ce que leurs parents ont imposé aux Canadiens ».

Face à cette problématique quantifiable et mathématique, l’Institut ne revendique pas de meilleurs politiques d’intégration, d’embauche et d’emploi, ni de mesures condamnant la xénophobie de certains employeurs (qui trouveront d’ailleurs dans cette étude de quoi alimenter leurs préjugés). Bien entendu, ce sont les immigrants eux-mêmes qui sont responsables de leur malheur. Le fait que ce soit eux qui aient à subir les nombreux caprices du marché et l’incompétence de l’État n’y change rien : la responsabilité de l’injustice, selon cette logique, incombe directement à celui ou à celle qui la subit. L’objectif, la finalité de l’immigration, bien sûr, est de favoriser d’avantage l’accumulation de profit – on voit mal quel autres objectifs idéalistes elle pourrait bien servir! –, il nous faut donc des immigrants mieux adaptés, vous l’aviez deviné, aux « besoins des employeurs ».

L’Institut réclame donc du gouvernement des mesures afin de serrer d’avantage la vis aux nouveaux arrivants. Si les esprits de notre élite n’étaient pas contaminés par cette froide rationalité calculatrice, elle serait en mesure de voir toute l’horreur qui se trouve derrière ces propositions. Combien de déportations derrière ce « visa de travail » sans lequel, après trois mois de chômage, il faudrait « quitter le pays »? Combien de femmes et d’hommes expulsés puisqu’ils n’ont pas trouvé « un emploi dont le salaire atteint au moins la moyenne canadienne » ? Combien de familles brisées faute de ce « cautionnement couvrant les paiements pour les soins de santé et autres avantages sociaux »? Autrement dit : combien de malheurs et de violence devront subir les immigrants afin de contenter l’Institut et la classe économique dont elle est la porte-parole assermentée?

Selon cette logique, la raison n’est pas au service de la vérité ou du bien commun, c’est plutôt la vérité et le bien commun qui sont au service de la raison marchande. Elle considère ces hommes et ces femmes qui tentent de trouver ici refuge comme des équivalences sans qualité. En ce sens, la vie de l’immigrant n’a de valeur que dans la mesure où elle est monnayable, quantifiable et, finalement, rentable.

*Le coût des étrangers, Le Couac, novembre 2010.

mercredi, mai 25, 2011

Un statut pour toutes et tous!

Marche pour la justice et la dignité pour tout-es les immigrant-es et les réfugié-es

SAMEDI LE 28 MAI 2011

Rassemblement à MIDI

Jean-Talon et Boyer

(à quelques rues à l’est du métro Jean-Talon)

MONTRÉAL

Ni frontières, ni nations, arrêtons les déportations!

Nous marchons ensemble pour exiger la fin des déportations et des détentions et également pour dénoncer la double peine dont sont victimes les immigrant-e-s qui ont un dossier criminel. Nous revendiquons Un Statut pour toutes et tous et mobilisons pour construire une Cité sans frontières dans laquelle toute la population peut vivre dans la justice et la dignité.

Cette marche est un événement familial. Amenez vos enfants!

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Organisé par Solidarité sans frontières, Personne n’est illégal-Montréal, Dignidad Migrante, le Centre des travailleurs et travailleuses immigrant-es & JOC-Montréal (Dignidad Migrante et Solidarité sans frontières sont des groupes de travail du GRIP-Concordia).

POUR NOUS CONTACTER:

solidaritesansfrontieres@gmail.com

514-848-7583

www.solidaritesansfrontieres.org

Cette année, les activités organisées en mai visent à appuyer quatre demandes principales:

UN STATUT POUR TOUTES ET TOUS: La demande «Un Statut pour toutes et tous» constitue une demande pour un programme de régularisation complet, continuel et ouvert à toutes les personnes vivant à Montréal, au Québec et au Canada et qui n’ont pas un statut à part entière (c’est-à-dire qui se sont pas résidents permanents ou citoyens canadiens). En d’autres mots, cela veut dire que toute personne habitant au Canada pourra obtenir la documentation nécessaire pour avoir accès aux mêmes services et aux mêmes droits que toute autre personne. Exiger un Statut pour toutes et tous, c’est lutter et mobiliser pour que tout-es les résident-es, peu importe leur origine, puissent s’épanouir dans la pleine dignité en tant qu’êtres humains.

NON AUX DÉPORTATIONS: Nous affirmons notre solidarité avec celles et ceux qui résistent leur déportation ou leur ordre de renvoi. Nous croyons que toute personne a le droit de migrer, de résister au déplacement forcé et de retourner dans sa terre natale si elle le désire.

NON AUX DÉTENTIONS: À tout moment, on estime qu’il y a plus de 500 personnes gardées dans des centres de détentions pour immigrant-es situés un peu partout au Canada. Ainsi, jusqu’à 100 individus et familles peuvent être détenus au Centre de prévention de l’immigration à Laval. Nous exigeons la libération immédiate de toutes les personnes détenues dans des établissements de détention pour immigrant-e-s et luttons également pour la fermeture de tous les centres de détention.

NON À LA DOUBLE PEINE: La « double peine » est un terme qui décrit la politique injuste utilisée contre les personnes non-citoyennes qui font face à la déportation après avoir purgé une peine faisant suite à une condamnation criminelle. La double peine est bien souvent le résultat direct du profilage racial. Elle provoque dans nos communautés des sentiments de honte et d’isolement, à cause de la stigmatisation associée au fait d’avoir un dossier criminel. Nous voulons briser cet isolement en prenant position très clairement contre la double peine. Ensemble, nous voulons exposer cette injustice et soutenir les gens qui se battent pour pouvoir demeurer auprès de leur famille, ami-es et communauté ici à Montréal

Nous marchons aussi pour faire de Montréal une CITÉ SANS FRONTIÈRES:

Pour des milliers de migrant(e)s sans-papiers à travers le pays, les villes comme Montréal, Toronto et Vancouver sont de véritables ateliers de misère. Ces immigrant(e)s et ces réfugié(e)s occupent les emplois les plus précaires et les plus dangereux. L’économie canadienne ne peut pas se passer de cette main d’oeuvre, qui vit pourtant dans la menace constante de la déportation.

Construire une ville ou une cité sans frontières, c’est créer une communauté qui rejette un système qui engendre la pauvreté et la précarité, pas seulement pour les personnes immigrantes, mais aussi pour des milliers de Montréalais-es qui font face à ces réalités. Nous voulons contrer la peur, l’isolement et les divisions et répliquer par la solidarité, l’entraide mutuelle et l’action directe.

La campagne « Cité sans frontières » se veut une tentative de généraliser et d’élargir certains des principes de base qui ont guidé les luttes immigrantes à Montréal: la création de réseau et les prises de positions communes en faveur de demandes claires et concrètes, la pratique quotidienne de l’entraide mutuelle et de la solidarité (ce qui contraste avec l’approche de charité ou de « services »), la volonté de tenir responsables de leurs actes les décideurs politiques et l’utilisation de l’action directe pour obtenir justice.

Tous les individus et les groupes à Montréal peuvent jouer un rôle dans la construction d’une Cité sans frontières, en démontrant leur appui aux sans-papiers montréalais-e et en soutenant des campagnes plus vastes pour la justice sociale. Contactez-nous pour plus d’information.

vendredi, mai 20, 2011

Le populisme faux remède à la déchéance du capitalisme.

Notre camarade Martiniquais Nemo, celui qui a présenté une conférence pour l'UCL, intitulée Matinik Doubout, vient de publier un nouveau texte sur le populisme. Il y fait un portrait historique de cet arme du pouvoir utilisé tant par la gauche que la droite. Nous le publions ici en "quasi exclusivité"! Bonne lecture!
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Depuis quelques années on évoque la montée du populisme. Les ouvrages se succèdent. Phénomène social lié à la médiatisation, à rapprocher de ce que l’on appelle aussi déjà depuis un certain temps  la « pipolisation » ? Montée inquiétante d’un mouvement politique d’extrême-droite ?

Le populisme, un terme à signification évolutive.

Le populisme se caractérise par une volonté de critique radicale de l’ «establishment » politique, voire des institutions,  et la mise en avant d’un leader salvateur cristallisant les aspirations populaires. Au XIX siècle en France le général Boulanger est l’un de ces personnages marginaux  mis en avant par les bourgeois et soutenu par une partie des travailleurs.
Mais la signification du populisme a évolué dans l’Histoire. Dans les années 1930 il désigne encore des partis et organisations de centre droit qui usent avant tout de la démagogie en flattant les pauvres et les classes moyennes Le populisme transparait bien sûr dans les fascismes. Il va être vu aussi en France, avec l’UDCA de Pierre Poujade dans les années 1950, comme un prémisse de l’extrême-droite.
En Amérique latine Péron ou plus tard Chavez, s’ils peuvent représenter un populisme sans grande profondeur et donc un pouvoir fort (caudillisme), ne peuvent être assimilés à des fascistes même si le lider argentin s’en était inspiré.
Le populisme est donc avant tout basé sur la démagogie et non pas sur des analyses approfondies des faits économiques ou sociaux. Surgissant le plus souvent dans les moments de crise, il nie la lutte de classes en prétendant à un rassemblement derrière le chef. Il encourage  la xénophobie, fait appel à un passé mythifié en vue d’une unité. Mais il n’apporte aucune solution. Pire il laisse le pays où il a pu régner quelque temps, exsangue, encore plus désemparé qu’avant sa prise de pouvoir. Ainsi en a-t-il été après le départ de l’épouse de Peron successeuse du vieux dictateur défunt dans les années 1970. Car ayant pour politique  la conduite des affaires par une prétendue élite au dessus des « vieilles institutions démocratiques », se plaçant au dessus de toute démocratie, il ne prépare évidemment en rien les populations à prendre eux-mêmes leurs affaires en mains, tout au contraire. Il cultive l’attentisme, la passivité et l’irrationnel dont il se nourrit pour parvenir au pouvoir.
Mais aujourd’hui la signification du terme a évolué. En Europe ou aux Etats-Unis il caractérise des partis et organisations d’extrême-droite dont certains sont déjà sinon aux marches du pouvoir du moins très influents..

lundi, mai 16, 2011

L’Union communiste libertaire vous invite au salon du livre anarchiste de Montréal

L’Union communiste libertaire vous invite au salon du livre anarchiste de Montréal

Du 21 au 22 mai, au Centre d’éducation pour adulte (CEDA, 2515 Delisle
tout près du métro Lionel-Groulx) aura lieu le traditionnel Salon du livre anarchiste de Montréal. Nous vous invitons à participer à cet événement pour en apprendre plus sur l’anarchisme et ses différentes facettes. Venez nous rencontrer à notre table où vous trouverez nos brochures et publications, t-shirts et CD.

Dans le cadre du Salon du livre, nous organisons également un atelier sur les réponses des organisations libertaires face aux mesures d’austérité, qui aura lieu le 21 mai à 13h00. Des camarades de l'Ontario et de l'Alberta seront présents pour nous faire part de leurs expériences de lutte. L’une de nos membres, Camille Robert, donnera un atelier sur le travail et sa critique par les anarchistes. Cet atelier aura lieu au Centre culturel George-Vanier (situé juste à côté du CEDA) le 22 mai a 13h00. Éric Martin., sympathisant de l’organisation, présentera pour sa part un atelier sur la pensée de George Orwell et son rapport à l’anarchisme, le 21 mai a 15h00.

Au plaisir de vous y rencontrer,

Pour un monde sans dieu, ni maitre, sans patron, ni frontière!

L’Union communiste libertaire

Salon du livre anarchiste de Montréal
Les 21 et 22 MAI, 10h-17h
Au CEDA, 2515 Delisle
(tout près du métro Lionel-Groulx)
GRATUIT. Bienvenue à toutes et tous!
Amenez vos enfants!

Le Plan Nord et le développement inégal au Québec

[Repris de nos camarades du Collectif Emma Goldman]



Comme majorité blanche privilégiée au Québec, nous avons tendance à très facilement oublier que le tracé limitant ce qui est considéré comme « territoire québécois » est un symbole colonial de l'accaparement de terres dont une très faible proportion a réellement été habitée par cette majorité privilégiée dans l’histoire. Convoités depuis des siècles afin de permettre aux grands capitalistes d'en exploiter la manne de ressources naturelles, les « arrière-pays » ceinturant le St-Laurent et ses basses-terres ont ainsi connu un lent développement avec l'apparition de régions périphériques comme le Saguenay-Lac-St-Jean, la Matapédia et bien plus récemment, la Côte-Nord et l'Abitibi. Cette expansion, depuis les territoires de monopoles des fourrures au 17e siècle, s'est continuellement réalisée dans le non-respect des peuples autochtones et de leur mode de vie, chassés et réprimés brutalement d'hier à aujourd'hui lorsqu'ils refusaient de se résigner aux velléités coloniales. De concert avec les intérêts de la grande entreprise, l'Église catholique au Québec moussait continuellement cette expansion au nom d’une « humanisation » et du nouvel eldorado pour les classes ouvrière et paysanne, qui rendues sur place se retrouvèrent devant une misère sans nom, pour développer de nouveaux territoires pour le bénéfice éhonté de grands propriétaires quasi-hégémoniques. Avec le temps, force est de constater que les conditions de vie se sont améliorées pour les habitant-e-s de ces régions. Mais, une chose est sûre c'est que ceux et celles-ci demeurent toujours assujetties à quelques grands monopoles possédant un pouvoir de vie et de mort sur l’activité économique régionale et que les différences continuent d'être marquées, particulièrement au niveau du taux de chômage.

Le concept de « développement inégal », formulé dans la deuxième moitié du 20ième siècle par plusieurs socialistes dont Samir Amin, différenciant au niveau géopolitique des pays centraux privilégiés et des pays périphériques dominés dans le système capitaliste, apporte un éclairage intéressant à la question, dans la mesure où l'on peut le reconceptualiser en fonction des critiques en rapport au côté trop schématique de l’approche d’Amin. Déjà, le géographe anarchiste Élisée Reclus, au 19ième siècle, observait ces inégalités au niveau spatial en prenant en compte de multiples échelles, que ce soit les situations nationales, régionales et locales, pour montrer toute la complexité des situations concrètes et leurs contradictions (Béatrice Giblin, L'homme et la terre d'Élisée Reclus, Tome 1, p.91). En effet, le développement inégal gagne à être observé à plusieurs échelles et même à l'intérieur d'une région pour comprendre les inégalités et le rôle occupé par le système capitaliste dans la reproduction de celles-ci. Le capitalisme devant continuellement étendre son exploitation des ressources naturelles afin de satisfaire les besoins sans cesse croissants du marché, c'est ainsi par exemple, que l'uranium des Monts Otish et les minéraux du « Nord-du-Québec » soulèvent maintenant un intérêt grandissant pour les minières, non sans la complicité d'un gouvernement prêt à bafouer l'environnement et les droits des autochtones pour leur accorder pareille chose.

Le Plan Nord annoncé récemment par le gouvernement provincial s'inscrit ainsi dans une longue série de promesses vides de sens de développement de périphéries au Québec : des maisons pour les autochtones, des emplois et des bonus pour l'industrie touristique - alors qu'au Saguenay-Lac-St-Jean par exemple, l'industrie forestière demeure dans une crise profonde, les autochtones demeurent au prise avec un système raciste qui empêche leur plein épanouissement, des usines ferment et l'exode est continuel. L'archaïque loi minière du Québec donne le champ libre aux minières pour exploiter un large territoire avec des redevances tellement minimes pour la province qu'elles ne comblent même pas les coûts sociaux d'une telle exploitation. Dans son rôle de médiateur suprême des rapports sociaux, l'État parle de développement, et même « durable », alors qu'il s'agit en fait d'un vol prémédité et éhonté auquel le gouvernement accordera des milliards de dollar pour la facilitation du projet. Le voilà le pot aux roses. Comme l'histoire se répète, pour la création de quelques milliers d'emploi, les communautés autochtones et l'ensemble de la population de la province sont sommées par l'ensemble de la classe dirigeante d'assister au projet de cette république de banane coloniale sans contestation.

Battons le fer tant qu’il est chaud! Seule une rupture révolutionnaire avec le système capitaliste et l'État raciste permettra d'en finir une fois pour toutes avec ces formes de planification chaotiques, toujours orientées en fonction du seul impératif du profit de quelques multinationales. Voilà encore pourquoi, nous sommes communistes libertaires!

[Alternative libertaire] Derrière le cirque médiatique : l’oppression sociale et patriarcale.

Vous avez probablement tous et toutes entendu parler de "l'affaire DSK", c'est-à-dire le directeur du FMI qui aurait possiblement agresser sexuellement une femme de chambre. Une histoire qui à mon avis rappelle sans aucun doutes, "Le journal d'une femme de chambre" de Mirbeau, une critique virulent de la bourgeoisie. À ce sujet, nos camarades d'Alternative libertaire, ont publié aujourd'hui un communiqué en solidarité avec les femmes victimes du patriarcat. Le voici:

DSK aurait tenté de violer une femme de chambre dans un hôtel de New York.
Une partie des politiques, prompt-es à condamner les petits voleurs ou les supposé-es fraudeurs du RSA, crient à la présomption d’innocence. D’autres vont à la curée, trop heureux et heureuses de voir disparaître un concurrent de poids. On en trouve même pour déplorer un piège qui nuit à l’image de la France.
Et personne pour rappeler qu’il s’agit d’abord d’un problème d’oppression sociale et patriarcale, lorsque des hommes riches et de pouvoir agissent selon ce qu’il croient être leur bon droit, agresser sexuellement une travailleuse qui les côtoie.
Alternative libertaire exprime sa solidarité à toutes les femmes agressées et à toutes les femmes de chambre que les hommes de pouvoir pensent faire partie des meubles. Et regarde avec mépris le cirque médiatico-politique qui démarre autour d’enjeux électoraux dont les travailleurs et travailleuses n’ont rien à attendre.
Alternative Libertaire, le 16 Mai 2011
Source 

lundi, mai 02, 2011

Quelle soirée d'émotions!

Ouff! Bon, je dois me confesser. Vous le savez, l'UCL et les révolutionnaires en général ne croient pas aux élections comme moyen de changer quoi que ce soit. J'espère vraiment que mes camarades ne m'en voudront pas trop pour ce billet, c'est plus fort que moi, je peux pas garder ça en d'dans.

vendredi, avril 29, 2011

Manifestation: Solidarité avec la Syrie!

Vendredi 29 avril, 2011
16:30 à 19h30
coin rues Guy et de Maisonneuve
métro Guy-Concordia
Montréal, Quebec

« Depuis le 15 mars 2011, le peuple syrien a courageusement manifesté dans les rues pour revendiquer la liberté et la justice, ainsi que la libération de tous les prisonniers et toutes les prisonnières politiques et l’abrogation de la loi d’urgence. Ces demandes légitimes ont été confrontées par une violence brutale menée par les forces de sécurité syrienne causant la mort de plusieurs centaines de personnes depuis le 11 avril 2011 selon Amnistie internationale. En une journée, le vendredi 22 avril 2011, plus de 100 manifestants-es pacifistes ont été tués-es par les forces de sécurité syrienne. »

Lisez la suite sur le site de Tadamon!

lundi, avril 25, 2011

Soulignez le 1er mai avec nous!

Dimanche 1er mai prochain, l'UCL vous invite à souligner avec elle la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses. Cette année, des activités sont organisées à Jonquière, Québec et Montréal.

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Manifestation syndicale

Le Collectif de l'UCL à Montréal vous invite à rejoindre le contingent pour un syndicalisme de combat dans la manifestation syndicale du 1er mai.

Midi, au coin des rues Marie-Anne et Chapleau

Manifestation anticapitaliste

« C’est la crise, la minorité s’enrichie et la majorité s’appauvrit! Face à de telles injustices, nombreux et nombreuses sont ceux et celles qui se révoltent, joignons-nous à eux! »
Manifestation organisée par la Convergeance des luttes anticapitalistes (CLAC-Montréal).

15h, Place Émilie-Gamelin (métro Berri-UQAM)

dimanche, avril 24, 2011

Subversions, recueil de nouvelles anarchistes.

Lancement avec la Chorale anarchiste de Pointe-St-Charles,
Jeudi le 5 mai, 17h-19h, Casa del Popolo      
Gratuit!

Subversions, le premier recueil de nouvelles anarchistes au mondesera lancé lors du prochain Cabaret du Bloc des auteur-e-s anarchistes de Montréal, jeudi  le 5 mai au Casa del Popolo, 4873 boul St-Laurent, à 17h. L’entrée est gratuite. Des performances avec le Chorale anarchiste de Pointe-St-Charles (et des autres groupes),  et des lectures du Bloc animeront la soirée. 

Subversions rassemble 16 textes en français et anglais. Ces textes sont issus de 18 auteur-e-s établi-e-s et émergent-e-s qui s’inscrivent dans la lignée des artistes aussi créatifs que contestataires alliant imaginaire et révolte. Ces écrivain-e-s proviennent de partout à travers le monde, comme  Mathieu Blais & Joël Casséus (Léméac), Norman Nawrocki (Black Rose Books), Cara Hoffman (Simon & Schuster) et Ron Sakolsky (Autonomedia).

Subversions est distribué aux États-Unis et en Europe par AK Press (Oakland) et au Canada par le Bloc des auteur-e-s anarchistes.



jeudi, avril 21, 2011

Un appel de la Coalition Justice pour Anas!

Je viens tout juste de voir cet appel de la Coalition Justice pour Anas. C'est un peu tard pour l'envoi de lettres ou de fax, mais rien ne vous empêche de vous y mettre en fin de semaine. Et restez à l'affût.

Contexte

L'enquête du coroner sur la mort de Mohamed Anas Bennis débutera le 27 avril prochain. Après plus de cinq années de lutte acharnée, la famille peut enfin espérer obtenir des réponses à ses questions. Toutefois, à l'approche de l'enquête, un problème de taille se présente. Les frais d'avocat de la famille Bennis ne seront pas couverts par le gouvernement, compromettant ainsi grandement leur participation à l'enquête.

La famille Bennis a appris récemment que le salaire de leur avocat ne va pas être défrayé. Les policiers -- qui ont essayé, par le biais de la requête en nullité déposée par la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM), de faire annuler l’enquête du coroner! -- seront représentés par de nombreux avocats, soit ceux pour les policiers Yannick Bernier et Jonathan Roy, celui de la FPPM, et celui de la Ville de Montréal. La famille, quant à elle, se retrouve sans représentation juridique. En effet, si la famille souhaite être représentée par un avocat lors de cette enquête pour laquelle elle s'est battue si ardemment ces dernières années, il lui faudrait le payer de sa poche. Ainsi, les avocats des policiers bénéficieront d'une importante représentation légale payée à même les fonds publics, mais la famille se retrouve sans aucun support legal. Cela est d'autant plus absurde puisque la famille constituerait la seule contre-partie dans cette enquête si la Coalition Justice pour Anas, ou d'autres groupes de la communauté, ne sont pas pas reconnus comme personnes intéressées.

On se souvient par contre que Jacques Dupuis, qui était alors ministre de la Sécurité publique, avait accepté en mai 2009 de couvrir les frais de représentation légale de la famille Villanueva et des deux autres victimes blessés par l’agent Jean-Loup Lapointe: Jeffrey Sagor-Metellus et Denis Meas. Pourquoi la famille Bennis ne pourrait-elle pas bénéficier du même traitement, afin que les forces soient réparties plus équitablement?

Cette enquête ne serait qu'une simple mascarade si la famille ne peut y être représentée. C'est pourquoi nous faisons appel à nos alliéEs, groupes et individus, afin d'écrire au ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, et au ministre de la Justice, Jean- Marc Fournier, et de leur demander que les frais de représentation légale de la famille Bennis soient couverts pour toute la durée de l'enquête.



Pour lire l'appel et trouver un modèle de lettre à envoyer, rendez-vous sur le site justicepouranas.org