mercredi, juin 30, 2010
Résistances au G20
Libérez nos camarades - La solidarité n'est pas un crime
L'UCL appelle à la solidarité dans la foulée des mobilisations contre le Sommet du G20 à Toronto et de l'intense répression politique qui l'a accompagné. Nous sommes une trentaine à être aller à Toronto pour manifester avec la Convergence des luttes anticapitalistes, la CLAC-2010, et nos camarades de l'organisation anarchiste Common cause. Ce que nous avons vu et vécu nous révolte au plus haut point et c'est pourquoi nous prendrons de nouveau la rue jeudi le 1er juillet pour dénoncer la répression et revendiquer la libération de toutes les personnes arrêtées.
Contre le G20
Il est peut-être utile de rappeler quelques faits de base. Le G20 est une institution illégitime qui jouit d'un pouvoir d'influence démesuré dans la sphère internationale. De plus en plus, l'organisation est appelée à intervenir dans l'économie mondiale. Il s'agit clairement d'un organe de gouvernance globale au service des intérêts capitalistes. Les politiques et orientations discutées dans ses rencontres ont des impacts majeurs sur la vie des peuples de la terre. Par exemple, l'orientation en faveur de l'austérité budgétaire entérinée la fin de semaine dernière signifie concrètement qu'après avoir injecté massivement des fonds publics pour stabiliser l'économie capitaliste en crise, on refile la facture aux classes populaires. Les raisons de manifester contre le G20 ne manquent pas, c'est un concentré de tout ce qui ne va pas avec le système actuel.
Résistance
Malgré un climat de terreur et une campagne médiatique sans précédent pour décourager les gens de manifester contre le G20, la mobilisation fut au rendez-vous. Au point culminant des manifestations, samedi, environ 20 000 personnes ont pris la rue dans une grande marche unitaire. Une fraction anticapitaliste et anticoloniale, comptant des milliers de personnes, était présente dans la marche. Mobilisée sous le signe de la diversité des tactiques, la convergence «Get off the fence» a réussi à déjouer la police et a permis toutes sortes d'actions directes, dont les actions du black bloc qui ont fait le tour des médias. Le message était clair : votre opération de sécurité à un milliard ne nous empêchera pas de manifester et de nous attaquer aux symboles du capitalisme. Dans l'ensemble, la manifestation a été un succès. Le centre des affaires de Toronto a été complètement bloqué et les gens ont pu manifester malgré la police.
Répression
La répression policière a commencé bien avant les manifestations. D'une part, l'espace public de Toronto a été complètement militarisé et la présence policière était étouffante. D'autre part, les services de sécurité harcelaient depuis des mois les activistes, avaient infiltré certains groupes et ont procédé à des arrestations préventives de personnes clefs dans des raids brutaux dans la nuit de vendredi à samedi. La situation déjà difficile, avec son lot de contrôles d'identité, de fouilles et de brimades diverses, s'est intensifiée en fin de journée samedi. Prenant officiellement prétexte du chaos au centre-ville et des actions du black bloc, la police a décidé de se défouler sur l'ensemble des personnes à portée de main. Soudainement, il n'y avait plus de zone de manifestation autorisée. Il suffisait d'être jeune et d'avoir vaguement l'air d'un manifestant pour se faire arrêter (des journalistes et beaucoup de passant-e-s y ont goûté). Nous n'étions plus à l'abri nulle part : il y a eu des raids dans de nombreux appartements privés, des dortoirs ont été envahis, des voitures et des autobus ont été immobilisés et leurs occupants arrêtés, etc. Tous les prétextes étaient bons pour arrêter les gens et casser le mouvement. En deux jours et deux nuits, plus de 900 personnes ont été arrêtées, souvent très brutalement, ce qui en fait la plus grande vague d'arrestations de l'histoire contemporaine du Canada. Après avoir été humiliés et détenus pendant des heures dans de véritables cages, souvent sans pouvoir communiquer avec l'extérieur, l'immense majorité des personnes arrêtées (+ de 700) ont été relâchées sans accusations, ce qui est un témoignage éloquent de l'arbitraire policier.
Solidarité
L'UCL veut saluer le courage de toutes les personnes, radicales ou non, qui ont osé défier le climat de terreur installé par l'État et qui ont pris part aux manifestations contre le Sommet du G20 à Toronto. Ce fut un honneur de manifester avec vous tous et toutes. L'État a montré son vrai visage répressif en fin de semaine mais l'opération policière est en train de tourner au fiasco en terme de relations publiques pour les forces de répression et c'est tant mieux. Que nous ayons été à Toronto ou pas, nous sommes des milliers à être révoltés par ce que nous avons vu. Ne faisons pas l'erreur de croire que c'est terminé. Nous ne devons pas oublier nos camarades qui sont encore en prison en Ontario. C'est pourquoi nous appelons à joindre massivement la manifestation en solidarité avec les victimes de la répression politique lors du Sommet du G20 appelée par la CLAC-2010. Rendez-vous au Carré Saint-Louis, métro Sherbrooke, à midi, le 1er juillet.
Secrétariat externe
Union communiste libertaire
30 juin 2010
N.B.: Vous trouverez sur notre site web des témoignages de membres de l'UCL arrêtés lors du Sommet du G20 à Toronto [www.causecommune.net]
Source photo: 2010.mediacoop.ca (vous y trouverez plus de 111 pages de photos et des dizaines de vidéos)
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