mercredi, juin 30, 2010

Résistances au G20


Libérez nos camarades - La solidarité n'est pas un crime

L'UCL appelle à la solidarité dans la foulée des mobilisations contre le Sommet du G20 à Toronto et de l'intense répression politique qui l'a accompagné. Nous sommes une trentaine à être aller à Toronto pour manifester avec la Convergence des luttes anticapitalistes, la CLAC-2010, et nos camarades de l'organisation anarchiste Common cause. Ce que nous avons vu et vécu nous révolte au plus haut point et c'est pourquoi nous prendrons de nouveau la rue jeudi le 1er juillet pour dénoncer la répression et revendiquer la libération de toutes les personnes arrêtées.

Contre le G20

Il est peut-être utile de rappeler quelques faits de base. Le G20 est une institution illégitime qui jouit d'un pouvoir d'influence démesuré dans la sphère internationale. De plus en plus, l'organisation est appelée à intervenir dans l'économie mondiale. Il s'agit clairement d'un organe de gouvernance globale au service des intérêts capitalistes. Les politiques et orientations discutées dans ses rencontres ont des impacts majeurs sur la vie des peuples de la terre. Par exemple, l'orientation en faveur de l'austérité budgétaire entérinée la fin de semaine dernière signifie concrètement qu'après avoir injecté massivement des fonds publics pour stabiliser l'économie capitaliste en crise, on refile la facture aux classes populaires. Les raisons de manifester contre le G20 ne manquent pas, c'est un concentré de tout ce qui ne va pas avec le système actuel.

Résistance

Malgré un climat de terreur et une campagne médiatique sans précédent pour décourager les gens de manifester contre le G20, la mobilisation fut au rendez-vous. Au point culminant des manifestations, samedi, environ 20 000 personnes ont pris la rue dans une grande marche unitaire. Une fraction anticapitaliste et anticoloniale, comptant des milliers de personnes, était présente dans la marche. Mobilisée sous le signe de la diversité des tactiques, la convergence «Get off the fence» a réussi à déjouer la police et a permis toutes sortes d'actions directes, dont les actions du black bloc qui ont fait le tour des médias. Le message était clair : votre opération de sécurité à un milliard ne nous empêchera pas de manifester et de nous attaquer aux symboles du capitalisme. Dans l'ensemble, la manifestation a été un succès. Le centre des affaires de Toronto a été complètement bloqué et les gens ont pu manifester malgré la police.

Répression

La répression policière a commencé bien avant les manifestations. D'une part, l'espace public de Toronto a été complètement militarisé et la présence policière était étouffante. D'autre part, les services de sécurité harcelaient depuis des mois les activistes, avaient infiltré certains groupes et ont procédé à des arrestations préventives de personnes clefs dans des raids brutaux dans la nuit de vendredi à samedi. La situation déjà difficile, avec son lot de contrôles d'identité, de fouilles et de brimades diverses, s'est intensifiée en fin de journée samedi. Prenant officiellement prétexte du chaos au centre-ville et des actions du black bloc, la police a décidé de se défouler sur l'ensemble des personnes à portée de main. Soudainement, il n'y avait plus de zone de manifestation autorisée. Il suffisait d'être jeune et d'avoir vaguement l'air d'un manifestant pour se faire arrêter (des journalistes et beaucoup de passant-e-s y ont goûté). Nous n'étions plus à l'abri nulle part : il y a eu des raids dans de nombreux appartements privés, des dortoirs ont été envahis, des voitures et des autobus ont été immobilisés et leurs occupants arrêtés, etc. Tous les prétextes étaient bons pour arrêter les gens et casser le mouvement. En deux jours et deux nuits, plus de 900 personnes ont été arrêtées, souvent très brutalement, ce qui en fait la plus grande vague d'arrestations de l'histoire contemporaine du Canada. Après avoir été humiliés et détenus pendant des heures dans de véritables cages, souvent sans pouvoir communiquer avec l'extérieur, l'immense majorité des personnes arrêtées (+ de 700) ont été relâchées sans accusations, ce qui est un témoignage éloquent de l'arbitraire policier.

Solidarité

L'UCL veut saluer le courage de toutes les personnes, radicales ou non, qui ont osé défier le climat de terreur installé par l'État et qui ont pris part aux manifestations contre le Sommet du G20 à Toronto. Ce fut un honneur de manifester avec vous tous et toutes. L'État a montré son vrai visage répressif en fin de semaine mais l'opération policière est en train de tourner au fiasco en terme de relations publiques pour les forces de répression et c'est tant mieux. Que nous ayons été à Toronto ou pas, nous sommes des milliers à être révoltés par ce que nous avons vu. Ne faisons pas l'erreur de croire que c'est terminé. Nous ne devons pas oublier nos camarades qui sont encore en prison en Ontario. C'est pourquoi nous appelons à joindre massivement la manifestation en solidarité avec les victimes de la répression politique lors du Sommet du G20 appelée par la CLAC-2010. Rendez-vous au Carré Saint-Louis, métro Sherbrooke, à midi, le 1er juillet.

Secrétariat externe
Union communiste libertaire
30 juin 2010

N.B.: Vous trouverez sur notre site web des témoignages de membres de l'UCL arrêtés lors du Sommet du G20 à Toronto [www.causecommune.net]

Source photo: 2010.mediacoop.ca (vous y trouverez plus de 111 pages de photos et des dizaines de vidéos)

Torontanamo, ou 1 milliard de dollars de répression

Nous publions ici le témoignage choquant d'une camarade de l'UCL qui a participé aux manifestations en résistance au G20 la fin de semaine dernière. Plusieurs détails de cette expérience ne manqueront pas de donner la chair de poule à toute personne de conscience.
Lire la suite sur causecommune.net

Le plus indispensable des devoirs

UCL-Montréal juge pertinent de publier ici cette lettre que les journaux bourgeois, sans grande surprise, ont refusé de publier.

Notre démocratie se base, fondamentalement, sur les droits et les libertés. Le gouvernement est censé les faire respecter … mais, quand les forces de l'ordre violent ces droits, comment réagir, étant donné que l’État a le monopole de la violence légitime? Si on se fit à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, il n’y a qu’une option: le renversement du gouvernement par la force, ou, plus simplement, l’insurrection. Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection devient "le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs". (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 35 ,1793).

Cette fin de semaine, les droits du peuple canadien et québécois ont été violés a Toronto, les mesures de sécurité ridiculement chères, l’interdiction de s’approcher de la clôture à moins de 5 mètres sous peine d’arrestation, les nombreuses attaques de manifestations totalement pacifiques par les forces de l’ordre, les conditions déplorables (et illégales) de détention des manifestants qui protestaient contre la tenue du sommet... Certains manifestants ont utilisé la force contre des banques, des succursales de multinationales et contre les agents répressifs de l’État . Organisés ou non, membres d’un Black bloc ou non, ils ont utilisé leur droit a l’insurrection, purement et simplement. Quand on se plaint que la démocratie perd de sa valeur, que les gens sont cyniques et qu’il faudrait que les jeunes s’impliquent plus en politiques, alors pourquoi traiter de vandale ceux qui se battent pour la sauvegarde de cette démocratie ? N'était-ce pas Thomas Jefferson qui disait que l’arbre de la liberté doit être parfois arrosé du sang des patriotes et des tyrans? Les soi-disant casseurs ont fait plus qu’exercer leur droit, ils ont fait leur devoir le plus important de citoyens en mettant leur sécurité physique en jeu lors des manifestations.

La démocratie parlementaire ne s’est pas gagnée pacifiquement (demander au patriote de 1837 ou au révolutionnaire français et anglais). Elle ne se défendra pas contre ses pires ennemis, une minorité de privilégiés et leurs valets, de manière douce. Quant à ceux qui ne sont pas prêts à mettre leur corps en jeu pour la liberté, ayez au moins la décence de vous taire au lieu de cracher et de mépriser ceux qui se font gazer et matraquer pour sa défense.

mardi, juin 29, 2010

Information sur les montréalais-es arrêté-es à Toronto

Dans le contexte du nombre effarant de personnes qui ont été arrêtées à Toronto, le comité légal de la CLAC a mis en place une structure pour tenter d'aider à retracer les personnes arrêtées.

NUMÉROS DE TÉLÉPHONE POUR LES ARRÊTÉ-ES DE MONTRÉAL

Si vous voulez des nouvelles d'une personne détenue, que vous cherchez un-e ami-e ou un-e membre de votre famille dont vous êtes sans nouvelles ou que vous savez qu'une personne de Montréal a été arrêtée, nous vous invitons à téléphoner à un des numéros suivants:

-- 514 563 1437 ou 514 243 2776

Nous relayerons par la suite les demandes d'informations à des militants et militantes qui sont à Toronto en ce moment et qui font le suivi des personnes de Montréal arrêtées dans le cadre de l'intense répression de cette fin de semaine.

Nous tenons toutefois à rappeler que nous opérons dans un contexte ou près de 900 personnes ont été arrêtées et dans lequel les droits des détenu-es ont été largement supprimés, incluant le droit d'accès à un-e avocat. Cela complique grandement la tâche des personnes faisant du soutien juridique. Cela dit, nous faisons de notre mieux pour appuyer et venir en aide aux arrêté-es.

SVP, pas d'appels de journalistes ou de médias à ce numéro.

Si vous connaissez des gens de Toronto qui ont été relâchés et qui cherchent à revenir à Montréal, il est possible de contacter le comité de transport de la CLAC au 1 647 238 7139 (s'il n'y a pas de réponse à ce numéro et que vous pouvez envoyer un message texte, faites-le.)

URGENT -- Levée de fonds pour les cautions

Si vous pouvez contribuer à la levée de fonds pour la caution des arrêté-es (il faudra probablement que l'on trouve plusieurs milliers de dollars au cours des prochains jours), contactez nous à contreleg20@gmail.com.

Libérez nos camarades!
Solidairement,
le Comité légal de CLAC 2010

Dénonçons les 900 arrestations des résistant-e-s au G20

 (source:CLAC2010.net)

Du jamais vu dans l’histoire du Canada

Manifestation contre la répression et en solidarité avec les arrêtéEs du G20

Jeudi le 1 juillet – 12h au Carré St-Louis à Montréal

Face à la violence policière, aux attaques contre notre résistance et aux arrestations sans précédant des manifestantEs anti-G20, la Convergence des luttes anticapitalistes – CLAC 2010 - appelle l’ensemble des mouvements sociaux à se mobiliser en solidarité avec les victimes de l’appareil répressif tombéEs aux mains de l’armée policière.

Plus de 900 arrestations ont eu lieu durant la fin de semaine à Toronto par kidnapping, profilage politique, raids dans des résidances privées et lieux d’hébergement, violence, brutalité, inditimidation et harcèlement. C’est le plus grand nombre d’arrestation dans l’histoire du Canada, et elles furent effectuées envers des manifestantEs qui n’ont fait qu’exprimer leur désaccord avec des politiques capitalistes, sécuritaires, sexistes, colonialistes et antisociales du G20 et des grands financiers de ce monde.

MANIFESTATION JEUDI 1er JUILLET À MONTRÉAL

CLAC 2010 dénonce la répression policière d’une ampleur sans précédent au Canada intervenue à Toronto lors du Sommet du G20. À la violence policière s’ajoute l’annonce d’une série de mesures d’austérité économique (réduction de déficits, hausses de taxes, coupes dans les services sociaux), qui constituent autant de violences économiques dirigées contre les populations. Les travailleuses et les travailleurs sont appelés à payer la note pour la dernière crise financière, alors que les banques et le secteur financier, qui en sont les responsables et qui ont bénéficié de 20 000 milliards $ en plans de relance, ne se voient imposer aucune nouvelle régulation.

Les 900 arrestations arbitraires et politiques à Toronto sont du jamais vu dans l’histoire du Canada, soit près de trois fois plus qu’en octobre 1970. Les policiers ont violé les droits fondamentaux, détenu des gens durant des heures sans accusations formelles, sans recours à un avocat, sans nourriture et sans eau. Les policiers se sont montrés coupables d’entrée par effraction sans mandat, de profilage, d’intimidation et de harcèlement, de kidnapping, d’usage démesuré de la force sur des manifestantes, des manifestants ainsi que des journalistes. Nous voyons bien qu’État policier et violence économique vont de pair.

lundi, juin 28, 2010

G20 de Toronto : un État policier à la défense du capitalisme

Nous reproduisons ici le communiqué diffusé aujourd'hui par la CLAC-2010 [le groupe qui organisait la mobilisation montréalaise contre le G20 à Toronto].

Appel à une manifestation de solidarité jeudi le 1 juillet à 12h au Carré Phillips

Convergence des luttes anticapitalistes – CLAC 2010

Montréal, le 28 juin 2010 - La CLAC 2010 dénonce la répression policière d’une ampleur sans précédent au Canada intervenue à Toronto lors du Sommet du G20. À la violence policière s’ajoute l’annonce d’une série de mesures d’austérité économique (réduction de déficits, hausses de taxes, coupes dans les services sociaux), qui constituent autant de violences économiques dirigées contre les populations. Les travailleuses et les travailleurs sont appelés à payer la note pour la dernière crise financière, alors que les banques et le secteur financier, qui en sont les responsables et qui ont bénéficié de 20 000 milliards $ en plans de relance, ne se voient imposer aucune nouvelle régulation.

« Les 900 arrestations arbitraires et politiques à Toronto sont du jamais vu dans l’histoire du Canada, soit près de trois fois plus qu’en octobre 1970. Les policiers ont violé les droits fondamentaux, détenu des gens durant des heures sans accusations formelles, sans recours à un avocat, sans nourriture et sans eau. Les policiers se sont montrés coupables d’entrée par effraction sans mandat, de profilage, d’intimidation et de harcèlement, de kidnapping, d’usage démesuré de la force sur des manifestantes, des manifestants ainsi que des journalistes. Nous voyons bien qu’État policier et violence économique vont de pair », explique Danie Royer, coporte-parole de la CLAC2010.

« Chaque jour, partout dans le monde, des gens meurent des conséquences directes des politiques sociales et économiques mises de l’avant par les élites regroupées dans cette instance illégitime qu’est le G20. Les réductions de déficit fièrement annoncées ne feront qu’empirer les conditions de vie de millions de personnes. Stephen Harper a d’ailleurs rappelé que l’objectif visé était de contenter et de rassurer les marchés financiers. Rien sur l’environnement, des miettes pour la santé des femmes, rien sur les conséquences sociales de la crise économique, dont les personnes migrantes sont les premières victimes. Tout pour consolider le capitalisme, un système économique qui privilégie une infime minorité au détriment de l’immense majorité », s’indigne Mathieu Francoeur, coporte-parole de la CLAC2010.

Ce dont nous avons été témoins à Toronto visait à faire taire la dissidence et à criminaliser les mouvements sociaux. Ce sont des tactiques bien connues pour diviser les populations, briser la résistance et imposer des politiques régressives. Nous avons franchi une nouvelle étape dans l’intensification de la répression policière et dans les concessions exigées des populations.

Nous appelons l’ensemble des mouvements sociaux à se mobiliser en solidarité avec les victimes de l’appareil répressif, qui n’ont fait qu’exprimer leur désaccord avec des politiques autoritaires, sécuritaires, racistes et antisociales.

La CLAC 2010 tiendra un rassemblement le jeudi 1er juillet 2010 à midi au Carré Phillips, à l’angle des rues Sainte-Catherine et Union, à Montréal.

* * *

La Convergence des luttes anticapitalistes de Montréal 2010 (CLAC 2010) est un réseau de groupes et d'individus qui se sont réunis pour consolider leurs luttes respectives à l'échelle locale et mobiliser leurs communautés en vue des sommets du G8 et du G20.

samedi, juin 26, 2010

Quand les beux ont les bleus

Des camarades de l'UCL à Toronto ont écrit ce bref communiqué pour faire part de la répression intense qui sévit actuellement, en marge du G20. L'UCL le diffuse pour réitérer son support à toutes les victimes des forces de répression d'un système qui ne repose sur rien d'autre que la violence.

Lire sur Causecommune.net

G20 : les grands médias font leur boulot

Stéphane Paquet, un envoyé spécial de La Paresse à Toronto, nous a chié un bel article aujourd'hui. Particulièrement vide en analyse, son collage de vomissements d'idéologie dominante vient se rajouter au portrait déjà fort élégant de la couverture médiatique du G20.

L'éternelle question de la violence...
La « violence » de quelques chars de boeufs carbonisés (des choses, donc), dont l'image spectaculaire suffit à aveugler certaines personnes, est-elle même comparable à ce qui se trame, en huis clos, dans les coulisses du pouvoir, où l'on cherche les meilleures façons de renforcer un système axé sur l'exploitation du plus grand nombre?
Y'en a encore qui se souviennent de l'étymologie du mot démocratie et, le cas échéant, qui croient encore que c'est le terme approprié pour décrire nos sociétés? Sérieusement?

vendredi, juin 25, 2010

Dico anticapitaliste : Qu’est-ce que le matérialisme dialectique ?

Nos camarades d'Alternative Libertaire définissent chaque mois dans leur mensuel, un concept du mouvement communiste libertaire. En mai c'était le concept de matérialisme dialectique qui était défini.
Chaque mois, un mot ou une expression passée au crible par Jacques Dubart.

En affirmant dans le Manifeste du parti communiste que « l’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire des luttes de classes », Marx et Engels voulaient montrer que l’histoire des sociétés humaines s’explique principalement au travers de l’analyse des conditions matérielles dans lesquelles vivent et travaillent les femmes et les hommes, de leur évolution et des contradictions que ces évolutions créent au sein des sociétés.
Une démarche matérialiste s’oppose à l’idéalisme de l’idéologie dominante, qui donne le rôle déterminant aux idées, aux grands hommes, voire aux puissances divines. Car les facteurs matériels influencent profondément les idées et les actes des humains.
Une analyse « dialectique » de l’histoire met en lumière au moins trois aspects complémentaires :
– Les faits sociaux ne sont pas figés. Ils évoluent et peuvent même changer de nature. Ainsi en sont-ils des inégalités sociales ou entre les hommes et les femmes présentées par la pensée dominante comme éternelles.
– Les contradictions internes qui traversent chaque situation sont le moteur de son évolution. Ainsi analyser les organisations syndicales « tout d’un bloc » et négliger la contradiction permanente entre leur aspect intégrateur et leur aspect lutte de classe ne permet pas d’en comprendre les évolutions possibles.
– Mais si les contradictions internes sont le moteur de l’évolution, c’est le contexte qui favorise ou étouffe tel ou tel aspect de la contradiction.
Car l’histoire n’est pas écrite d’avance. Ce ne sont pas des idées abstraites ou des interventions matérielles indépendantes de la volonté humaine qui font l’histoire.
Ce sont les femmes et les hommes : leurs actions, leurs idées, leurs décisions prennent leurs racines dans les conditions matérielles et économiques où ils vivent. Mais le rapport entre les idées et leur condition matérielle d’existence est lui aussi dialectique : elles s’influencent réciproquement ! Les idées ont leur dynamique propre. Il peut exister des décalages dans le temps entre l’apparition des idées et les conditions matérielles. Mais idées et institutions ne peuvent pas survivre éternellement aux conditions matérielles qui les ont suscitées.
Le matérialisme dialectique historique est simplement une méthode pour comprendre et agir. Sans cela, le risque est grand d’en rester à des explications unilatérales, subjectives, partielles et de s’enfermer dans des actions sans efficacité.
Au final, parler de matérialisme dialectique historique c’est simplement revendiquer un outil d’analyse pour faire avancer le projet communiste libertaire. On en déduira une stratégie fondée sur la transformation des conditions matérielles, à laquelle la propagande idéologique sera subordonnée.

mercredi, juin 23, 2010

Un peu de "beat révolutionnaire"...

Pour fêter le 10ième anniversaire de la sortie de leur premier album, "Let's Get Free", le groupe de hip hop Dead Prez, lance son nouvel album en téléchargement libre sur leur site: "Revolutionary but Gangsta Grillz".

Un album qui contient 19 tracks aussi engagés que leur matériel précèdent, dont beaucoup de gens (dont moi) attendaient avec impatience la sortie.

Ils ont d'ailleurs lancé quelques clips de promos disponibles par , par ici et puis juste .
Voilà bon écoute!

mardi, juin 22, 2010

Club Compassion : rassemblement de soutien

C'est demain, mercredi 23 juin, au palais de justice, à 10h, que comparaissent les accuséEs dans l'affaire du Club Compassion et de ses dérivés.

Un rassemblement funèbre (pour enterrer la justice et la compassion) est donc organisé sur place en solidarité avec les travailleuses, les travailleurs et les bénéficiaires du Club Compassion de Montréal.

1, Notre-Dame Est, à 10h.

Quand les autorités virent totalement sur le top... Un guide pour comprendre

Ls autorités policières ontariennes semblent décidément virer sur le top. Elles ont produit un "guide" pour les résidents de Toronto vivant à proximité du périmètre de (haute) sécurité. Parmi les nouvelles règles à observer: ne pas utiliser sa voiture, ne pas parler aux manifestants, barrer ses portes, ne pas utiliser de bbq...

De la folie furieuse! Et après, on va nous dire que ce sont les militants qui usent de "violence aveugle"...

Une démocratie représentative qui est de moins en moins représentative

Un petit texte de nos camarades de la Nuit (UCL-Qc) qui démontre bien la stagnation de la démocratie parlementaire...

Québec politique publiait aujourd'hui son article annuel sur le membership des partis politiques québécois. Faute d'élection en vue, 2009 fut une année calamiteuse à ce chapitre pour les partis.

En 4 ans, le PLQ a perdu 38% de ses membres et le PQ 28%. L'ADQ, quant à elle, a plus de membres qu'il y a 4 ans mais 4 fois moins qu'il y a 3 ans... En ce qui concerne QS, après quelques années à monter, les voilà avec quelques 1500 membres de moins qu'à leur fondation (une perte sèche de 32%).

Les chiffres

  • Parti québécois: 53 362 adhérents;
  • Parti libéral du Québec: 51 342 adhérents;
  • Action démocratique du Québec: 6 120 adhérents;
  • Québec solidaire: 3 257 adhérents;
  • Parti vert du Québec: 367 adhérents;
  • Parti indépendantiste: 81 adhérents;
  • Parti démocratie chrétienne du Québec: 27 adhérents;
  • Parti égalité: 5 adhérents;
...Québec politique n'arrive pas à déduire de chiffres pour les 9 (!) autres partis enregistrés.

Ainsi donc on est à même de constater que ce n'est pas demain la veille que les «vieux» partis se feront détrôner comme «parti de gouvernement». À + ou - 50 000 membres, on peut dire que le PQ et le PLQ sont encore des phénomènes de masse. Tout comme QS clanche haut la main (à 30 contre 1) tous les autres groupes à sa gauche...

N'empêche, 50 000 membres sur 5 738 811 électeurs inscrits, c'est somme toute insignifiant...

mercredi, juin 16, 2010

17.06 : Action pour le droit à l'avortement

ACTION SYMBOLIQUE POUR LE DROIT À L’AVORTEMENT : ÔTE TON ROSAIRE DE MES OVAIRES!!!

samedi, juin 12, 2010

Des images du 1er mai anticapitaliste à Montréal

Comme vous le savez, le 1er mai 2010 s'est tenue à Montréal, en plus de la syndicale, une manifestation anticapitaliste. Que vous y ayez participé ou pas, les images ont le mérite, d'une part, de prouver la répression débile des forces de la paix sociale, qui fouillent, menacent et chargent, sans aucune raison autre que d'assumer leur rôle de maintien de l'ordre capitaliste insensé.

D'autre part, ça permet à quiconque d'estimer soi-même la participation à la marche. On voit bien, contrairement à ce que disaient les grands journalistes collés au pouvoir, qu'il y avait plus de 300 personnes. Mais ça, ça n'étonne plus personne : dans les médias bourgeois, la participation à un événement est chaque fois minimisée proportionnellement à son degré d'opposition au système.

vendredi, juin 11, 2010

Afrique du Sud : Coupe du Monde ... fric immonde. Carton rouge et noir pour la Coupe du Monde

Une déclaration produite par nos camarades sud-africains de ZACF et traduite par la CNT-AIT, afin de dénoncer les conséquences sociales et politiques de la coupe du monde de foot qui s'amorce aujourd'hui.

La Coupe du monde 2010 doit être exposée publiquement comme l’imposture absolue qu’elle est. Le Front Anarchiste Communiste Zabalaza (ZACF) condamne fermement l’audace et l’hypocrisie du gouvernement qui la présente cette occasion comme une opportunité unique "une fois seule dans sa vie » pour l’amélioration économique et sociale des personnes vivant en Afrique du Sud (comme sur le reste du continent). Ce qui est clair - à tel point que c’en est éblouissant - ce que cette « l’opportunité » a été et continue d’être celle de la gloutonnerie frénétique de l’élite dirigeante sud-africaine comme du capital national ou global. En fait la Coupe du Monde, si elle a un effet, il est probable que ce seront des conséquences dévastatrices pour les pauvres d’Afrique du Sud et pour la classe ouvrière - processus qui est déjà à l’oeuvre.

En se préparant à accueillir la Coupe du Monde, le gouvernement a dépensé près de 800 millions de rands [soit plus de 85 millions d’euros] (757 millions pour le développement des infrastructures et 30 millions pour des stades qui ne seront plus jamais remplis après). C’est une immense gifle au visage de tous ceux qui vivent dans un pays caractérisé par une extrême pauvreté, avec près de 40% de chômage. Au cours des cinq dernières années, les travailleurs pauvres ont exprimé leur indignation et leur déception face à l’incapacité du gouvernement à corriger les inégalités sociales massives, organisant dans tous le pays plus de 8000 manifestations pour exiger les services de base [eau, électricité, santé, ...] et des logements. Cette répartition par l’Etat des dépenses est une preuve supplémentaire du mode de maintenance du modèle raté capitaliste néolibéral et de sa politique économique du « ruissellement » [1], qui n’a fait d’approfondir les inégalités et la pauvreté globalement. En dépit d’affirmations contraires antérieures, le gouvernement a finit par le reconnaître en faisant vole face : il prétend maintenant qu’il n’a jamais été dans son intention que ce projet soit bénéficiaire [2].

mercredi, juin 09, 2010

Cause toujours...

Le fascisme, c'est « ferme ta gueule »; la démocratie, c'est « cause toujours ».

Sauf que là, c'est un ministre qui le dit :

lundi, juin 07, 2010

L’UCL se joint à la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics

Le 1er mai 2010, la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics a lancé un appel à la constitution d’un large front social, déterminé à poser des actions qui ébranleront le gouvernement. Cet appel se situe dans la continuité de la lutte contre le budget antisocial adopté par le gouvernement du Québec le 30 mars dernier.

L’Union communiste libertaire (UCL) a décidé de répondre à cet appel et de rejoindre la Coalition à titre de membre sympathisant. L’UCL ajoute ainsi sa voix à celle des mouvements sociaux en résistance pour faire reculer le gouvernement et exiger le retrait des mesures anti-sociales du dernier budget libéral.

Un appui critique

Depuis quelques mois, les membres de l’UCL ont participé à la plupart des mobilisations organisées par la Coalition, que ce soit les grandes manifestations du 1er avril et du 1er mai dernier ou les actions locales lors des visites en région des ministres libéraux. Nous partageons le désir de construire une riposte unitaire et d’établir un rapport de force avec le gouvernement. Nous aussi croyons que les prochains mois seront cruciaux dans l’escalade des moyens de pression et nous souhaitons apporter notre contribution.

Si nous partageons la perspective combative de la Coalition, son opposition à la privatisation et à la marchandisation du «bien commun» et l’essentiel de ses revendications concernant les hausses de tarifs et le financement adéquat de services publics universels et de qualité, nous ne pouvons passer sous silence le fait que nous ne partageons pas toutes les solutions mises de l’avant. De façon globale, nous ne croyons pas qu’une fiscalité plus progressive soit suffisante pour trouver des solutions durables aux problèmes de la pauvreté, de l’exclusion et des inégalités sociales. Il faut pouvoir aller plus loin et, dès aujourd’hui, réfléchir et agir pour sortir de l’impasse capitaliste et développer un autre projet de société.

Nous espérons pouvoir débattre de ces questions avec l’ensemble de la gauche sociale et partager nos propositions sur le terrain des luttes. Dans le contexte actuel, ce qui nous unis est beaucoup plus important que ce qui nous divise.

dimanche, juin 06, 2010

Jean Charest à la Conférence de Montréal le 7 juin

Le collectif local de l'UCL à Montréal vous invite :


Manifestation de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics le 7 juin.

Du 7 au 10 juin prochains aura lieu la Conférence de Montréal, à l’Hôtel Hilton du métro Bonaventure. Y seront rassemblées les élites économiques et politiques qui se sont arrogé le pouvoir de décider pour nous. On y retrouvera aussi le FMI, grand responsable de l’érosion des services publics partout dans le monde depuis des années.

Jean Charest y sera présent et sera le président d’honneur du DÉJEUNER-CAUSERIE D’OUVERTURE sous le thème « Sommes-nous engagés dans une reprise durable ? » auquel prendront la parole Mark Carney, gouverneur de Banque du Canada ; Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et Paul Desmarais jr, président du conseil et co-chef de la direction de Power Corporation.

La Coalition opposée à la tarification et la privatisation des services publics vous invite à se joindre à elle pour faire savoir à Jean Charest que nous n’acceptons pas ses politiques néolibérales incluant toutes les mesures régressives et appauvrissantes de son dernier budget. Il existe d’autres solutions pour pallier à la « crise » des finances publiques et nous les connaissons. La Coalition propose de mettre en place une fiscalité équitable et juste ainsi que d’aller chercher l’argent qu’il nous faut là où il se trouve : dans les poches des individus les plus riches et des entreprises.

Rassemblement
Quand? le LUNDI 7 juin, rendez-vous à 11h30
Où? En face du Hilton Bonaventure Montréal 
(900, rue de la Gauchetière Ouest)

Infos :
http://www.nonauxhausses.org/2010/05/30/jean-charest-a-la-conference-de-montreal-le-7-juin/

jeudi, juin 03, 2010

Police et compassion : incompatibles

Mauvaise nouvelle pour les bénéficiaires du cannabis thérapeutique au Québec. Les poulets du SPVM s'en sont pris aux établissements de Montréal offrant ces services et ont fait pas loin de trente arrestations. Portrait semblable à Québec.

mercredi, juin 02, 2010

L’anticapitalisme : perspective essentielle aux luttes sociales ?

Un texte de réflexion écrit par un camarade de l'UCL-Québec dans le cadre d'une journée d'étude  sur l'anticapitalisme et publié initialement sur Presse Toi à Gauche.

Le 15 mai dernier, je faisais la conférence de clôture d'une journée d'étude sur l'anticapitalisme organisée conjointement par le Centre Justice et Foi et le site web Presse-toi à gauche. Voici l'essentiel de ma présentation. Si vous avez des commentaires, vous pouvez les faire ici, c'est impossible sur PTÀG.

En regard du titre de la conférence qu’on m’a demandé de prononcer, je serais tenté de répondre « non ». Non, l’anticapitalisme n’est pas une perspective essentielle aux luttes sociales actuelles. La preuve ? Il y a plein de luttes sociales qui se mènent sans perspective anticapitaliste. C’est même le cas de la majorité des luttes au Québec. Ce qui ne veut pas dire, évidemment, qu’une perspective anticapitaliste n’a aucun intérêt, au contraire. Il faut juste remettre les choses en perspective : nous ne sommes pas essentiels.

Quel intérêt ?

Il faut comprendre et expliquer le monde et les phénomènes sociaux si on veut s’inscrire dans la réalité et influer sur elle. On peut comprendre le monde de plusieurs façons, en utilisant plusieurs grilles d’analyse différentes (nationaliste, libérale, réformiste, etc.). Toutefois, si on veut aller au fond des choses, il faut être radical et aller à la racine des problèmes. Et, dans le cas des problèmes sociaux, la racine c’est souvent le système capitaliste, d’où l’intérêt d’une perspective anticapitaliste.

Une perspective anticapitaliste est essentielle parce que dans le système économique actuel, la véritable justice sociale et l’égalité sont impossibles. On peut corriger des injustices, redresser des situations inégalitaires mais, fondamentalement, on ne peut espérer avoir la justice et l’égalité pleine et entière dans le système capitaliste. Tout simplement parce que le fonctionnement même du capitalisme produit de l’inégalité et de l’injustice. C’est dans sa nature. Pas d’exploitation de la force de travail, pas de capitalisme. Pas d’inégalité entre les salariéEs et les patrons, pas de capitalisme. Et ainsi de suite.

Il y a aussi la question de la transformation sociale. Comment obtient-on des avancées, comment fait-on des gains ? Notre société ne fait pas de cadeau aux perdants. C’est une société extrêmement dure. Si on redresse une situation d’injustice, si on donne plus à un groupe, forcément c’est qu’on enlève à un autre. Si on augmente la proportion de la richesse produite qui revient au travail, c’est forcément au détriment du capital (et vice-versa). Il faut comprendre qu’il y a des intérêts contradictoires qui sont en jeu. Il faut comprendre que la transformation sociale implique un rapport de force. Il ne s’agit pas de dialogue social mais de lutte sociale. Ce n’est pas la même chose. Dans ce contexte aussi, une perspective anticapitaliste est utile.