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dimanche, mars 06, 2011

Libye...

Les Comités populaires libyens devraient être le fondement d'une nouvelle vie, 
pas seulement une mesure provisoire !

La lutte du peuple libyen, dans le cadre de la vague de révoltes populaires qui se répand comme un incendie dans l'ensemble du monde arabe, prend un tour réellement dramatique vraiment, avec le peuple qui progresse dans sa lutte contre un régime déterminé à rester au pouvoir par tous les moyens nécessaires. Kadhafi, en dépit de son passé comme une épine dans le pied des États-Unis, était devenu un allié clé dans leur « guerre contre le terrorisme », comme cela a été prouvé par la réaction tardive et maladroite des États-Unis face aux événements se développant en Libye et la suspension tardive par l'UE de son considérable commerce d'armes avec le régime libyen. Bien que les États-Unis et les puissances occidentales re-découvrent, pour préserver leur image publique, qu'après tout ils n'aimaient vraiment pas Kadhafi, (après une décennie de relations amicales), les discussions ont commencé sur une éventuelle intervention et les transporteurs américains ont pénétré dans les eaux près de les côtes libyennes. Dans l'intervalle, les États-Unis et leurs alliés occidentaux étudient la manière de faire en sorte que la révolte de la Lybie et des masses arabes ne s'ancre pas dans une dimension révolutionnaire, ainsi que de s'assurer que leurs intérêts économiques et stratégiques soient servis dans le meilleure façon possible dans le scénario post-Kadhafi.

Pour mieux comprendre ce qui se passe là-bas, nous avons dialogué une nouvelle fois sur le blog de Février 27 avec notre ami et camarade, l'anarchiste syrien
Mazen Kamalmaz, qui travaille sur le blog révolutionnaire http://www.ahewar.org/

José Antonio Gutiérrez D.     3 mars 2011


Qu'est-ce qui se passe réellement en Libye et dans le reste du monde arabe?
C'est une révolution. Après 42 ans sous la coupe du régime de Kadhafi, les masse sont descendues dans la rue.. Le point négatif ici est qu'en raison de la répression brutale du régime, la révolution n'a été couronnée de succès que dans la partie orientale, qui comprend également des différentes tribus de l'ouest et du centre de la Libye. Rapidement, les forces du régime ont surmonté l'effet de surprise et ont maté la révolte à Tripoli, la capitale, et dans le reste de la Libye par une force extrême et brutale. Les masses ont essayé de sortir à nouveau ce vendredi dernier, qui était une journée de protestations indignées dans beaucoup de pays arabes et de villes, mais elles ne sont pas parvenues à vaincre les forces du régime. Il y a maintenant un statu quo entre les deux puissances, celle du peuple et celle du régime, bien que les deux cherchent à gagner du terrain à nouveau.

Outre la Libye, le Yémen est en feu depuis plusieurs semaines maintenant. I Dans ce pays il y a beaucoup de tribus et de minorités religieuses, en plus du conflit entre le nord gouvernant et le sud marginalisé qui exige l'autonomie. Les élèves des Lycées et des universités pourrait parvenir, avec leur dévouement total à la liberté pour tous et leur volonté de se sacrifier pour cette cause, à réunir toutes les factions de la nation autour de l'objectif d'éliminer la dictature.

Vendredi dernier a été aussi très chaud en Irak, où des milliers de jeunes irakiens, d'origines sunnites et chiites qui étaient au bord de la guerre civile quelques années en arrière-, sont descendus dans la rue pour protester contre le gouvernement pro-américain corrompu . Les policiers ont utilisé les mêmes mesures répressives qu'ailleurs, ce qui a causé la mort de plusieurs manifestants.

Le Sultanat d'Oman vient de rejoindre le concert des pays révoltés aujourd'hui, les jeunes y sont descendus dans la rue demandant, comme partout ailleurs, des emplois, plus de liberté et des conditions de vie décentes.

Beaucoup voient encore Kadhafi en tant que socialiste et anti-impérialiste ... Est-ce vrai?
C'est une affirmation très trompeuse et erronée , forgée par la gauche autoritaire dans le passé et qui vit encore aujourd'hui. Et cela est dû, en partie, à la renaissance de cette gauche autoritaire autour de personnalités comme Chávez.

Nous devons garder à l'esprit que les relations entre le régime de Kadhafi et les principales puissances de l'Ouest se sont améliorées sensiblement après 2003 après que le dictateur libyen ai renoncé à son programme nucléaire, la secrétaire d'Etat américaine de l'époque Condolezza Rice a déclaré ces étapes comme un modèle à suivre pour rétablir des relations normales entre les États-Unis et les Etats du tiers monde, y compris ceux étiquetés comme « voyous » par les États-Unis. Cela a ouvert la voie permettant à Berlusconi, Blair et Sarkozy de se rendre en Libye, pour signer des contrats de plusieurs milliards, notamment de vente d'armes, avec des sociétés occidentales. Cela a conduit Kadhafi à assister à un sommet du G8 où il a rencontré Obama. Comme pour Ben Ali et Moubarak, les grandes puissances capitalistes ont tout simplement ignoré les violations des droits de l'homme par le régime de Kadhafi contre son propre peuple. Même lorsque Kadhafi s'est déclaré lui-même un anti- impérialiste, il ya longtemps, c'était juste une affirmation pour la forme alors qu'il se prêtait, comme un régime autoritaire,à des actes terroristes triviaux qui n'ont jamais eu pour but de soutenir les objectifs libertaires des victimes de l'impérialisme.

Nous devons faire la distinction entre être anti-américain, anti-capitaliste et être un réel socialiste (révolutionnaire), car il ya beaucoup d'anti-Américains qui sont aussi autoritaires et répressifs que le système fasciste des entreprises multinationales ou que les régimes pro-américains. Ici nous devons garder à l'esprit le stalinisme. Kadhafi lui-même arrivé au pouvoir alors que le nationalisme arabe était à son sommet, qui a été anti-impérialiste sur le plan rhétorique, alors qu'il a conduit les pays arabes d'une défaite à l'autre dans toutes ses confrontations contre l'impérialisme et ses agents locaux les plus importants, en Israël. La dernière occasion a été en 2003 en Irak. Après la défaite de Juin 1967 de l'Egypte, la Syrie et la Jordanie face à Israël, beaucoup de gauchistes sont parvenus à la conclusion que la répression des régimes et leur nature d'exploitation ont été responsables de cette défaite. L'année suivante, la jeunesse égyptienne et les étudiants ont commencé leurs manifestations contre le régime de Nasser, qui avaient un caractère libertaire. Le fait est que l'Egypte sous Nasser, l'Irak sous Saddam Hussein et la Syrie sous Assad, tous étaient de simples exemples de capitalisme d'Etat bureaucratique, à savoir, des régimes qui répriment et exploitent leur propre peuple.

Quel a été le rôle des États-Unis et de l'Union européenne dans cette crise? On sait que Kadhafi a été en bons termes avec eux très ces derniers temps...
Lors de la guerre froide, les deux superpuissances de répression, les États-Unis et l'URSS, ont pratiqué un double jeu: ils ont été réprimé les gens dans leur sphère dominante et "soutenu" la lutte des peuples pour la liberté dans le domaine dominé par l'adversaire. . Ainsi, l'Union soviétique a appuyé la lutte peuple vietnamien contre l'intervention américaine et la révolution cubaine, ainsi que d'autres rébellions en Amérique du Sud et les lieux qui étaient soumis à dictatures mises en place par les Etats Unis. D'autre part, les États-Unis et le bloc capitaliste ont appuyé la vague de révoltes en Europe de l'Est, etc Ce double jeu est encore joué jusqu'à présent. Les États-Unis sont prêt et désireux de à soutenir de telles rébellions en Iran par exemple, mais jamais, jamais en Arabie Saoudite par exemple. En Irak, l'administration Bush a aidé Saddam Hussein à reprendre le pouvoir en Irak après sa défaite lors de la première guerre du Golfe de 1991, alors qu'il faisait face à une révolution populaire massive et que seule une petite partie de l'Irak était sous son contrôle . Elle voulait le renverser quand cela semblerait plus facile, et quand cela ne risquerait pas de compromettre sa suprématie régionale.

Mais les choses se produisent à tout moment, parfois contre la volonté des États-Unis, comme cela s'est passé en Egypte et en Tunisie. Malgré tous leurs efforts pour maintenir Ben Ali et Moubarak au pouvoir, les masses ont créées ici une nouvelle réalité, et les États-Unis tentent de s'y adapter. En Libye, cela semble quelque peu différent. Les États-Unis sont maintenant tels un prédateur, comme le régime Kadhafi semble très faible et tellement détesté par son propre peuple, et surtout, parce que le territoire libyen est plein de pétrôle, il semble être une cible très grosse et très facile. En outre, cela peut aider le principal soutien des dictatures dans notre région, les États-Unis, à se faire passer pour un combattant de la liberté aidant à libérer une nation sans défense de son dictateur sanguinaire, le même qu'ils considéraient jusqu'à récemment comme un nouvel ami. La mauvaise chose liée au fait d'être un prédateur, c'est que celui ne peut s'empêcher de s'en prendre à des cibles faciles, en dépit de toutes les expériences douloureuses du passé. Une chose très importante concernant ce plan éventuel des Etats-Unis, est que personne en Libye aujourd'hui, ni les masses révoltées, ni même l'opposition libyenne qui se trouve dans l'Ouest, n'accepte une quelconque intervention militaire étrangère.

Bien sûr, ce serait un coup dur pour toute la lutte de la nation libyenne, non seulement il porterait préjudice à sa lutte indépendante pour sa liberté, mais elle menacerait son avenir. . Les Libyens sont près de renverser le régime et reprendre possession de leur pétrole et leur vie, je ne pense pas qu'ils, du moins la plupart d'entre eux, sont prêts à sacrifier ce qu'ils ont gagné jusqu'à maintenant pour une victoire facile qui ne soit pas la leur.

Quelle est la nature du gouvernement civil-militaire a déclaré aujourd'hui à Benghazi?
Jusqu'à présent, il n'y a toujours pas d'institutions formelles de l'État, en tant que telles, dans les zones libérées. Il y a eu quelques tentatives d'installer leur domination élitiste, mais sans succès pour le moment.

Tout récemment, la presse américaines et pro-américaine arabe a commencé à parler d'un conseil provisoire à Benghazi dirigé par un ex-ministre du cabinet de Kadhafi, uniquement pour mettre en évidence sa position se félicitant d'une éventuelle intervention des États-Unis. A part ce soit disant conseil provisoire, aucune autre force ou groupe dans les zones libérées n'accepte ou n'appelle à une telle intervention.

Quel est le rôle des comités populaires lybiens ? Les masses créent elles leurs propres moyens pour la démocratie directe ?
En fait, ces comités sont devenus partie intégrante de toute révolution partout dans le monde arabe. Je reconnais que ce sont de bons exemples de démocratie directe, l'ensemble des zones libérées sont gérées de cette manière aujourd'hui, comme c'était le cas après la chute du régime de Ben Ali en Tunisie et après que Moubarak ai ordonné à ses forces de sécurité d'ouvrir la voie à des voyous pour qu'ils pratiquent le pillage partout pour intimider les masses révoltées. Ce qu'il faut maintenant, c'est d'en faire un mode de vie, pas seulement une mesure provisoire: ce doit être notre message aux masses.

Les Drapeaux de la monarchie ont été brandis avait été soulevée . Un retour de l'ancien régime d'Idriss est-il envisageable ?
En vérité, tout peut arriver. Je pense que les Libyens révoltés eux-mêmes n'ont pas une idée claire de qui doit diriger leur pays et comment après qu'ils aient réussi à renverser Kadhafi. Ils doivent tracer eux mêmes leur voie. Ce que je ressens, c'est que cela (le retour de l'ancien régime) est peu probable, qu'ils ne se soumettront jamais facilement à n'importe quel nouveau régime. Ils ont appris à connaître leur force et ce ne sera pas facile de leur retirer à nouveau.

Quelle est la perspective immédiate de cette révolte?
Cela dépend. Jusqu'à présent la bataille contre la dictature n'est pas terminée, pas encore gagnée. Mais devons réaliser le potentiel élevé qui existe. La victoire de la révolution fera une grande différence dans la région. Nous devons garder à l'esprit que le nouvel ordre mondial a été déclaré et mis en œuvre ici pour la première fois lors de la crise du Golfe de 1990-1991. Cette région a, depuis lors, remplacé l'Amérique du Sud comme arrière cour de Washington. Ajouté à ce qui a déjà eu lieu en Tunisie et en Egypte, les modifications seront profondes et durables. Il existe deux principales possibilités comme toujours, soit l'installation d'un nouveau régime élitiste, soit que les masses arrivent à se frayer leur chemin vers une société vraiment libre, organisée sur le modèle de ces comités populaires que les gens ont eux-mêmes créé dans le feu de la lutte .

Traduction Bergman, CGA

repiqué sur www.anarkismo.org

samedi, février 05, 2011

Entrevue avec un communiste libertaire sur la Place de la Liberté au Caire



«L'obstacle le plus difficile pour les révolutionnaires égyptiens est la coupure des moyens de communication. Les révolutionnaires de l'Ouest doivent mettre la pression sur leur gouvernement pour empêcher le régime égyptien de le faire. Pour le moment, personne ne peut dire ce qu'il va arriver dans le long terme. Si la révolution est un succès, les révolutionnaires de l'Occident devront faire preuve de solidarité avec leurs camarades égyptiens contre le risque d'agression des Etats-Unis et d'Israël. Si la révolution est défaite, ce sera le massacre de tous les révolutionnaires égyptiens.»

Lire l'entrevue sur causecommune.net

vendredi, janvier 28, 2011

Rallye en solidarité avec l'Égypte!


Vendredi, 28 janvier

14h-17h30
1000 rue De La Gauchetiere O.
(Metro Bonaventure)
Montreal, QC

Détails sur le site de Tadamon!

mercredi, janvier 19, 2011

Tunisie : la révolution n'est pas finie


Déclaration de plusieurs organisations membres de Anarkismo.net sur la situation actuelle en Tunisie.
Après un mois d'insurrection populaire, le tyran est tombé. Ben Ali et sa clique ont pris le chemin de l'exil. C'est une immense victoire pour le peuple tunisien qui ne peut que réjouir toute personne éprise de liberté. C'est aussi un exemple et un grand espoir pour les peuples de la région qui vivent dans des régimes policiers.

Lire la suite...

mercredi, janvier 12, 2011

Solidarité avec le peuple tunisien en lutte!

Ce matin, un petit vidéoclip d'un rappeur tunisien qui a été arrêté puis relâché quelques jours plus tard, pour avoir dénoncer le président et la corruption en Tunisie.

Un article dans le journal Libé en fait un compte-rendu:

«Une trentaine de policiers en civil sont venus chez nous pour arrêter Hamada et l'ont pris sans nous dire où ils l'emmenaient. Quand nous avons demandé pourquoi ils l'arrêtaient, ils ont répondu: “Il sait pourquoi"», expliquait jeudi à Reuters, Hamdi Ben-Amir, le frère du rappeur tunisien Hamada Ben-Amor.

Plus connu sous le pseudo d'El general, le jeune homme de 22 ans avait été arrêté jeudi à Sfax. Le rappeur, dont les morceaux sont devenus l'hymne de la jeunesse contestataire de Tunisie, a finalement été libéré dimanche. « Après trois journées difficiles, mon frère est revenu chez nous sans incident », a raconté Hamdi Ben-Amir.

Fin décembre, El general avait mis en ligne un titre intitulé Raïs Lebled («Le chef du pays», ndlr), qui interpellait directement le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali sur la misère sociale du pays, la violence du régime et le chômage des jeunes.
Source Libé

La petite vidéo en question:


En ce qui concerne la Tunisie, si vous voulez vous informer un peu plus sur la situation je vous conseille vivement le podcast de l'émission sur France Inter-Là bas, si j'y suis. Un bon topo avec des entrevues intéressantes qui nous en apprend un peu plus (pour les néophytes comme moi en ce qui concerne la Tunisie) sur la situation politique là bas et les raisons de l'insurrection populaire.

Solidarité avec nos camarades tunisiens!

mercredi, septembre 03, 2008

Zabalaza #9 maintenant en ligne!

Le journal anarchiste sud-africain Zabalaza dans sa 9e édition est disponible en ligne depuis peu. Un excellent journal publié par une fédération du même nom. Au menu des analyses locales, mais aussi du reste du continent, ainsi que de la théorie et de l'histoire. Un numéro des plus intéressant, surtout après les émeutes qui eurent lieu ce printemps.

Bonne lecture!

pour lire le journal...cliquez ici



Au Sommaire:

Southern Africa:
* Workers, Bosses and the 2008 Pogroms
* “Ba Sebetsi Ba Afrika”: Manifesto of the Industrial Workers of Africa, 1917
* Ninety Years of Working Class Internationalism in South Africa
* Unyawo Alunampumulo: Abahlali baseMjondolo Statement on the Xenophobic Attacks in Johannesburg
* Xenophobia, Nationalism and Greedy Bosses: An Interview with Alan Lipman
* Interview with Two Libertarian Socialist Activists from Zimbabwe


Africa:
* Kenya’s Troubles are Far from Over
* Will EU troops stop the Central African cycle of violence?
* Brutal Repression in Sidi Ifni (Morroco)

International:
* Obama and Latin America: a Friendly Imperialism?


Theory:
* Anarchism & Immigration
* The Poison of Nationalism
* Nostalgic Tribalism or Revolutionary Transformation?: A Critique of Anarchism & Revolution in Black Africa

mercredi, août 06, 2008

L'Afrique du Sud paralysée par la grève


Tel qu'annoncé par la Congress of South African Trade Unions (COSATU), les quelques deux millions de membres de l'organisation syndicale sont tombés en grève aujourd'hui. Selon les médias, la grève massive affecte tous les secteurs de l'économie, avec la BBC affirmant que l'économie du pays est effectivement freinée.

Officiellement, l'appel à la grève fait suite à une hausse de 27,5% du prix de l'électricité (avec tout ce que ça implique pour les salaires de travailleurs et travailleuses et l'impact sur les plus pauvres) mais les grévistes mobilisés en ont plus gros sur le coeur, pour le moins dire...

En effet, mis à part cette hausse faramineuse du coût de l'électricité, les licenciements dans le secteur minier, la pénurie d'emplois et particulièrement la hausse généralisée des coûts de la nourriture et des carburants sont visés par la grogne générale. La COSATU étant une alliée traditionnelle du parti actuellement au pouvoir, l'African National Congress (ANC), en dit long sur l'ampleur du mécontentement des travailleurs et travailleuses qui était sans doute devenu très difficile à contrôler...

La grève devrait se terminer aujourd'hui mais la COSATU assure qu'une autre journée de grève générale aura lieu le mois prochain.

mardi, août 05, 2008

Menace de grève générale mercredi en Afrique du Sud....


Nos camarades sud-africains de ZACF (Zabalaza Anarchist Communist Front), ont envoyé un communiqué pour appuyer la grève générale du COSATU (Congress of South African Trade Unions), représentant plus de 2 millions de travailleurs-euses. Cette grève est une riposte à la crise de l'électricité (27,5% de hausse du prix-accepté par l'équivalent de leur régie de l'énergie), et contre les hausses désastreuses des prix du pétrole et des aliments. Plus d'infos à venir...

Pour lire leur communiqué(en anglais):

The Zabalaza Anarchist Communist Front (ZACF) expresses its solidarity with the rank and file workers of the Congress of South African Trade Unions (Cosatu), as their national campaign of rolling mass action against the electricity crisis culminates in a national strike and stayaway throughout the country on Wednesday, 6th August.

Mass action on one issue...
We share Cosatu's concern that Eskom's 27.5% increase in electricity prices (which can be increased still further by municipalities) as allowed by the National Energy Regulator of South Africa, to help fund Eskom's R343-billion expansion plans, will be felt most heavily by the poor and working poor. This increase in tariff will put thousands more jobs at risk as, already confronted by large increases in fuel prices and interest rates, companies will try to maintain their profit margins by retrenching workers, and may even be forced to close operations.

The decision by Eskom to reduce electricity supply to the mining and other industries, as well as their threat to oppose any new major construction initiatives, could likewise result in loss of jobs; it is probably already doing so. But as a result of incompetence by the state and Eskom, neo-liberal cost cutting and privatisation and a failure to properly invest in the nineties, these power cuts are probably unavoidable. Without them we would probably still have chronic and unpredictable load shedding hitting industry and consumers, rich and poor alike. Electricity cannot be wished into existence. The shortage is real and can't be bypassed. What we need is for the working class to take a lead in demanding alternate energy sources be explored and implemented as soon as possible, with a priority on supplying energy to poor communities and to industry to maintain - and increase - the number of jobs.

We therefore support Cosatu, as an organisation of the working class, in its endeavor to find a solution to the current crisis of power-cuts and power shortages, which affects not only all South Africans - as stated by Cosatu - but all people currently residing in South Africa, regardless of their nationality.

We are adamant that government’s programme for providing electricity to poor households, which is insufficient at best, must not be compromised by the electricity crisis and recent price increases and that the costs of the power-cuts not be borne by the poor and working poor.
...no action on others
In his statement of August 1st 2008, in response to accusations that the strike was demanding zero-rating of already zero-rated foodstuffs, Cosatu General Secretary Zwelinzima Vavi said that the current protest action is "essentially a protest against the 27% increase in the price of electricity", and not against rising food and fuel prices and interest-rate hikes. We have to ask ourselves then, if Cosatu is not taking action on these issues, why not? The working class is getting very seriously done in, as Cosatu well knows. Cosatu leaders must know that the market isn't going to solve this problem, and they certainly know that the interest rate hikes - which are meant to control inflation - aren't making things any better either. Why isn't the most powerful working class organisation in the country taking some action on this?

How does Vavi think the "separate processes in Nedlac on some of these issues" are going to deal with the food, fuel and interest-rate crises? What kind of workers' leader is this who calls for direct action on one issue but just sits and talks to the enemy about other intimately related issues? This confusion on the facts undermines the working class.
The market is the problem...
It is ridiculous that, in a food producing country, South Africa has such high levels of starvation and malnutrition, while big brands make millions on price speculation and starvation. When speaking of rising food prices it is important to acknowledge that the market is the problem. One aspect of the neoliberal era - beginning in the 1970s - is that food prices, along with other commodities and currency exchange rates, were allowed to move a lot more freely and with less regulation. This leads to increased vulnerability for consumers and small farmers, and to the dominance of big capital in the form of agribusiness (notably in the US), food processing companies (Tiger Brands in SA), and retailers. South Africa's abolition of apartheid-era agricultural marketing boards in the nineties was part of a global trend. While far from ideal, we believe that state regulation of prices and subsidies for farmers are preferable to a "free market" that gives speculators and cartels free rein.

Such regulation will only come about, however, as a result of mass direct action by the popular classes; and if the popular classes force the state to introduce such regulation, perhaps we could to some extent dictate its terms and make it serve the interests of the masses. This would be a campaign for Cosatu which we would fully support. It should be noted that this approach is in stark contrast to the position favoured by leading "third world" governments in the WTO talks, which now appear to have collapsed. Governments of so-called developing nations are attacking first world farm subsidies (which are indeed problematic as they tend to favour giant agribusiness) and, regrettably, pushing for more of a free market, the one thing that won't help workers and the poor. Perhaps all these complications - notably the need to attack the market directly, and even more the need to speak out against government policy - have something to do with Cosatu's failure to produce a proper analysis and programme of action.

All these issues tie in to the longer-term problems of the energy crisis and the environmental crisis. The immediate cause of the current disastrous food inflation is the rocketing price of oil - both because of transport and processing costs, and because of the trend towards biofuels. So-called experts differ on whether the oil problem is due to speculation, rent-seeking by Opec, or the approach of peak oil. But even if oil prices settle down for a while, it's clear that a huge crisis looms, and probably sooner rather than later.

Cosatu is right to call for renewable energy, but we are concerned with the risks of taking biofuels as the solution, and must warn against this.
...popular direct action the answer
We believe that Cosatu is on the right track with their demands, but that they do not go far enough; as the most powerful working class organisation in the country Cosatu should be spearheading a campaign for price-caps on all basic food stuffs, as well as for state regulation on prices and subsidies for smaller farmers.

We call on Cosatu to continue with its mass action until the government concedes to invest properly in alternate and sustainable energy sources, with a emphasis on electrification of poor communities and a proviso that the cost of electricity to those communities not be increased.

We call on Cosatu to support the service delivery campaigns of the popular social movements as a means to ensuring sustainable energy for all, and likewise urge the popular social movements, and the population at large, to actively support the Cosatu workers' struggle against the electricity crisis.
Workers and unemployed unite!
Fight for and win affordable food and sustainable energy for all with popular direct action!


source

vendredi, juillet 18, 2008

Zimbabwe: Le capitalisme dans toute son horreur.


Le Zimbabwe a annoncé mercredi un nouveau record mondial d'inflation, soit un taux annuel de 2,2 millions pour cent, selon l'AFP.

Le dernier chiffre officiel communiqué pour l'inflation était de 165 000% en février, contre 1.000% en mai 2006. Les zimbabwéens, en plus de vivre une crise politique avec le dictateur Mugabe, sont plus de 80% à vivre sous le seuil de pauvreté.

Chaque jour, les prix des denrées de base augmentent de 30 à 40%. Par exemple, un pain qui était vendu dimanche 60 milliards de dollars zimbabwéens coûtait 100 milliards le lendemain.

Dans un pays de 11 millions d'habitants, dont le produit intérieur brut par habitant (revenu per capita)était de 54 U$ en 2007 (comparativement à 43 400 U$ pour le Canada) on peut comprendre la situation de crise économique qui sévit! D'ailleurs, si on fait le calcul rapidement, 1$ canadien équivaut actuellement à 18 616 284 040,82 $ zimbabwéens (18 milliards vous avez bien lu!). Le coût d'un pain qui coûtait 5$ lundi, représentait presque 10% du revenu brut(de 2007) moyen pour un zimbabwéen!

Le directeur de l'Office central des statistiques, Moffat Nyoni, affirmait par ailleurs:"(...)que le nouveau record de 2,2 millions pour cent, le plus haut du monde, était peu fiable en raison du manque de denrées, donc de données pour affiner le taux(...). Il faut par contre être un peu déconnecté pour croire qu'affiner les taux, diminuerait le ridicule d'un taux d'inflation de 2,2 millions et de la dramatique pénurie alimentaire!!
Par contre, à une échelle moins surréaliste, le FMI s'alarme de l'inflation mondiale, dont il avait prévu une hausse de 3,7% et qui est révisé à 4,1% pour l'année 2008, soit 3,4% d'augmentation pour les pays industrialisées et 9,1% pour les économies émergentes. Mais on est tout de même loin de 2,2 millions de % du Zimbabwe.

Le président Robert Mugabe, qui a été réélu fin juin pour un sixième mandat lors d'une élection boycottée par l'opposition, a appelé à augmenter la production pour contrer l'inflation.
En juin 2007, son gouvernement avait déjà tenté d'enrayer cette hyperinflation en imposant un contrôle des prix qui n'avait fait qu'aggraver les pénuries.
Six mois plus tard, la Banque centrale a introduit de nouveaux billets. En mai, elle a dû renouveler l'opération en mettant sur le marché deux nouveaux billets de 100 millions et 250 millions de dollars zimbabwéens.
Pour les pays occidentaux, qui n'ont pas reconnu la réélection le 27 juin de M. Mugabe, c'est la réforme agraire musclée de 2000 avec l'expropriation de fermiers blancs qui est responsable de cette situation, car elle a désorganisé le secteur agricole du pays, ancien grenier à céréales d'Afrique australe.

Gageons que derrière ce rideau de répression, de famine et de guerre civile potentiel, les grandes transnationales, tels que British Petroleum, Shell et Rio Tinto (qui exploite un énorme gisement de diamant à Murowa) ne sont pas étrangères à toute cette agitation. Mugabe auraient-ils pris des initiatives qui ont déplus aux capitalistes occidentaux exploitant sans merci le Zimbabwe? Quoi de plus simple alors que de foutre le bordel dans ce pays, et d'y réinstaller un pantin plus docile, que les transnationales auront préalablement choisi, et qui prendra le pouvoir soit par les armes ou soit par une élection démocratique trafiquée...Bref, l'histoire du néocolonialisme dans toute sa splendeur....


mardi, avril 08, 2008

On a faim! : Crise alimentaire et luttes de classes sur 3 continents.


Ces derniers mois, le prix du riz et de plusieurs denrées alimentaires de base, tel que la farine, a augmenté de manière exponentielle. Le riz qui consiste en l'essentiel de l'alimentation de plusieurs milliards d'habitants en Asie, en Afrique et en Amérique, a augmenté de plus de 30% la tonne, soit 760$, ce qui équivaut au double du prix qu'il coûtait en janvier. D'ailleurs, dans les 5 dernières années, son prix a quadruplé. Des hausses qui créent de plus en plus de pénuries et de problèmes sociaux catastrophiques dans les pays importateurs, dont certains sont les plus pauvres de la planète.

Cette pénurie serait attribuable à plusieurs facteurs dont la disparition des terres cultivables, l'urbanisation ainsi que la désertification accrue. La demande croissante de nourriture pour les animaux est aussi l'un des facteurs majeurs. La hausse de production de biocarburant serait aussi l'une des problématiques majeures, dans des pays tel que l'Indonésie, allant même jusqu'à nuire au fragile équilibre alimentaire de ce pays. Aux États-Unis, par exemple, la conversion dans les dernières années de 18% des terres en réservoir à biocarburant, suffirait à nourrir 250 millions d'habitants pour les 2 prochaines années (source). Et même si la nourriture est disponible sur les étalages, la flambée de ces prix, empêche la population de pouvoir se procurer le minimum afin de survivre, dans de nombreux pays!! Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a même avoué que la crise actuelle n'était pas un phénomène temporaire et qu'elle devrait s'étendre sur plusieurs années. Mais peu de journaux mainstreams osent, par contre, parler de la spéculation boursière sur les marchés internationaux, par les grands capitalistes et qui est supportée par les politiques néolibéralistes et néocolonialistes des pays occidentaux...

Crise alimentaire et luttes de classes sur 3 continents

Selon la Banque Mondiale, une trentaine de gouvernements en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud risque de connaître de graves instabilités politiques et sociales en raison de la hausse des prix de la nourriture de base. Dans les pays en développement, l'alimentation représente jusqu'à 70% des salaires, contre 15% dans les pays développés.

Du côté Africain...

On peut par ailleurs constater, depuis quelques semaines, les nombreuses émeutes liées à la disponibilité de la nourriture dans des pays tels le Burkina Faso, l'Égypte, l'Indonésie, la Côte d'Ivoire, la Mauritanie, le Cameroun, le Mozambique, le Sénégal, la Guinée Conakry et Haïti.

Au Burkina Faso, en février, à la suite de la hausse de mesures fermes instaurés par l'État, qui a provoqué une hausse de 10 à 65% du prix des denrées de base, des émeutes ont éclatées dans les 4 plus grandes villes soient Ougadougou, Ouhigouya, Banfora et Bobo-Dioulasso, où les manifestants s'en sont pris aux bureaux du gouvernement et incendiés des voitures, des boutiques et des stations service. Dans cette dernière, 100 émeutiers ont d'ailleurs été arrêté après avoir lancé des pierres sur une délégation gouvernementale qui voulait tenter une médiation (source)

La Guinée Conakry, autre pays d’Afrique de l’Ouest, est maintenant considéré comme l'un des pays les plus instables du monde en raison des cinq émeutes anti-gouvernementales successives qui ont eu lieu à l’échelle nationale ces 18 derniers mois. Des émeutes elles aussi provoquées par le mécontentement des masses face à la hausse du coût de la vie (source).

En novembre, la Mauritanie a été en proie à de nombreuses manifestations violentes afin d'exiger
la mise en place de politiques économiques efficaces pour améliorer leurs qualités de vie. Des manifestations d'étudiants ont été signalées à Aleg la capitale, Rosso, Selibaby et Zouérate. A Zouérate, au nord du pays, des étudiants ont allumé des pneus dans des rues du centre de la ville. Les forces de l'ordre sont alors intervenues et ont dispersé les manifestants. A Selibaby, des sources locales ont rapporté que l'armée s'était déployée dans la ville après que des accrochages violents ont opposé les étudiants et les forces de polices. Une personne a été blessée dans ces accrochages et trois autres ont été arrêtées. 300 personnes (parmi lesquelles des personnes âgées, des étudiants et des commerçants) ont été arrêtés à Djigeny et y étaient toujours, récemment, détenus dans des conditions déplorables (source).

La Côte d'Ivoire a aussi vécu des émeutes de 48 heures, qui se sont soldées par la mort de 2 manifestants par les forces de répression (source).

Même scénario au Cameroun, en février où les émeutes de la faim, réprimées par les forces de l'ordre ont faits plus de 40 victimes. De plus, 729 personnes ont été à ce jour condamnées à des amendes ou à des peines de prison allant de trois mois à six ans. Leur seul crime étant d'avoir été affamé! (source).

Au Mozambique, des émeutes de quelques jours en réponse à une hausse de 25% du coût du transport en commun ont éclatées en février. Les émeutes qui ont éclaté dans plusieurs quartiers pauvres de la capitale mozambicaine se sont soldées par un mort et 63 blessés, dont 25 ont été atteints par des balles tirées par la police (source).

En septembre au Maroc, une hausse de 30% du prix du pain au lendemain des élections a aussi provoqué des affrontements entre les 2 500 habitants et les forces de l’ordre de Sefrou. Un bilan de 300 blessés, et d'une quarantaine de manifestants incarcérés (source).

Au Sénégal, au début du mois d'avril, une manifestation contre la "vie chère", déclarée illégale par l'état, s'est transformée en émeute après que les policiers aient commencé à balancer des gaz lacrymogènes sur la foule. Quelques dizaines d'arrestations ont été rapportées (source).

En Égypte, cette semaine des émeutes de la faim ont aussi éclatées après qu’une grève projetée par des ouvriers de la plus grande usine de textile Égyptienne, la compagnie Misr Spinning et Weaving, a été réprimée. Pour exprimer leur mécontentement, les émeutiers ont lancé des pierres vers des magasins et des banques et ont mis le feu à un poste de police et des installations scolaires. Les manifestants réclamaient des hausses de salaires pour compenser la cherté de la vie. En Égypte, 44% de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Une centaine de personnes ont été blessées dans des accrochages avec les force de répression (source).

En Asie

Du côté asiatique l'Ouzbékistan et l'Indonésie, pour ne nommer que ceux-ci, ont aussi été touché par les émeutes contre les augmentations de prix décidées par leurs gouvernements.

A Manille, capitale des Philippines, l'armée a été déployée pour superviser la distribution de vivres dans les quartiers pauvres. En Inde, le gouvernement mène une guerre féroce contre le marché noir. Même Singapour n'a pas été épargnée et des dizaines de personnes sont allées jusqu'à braver l'interdiction de manifester. En Thaïlande, premier exportateur mondial de riz, les autorités ont dû démentir fermement les rumeurs d'une pénurie pour éviter la panique. L'armée garde les rizières.

La consommation de viande et de produits laitiers augmente en Asie, ce qui accroît les besoins de l’industrie de l’alimentation animale. Le prix du lait en poudre est passé de 2000 à 4800 dollars la tonne l’an dernier, car la hausse de la consommation des produits laitiers en Asie a coïncidé avec une pénurie dans le monde occidental. La sécheresse en Australie a aggravé le problème de même que les politiques gouvernementales en Europe et en Amérique en faveur du développement de l’utilisation des biocarburants (source).

En Amérique

Les premières émeutes de la faim ont eu lieu au début de 2007 au Mexique, où le maïs et le blé, ingrédients nécessaires pour les tortillas avaient augmenté de plus de 40% par rapport à l'année précédente (source).

La semaine dernière à Haïti, des émeutes ont aussi éclatés dans plusieurs villes. Une personne a été tuée par balle hier s'ajoutant aux 4 morts et à la trentaine de blessés par balle et arme blanche de la semaine dernière, au cours de manifestations dénonçant la pauvreté et le coût de la vie.
"À Port-au-Prince, un millier de manifestants se sont rassemblés devant le Palais national, siège de la présidence haïtienne, et devant le Parlement. Des vitres de véhicules ont été cassées par des manifestants scandant des slogans dénonçant la vie chère et la misère, devant le ministère du Commerce."
En plus des manifestations, une grève des chauffeurs des véhicules de transport collectif, a paralysé la ville. Dans le sud du pays, des installations de l'ONU ont été attaquées, des véhicules des Nations unies ont été incendiés et un bâtiment détruit. Vendredi dernier, au moins quatre personnes ont été tuées et quinze blessées aux Cayes, lors de pillages de camions de nourriture et de dépôts alimentaires (source).

En perspective

Cette liste loin d'être exhaustive démontre une fois de plus la finalité du capitalisme, le profit maximal au détriment des droits les plus fondamentaux et de la vie de milliards d'individus. Les transnationales et les bourgeois de ce monde se foutent bien de nos vies, bien à l'abri derrière leurs armées et leur flics bien armés réprimant les populations en colère. Une lutte de classe qui se solde par des milliers, sinon des millions de victimes sous les balles, la maladie et la faim.

Pour l’instant, la grande majorité des pays touchés sont parmi les pays les plus pauvres. Par contre, certains pays plus industrialisés, tels que l’Inde et Singapour, commencent à leur tour à subir le choc de la spéculation financière sur les denrées de première nécessité. Qu’en sera-t-il lorsque les pays occidentaux seront à leur tour touché par cette crise alimentaire? Et bien à notre tour, nous serons aussi mâter à coup de matraque, de balle en caoutchouc et de gaz lacrymogène. Et si ca ne suffisait pas? Alors, l’État afin de survivre nous enverra l’armée, comme l’histoire nous l’a démontré à de multiples reprises. Bien sûr, l’État, la Banque Mondiale et le FMI, tenteront de nous imposer des réformes et des programmes alimentaires bidon, mais si cela ne suffisait pas? Et si notre classe désirait une bonne fois pour tout plus que les miettes de leur festin? Nous n’avons d’autre choix que d’entrevoir une guerre de la faim qui n’aura pour finalité qu’une guerre de classe violente.

Seul la guerre sociale et le renversement de ce capitalisme meurtrier pourra y changer quelque chose. L'abolition des marchés et de la valeur d'échange permettra la satisfaction des humains en adhérant au principe de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins.

Ya Basta!

samedi, février 02, 2008

La guerre du pétrole se poursuit au Tchad..


Les médias du weekend rapporte aujourd'hui que de violents combats ont lieu actuellement près de la capitale Tchadienne N'Djamena.

La progression des rebelles hostiles au président tchadien Idriss Deby Itno a été stoppée hier par de violents combats à 50 km de N'Djamena, mais l'armée n'a pas réussi à s'imposer et les habitants de la capitale attendaient, fébriles, un affrontement majeur.
Après avoir avancé pendant cinq jours sur plus de 700 km sans rencontrer de résistance, l'alliance des trois principales rébellions tchadiennes a trouvé sur sa route les forces gouvernementales dans la zone de Massaguet, à 50 km à vol d'oiseau de N'Djamena, sur l'axe reliant l'est du Tchad à la capitale.

(...)Cette offensive rebelle, la plus importante des dernières années, coïncide avec le lancement d'une force européenne (Eufor) censée venir protéger les réfugiés soudanais du Darfour voisin, ainsi que les déplacés tchadiens et centrafricains, dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique.
Hier toutefois, l'envoi d'une soixantaine de soldats autrichiens et irlandais a été repoussé en raison de l'instabilité du pays.

(...)
Alors que la traversée du pays des groupes armés depuis le Soudan, où ils avaient établi leurs bases, avait été suivie pas à pas par les autorités, qui bénéficient des renseignements aériens collectés par les avions du dispositif militaire français Épervier, les rebelles avaient semblé plus difficiles à localiser au fur et à mesure qu'ils approchaient de la capitale. Certains responsables tchadiens ont même soupçonné la France de «cacher» certains renseignements.(...)

Même si conflit selon les médias bourgeois semble simple, puisqu'Africain, on peut constater lorsqu'on regarde un peu plus en profondeur, que cette guerre civile crée de toute pièce est un terrain d'affrontement pour 2 pays impérialistes soit la France et les États-Unis. Le dictateur au pouvoir Idriss Déby, qui fait face à des attaques militaires par ses anciens collaborateurs, est en fait une marionette mis au pouvoir et maintenu par l'aide et le support militaire de la France depuis le début des années 90, comme tous les présidents qui l'ont précédé depuis les "indépendances". Élu par des fraudes électorales coorganisées par l'armée et l'aide de la France, il règne au pouvoir par les mêmes méthodes dictatoriales et meurtrières que la plupart des régimes politiques dans cette partie de l'Afrique (ici).

Depuis 2003, Déby a fait face à plusieurs tentatives de coup d'état par l'ancienne élite du pays qui ont rejoint les armées du nord, de l'est et du sud du pays dont certaines sont soutenues par le Soudan. Il est inutile de rappeler les violences des dernières années au Soudan, en particulier dans la région du Darfour qui ont causé la mort de plus de 2 millions de personnes. Un chiffre significatif des 2 millions de barils de pétrole par jour qui seront extraits en 2008 par le consortium étatsunien regroupant Exxon Mobil, Chevron et la malaisienne Petronas.

L'enjeu de ce conflit est le contrôle des gisements pétroliers de cette région. La rente pétrolière du Tchad fait depuis plusieurs années l'objet d'un conflit ouvert avec la Banque Mondiale. Celle-ci s'était engagée dans le financement d'un projet d'oléoduc Tchad-Cameroun par le biais d'un consortium dirigé par Exxon Mobil(
pour lire le billet sur Exxon). Un projet dénoncé par la population et les ONG. L'entente stipulait que le Tchad recevrait 10% des recettes pétrolières, mais Déby voulant consolider son appareil répressif, a dénoncé cet accord, dans le but évident de plaire à la population Tchadienne dégoutée par cet accord, et a exigé 12,5%. Résultat, la Banque Mondiale fait mine de réaliser maintenant la nature autoritaire de son régime et exerce le blocage des avoirs du gouvernement.

Par ailleurs, une partie des forces militaires qui tentent de renverser le dictateur et qui proviennent du Soudan ont été formés et entrainés par le gouvernement américain, soit différents groupes chrétiens tel que l'APLS (Armée de Libération populaire du Soudan), regroupant l'opposition chrétienne et animiste, qui est la branche armée du MPLS (mouvement populaire de libération du Soudan). Ce groupe combat depuis 1983 le pouvoir arabo-musulman de Khartoum. La Maison Blanche fourni aussi un support au JEM (Mouvement pour la Justice et l'Égalité) basé au Darfour, et qui est lié au fondamentaliste musulman Al Tourabi, qui combat l'APLS (ici).

Vous voyez déjà le topo. Une guerre économique entre 2 puissances qui tentent à tout prix de contrôler les ressources pétrolières de cette région.
Cette région deviendrait en fait une région pétrolière satellite étasunienne, signifiant ainsi la marginalisation de la France et la main-mise des compagnies américaines sur une majeure partie des réserves de pétrole de cette région Africaine. Et comme si toute cette merde n'était pas suffisante, la Chine tente de consolider sa main mise sur cette région en allant chercher des ressources pétrolières au Nigéria. Ce qui devrait encore ajouter à l'horreur et au génocide hélas banalisé de ces régions...

Le capitalisme tente par tous les moyens d'accroître sa croissance et sa courbe de profit. L'Afrique subit donc actuellement sa deuxième vague de colonialisme et son lot de guerre et d'horreurs. Les pays en voie de développement qui n'étaient pas à priori rentable économiquement sont devenus des enjeux importants pour les impérialismes au plan stratégique, militaire, géopolitique et deviennent maintenant, une fois les rapports de forces établis, des enjeux économiques cruciales pour les pays impérialistes qui tentent d'imposer leur domination par le biais de leur transnationales.
Le changement ne pourra se faire que par une prise de conscience collective de ces peuples et par la lutte des classes....