mardi, avril 08, 2008

Yankee go home!

Les camarades de la FdCA(Federazione dei Comunisti Anarchici) italienne sont en plein coeur d'une lutte dans leur communauté, afin d'empêcher la construction d'une base militaire étatsunienne à Vicence en Italie. La base qui couvrirait entre 500 000 m2 et 1 250 000 m2 accueillerait la 173ième brigade aéroportée se trouvant à Aviano (d'où décollaient les avions qui bombardaient la Serbie) et en Allemagne. Un texte intéressant, traduit par les camarades d'Alternative Libertaire, qui décrit bien l'implication des communistes libertaires de la FdCA au sein de ce mouvement de masse, auto-organisé et démocratique.

Le projet de construire une base militaire étasunienne autour du petit aéroport de Dal Molin à Vicence a provoqué l’essor d’un mouvement de masse auto-organisé qui agite le nord est de l’Italie. Cette lutte exemplaire où sont investi-e-s nos camarades de la FdCA laisse espérer un renouveau de l’antimilitarisme dans la péninsule et au-delà.

L’affaire de la base militaire de Dal Molin est née il y a deux ans, d’un accord secret entre le gouvernement Berlusconi, alors au pouvoir, et le maire de Vicence. L’accord portait sur l’accueil d’une nouvelle base américaine, dans une zone d’environ 500 000 m2 (qui pourraient devenir 1 250 000 m2 si on considère l’aéroport lui-même) actuellement verte et totalement entourée par la ville, une superficie supérieure à celle de sa propre zone industrielle. C’en était trop pour une cité qui, jusqu’à présent, avait supporté sans trop se plaindre, tant d’autres installations militaires dans l’agglomération : la caserne Ederle, le site Pluto à Longare, la base de Tormeno, les entrepôts de Torri, la zone d’habitation de Vicence est, la Gendarmerie européenne…

La nouvelle base servirait aux Etats-Unis à réunir en un seul lieu la 173ème brigade aéroportée, qui se trouve aujourd’hui en partie à Aviano [1] et en partie en Allemagne. L’objectif étasunien est d’intervenir rapidement dans la région du Moyen-Orient, riche en ressources énergétiques stratégiques. Vicence, selon ce plan, serait donc destinée à devenir un nœud très important pour le nouvel ordre militaire mondial.

Un mouvement bigarré mais uni

Les comités, nés ces dernières années, ont été capables de se coordonner et d’unifier les multiples raisons du « Non » à la base : de l’antimilitarisme à l’écologie [2] ; en passant par la sécurité [3] et les raisons économiques, car contrairement au passé, il est estimé que les retombées en terme d’emplois seraient minimes. Elles ne compenseraient sûrement pas le poids des dépenses d’urbanisme que la base, de par son statut d’extra-territorialité, ne payerait pas. Il s’est ainsi construit un mouvement large et bigarré. Un mouvement capable d’organiser trois grandes manifestations nationales en deux ans, qui ont fait descendre dans la rue des centaines de milliers de personnes de toute l’Italie (démontrant une excellente capacité à gérer la cité). Un mouvement capable également d’actions rapides et symboliques comme la plantation de 150 arbres dans le périmètre de la base bloquant les travaux de terrassement.

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