dimanche, septembre 30, 2012

Retour sur la grève des enseignant-e-s de Chicago

//Photos de Chicago Tribune//
Si vous êtes de ceux et celles qui aiment suivre l'actualité des luttes syndicales en Amérique du Nord, vous serez probablement intéressé-e-s par la récente grève des enseignant-e-s du secondaire à Chicago, membres du Chicago Teachers Union - CTU. Cette grève qui aura durée près d'une semaine visait à contrer un projet de réforme de l'enseignement s'alignant sur des attaques contre les syndicats en perspective de privatisation du réseau, dont voici quelques-unes des mesures imposées:  nouvelle évaluation des enseignant-e-s basée sur la performance des élèves, l'augmentation de la taille des classes, l'augmentation des heures des journées d'enseignement (exactement tel que proposé par la CAQ ici même au Québec) et la fermeture de certaines écoles.

Alors que les grandes lignes de ces réformes étaient soutenues à la fois par le Parti Républicain et les Démocrates; que les syndicats enseignants ont mauvaise presse dans les médias américains, les grévistes se sont engagé dans une lutte pour améliorer les conditions d'enseignement et pour l'amélioration de leur propres conditions de travail. L'initiative de cette grève marque en soi un précédent relativement important dans le contexte des États-Unis. Elle aura su rapprocher et solidariser les parents, les élèves et les enseignent-e-s comme jamais auparavant. Malgré cela, le contrat accepté lors du retour au travail n'assure pas que certaines écoles ne seront pas fermées. C'est pourquoi pour certain-e-s, la lutte doit continuer malgré le retour en classe.

Puisque le mouvement pour la réforme capitaliste de l'éducation est mené à la grandeur du pays, une caravane de syndiqué-e-s a été lancée afin de sensibiliser et mobiliser autour des enjeux qui ont été soulevés lors de cette grève. Il se pourrait donc qu'on puisse observer à d'autres endroits aux É-U des conflits de travail ou des projets de réforme semblables.

Pour en savoir plus sur le sujet:

Sur le site du magazine syndical états-unien Labor notes
Chicago Teachers Raise the Bar

http://labornotes.org/2012/09/chicago-teachers-raise-bar


Sur le site communiste-libertaire plateformiste Anarkismo
The Chicago Teachers Strike and the Privatization of a Generation

http://anarkismo.net/article/23950


Discours de la présidente du CTU lors du début de la grève

More at The Real News


Dernier épisode de la série de reportage sur cette grève (réalisée par The Real News Network)


More at The Real News


voir la série complète de vidéos sur le sujet réalisée par le réseau indépendant The Real News Network.
Cet épisode en particulier montre le rôle hypocrite du Parti Démocrate face à la lutte du syndicat.


samedi, septembre 29, 2012

Anarchisme en Asie de l'Est (3/3) - Le Japon





Kōtuku fut un précurseur du syndicalisme au Japon. Né à Nakamura, il emménage à Tokyo où il devient journaliste en 1893. Il fonde le Parti social-démocrate en 1901, traduit le Manifeste du parti communiste et est emprisonné en 1905 pour son opposition virulente à l'impérialisme japonais.

En prison, il lit Kropotkine et devient anarchiste. Il traduit la Conquête du pain et lance le journal anarchiste Heimin Shimbum («Le journal du peuple»). En 1911, vingt-six anarchistes sont déclarés coupables de complot visant à assassiner l'empereur. Kōtuku, qui n'est pas impliqué dans ce qui sera appelé l’Incident de Haute Trahison, est frappé par la répression qui s'abat. Il est pendu avec onze autres anarchistes en janvier 1911.

Le syndicalisme japonais prend de l'ampleur dans les années qui suivent, particulièrement les années 1910. En 1916, il y a ainsi un syndicat d'imprimeurs (Shinyūkai) et le Mouvement Syndical (Rōdō Undō). Le syndicat des travailleurs et travailleuses de journaux (Seishinkai) se forme en 1919. Les anarchistes sont aussi actifs et actives dans le Yūaikai, un syndicat moderne qui s'est développé au sein de la Fédération japonaise du travail (Nihon Rōdō Sōdōmei, souvent abrégée à Sōdōmei) en 1921. Il y eut notamment une tentative de fusionner le Shinyūkai, le Seishinkai et le Sōdōmei.

Les relations se détériorent entre les syndicats modérés et anarchistes et aboutissent à la fin des coopérations qui avaient lieu. La première fédération anarcho-syndicaliste – la Zenkoku Jiren - est formée en 1926 : elle est alors forte de 15 000 membres. Des conflits internes entre syndicalistes et anarchistes pur-e-s. conduit à une scission en 1928. Les syndicalistes quittent alors pour fonder la Nihon Jikyo. Les deux fédérations anarchistes atteignent des sommets en 1930 : la Zenkoku Jiren a alors 16 300 membres, et le Nihon Jikyo environ 3000. Elles se refusionnent en 1934 - en partie parce que plusieurs anarchistes pur-e-s sont revenu-e-s à une approche syndicaliste -, mais le Japon évolue alors vers un État semi-fasciste. L'anarchisme sera bientôt écrasé.

Il y eut également des syndicats parmi les Coréens et Coréennes au Japon, notamment le Kokurōkai (fondé en 1921), le Dong Heong (fondé en 1926) et le Syndicat coréen de travail libre (fondé en 1927).

*  *  *

Extrait tiré de Black Flame, pages 168-169

Pour aller - un peu - plus loin (en anglais) : http://libcom.org/history/anarchism-in-japan

Un autre texte plus complet disponible en ligne (encore en anglais) : http://flag.blackened.net/af/ace/japan.html

dimanche, septembre 23, 2012

Réflexion Post-Grève

Cette réflexion vous interpelle? commentez-la!

Post-grève

La grève est maintenant terminée, faut-il pour autant abandonner le combat? Il est évident que non!

Nous avons à peine réussi à freiner le recul social, nous sommes loin d’une lutte vers un progrès social. La hausse des frais de scolarité est abolie scande la nouvelle première ministre du Québec, Pauline Marois, fait également répété par les médias de masse. Cependant, les frais de scolarité seront de 2168$ pour l'année scolaire de 2012-2013, ce qui représente une hausse importante. En 2007, l'année où la hausse des frais de scolarité commença, les frais étaient de 1668$ par année scolaire universitaire. C'est donc dire que la première ministre a seulement annulé la deuxième vague de hausse en méprisant le fait que les frais de scolarité sont en hausse depuis 2007. En bref, les étudiantes et étudiants auront à encaisser 500$ de hausse, dans «l'annulation de la hausse» du Parti Québécois. La première ministre dit également ouvertement qu’elle ne croit pas à la gratuité scolaire et qu’elle veut indexer les frais de scolarité au coût de la vie.

Action du Collectif de Solidarité anticoloniale et Missing justice

RASSEMBLEMENT -- DÉFENDONS NOTRE TERRE : CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE PLAN NORD ET LA RÉSISTANCE DES FEMMES AUTOCHTONES -- 
 Quand : le 28 septembre, rassemblement à 11h, conférence de presse à 11h30 
 Où : devant l’hôtel Hyatt, 1255 Rue Jeanne-Mance 

Le Collectif de solidarité anticoloniale et Missing Justice vous invitent à venir manifester votre support aux femmes autochtones en résistance au Plan Nord en grand nombre à la Conférence de presse donnée par Élyse Vollant et Denise Jourdain. Elles se prononceront sur l’événement d’affaire qui se déroulera entre riches emmurés à l’intérieur: Positionnez-vous sur l’Échiquier du Plan Nord. Entre les représentant.e.s de l’industrie minière, les politicien.ne.s et des municipalités concernées, seront présents des chefs autochtones importants sans qui les projets de développement seraient impossibles. Venez en grands nombres supporter les voix des autochtones en résistance! 

 Élyse Vollant est membre des Innushkueuat de la communauté de Uashat mak Mani-utenam. Elle est mère de famille de huit enfants et grand-maman de deux petits enfants. Elle est une des marcheuses qui a marché de Uashat mak Mani-utenam à Montréal à l’occasion de la Journée de la Terre, pour dénoncer le Plan Nord. Élyse est aussi une des douze femmes emprisonnées lors du blocus de la route 138 en mars 2012.

 Denise Jourdain est une Ishkueu de la communauté de Uashat mak Mani-utenam . Elle est présentement enseignante en innu-aimun (langue innue) à l’école primaire de Johnny Pilot. Elle est une descendante directe de la famille Vachon et de la famille Jourdain qui ont milité pour le maintien de leurs droits territoriaux dans les années 50, qui ont défié les autorités municipales, gouvernementales et ecclésiastiques. Elle a aussi été emprisonnée pour avoir défendue ses droits territoriaux en mars 2012 lors du blocus de la 138. 

Dans le cadre du : FORUM ANTI-COLONIAL CONTRE LE PLAN NORD 
Pour un partage des résistances au Plan Nord et au colonialisme 
*Quand : SAMEDI LE **29** SEPTEMBRE**, 10h-17h* 
*Où : le 7ème du Hall, à l’Université Concordia, 1455 boulevard de Maisonneuve Ouest.* https://www.facebook.com/events/438111652891647/?ref=ts 

 DÉFENDRE LA TERRE: la résistance des femmes autochtones au Plan Nord et à la violence dans leur communauté. 
 *Quand : VENDREDI LE **28**SEPTEMBRE**, 18H30-20H30* 
*Où : l’Université Concordia, SGW, 1455 de Maisonneuve West, H-110* 
https://www.facebook.com/events/433435556695635/

samedi, septembre 22, 2012

On a marché malgré la puie... et la météo politique

Un ou deux milliers de motivé-e-s ont répondu à l'appel de la CLASSE malgré les nouvelles annonces du gouvernement péquiste, malgré la fin de session et surtout malgré la pluie. Les tracts et les groupes sociaux ont bravé ces intempéries de météo politique et climatique pour rappeler que la lutte est loin d'être terminée. Sans hésitation, on pourrait dire que l'ensemble des publications distribuées visait à rappeler l'importance de garder le mouvement vivant, de rester mobilisé.

Communiqué - Troisième congrès de l'UCL


Repris du site internet de l'UCL causecommune.net

Septembre 2012 // L’Union communiste libertaire (UCL), une fédération anarchiste québécoise qui aura bientôt quatre ans, a tenu son troisième congrès durant la fin de semaine de la fête du travail au Saguenay. Des participants et participantes des trois collectifs locaux (Québec, Saguenay, Montréal) se sont réuni-e-s afin de planifier la prochaine année et de réfléchir à différentes préoccupations.



Le congrès se tenait dans un contexte d’élections provoquées afin de mettre fin à six mois d’effervescence politique et sociale déclenchés par le mouvement de grève étudiant. Plusieurs perspectives de réflexion et d’action ont été dégagées des discussions. Devant l’engouement que suscitaient des sujets tels que la quête de légitimité des associations étudiantes en grève et de leurs moyens d’action, le traitement médiatique des contestations politiques, la place négligée du féminisme dans la lutte et les moyens utilisés par l’État pour dé-solidariser, intimider, réprimer et pacifier les mouvements sociaux, une campagne portant sur le thème de la démocratie fut adoptée pour la prochaine année. Des tournées dans plusieurs villes seront organisées et des parutions sur le sujet seront diffusées.

Outre ces préoccupations, la fédération a pris la décision d'approfondir ses travaux sur les enjeux liés aux luttes environnementales, écologiques et anti-productivistes.

La sensibilité grandissante aux revendications et pratiques féministes a par ailleurs permis de rappeler le caractère indissociable du féminisme et du communisme libertaire – dans la théorie, mais surtout dans la pratique! – par le biais de nouvelles pratiques internes.


Le congrès a été l’occasion de réfléchir aux différentes avenues pour favoriser la participation des personnes intéressées par l’anarchisme, notamment par la mise en place d'un statut ami-e-s. L’élargissement et l’approfondissement des liens avec les organisations régionales et internationales a également été une volonté des personnes réuni-e-s.


Devant l’intérêt grandissant pour de nouvelle formes d’organisation et de contestation, la solidarité et la diffusion des idées et pratiques libertaires est fondamentale. Luttant contre toutes les formes d’oppressions et construisant au quotidien des contre-pouvoirs aux institutions autoritaires, les militants et militantes de l’Union communiste libertaire vous invitent à vous organiser localement et à nous contacter pour participer à des activités conjointes ou encore pour des demandes d’informations ou d’ateliers.

Abrazo libertaire,