mercredi, juin 30, 2010

Le plus indispensable des devoirs

UCL-Montréal juge pertinent de publier ici cette lettre que les journaux bourgeois, sans grande surprise, ont refusé de publier.

Notre démocratie se base, fondamentalement, sur les droits et les libertés. Le gouvernement est censé les faire respecter … mais, quand les forces de l'ordre violent ces droits, comment réagir, étant donné que l’État a le monopole de la violence légitime? Si on se fit à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, il n’y a qu’une option: le renversement du gouvernement par la force, ou, plus simplement, l’insurrection. Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection devient "le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs". (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, article 35 ,1793).

Cette fin de semaine, les droits du peuple canadien et québécois ont été violés a Toronto, les mesures de sécurité ridiculement chères, l’interdiction de s’approcher de la clôture à moins de 5 mètres sous peine d’arrestation, les nombreuses attaques de manifestations totalement pacifiques par les forces de l’ordre, les conditions déplorables (et illégales) de détention des manifestants qui protestaient contre la tenue du sommet... Certains manifestants ont utilisé la force contre des banques, des succursales de multinationales et contre les agents répressifs de l’État . Organisés ou non, membres d’un Black bloc ou non, ils ont utilisé leur droit a l’insurrection, purement et simplement. Quand on se plaint que la démocratie perd de sa valeur, que les gens sont cyniques et qu’il faudrait que les jeunes s’impliquent plus en politiques, alors pourquoi traiter de vandale ceux qui se battent pour la sauvegarde de cette démocratie ? N'était-ce pas Thomas Jefferson qui disait que l’arbre de la liberté doit être parfois arrosé du sang des patriotes et des tyrans? Les soi-disant casseurs ont fait plus qu’exercer leur droit, ils ont fait leur devoir le plus important de citoyens en mettant leur sécurité physique en jeu lors des manifestations.

La démocratie parlementaire ne s’est pas gagnée pacifiquement (demander au patriote de 1837 ou au révolutionnaire français et anglais). Elle ne se défendra pas contre ses pires ennemis, une minorité de privilégiés et leurs valets, de manière douce. Quant à ceux qui ne sont pas prêts à mettre leur corps en jeu pour la liberté, ayez au moins la décence de vous taire au lieu de cracher et de mépriser ceux qui se font gazer et matraquer pour sa défense.

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