samedi, septembre 22, 2012

On a marché malgré la puie... et la météo politique

Un ou deux milliers de motivé-e-s ont répondu à l'appel de la CLASSE malgré les nouvelles annonces du gouvernement péquiste, malgré la fin de session et surtout malgré la pluie. Les tracts et les groupes sociaux ont bravé ces intempéries de météo politique et climatique pour rappeler que la lutte est loin d'être terminée. Sans hésitation, on pourrait dire que l'ensemble des publications distribuées visait à rappeler l'importance de garder le mouvement vivant, de rester mobilisé.


Tracts et journaux appellent à continuer la lutte
Au point de rendez-vous, les Profs contre la hausse (PCLH) ont passé leur journal La Matraque (au complet: "Ceci n'est pas La Matraque des profs contre la hausse") Avec des titres tels que Faire société par-delà le capital d'Éric Martin, La logique du mépris de Christian Nadeau, La lutte c'est classe... contre classe par Éric Pineault, sans oublier les textes traitants de la propagande, de la violence et de la répression ainsi qu'une récapitulation des initiatives et des actions des PCLH qui ont eux lieu lors de la grève, cette édition Automne 2012 de 16 pages fait preuve d'une sérieuse volonté de contribuer au mouvement pour une éducation libre et un mouvement social combatif.

ÉDIT ajout du 23 septembre: Des fois on oublie quelques tracts laissés dans nos poches d'autant plus qu'ils sont petits avec leur quart de page. Mais comme le dit l'adage, dans les plus petits pots les meilleurs onguents. C'est le cas du tract du
Syndicat des ÉTUdiant-e-s Employé-e-s de l'UQÀM (SÉTUE). Un texte plus élaboré serait de mise tellement le sujet est pertinent et fort: "Bien que légitime, la gratuité scolaire demeure un enjeu corporatiste lié au seul secteur de l'éducation post-secondaire. Nous proposons plutôt d'étendre la gratuité à divers enjeux de notre vie comme le transport collectif, le logement et les médicaments." ... Wow génial! Bravo! "La gratuité constitue d'abord et avant tout un choix politique celui du refus de la soumission aux rapports marchands. L'élimination des barrières tarifaires qui minent l'accessibilité aux nécessités de la vie ne découle pas d'une quelconque utopie, mais d'un choix rationnel: celui de l'accès pour tous et toutes" et le tract continue avec "la nécessité d'ouvrir un deuxième front à la lutte syndicale". Ça fait du bien de sortir l'enjeu de la gratuité du milieu étudiant! C'est à en croire parfois qu'en dehors du milieu étudiant il n'y a pas de perspective de rupture avec la marchandisation et la logique capitaliste du profit. Ça fait du bien d'entendre ça!

De leur côté, les militantEs du mouvement Occupons Montréal ont rappelé dans leur tract appelant à un rassemblement au Square Victoria à midi le 15 octobre pour la journée annuelle "Place du peuple" qu'il importe maintenant de nous concentrer sur les mesures antisociales notamment sur les réformes et coupure de l'assurance-chômage, la criminalisation des jeunes contrevenantEs, le pillage des ressources naturelles, le recul du statut de la femme, les politiques d'exploitations environnementales brimant les droits ancestraux des premières nations etc. Toutes ces politiques régressives menacent les acquis sociaux et méritent d'être combattues avec ferveur par l'action directe et la mobilisation de masse. Sans vouloir faire de blagues, ça fait beaucoup de choses sur lesquelles on doit se concentrer en même temps!

Le plus explicite des tracts qui me soit tombé entre les mains est celui d'un groupe non-identifié qui fait l'apologie du syndicalisme de combat tout en rappelant les promesses du PQ. Intitulé audacieusement "nous sommes arrivés à ce qui commence..." il dit avec raison "que si nous ne voulons pas que les gains que nous obtenons aujourd'hui se transforment demain en miettes, nous avons le devoir de demeurer vigilants et vigilantes". Il continue plus loin en soulevant une réflexion sur les intentions de notre nouvelle première ministre:  "Pauline Marois parle d'indexer les frais de scolarité au coût de la vie. Votre salaire augmente-t-il selon le coût de la vie? Achetons-nous une session d'université comme on achète un bien de consommation dont le prix est soumis aux fluctuations du marché?  [...] Si Pauline Marois propose l'indexation, elle réunira les partenaires qu'il faudra pour faire émerger cette idée comme consensus. Le bénéfice du doute peut bien entendu être laissé au PQ, mais l'on ne peut oublier si vite l'historique de ce parti politique: sa hausse des frais de scolarité en 1996, ses lois spéciales pour obliger des fonctionnaires en grève à retourner au travail, entre autres. Le sommet sera-t-il vraiment un lieu de discussion ouvert et démocratique pour faire le point sur l'éducation supérieure au Québec? Rien n'est moins sûr, alors ne nous réjouissons pas trop vite". Le tract termine en lançant un appel aux principes de bases de la lutte: "Si nous avons réussi au cours des derniers mois à construire un mouvement aussi fort, c'est que nous n'avons pas été dupes devant les discours fallacieux de nos adversaires. C'est ce que nous devons continuer de faire pour mener d'autres luttes victorieuses et pour tendre toujours plus vers une société qui nous ressemble. Nous ne pouvons faire confiance qu'à nous, nous devons continuer d'utiliser nos propres moyens pour lutter. Gardons-nous en mouvement!"

Les forces répressives au rendez-vous
Évidemment, l'ennemi en bleu était de la partie. Pendant que quelques agents du pouvoir parcouraient la foule pour jouer les médiateurs, les sinistres vans blanches pleines d'anti-émeutes méprisants et méprisables se planquaient à quelques coins de rue plus loin. La manif s'était à peine mise en branle vers l'ouest sur Cherrier que déjà les casqués longeaient la manif à la hauteur d'un attroupement d'adeptes du coton ouaté et du foulard noir. À notre grande joie, de sympathiques manifestantEs suivaient l'escouade matraque avec une longue bannière de manière à ce qu'il leur soit impossible de faire une entrée dans la manif pour aller arrêter quelqu'un. Les manifestantEs n'avaient pas perdu le sens de la sécurité en ralentissant le rythme du pas dans les virages. En effet, les flics qui nous suivaient se regroupaient dans le coin intérieur du virage en espérant profiter d'une ouverture qui se forme habituellement quand une manif tourne. On dirait finalement qu'ils s'en faisaient plus pour les vitres des banques que pour autres chose car rendu sur Sherbrooke c'est là qu'on a vu le plus d'efforts de leur part à empêcher les bris de vitrines particulièrement des banques et des symboles capitalistes. Faut croire que même eux savent que les "casseurs" ont des cibles privilégiées contrairement à ce que la propagande télévisée peut nous laisser croire en les présentant comme de simples trouble-fêtes écervelés et nihilistes. C'est devant LotoQuébec que la présence policière était la plus imposante. Quelques manifestantEs leur ont lancé des objets et à peine quelques minutes plus tard un pétard a été lancé près d'un caméraman d'une chaîne télévisée. C'est à ce moment que le chef des petits poussins nous a ordonné de nous disperser. Visiblement irrité par le drapeau noir qu'un manifestant lui glissait aimablement sur le visage durant son discours, il l'aspergea de poivre et appelant les renforts. Soudainement une horde de plastrons et de bottes arrivent à toute vitesse par l'arrière de la scène et la scinde la manif en deux, ils en profitent pour pousser un photographe et asperger d'autres personnes en colère. Tout ça pour aller arrêter l’énergumène qui énervait monsieur le chef. Profitant du chaos d'autres anti-émeutes débarquaient de leur van de location. On se remit en marche vers l'ouest puis on tourna vers le sud, mais diantre, une ligne de bouclier nous attendait. Demi-tour, chaos. La moitié de la manif va vers le nord et l'autre de retour vers l'est, puis chacun de disperse tranquillement en sous-groupes scandant des slogans contre les flics devant des passants apathiques.

À entendre certains compagnons de manifs, c'était la première manif du 22 où les forces de l'ordre avaient intervenus. C'est peut-être parce qu'on était les plus motivés, p-e moins nombreux, moins familiale plus radicale.

C'est difficile de dire si nous étions peu nombreux à cause de la météo. Mais était-ce la météo politique ou climatique qui joua le plus fort dans la balance? Gains partiels (gel d'un an?), fin de la grève, pluie... les plus timides ont acceptés le compromis électoral, d'autres n'avaient pas le temps de se pointer car ils étaient trop occupé à rusher pour leurs exams... et d'autres n'aiment pas la pluie.

Tous les tracts lancent l'appel, mais la lutte va où si on veut la continuer? Le sommet du PQ va-t-il rassembler les troupes étudiantes à défendre la gratuité scolaire maintenant que le compromis du gel a éteint la flamme des modérés? Bref tant de questions qui seront soulevés et débattues lors des prochaines instances délibérantes et forum de débats étudiants.

À noter : Nouveaux Slogans!
Léo salaud le peuple aura ta peau, dit à Marois et à Legault qu'on les mettra KO!

C'est assez les manifestations, c'est le temps des défenestrations   ... c'est probablement le slogan le plus trash entendu de ma part!!

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