samedi, septembre 29, 2012

Anarchisme en Asie de l'Est (3/3) - Le Japon





Kōtuku fut un précurseur du syndicalisme au Japon. Né à Nakamura, il emménage à Tokyo où il devient journaliste en 1893. Il fonde le Parti social-démocrate en 1901, traduit le Manifeste du parti communiste et est emprisonné en 1905 pour son opposition virulente à l'impérialisme japonais.

En prison, il lit Kropotkine et devient anarchiste. Il traduit la Conquête du pain et lance le journal anarchiste Heimin Shimbum («Le journal du peuple»). En 1911, vingt-six anarchistes sont déclarés coupables de complot visant à assassiner l'empereur. Kōtuku, qui n'est pas impliqué dans ce qui sera appelé l’Incident de Haute Trahison, est frappé par la répression qui s'abat. Il est pendu avec onze autres anarchistes en janvier 1911.

Le syndicalisme japonais prend de l'ampleur dans les années qui suivent, particulièrement les années 1910. En 1916, il y a ainsi un syndicat d'imprimeurs (Shinyūkai) et le Mouvement Syndical (Rōdō Undō). Le syndicat des travailleurs et travailleuses de journaux (Seishinkai) se forme en 1919. Les anarchistes sont aussi actifs et actives dans le Yūaikai, un syndicat moderne qui s'est développé au sein de la Fédération japonaise du travail (Nihon Rōdō Sōdōmei, souvent abrégée à Sōdōmei) en 1921. Il y eut notamment une tentative de fusionner le Shinyūkai, le Seishinkai et le Sōdōmei.

Les relations se détériorent entre les syndicats modérés et anarchistes et aboutissent à la fin des coopérations qui avaient lieu. La première fédération anarcho-syndicaliste – la Zenkoku Jiren - est formée en 1926 : elle est alors forte de 15 000 membres. Des conflits internes entre syndicalistes et anarchistes pur-e-s. conduit à une scission en 1928. Les syndicalistes quittent alors pour fonder la Nihon Jikyo. Les deux fédérations anarchistes atteignent des sommets en 1930 : la Zenkoku Jiren a alors 16 300 membres, et le Nihon Jikyo environ 3000. Elles se refusionnent en 1934 - en partie parce que plusieurs anarchistes pur-e-s sont revenu-e-s à une approche syndicaliste -, mais le Japon évolue alors vers un État semi-fasciste. L'anarchisme sera bientôt écrasé.

Il y eut également des syndicats parmi les Coréens et Coréennes au Japon, notamment le Kokurōkai (fondé en 1921), le Dong Heong (fondé en 1926) et le Syndicat coréen de travail libre (fondé en 1927).

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Extrait tiré de Black Flame, pages 168-169

Pour aller - un peu - plus loin (en anglais) : http://libcom.org/history/anarchism-in-japan

Un autre texte plus complet disponible en ligne (encore en anglais) : http://flag.blackened.net/af/ace/japan.html

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