mercredi, juin 03, 2009

Une réaction populaire intéressante face à l'éviction du CSA.









POUR un centre social autogéré, CONTRE un autre projet de condos

Le comité BAILS Hochelaga-Maisonneuve et le POPIR-Comité Logement dénoncent l'intervention policière brutale qui a mis fin à l'occupation légitime du Centre social autogéré (CSA) samedi le 30 mai dernier. Encore une fois, la Ville de Montréal et son service de police ont démontré que les intérêts des grands promoteurs et des riches spéculateurs immobiliers l’emportent sur les initiatives populaires.

Vendredi dernier, le 29 mai, le centre social autogéré prenait place dans des locaux laissés à l'abandon par leur propriétaire. Cet acte de réappropriation avait reçu l'appui de plus de 50 organismes de partout à Montréal et de centaines de résidents et de résidentes de différents quartiers populaires. Le comité BAILS et le POPIR-Comité Logement faisaient partie de ces organismes et continuent à appuyer les différentes démarches du CSA.

Le bâtiment revendiqué, puis socialement réapproprié, était très symbolique, puisqu'un projet de nouveau développement de condos y est prévu. Alors que de plus en plus de mal-logé-e-s subissent les conséquences d'une crise du logement à bas prix, on laisse les propriétaires spéculer sur l'immobilier et ensuite vendre pour la réalisation de nouveaux condos. Ceux-ci n'apporteront rien de nouveau aux résidents et aux résidentes mal-logé-e-s du sud-ouest qui vivront encore l'attente interminable pour un logement social.

Le CSA quant à lui, offrait, offre et continuera d'offrir une gamme variée de services à la population, comme une salle de cinéma, un cabaret, une flotte de vélos totalement gratuits, des activités d'éducation populaire et un centre de médias alternatifs. Ces activités et services étaient autogérés par les membres de la collectivité sans qu'aucune intervention municipale ou provinciale n'y soit nécessaire. C'est peut-être justement parce que cette initiative était entièrement autonome que la ville et le SPVM ont fait preuve d'autant d'intransigeance! Pourtant, il y avait là un projet qui ne coûtait rien à personne, sinon un peu de tolérance!

On se fera peut être répondre qu'il faut respecter la propriété privée. Pourtant, le gouvernement n'a aucun problème éthique à exproprier des résident-e-s pour son projet d'échangeur Turcot. Pourquoi alors refuser de même envisager l'expropriation éventuelle d'un spéculateur pour permettre un projet aussi rassembleur et nécessaire que le centre social autogéré!

Alors que les populations de Pointe Saint-Charles, du Sud-ouest et de l'ensemble des quartiers populaires de Montréal ont un grand besoin d'initiatives sociales comme celle du CSA, le SPVM et les autorités ont préféré défendre coûte que coûte, la propriété privée et un projet de condos qui ne bénéficiera qu'à une infime partie aisée de la population.

Le comité BAILS Hochelaga-Maisonneuve et le POPIR-Comité Logement réitèrent leur soutien au CSA. Que ce soit dans Hochelaga-Maisonneuve, dans Pointe-St-Charles ou dans Saint-Henri, l’embourgeoisement est un phénomène face auquel nous devons opposer une vigoureuse résistance populaire et solidaire.

Comité BAILS-HM:514-522-1817

POPIR-comité logement: 514-933-4649

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Woh! réaction "populaire"?

Si l'executif de la CSN appuie la candidature d'Harel à la mairie, vous allez dire qu'Harel reçoit le support "ouvrier"?

C'est de la novlangue militante ça ou quoi?

Si le CSA avait pris le temps de construire un réel support populaire au sein des habitants du quartier plutôt que de se flatter les "dreads", peut-être qu'ils auraient plus que 150 personnes à leur manif...

Il fut un temps où les militants d'extreme-gauche tentaient de regrouper une bonne partie de la classe ouvrière au sein de leur projet social.

Ils considéraient la classe ouvrière comme le sujet révolutionnaire. Maintenant, ils se considèrent eux-mêmes comme le sujet révolutionnaire.

La petite-bourgeoisie a définitivement investi l'extrême-gauche jusqu'à la dominer.

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec le fond de ce commentaire, surtout sur la partie qui fait référence au sujet révolutionnaire.

Par contre, j'aimerais savoir à qui s'adresse particulièrement cette critique. Au Comité Bails et au Popir? Aux organisateurs du CSA? À l'UCL?

Si la critique s'adresse au CSA, je pense qu'il faut au moins leur accorder le mérite d'avoir essayé de mobiliser la population de Pointe-St-Charles. Après ça, force est de constater qu'ils n'ont pas tout à fait réussi...mais je ne pense pas que la faute leur revient entièrement. C'est toute une culture militante "dreads" (basée dans les sous-cultures) qui est à défaire, qui a marginalisé l'extrême-gauche depuis des années. Un autre aspect de ça c'est de recréer la confiance chez les populations ouvrières que les mobilisations populaires leurs seront accessibles et non pas seulement des happenings militants .

Anonyme a dit…

Il me semble que si on sait lire, il n'est pas question que le CSA a recu l'APPUI populaire, mais bien que la réaction du POPIR et du BAILS est une réaction populaire... ce qu'elle est.

Ces communiqués sont présenté aux membres, les membres du POPIR et BAILS ont participé et appuyé massivement le projet du CSA... alors ces deux organismes populaires ont recu l'aval de leur membres, cela implique qu'il y a bel et bien une réaction populaire.

Par contre, jamais le BAILS, le POPIR ni l'UCL n'ont prétendu que cette réaction était celle de l'ensemble des mal-logés, locataires et autres exclus de la société. Cette réaction ne représente que les membres de ces deux organismes.