lundi, janvier 12, 2009

Le cambriolage du siècle

Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas l'intention de vous parler ici d'une histoire rocambolesque impliquant des « méchants voleurs » armés exécutant des perçages de coffre-forts ; le cambriolage dont je veux vous parler a été exécuté par des hommes d'affaires tout ce qu'il y a de plus « respectables », armés que de leur chéquier et de leurs très bonnes relations... Des fois c'est l'arbre qui cache la forêt, mais dans notre histoire c'est la cravate qui cache le crosseur!

Tout commence avec des années fastes. Dans les années '90 et au début des années 2000, les trimestres se suivaient et se ressemblaient pour les résultats du secteur financier. On nous claironnait à tue-tête les « résultats exceptionnels » par dessus les « profits records » et autres superlatifs du même genre. Les banques avaient le vent dans les voiles, et leurs analystes et autres experts économiques se permettaient même de nous faire la morale en nous répétant sans cesse « l'obligation » pour nos gouvernements de réduire leurs dépenses et d'éliminer les diverses réglementations économiques afin d'éviter ce qu'ils qualifiaient de « désastre en préparation » pour les états. Devant l'insistance des experts de la grande science économique, nos gouvernements se firent dociles et se mirent à couper tout azimuts afin de « sauver » nos programmes sociaux et accordèrent une très grande liberté d'action au secteur financier.

Puis, c'est le choc. Même si tout le monde apprend dans le cours d'Économie du secondaire qu'une période de récession suit de façon cyclique les périodes de croissances, nos grands manitous financiers au service des banques n'avaient rien vus venir et nous arrivent avec leurs déclarations alarmistes et leurs faciès surpris. A les entendre parler les grandes banques seraient sur le point de faire faillite, et on accuse le marché hypothécaire « à risque » de les avoir acculer au bord du gouffre.

Donc elles se sont aventurées sur un terrain dangereux dans l'espoir de faire gonfler leurs profits, et elles ont perdu gros. Pendant des années elles ont cachées le tout afin de ne pas faire tomber leurs actions sur le marché spéculatif, et maintenant elles nous demandent d'éponger les pertes parce-que ouf, c'est catastrophique pour elles. Mais ça tombe bien, nos gouvernements sont en bonne santé financière après avoir coupés partout, donc ils pourront facilement emprunter à d'autres institutions financières pour subventionner le secteur financier (!?!). Et c'est maintenant devenu nécessaire pour nos gouvernement de s'endetter! Mais rassurez-vous, en échange de ces dons gigantesques, les financiers font leur mea culpa et acceptent que des nouvelles réglementations viennent encadrer leur travail pour ne plus que la situation ne se répète.

On devrait se sentir tellement obligés de leur venir en aide que la préparation d'un téléthon pour amasser des fonds du public serait dans les plans... Vous y comprenez quelque chose à cette logique? Ben moi non plus, mais ne vous inquiétez pas car c'est très certainement voulu...

Tout ce scénario est tellement gros et honteux que l'on est en droit de se demander pourquoi il est avalé si facilement par une si grosse majorité de la population. Mais bon, cela vient peut-être confirmer la théorie du « Big Lie », qui dit que plus le mensonge est gros plus les gens seront enclins à y croire. Des fois je crois bien que même si un banquier s'exprimait de façon claire et honnête comme notre ami dans le vidéo ci-dessous pour expliquer comment ils veulent nous fourrer, il s'en trouverait pour trouver cela correct et nécessaire...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est une vidéo des Monthy Pythons non?

Joseph Structure a dit…

effectivement

Philou a dit…

Viva John Cleese!

Anonyme a dit…

Je suis d'accord sur certains points, mais il aurait aussi fallu parler de tout ces consommateurs qui ont profités de taux ridiculement bas pour vivre une vie au dessus de leur moyen. C'est pas du "vol" ça ?