Car la complaisance du président de la commission, qui a coupé la parole au député pour remercier l’illustre Lucien Bouchard d’être parmi nous, de même que celle de la vice première ministre du Québec, Nathalie Normandeau, qui en a ajouté en cédant son droit de parole à l’industrie, ont certainement de quoi inquiéter. Est-ce toujours ainsi? Les députés sont-ils toujours si soumis lorsqu’ils reçoivent des représentants de la classe économique? Il n’y a donc personne dans cette Assemblée qui puisse questionner les liens entre les entreprises et les chefs d’État sans faire scandale?
Nos députés et notre élite sont englués dans une servitude si profonde qu’ils considèrent toute idée qui n’est pas totalement soumise à la loi du profit et au respect de la hiérarchie (même royale!) comme « dangereuse» et « radicale ». La chasse aux radicaux, de gauche bien entendu, est ouverte. Notre élite doit étouffer dans son éternel présent toute forme de critique et d’utopie. Entre le travail de dénonciation du député Khadir, qui participe d’une critique élémentaire des privilèges de la classe économique et politique, et les réactions parfois pathologiques qu’il provoque, c’est le vide caractéristique de l’idéologie dominante québécoise, qui prend, comme en creux, du relief.
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