dimanche, mai 31, 2009

EVICTION BRUTALE DU CENTRE SOCIAL AUTOGÉRÉ : l’anti-émeute gaze les squatteurs


COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le 30 mai 2009 à 16h45 – pour diffusion immédiate.
Les escouades d’anti-émeute ont brutalement évincé les gens qui occupaient l’édifice au coin de Saint-Patrick et Atwater cet après-midi. Hier soir, une centaine de personnes ont pris le bâtiment pour y installer le Centre social autogéré. A l’heure qu’on est, toutes les personnes qui étaient à l’intérieur ont réussi à sortir du bâtiment et à rejoindre la manifestation d’appui. Celle-ci, forte de quelques centaines de personnes, a présentement pris la rue.

Vers 15h, les policiers ont promis qu’ils allaient discuter avec les « diplomates » du Centre social avant d’intervenir. Au moment du rendez-vous, la police a foncé sur la clôture qui entoure la cour. A ce moment-là, plusieurs dizaines de personnes, dont quelques familles avec jeunes enfants, profitaient du soleil pour jouer de la musique, jaser ou manger. Les policiers ont coupé le cadenas de la clôture, ils ont foncé sur la porte d’entrée du bâtiment tout en lisant le premier avis d’éviction reçu par les occupant.es.

Les gens qui se trouvaient à l’intérieur ont réussi à fermer la porte et à la barricader. Après maints essais, la police a réussi à franchir la barricade. Ils ont entouré le bâtiment, installé des « snipers » sur le toit et lancé du poivre de cayenne par les fenêtre (qu'ils ont ensuite immédiatement rescellées). Les gens à l’intérieur ont réussi à contenir les gaz dans une seule partie du bâtiment. En assemblée générale d’urgence, ils et elles ont décidé de tenter de quitter les lieux. Plusieurs personnes ont réussi à sortir et ont été accueillies chaleureusement par la manifestation d’appui de renfort. Une autre vague de militant.es sont rentré.es à ce moment-là pour continuer à défendre le bâtiment. L’intervention policière s’intensifiant, ils et elles ont finalement décidé de sortir par Saint-Patrick et de rejoindre la manifestation d’appui. Tout le monde à réussi à sortir du bâtiment avec leurs bagages et quasiment tout l’équipement.
Nous avons su que la police tente de justifier ses actes illégitimes auprès des médias. Elle clame que les occupant.es auraient utilisé des extincteurs pour se défendre contre eux et qu’ils n’avaient donc pas le choix d’intervenir. Cette allégation est fausse. Ce sont les policiers qui ont attaqué le Centre social et pas vice-versa. L’utilisation de force excessive est preuve que nous vivons dans une société autoritaire qui ne tolère pas la dissidence et qui cherche à étouffer tout projet qui remet en question les fondements de ce système.

Le projet du Centre social continue. La lutte continue. Nous ne nous laisserons pas écraser par ce qui est arrivé aujourd’hui. Au contraire, notre volonté de mettre en pratique nos rêves pour une société sans rapports d’autorité, basée sur des valeurs d’autonomie, d’aide mutuelle et de respect, est renforcée. Longue vie au Centre social autogéré!Pour les suites, visitez notre site Internet : http://www.centresocialautogere.org/.

Pour plus d’informations aujourd’hui contactez les porte-paroles aux numéros suivants :
514-623-5126
514-623-5163

Pro-vie, vraiment?


En ce dimanche matin, George Tiller, médecin américain spécialiste des avortements post-20 semaines, à l'église comme tout bon pratiquant, s'est fait tiré dessus et est mort. J'ai hésité à écrire un billet sur ce sujet dont les grands médias vont assurément se charger de nous servir la viande pré-mâchée.

Mais je voulais brièvement souligner ce qu'aucun journaliste ne se permettra de demander : pourquoi appelle-t-on ces gens, opposés au droit des femmes de choisir si et quand elles veulent des enfants, des pro-vies?

Appelons-les conformément à ce qu'ils (et malheureusement elles aussi) sont : des anti-choix!

Pro-life your name is a lie,
you don't care if women die!

Système de santé canadien : la nouvelle menace rouge?

La menace rouge - the red scare - désigne grosso modo deux périodes plus intenses (autour de 1917, et pendant les années 50), aux États-Unis, de propagande de peur anti-communiste.

C'est sans doute un peu exagéré, mais c'est ce à quoi j'ai pensé en voyant cette vidéo. La publicité, qui joue à la télé dans au moins huit états américains, montre une femme canadienne, qui met la population américaine en garde contre les dangers d'un système de santé publique.

Depuis huit ans, le nombre de personnes non assurées aux États-Unis est passé de 38 millions à plus de 46 millions. Évidemment, la pub ne parle pas d'argent. Pas un mot sur l'argent que cette femme a dû débourser pour se faire soigner, au privé, aux États-Unis.

« J'ai survécu à une tumeur au cerveau. Mais si je m'étais fiée à mon gouvernement, je serais morte. »

« Dans les pays où le gouvernement gère la santé, des politiciens prennent VOS décisions en matière de santé. ILS décident si vous recevrez tel ou tel traitement, ou si vous êtes disqualifié parce que le traitement est trop coûteux ou parce que vous êtes trop vieux. Nous ne pouvons pas avoir cela aux États-Unis. » Conclusion? Laissez donc les choses comme elles sont : que la santé demeure l'affaire des riches, ou synonyme d'endettement pour les autres.

vendredi, mai 29, 2009

Communiqué du CSA : Installation réussie!

Montréal, le 29 mai 2009, 20h heure, pour diffusion immédiate

L’équipe du Centre Social Autogéré a réussi en début de soirée à s’emparer d’un bâtiment abandonné dans Pointe Saint-Charles et l’occupe actuellement. En effet, malgré le temps plutôt incertain, environ 500 personnes ont participé à la manifestation d’appui qui a finalement permis au groupe d’entrer dans le bâtiment, situé au 2985 rue St-Patrick.

Jusqu’ici, donc, le Centre Social Autogéré peut crier victoire dans la première étape de sa lutte contre l’embourgeoisement du quartier et pour une société meilleure basée sur ses principes d’autonomie, de démocratie, de respect et de refus de l’autorité.

Des activités extérieures se tiennent sur place toute la soirée et tout le monde y est invité. L’ouverture officielle du Centre Social Autogéré ne se fera par contre que demain, samedi le 30, lors d’une grande fête commençant à 20h00. En effet, pour l’instant, le Centre Social Autogéré demeure fermé pour rénovation. Les portes seront ouvertes samedi pour la fête et le spectacle qui suit.

(la suite sur le site du CSA)

lundi, mai 25, 2009

Pauvre tueur

Supposons que je me promène en voiture. Je décide de m'arrêter et d'aller voir un groupe de jeunes, par exemple, qui jouent aux dés dans un parc. Je les fais chier un peu, et l'histoire se termine avec une mort et des blessures, causées par les balles de mon arme à feu.

En temps normal, je me fais arrêter, et si on parvient à prouver que j'ai bel et bien tiré quatre coups de feu sur ces gens, je peux dire bonjour à une peine d'emprisonnement. Par la suite, pas grand'monde ne va se préoccuper de ma santé mentale ou de mon intégrité physique.

À moins bien sûr d'être flic au SPVM!


On apprenait aujourd'hui que Jean-Loup Lapointe, le porc qui a tué Fredy Villanueva, a reçu la permission de porter son arme en dehors de ses heures de travail, parce que le pauvre a dit être inquiet pour sa sécurité, malgré qu'il n'ait reçu aucune menace de quoi que ce soit. Et les gens, dans les parcs de Montréal-Nord et d'ailleurs, qui ressentent de l'inquiétude pour leur sécurité lorsque des flics s'approchent, est-ce qu'ils et elles ont le droit de porter une arme pour se défendre?

Au mois d'avril, les avocats des flics ont obtenu du tribunal une interdiction de publier des photos des assassins. J'pense que vous pouvez arrêter d'en rajouter : on l'a compris que les flics peuvent nous tuer en toute impunité. Malheureusement (?), leurs photos sont déjà un peu partout sur internet.

J'en profite pour vous inviter à aller lire la lettre de la Coalition contre la Répression et les Abus Policiers envoyée au coroner Robert Sansfaçon responsable de l'enquête sur la mort de Fredy Villanueva, qui explique les motifs de son retrait de l'enquête et d'une «désagréable impression que vous êtes animé d'un parti-pris en faveur de la police. »

dimanche, mai 24, 2009

Conseils pour patrons séquestrés

On vous a parlé des séquestrations de patrons qui ont récemment eu lieu en France. Le Financial Times, quotidien économique britannique, s'est intéressé à ce phénomène peu connu en Grande-Bretagne, et a publié ses Conseils de survie, si le pire devait arriver.

Si vous lisez l'anglais, l'article original est par ici.


Sinon, voici les huits conseils du FT pour un patron séquestré :

- Réfléchissez soigneusement à l'endroit où vous allez réunir vos employéEs. Faire un meeting dans une usine qui va fermer peut enflammer une situation déjà tendue.

- Préparez le lieu en stockant discrètement des vêtements de rechange, une brosse à dents et des lingettes près de l'endroit où vous serez assis. Ayez si possible un vaporisateur d'eau et quelque chose à grignoter.

- Enregistrez les numéros de téléphone de la famille dans la mémoire de votre cellulaire.

- Allez aux toilettes avant toute rencontre avec les salariéEs. Récemment, un otage a raconté son humiliation de devoir demander à ses salariéEs l'autorisation d'aller aux WC. Le philosophe de gauche Jean-Paul Sartre, qui avait encouragé les séquestrations de patrons dans les années 1970, faisait remarquer que « quand un patron en est rendu à demander la permission d'aller pisser, un grand pas en avant a été fait. »

- Restez calme. La plupart des séquestrations se passent paisiblement, avec des salariéEs qui souvent fournissent des boissons et de quoi manger. Le principal objectif de ce type d'action est souvent de médiatiser les revendications des syndicats. Les otages sont généralement libéréEs dans la journée.

- Si vos ravisseurs deviennent menaçants, signez tout ce qu'ils demandent. Les textes signés sous la contrainte ne sont pas valables, d'après la loi française.

- Faites venir des observateurs extérieurs, comme des médiateurs, lors des négociations. Ils peuvent empêcher par leur présence les actions radicales.

- Dernier conseil, n'oubliez pas que les prises d'otages restent rares. Dix en deux mois, ça ne représente pas grand chose quand des centaines de sociétés françaises suppriment des emplois et ferment des usines. Si vous avez été finalement retenus par vos salariéEs, c'est peut-être que vous n'avez pas vu venir les signaux d'alarme...

samedi, mai 23, 2009

Lois 107 et 110 : la Courchesne ne démord pas


La ministre de l'éducation, Michelle Courchesne, revient à la charge sur la question de la gouvernance des cégeps et des universités. En octobre 2008, elle avait déposé deux projets de loi - 107 et 110 - visant, selon le site du ministère, à « moderniser la gouvernance des établissements d'enseignement supérieur. »

« Les principes de gouvernance mis de l'avant dans les projets de loi visent à assurer une plus grande indépendance des conseils d'administration. Pour les universités, un minimum de deux tiers des membres du conseil d'administration devraient être des membres indépendants. Par ailleurs, au moins le quart des membres proviendrait de la communauté universitaire. Pour les cégeps, le conseil compterait généralement 11 embres (sic) indépendants, 2 étudiants, 2 enseignants, un autre membre du personnel de l'établissement et le directeur général. »

Indépendance de qui, de quoi? Par membres indépendants, on parle évidemment d'acteurs externes, provenant principalement du secteur économique. Pourquoi ces gens devraient-ils être majoritaires (et donc exercer un contrôle certain) sur les instances décisionnelles de ces institutions qui ne devraient pas - qui ne peuvent pas - être gérées sur le même modèle qu'une entreprise. L'automne dernier, ces deux projets de loi ont été abandonnés en raison de l'opposition qu'ils ont soulevé dans le milieu étudiant. Mais ce n'était semble-t-il que partie remise.

La ministre Courchesne repasse à l'attaque et compte bien obtenir cette « gouvernance modernisée » qui n'est, au final, qu'un rouage de la vision qu'elle et sa gang se font de l'éducation : une usine où l'on produit de la main d'oeuvre. Pas surprenant que les patrons veulent avoir leur mot à dire!

Hier, en entrevue à Radio-Canada, la vice-première ministre Normandeau a confirmé que Courchesne allait réouvrir la plaie en déposant un nouveau projet de loi sur la gouvernance des institutions d'enseigment. N'étant pas complètement déconnectée de la réalité, elle prévoit toutefois de la résistance du milieu universitaire et espère avoir la collaboration du PQ parce qu’« on va foncer ». Pour preuve, le SÉtuE a mis la main sur une offre d'emploi du ministère de l'éducation, du loisir et du sport qui recherche déjà une personne qui aurait pour mandat d'«implanter correctement les nouvelles mesures en matière de gouvernance découlant des projets de loi sur la gouvernance dans les universités et les établissements d'enseignement collégial.»

Les personnes qui étudient et qui travaillent dans ces établissements ne sont-elles pas mieux placées pour gérer ce milieu de vie qui est le leur que des grosses têtes du milieu économique qui ne pensent qu'en terme d'investissement et de rentabilité?

vendredi, mai 22, 2009

Travailler dans le réseau des trois «S»

Hier, un sondage CROP réalisé pour l'Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS) révélait quelques données sur le travail au sein du réseau des trois S.

La plupart des articles de journaux écrits hier mettaient l'emphase sur le fait qu'une forte majorité des employéEs du réseau disent aimer leur job. Même le communiqué de l'APTS (le syndicat du personnel professionnel et technique du réseau) était plein de réjouissance.


Si on regarde les chiffres de plus près (comme l'a fait Rue Frontenac), on constate quand même que d'aimer son boulot ne veut pas dire être satisfait ou satisfaite de ses conditions de travail. Comme l'illustre le tableau ci-dessus, la satisfaction face à son travail est partout plus basse que dans la population générale.

Cette passion pour le travail - malgré l'insatisfaction qui en découle - s'explique selon moi par son caractère utile (l'aide apportée est en quelque sorte valorisante pour soi-même). Peut-être aussi par le fait qu'environ 85% des employéEs du réseau sont des femmes, elles qui se font répéter depuis des millénaires qu'elles sont par nature plus douces, plus émotives, plus dévouées et surtout plus serviables.

Dans un autre ordre d'idées, l'article du journal Métro rapporte également que « Un employé du réseau de la santé et des services sociaux sur cinq (20 %) affirme ne pas croire du tout les leaders politiques, économiques ou d’affaires lorsqu’ils lui font des propositions. Ce niveau de cynisme est beaucoup plus élevé que dans la population active québécoise, où 13 % des répondants ont fait la même affirmation. »

mercredi, mai 20, 2009

Les nouvelles brochures de l'UCL


Vous ne pouviez pas être présents au Salon du Livre anarchiste en fin de semaine? Pas de problème! Toutes nos brochures sont maintenant disponibles à la Librairie l'Insoumise à Montréal (2033 boul. St-Laurent, métro St-Laurent). Que ce soit les rééditions ou les toutes neuves, courez vite vous les procurer!




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NOUVEAUTÉS
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Réflexions sur l’anarchisme, Maurice Fayolle:

Un texte fondateur du renouveau plate-formiste


Le capital en déroute, recueil de textes UCL:

Une chronique que vous avez pu lire sur le blogue


Les contre-pouvoirs, recueil:

Deux textes qui portent à réfléchir sur cette stratégie


L’anarchie de A à Z, recueil UCL:

Enfin! La somme de cette chronique parue dans Cause Commune de 2004 à 2009


L’impasse afghane, Stephane Boudreau UCL:

L'ensemble d'une chronique parue dans le mensuel d'Alternative Libertaire


La pratique du socialisme, Gaston Leval:

Comment pourrais être mis en pratique notre idéal


Daniel Guérin, recueil AL:

Deux textes parus dans Alternative Libertaire sur l'oeuvre de Daniel Guérin


De l’anarchisme à la gauche libertaire, Germinal:

Sur l'insertion des anarchistes dans les mouvements sociaux


Le Capitalisme et ses contradictions, René Berthier:

Une explication du capitalisme et de ses contradictions en utilisant le point de vue de Proudhon


Michel Bakounine, Amédée Dunois:

Une biographie de Bakounine ainsi qu'une courte analyse de son oeuvre


Anarchisme et marxisme, René Berthier:

Une réflexion sur l'anarchisme et le marxisme datant de la chute du mur de Berlin


Anarchisme et lutte de classe:

Un texte qui résume fort bien la position des anarchiste sur la lutte des classes


Actualité de Bakounine, René Berthier:

Une analyse de l'oeuvre de Bakounine sous forme de réponse au texte d'Amédée Dunois


ABC de l’UCL:

Tous les textes officiels de l'Union Communiste Libertaire



Et une une trentaine d'autres brochures disponible!


La relance économique...


Alors que les imbéciles qui nous gouvernent ne savent plus quelles actions entreprendre pour relancer l'économie, j'ai eu vraiment du mal à digérer mon dernier biscuit "chinois"...Non mais!
Peut-être que c'est ça le secret d'Henri-Paul Rousseau
pis ses investissements dans les Papiers Commerciaux!

dimanche, mai 17, 2009

Journée internationale contre l'homophobie

En ce 17 mai, une petite bédé pamphlétaire très réussie. Allez donc jeter un coup d'oeil sur la bédé complète, par là.

Prendre le monde pour des caves

Des fois, je me dis que l'autorité est un drôle de truc. Bourré de contradictions. Un ticket si je ne boucle pas ma ceinture en voiture - au cas, t'sais, que quelque chose arriverait - mais rien de plus que des images un peu dégueulasses qui sur mes paquets de cigarettes - qui eux me détruisent indéniablement à petit feu. Sous cette prétention des gens d'État de nous protéger de tout et de nous-mêmes, entre l'information et la répression, sans grande surprise, c'est le cash qui mène. N'empêche, des fois, on a vraiment l'impression de se faire prendre pour des imbéciles...


Un homme fait une chute dans un de ces escaliers mécaniques du métro et se blesse gravement. Je m'imagine fort bien les responsables de la STM, peut-être avec quelques comparses du SPVM ou de la ville, en train de chercher à minimiser les risques liés à l'environnement dans le métro; ce serait un processus logique. Quelles pistes de solution? Des affiches invitant les gens à faire preuve de prudence? Des dessins de mains sur les rampes pour attirer inconsciemment celles des usagères et des usagers? Je sais pas moi, la STM doit avoir une bonne équipe de marketing, z'auraient pu trouver quelque chose d'intéressant, non?

Faut croire que non, parce que leur solution, c'est encore et toujours des osties de tickets. Cette semaine, une femme qui n'avait pas sa main sur la rampe se l'est fait dire pas à peu près : 420$. La mère-étudiante, en plus de se faire menotter, a reçu une contravention de 100$ pour avoir désobéi à une directive ou à un pictogramme, et une autre de 320$ pour avoir entravé le travail d'un inspecteur dans l'exercice de ses fonctions.

La porte-parole de la police de Laval, preuve que le ridicule ne tue pas, est allée jusqu'à dire que « si la dame avait dit «d'accord, pardon» et qu'elle avait mis sa main sur la rampe, ça se serait terminé là. » De la répression, mais pour notre bien. Faudrait trouver ça sympathique?

vendredi, mai 15, 2009

Plus de 50 organisations appuient l’installation du Centre social autogéré dans un bâtiment abandonné


Pointe-Saint-Charles – 14 mai 2009.

L’ouverture du centre social autogéré (CSA) de Pointe-Saint-Charles dans un bâtiment abandonné le 29 mai prochain est appuyé par plus de 50 organisations communautaires, sociales et politiques qui ont signées sa Déclaration publique d’appui (*). La plupart d’entre elles mobiliseront leurs membres et leurs réseaux pour venir appuyer l’ouverture par une manifestation festive et familiale.

Dans sa déclaration le Centre social autogéré prend position contre l’embourgeoisement des quartiers ouvriers du Sud-Ouest de Montréal « provoquée par des développeurs toujours à la recherche de plus hauts rendements économiques ». S’inscrivant dans la tradition des groupes populaires qui ont pris en main l’avenir et se sont donné des services communautaires, le CSA de Pointe-Saint-Charles prendra un bâtiment abandonné du quartier pour y établir le siège de ses activités.

Depuis le printemps 2008 le Centre social autogéré tient des activités culturelles et politiques dans des locaux prêtés par des organisations locales ou dans des espaces vides squattés temporairement. Constatant dans sa Déclaration que « plusieurs tentatives de création de projets autonomes à l’intérieur du système social actuel ont éprouvé de sérieuses difficultés dues aux loyers trop élevés et aux problèmes de financement », le CSA entend s’approprier un espace laissé vacant pour s’établir et pérenniser ses activités.

Le CSA va y poursuivre ses projets autonomes, soit un café-bar-spectacle, une salle de cinéma, des jardins potager et une cuisine collective, un centre des médias indépendants, des ateliers d’éducation populaire et des ateliers de travail (menuiserie, soudure, vélo). D’autres projets pourront s’ajouter avec la prise du bâtiment : des locaux pour tenir n’importe quelle activité politique ou culturelle seront disponibles gratuitement moyennant le respect des principes du Centre social autogéré et une implication dans le projet.

Le Centre social autogéré de Pointe-Saint-Charles veut prendre en main de façon autonome ses affaires, sans demander la permission aux pouvoirs publics et aux spéculateurs immobiliers qui s’appuient sur la logique de la rentabilité et du profit. Le CSA affirme que les communautés locales ne doivent pas être vendues à des intérêts privés, « mais doivent rester sous le contrôle des membres de la collectivité ». Il prône la gouverne des collectivités locales par les personnes qui les habite, par les mécanismes de la démocratie directe, de la participation volontaire et de l’horizontalité de l’organisation.

Tous et toutes sont invité-es à venir appuyer l’ouverture du squat par une manifestation familiale et festive qui partira du Parc Saint-Gabriel (à deux pas du Métro Charlevoix) le vendredi 29 mai. Rassemblement à partir de 17h30.

Information, entrevues : media@centresocialautogere.org

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* Vous pouvez consulter la liste des groupes qui appuient le CSA par ici.

mercredi, mai 13, 2009

Les chômeurs et les chômeuses au cœur des priorités…vraiment?


Hugo Desgagné, coordonnateur du Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE)


À en croire le chef libéral Michael Ignatieff, le Parti libéral du Canada est désormais résolu à faire de l’accessibilité au régime d’assurance-chômage sa priorité numéro un et même à en faire un enjeu central de sa prochaine campagne électorale.

D’emblée, nous reconnaissons que la mise en place d’un seuil unique d’admissibilité de 360 heures serait grandement bénéfique pour plusieurs travailleurs et travailleuses se retrouvant sans-emploi. Qui plus est, ce seuil unique d’admissibilité constitue l’une des revendications historiques des groupes de chômeurs et de chômeuses dans la lutte pour le rétablissement d’un régime d’assurance-chômage juste et universel. Ainsi, nous ne pouvons que nous réjouir de la récupération de cette revendication par l’opposition officielle à Ottawa. Toutefois, nous demeurons inquiets quant au caractère électoraliste, mais surtout temporaire de la mesure proposée par les libéraux fédéraux.

Peut-être est-il pertinent de rappeler que le PLC est en grande partie responsable du fait qu’à l’heure actuelle, près de 65% des chômeurs et des chômeuses sont excluEs du bénéfice des prestations en cas de perte d’emploi. Ce n’est pas la première fois que le PLC, en tant qu’opposition officielle, prend position en faveur des chômeurs et des chômeuses pour finalement changer son fusil d’épaule une fois au pouvoir. En effet, en 1994, les libéraux ayant pris le pouvoir et malgré leur opposition à la précédente réforme des conservateurs de Brian Mulroney, sabrent néanmoins dans le régime avec le projet C-17 qui fera chuter le taux de couverture à 51%. C’est d’ailleurs à partir de cette période que le PLC a fait du régime d’assurance-chômage une «vache à lait» gouvernementale.

Cette dynamique s’est accentuée avec l’abrogation en 1996 de la Loi de l’assurance-chômage par la Loi sur l’assurance-emploi. En considérant les heures de travail plutôt que les semaines pour se qualifier aux prestations, le gouvernement libéral se trouvait à tripler la norme d’admissibilité au régime. Ainsi, nous nous sommes retrouvés avec un régime percevant des milliards de dollars en cotisations en échange de maigres prestations versées aux quelques chômeurs et chômeuses couvertEs par le régime. Ceci a mené, rappelons-le, au plus grand vol de l’histoire canadienne, soit au détournement de près de 57 milliards de dollars des poches des travailleurs et des travailleuses vers les coffres du gouvernement.

Ce bref survol historique effectué, revenons donc à la mesure proposée par le PLC au début mai. Michael Ignatieff propose l’instauration, de manière temporaire, d’un seuil unique d’admissibilité fixé à 360 heures applicable partout au pays. Clairement, cette mesure aurait des effets bénéfiques immédiats quant à l’admissibilité aux prestations. Dans le cadre d’une crise économique comme celle que le Canada traverse actuellement, il est évident qu’un régime d’assurance-chômage le plus accessible possible constitue une des mesures les plus efficaces afin de maintenir une certaine stabilité économique. En effet, en permettant aux chômeurs et aux chômeuses d’avoir accès à des prestations de remplacement de revenu, non seulement maintient-on leur pouvoir d’achat, mais en plus, nous participons à la préservation de nombreux emplois, notamment dans le secteur des services et de la vente au détail.

Mais pourquoi s’en tenir à une mesure temporaire? Pourquoi continuer d’aborder le problème en fonction d’une vision réductrice et à court terme de la problématique du chômage? En maintenant une telle approche, ne contribue-t-on pas à l’accentuation du caractère discriminatoire du régime d’assurance-chômage? Une réforme en profondeur des modalités d’admissibilité au régime est d’autant plus pressante que la crise actuelle aura des répercussions non seulement sur le plan économique à court terme, mais bien sur toute la composition du marché du travail.

L’enquête sur la population active (Statistique Canada) du mois d’avril le démontre bien, non seulement la quasi-totalité des emplois créés le mois dernier sont des emplois dits «autonomes», donc non-admissibles aux prestations, mais en plus, la majorité sont des emplois liés au secteur des services. Et cette tendance ne fera que s’accentuer dans les mois et les années à venir. La plupart des emplois perdus dans le secteur manufacturier seront remplacés par des emplois dans le secteur des services. Ceci veut donc dire que de plus en plus de travailleurs et de travailleuses seront susceptibles de se retrouver dans une situation d’emploi précaire et donc, d’avoir énormément de difficultés à se qualifier pour espérer bénéficier de prestations d’assurance-chômage en cas de perte d’emploi. Dans un tel contexte, il est plus qu’urgent de procéder à une réforme majeure de l’assurance-chômage afin d’en rétablir non seulement l’accessibilité, mais également pour en bonifier les bénéfices.

En somme, le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi et ses groupes membres sont tout à fait en accord avec l’idée d’établir un seuil unique d’admissibilité au régime d’assurance-chômage. Toutefois, nous sommes d’avis qu’il faut cesser de toujours agir à la pièce et qu’il est grandement temps de procéder à une réforme en profondeur en vue de rétablir le caractère universel du régime d’assurance-chômage canadien.

lundi, mai 11, 2009

[Le capital en déroute] Chronique no.5: L’échangeur Turcot.


En 2007, le gouvernement libéral, par le biais du ministère des Transports du Québec (MTQ), imposait aux habitants des quartiers Saint-Henri et Côte-Saint-Paul (sud-ouest de Montréal), son énorme projet de réfection de l'échangeur Turcot. Un projet en partenariat public-privé qui coûtera 1,5 milliard de dollars sur sept ans et aura un impact environnemental énorme en plus de provoquer l'expulsion de centaines de foyers. (1) (2)

L'historique

L'échangeur fut mis en service en 1967, dans le sillage de l'exposition universelle de Montréal au coût de 24 millions de dollars (de l'époque) répartis entre les trois paliers de gouvernement. Érigé à l'époque par la firme Lalonde et Valois, devenue SNC-Lavalin, une firme d'ingénierie québécoise « respectable » et un fabriquant majeur de munitions au Canada, qui a depuis diversifié ses champs de compétence: du pétrole aux barrages, en passant par les projets dans les territoires cris et innus, la construction de réacteurs nucléaires en Chine, la biotechnologie et l'autoroute blindée dans la bande de Gaza. Bref, une firme qui depuis sa création a toujours fait passer le profit avant les gens.

À l'époque, la construction de l'échangeur avait causé la destruction d'une partie des quartiers Saint-Henri et Petite-Bourgogne et d'une multitude d'usines (3). Plus de 6 000 personnes furent alors expulsées, c'est-à-dire un quartier entier (4). Une logique d'urbanisme classique calquée sur la vision individualiste de nos voisins du sud, basée uniquement sur la voiture et qui n'était pas fondée sur des principes de développement durable. Une quarantaine d'années plus tard, l'échangeur reliant trois autoroutes névralgiques, soit la 20, la 720 et la 15, permet la circulation de plus de 280 000 véhicules par jour, un chiffre bien au-delà de sa capacité réelle. L'usure du temps et l'achalandage imprévisible en 1967 ont maintenant fait leur œuvre et il est nécessaire et urgent de faire des travaux majeurs afin d'éviter une catastrophe telle que l'effondrement du viaduc de la Concorde en 2006 qui avait causé la mort de cinq personnes. Un viaduc qui datait également des années 60.

Impacts du projet

Ce que le MTQ propose, c'est un nouvel échangeur qui pourra accueillir plus de 300 000 voitures par jour, soit 20 000 supplémentaires. Mais que représentent concrètement 20 000 voitures de plus?

En spéculant sur des émissions moins polluantes d'ici à 2016, la date de mise en service projetée de l'échangeur, le MTQ suppose que le niveau de pollution de l'air sera maintenu au même niveau (5). En plus de la pollution atmosphérique, ce projet provoquera une augmentation des gaz à effet de serre, des îlots de chaleur, de la pollution de l'eau, des sols et de la pollution sonore et un accroissement des dépenses énergétiques. À tout cela s'ajoute une absence totale de développement de transport en commun visant à diminuer le nombre de véhicules sur l'île de Montréal. En ce qui concerne le niveau de pollution atmosphérique, déjà élevé selon la Direction de la santé publique de Montréal (DSPM), il provoque un nombre accru de décès prématurés. De plus il est responsable d'une multitude de problèmes de santé, dont une hausse des problèmes respiratoires chez les enfants vivant à moins de 150 mètres d'un axe routier où circulent plus de 10 000 véhicules par jour et des hausses de 17 % des risques de naissance d'enfants de faible poids (1). D'ailleurs, la DSPM propose de « cesser d'augmenter la capacité routière » et « de réaliser une meilleure intégration de l'urbanisme et du transport ».

En parallèle aux conséquences négatives sur la santé, il est important de souligner que l'Agence de santé et des services sociaux de Montréal rapporte que la proportion de ménages à faibles revenus est beaucoup plus élevée le long des axes de circulation à grand débit (plus de 7 700 voitures/heure durant les périodes de pointe). Ce sont évidemment ces mêmes habitants des quartiers les plus pauvres qui furent expulsés et déplacés lors des grands chantiers d'autoroute, des années 60 et 70, à Montréal et en Amérique du Nord (6). En plus de subir les impacts sur la santé au quotidien, ils subissent l'affront d'être sans cesse déplacés au nom du développement économique. Encore une fois, l'État et ses amis capitalistes agissent en se foutant éperdument des populations précarisées par des années de néo-libéralisme.

Cette fois-ci, ce seront plus de 174 familles (plus de 400 personnes) qui seront expulsées au nom du profit, soit plus de 25 immeubles résidentiels, en plus de 36 commerces (5). Des familles qui seront faiblement dédommagées par trois mois de loyer et les frais de déménagement. Ridicule. Ils seront évidemment laissés à eux-mêmes dans un marché locatif en pénurie, et risquent donc de voir le pourcentage de leur revenu dédié au logement, déjà trop élevé, augmenter encore plus. Pour couronner le tout, le projet que le MTQ met en avant consiste à reconstruire, à côté des structures actuelles et sans arrêter la circulation, un nouveau réseau routier. Ce qui est la principale raison de ces expropriations!

Quand profit rime avec... profits

Ce projet de développement au coût de 1,5 milliard de dollars sur sept ans représente l'un des plus gros projets de partenariat public-privé à ce jour au Québec. Un projet effectué sans aucune consultation de la population, qui le paiera en bout de ligne par le biais des taxes et des impôts. Quoi de mieux, et de surcroît en période de crise, que de relancer la machine capitaliste par le biais de l'État? Les grands projets d'infrastructure, dont le gouvernement nous vante les mérites en termes de création d'emplois et tente de nous convaincre de la nécessité tant d'un point de vue sécuritaire qu'environnemental ou même esthétique, sont liés à la propriété foncière privée et aux grands monopoles de la construction. La dette publique, ennemi juré de l'État en période de croissance économique, redevient une source sûre pour le capital privé qui nécessite en ce moment une consolidation et une accumulation afin d'éponger les pertes liées au récent écroulement des marchés financiers. L'État sert alors de prêteur (sans intérêts) aux capitalistes qui construisent et qui lui refilent ensuite des factures supérieures à leur coût réel. Cet argent emprunté au système bancaire par l'État permet donc, tant par les intérêts engendrés au profit de la banque que par les profits privés générés par ces infrastructures, de faire fructifier le capital privé. Ce sera évidemment la population qui épongera cette dette publique, par le biais de taxes et impôts divers. Cette « relance de l'économie » est une tentative de protéger et d'accroître les capitaux à nos frais au détriment de l'environnement et de nos conditions de vie. De plus, avec les récents scandales dans les milieux de la construction impliquant des politiciens, des syndicats et le crime organisé, on peut se douter que les politiciens et les capitalistes vont se remplir les poches avec ce projet.

C'est à nous tous et toutes maintenant d'exiger autre chose!


(1) Mobilisation Turcot
(2) Cyberpresse
(3) wikipedia
(4) Village des Tanneries
(5) Radio-Canada
(6) Agence de la Santé et des Services Sociaux de Montréal

dimanche, mai 10, 2009

Lettre ouverte de l'AEELI aux anarchistes de Montréal

Nous avons décidé de publier une lettre ouverte à tout individu ou groupe qui s’intéresse au petit milieu de la diffusion des idées anarchistes parce que nous, membres de l'AEELI*, qui sommes impliqués dans un OBNL (Organisme à But Non Lucratif) dédié à cette cause, croyons qu’il est fondamental que non seulement nos idées, mais aussi nos actes, soient connus et débattus. Nous espérons alors qu’ils ne soient pas mal interprétés et que ces interprétations n’aboutissent pas à une désolidarisation de la part de certain-e-s. Nous ne pouvons ici traiter de manière exhaustive de l’histoire de notre association. Cependant, il nous faut vous dire que nous avons traversé des années difficiles, mais fécondes, et nous espérons que les années futures seront plus stables pour nous éloigner de notre précarité.




L’année 2008 a confronté l’AEELI à des tensions qui auraient pu avoir de graves conséquences. Des locataires qui partent sans payer plusieurs mois de loyers et qui refusent toute reconnaissance de dettes antérieurs ou de dommages à leur local en laissant l'Association financièrement précaire, et des militantEs avec la responsabilité de réparer les pots cassés. Voilà, sans vouloir ici entrer dans les détails, ce qui a provoqué des conflits et qui a soulevé d’importantes questions éthiques. C’est parce que nous avons constaté un manque de solidarité envers l’Association, voir même une opposition contre les gestes posés par celles et ceux qui luttent pour sa survie, que nous avons décidé de faire un peu le bilan historique de la nouvelle administration mise en place au printemps 2004. Ceci nous a permis de mettre en perspective les récents événements, d’exposer plus en détail notre situation financière et de défendre nos gestes pour susciter une réflexion ou un débat plus large.





Un peu d’histoire




La fondation de l’AEELI en 1982 et l’achat du bâtiment se sont réalisés dans l'objectif d’assurer la pérennité du projet libraire en lui offrant un local et une source de financement par la location de locaux commerciaux. La mission première de l’AEELI est d’assurer l’existence d’une librairie anarchiste; elle n’a pas pour objectif de simplement garder en état un bâtiment pour louer des locaux à des projets libertaires. Avec la fermeture de la librairie Alternative et les importants changements administratifs en 2004, l’AEELI s’est dotée d'une mission où nous soutenons des projets libertaires autre que la librairie: 





« l'AEELI a depuis ces débuts voulu que tous les locaux soient utilisés par des projets libertaires, pour ainsi réaliser un centre de diffusion anarchiste ayant comme premier projet une librairie. Pour y arriver, les projets libertaires abrités dans les locaux de l'AEELI sont appelés à contribuer selon leurs moyens aux dépenses communes de l'Association. »
-extrait de la Mission adoptée le 2 août 2004


Cependant, cette nouvelle mission n’a jamais mis en veilleuse la mission première de l’AEELI, mais a plutôt servie de complément à cette mission qui pourra se réaliser si nous arrivons non seulement à maintenir l’Association, mais surtout à la faire prospérer.





C’est aussi avec la nouvelle administration que la librairie (L'Insoumise) est devenue directement liée à l’assemblée de l’AEELI de la même manière qu’un comité de travail lié à une assemblée fonctionnant sur les principes de l'autogestion. Ce faisant, la nouvelle librairie, par son comité libraire permanent, s’est dotée d’un fonctionnement transparent et redevable qui a permis une importante implication de diverses tendances libertaires. C’est grâce à cette implication de qualité que la librairie a pu, entre autre, générer un revenu lui permettant, pour la première fois de l’histoire de l’AEELI, de contribuer mensuellement et de façon significative aux revenus de l’AEELI. Il est important ici de spécifier que la librairie n’est pas un locataire de l’AEELI, mais un projet de celle-ci, qui contribue selon ses moyens. La librairie est mise à contribution par l’AEELI et l’AEELI peut aussi contribuer à financer la librairie.





La nouvelle administration croit bon de privilégier la location des locaux aux projets libertaires ou qui sont considérés sympathiques à la cause anarchiste. Au lieu de privilégier des locataires commerciaux capables de payer le prix du marché, l'AEELI refondue en 2004 a cherché à offrir ses locaux en subventionnant une réduction significative des loyers relativement au prix du marché. Cette nouvelle condition économique de l’AEELI n'a cependant pas amélioré le sort de ses finances précaires. De sorte que l’AEELI n’a pas été en mesure depuis les quatre dernières années de se bâtir une réserve substantielle et de procéder à d’importantes rénovations. C’est aussi pour cette raison que les locataires n’ont pu compter sur l’AEELI pour financer leurs rénovations mineures qui ont pu être réalisées dans les locaux. Il est donc inadmissible de prétendre que le manque d’investissement de l’AEELI est de sa responsabilité, car c’est aux locataires « amis » que revient cette responsabilité étant donné leur loyer fortement subventionné. Quant aux rénovations majeures ou aux améliorations locatives, tel que l’aménagement de la cour arrière du bâtiment, l’AEELI considère aussi qu’il est du devoir de ses locataires membres de contribuer bénévolement à la gestion et à l'entretien du projet.





Un peu d’économie




La situation financière et légale de l’AEELI vaut la peine qu’on s’y attarde, car c’est à partir d’elle que nous pouvons juger du bien fondé des actions que pose son administration. L’AEELI est un OBNL qui ne fait pas de profit par obligation légale, qui ne paie pas ses administrateurs-trices, qui pratique une administration transparente et redevable et qui n’a donc rien à voir avec un propriétaire privé habituel. Les loyers payés par les locataires et la contribution de la librairie ne servent qu’à payer les comptes nécessaires à sa survie (taxes, électricité de tous les locaux, assurances). Depuis les dernières rénovations majeures en 1984, il y a eu très peu d'investissements pour maintenir ou accroître la valeur de l'édifice. L’AEELI doit donc mettre de l’argent de côté pour pouvoir se créer une réserve si nous voulons, entre autre, obtenir une hypothèque pour procéder à des rénovations majeures ou urgentes. Aucune banque ou caisse n’accepte de prêter à une association qui dilapide ses avoirs ou qui n'a aucune mise de fonds et qui n'a pas de revenus suffisants et prévisibles pour payer les mensualités hypothécaires. Avec des loyers aussi bas, l’AEELI ne peut se permettre d’avoir des locataires qui ne paient pas. Ajoutons à ce devoir de réserve (semblable au paiement d'hypothèque qu'avait l'AEELI de 1985 à 2005) que l’AEELI doit aussi avoir un budget pour procéder à des réparations ponctuelles. Enfin, l’AEELI n’est pas une association secrète et quiconque voudrait rencontrer le conseil d’administration pour obtenir les chiffres exacts est bienvenue.






En regard de cette situation, les locataires libertaires ou sympathisants qui abdiquent leurs responsabilités par manque d’organisation, manque de sérieux ou manque de sympathie se trouve fautif tant au niveau légal, car ils ont signé un bail, mais aussi au niveau de leur éthique, car ils nuisent à la pérennité du projet libraire et libertaire. Les locataires ont le devoir, lorsqu’ils décident de devenir locataires, d’avoir les reins suffisamment solides pour ne pas causer de problème, de mettre de l’argent de côté en cas de pépin et d’avoir des membres qui se portent garants des engagements que les groupes locataires prennent. L’AEELI ne peut pas non plus assumer des problèmes imprévus que peuvent avoir les locataires, mais elle est prête à prendre les arrangements nécessaires pour étaler le paiement d’une dette quand une telle situation se présente. Ce n’est que lorsqu’il y a rupture de confiance ou bris des engagements que l’AEELI n’a d’autres choix que de prendre de mesures légales pour exiger qu'un ancien locataire rembourse sa dette. L’AEELI peut difficilement se permettre de créer un précédent où un ancien locataire puisse fuir ses responsabilités. L’AEELI ne se rendra pas encore plus précaire en cultivant une réputation de laisser-faire. Nous prônons la solidarité, mais aussi la valeur de la responsabilité.



Un peu de droit


Certaines personnes pensent que nous ne devrions pas légalement obliger les anciens locataires de payer pour leurs dettes et leurs dégâts. Ces mêmes personnes sont aussi souvent d'accord pour dire que l'Association est responsable de fournir des locaux en bon état aux nouveaux locataires. De se voir obliger de payer pour les dommages, mais de se faire refuser que les responsables des dommages assument les coûts, est une recette certaine pour la faillite. Les nouveaux locataires préféraient-ils renoncer à tenir l'Association responsable des dommages et de négocier eux-mêmes avec les anciens locataires à l'origine de ces dommages?





Malgré que ce soit toujours une décision difficile, car notre association n’est pas monolithique, le débat s’est fait pendant longtemps et n’a pas fait l’unanimité. Si l'AEELI considère comme admissible le recours à des mises en demeure et la cour de petites créances, c'est que depuis la fondation de l'Association nous opérons dans un minimum de logique légaliste. Si l'AEELI ne paye pas ses comptes de taxes ou d'électricité, la Ville, le comité des taxes scolaires et Hydro-Québec ne se priveront pas de nous poursuivre, et en fin de ligne, si nous persistons, l'édifice serait saisi pour payer ces créances. Si l'AEELI se priverait par principe du recours à la loi pour obtenir des paiements, il serait alors mieux que l'AEELI se départisse de sa propriété avant que cette situation soit forcée sur l'Association. C'est seulement dans un monde où nos obligations légales ou monétaires auront disparu que nous pourrons offrir ces mêmes conditions. De refuser un tel réalisme libertaire reviens à se désolidariser d'avance et de conserver pour soi les valeurs dominantes d'irresponsabilité et de profiteurs-victimes (petits ou grands).




Enfin, des locataires soucieux d'avoir un bail détaillé, équitable et qui protège leurs droits en bout de ligne sont mal placés de se plaindre si l'AEELI consent à utiliser la cour. Sans la possibilité d'arbitrage par la cour, un bail n’est rien qu'un bout de papier qui met par écrit des pratiques et ententes mutuelles et volontaires. Dans ce cas, dès qu'une partie voudrait unilatéralement changer les termes de l'entente, rien ne l'empêcherait de le faire. L'engagement et la responsabilité, ainsi que les droits et la protection deviendraient des mots creux. L'AEELI ne s'attend pas à ce que ses locataires renoncent à leurs droits légaux dès qu'ils entrent en relation avec elle, ce qui serait une exigence impossible et immorale. Les locataires ou leurs ami-e-s ne devraient donc pas s'attendre à ce que l'AEELI renonce à ses droits légaux qui consistent à exiger le respect de nos ententes.





Un peu de politique




Bien au delà de nos obligations légales, les membres de l'AEELI ont tenté à plusieurs reprises de dialoguer et de résoudre nos différents avec les ex-locataires. Cela a résolue en partie nos différends, mais un des ex-locataires ne voulait franchement rien entendre. Après échec de toutes tentatives de négociation, les membres, en assemblée, ont décidé de procéder par une mise en demeure qui aurait pu aboutir devant la cour des petites créances. Nous n'acceptons pas de se faire dire que la responsabilité demeure toujours la nôtre d'essayer et d’essayer à nouveau de dialoguer. Lorsqu’on nous met au défi d'aller en cour pour mieux se désolidariser de nous, c’est une preuve de cette mauvaise foi qui explique cette absence de volonté de négocier. Par conséquent, les irresponsables qui entretiennent cette culture anti-solidaire, tout en voulant conserver leurs droits dans le cadre étatique, démontrent une attitude typique dans le cadre des relations capitalistes.





Le fait que nous ayons pris le risque de louer nos locaux à des groupes politiques, qui ne sont pas des entités lucratives comme des entreprises typiquement capitalistes auxquelles nous pourrions demander des références financières et d’important dépôt en argent pour garanti, ne rend pas ces groupes moins responsables. Au contraire, nous devrions nous attendre à une plus grande solidarité de leur part. Pourtant, certain-e-s favorables à la location de nos locaux à ces groupes, nous font porter la faute d’utiliser les procédures judiciaires en prétextant que nous aurions dû prévoir leur instabilité et ne pas leur louer nos locaux. Dans ce cas, si nous appliquons la même précaution à tout les groupes politiques, nous devrions les exclure d’emblée.

Notre association a la responsabilité de déterminer quel groupes d'éventuels locataires manifestent le sérieux nécessaire, mais cette clairvoyance a ses limites: tant que les projets locataires demeurent actifs et leurs membres motivé-e-s, ils ont évidemment intérêt a rester responsables face à leurs engagements. Qu'il soit plutôt un club social, un groupe politique ou un petit commerce, ce ne sont pas des indices fiables de qui sera plus responsable que l'autre, a priori. L'AEELI ne peut pas prédire le succès ou prévoir l'effritement d'un projet logé dans l'édifice, mais nous comptons nous prémunir contre de tels événements. Les locataires auront l’obligation de payer d'avance quelques mois de loyers en guise de sûreté et des individus dans le groupe devront se porter personnellement garants du bail.



Dans la mesure où les tensions de 2008 ont dégénéré en agressions et menaces, cela a aussi montré les limites de la négociation, et l'abandon d'une praxis libertaire des ex-locataires. Nos membres qui travaillent bénévolement font un travail ingrat. Il est complètement inacceptable que leur travail les expose à la violence. Il est également inacceptable de recourir à des méthodes extra légales de violence dans un cadre associatif ce qui est non seulement autoritaire, mais qui est aussi à haut risque d'attirer les foudres de la police.



Bien que composée de libertaires, l’AEELI n’en est pas moins une association légale qui est propriétaire d’un immeuble et nous n’évoluons toujours pas dans un système communal des biens. Dans ce contexte, il serait impossible de jouir des locaux de ce bâtiment sans se soumettre à bon nombre de règles du système légal. Cependant, certain-e-s anarchistes prétendent que ce système étatique nous permettrait de jouir d’une marge de manœuvre nécessaire pour se soustraire à certaines de ses règles tout en mettant en place un système parallèle de règlements de nos différents. Il faudra bien un jour que ces anarchistes aillent au-delà de la prétention de principe et en fasse la démonstration.
 




Nous reconnaissons que l'Association, ses membres et ses locataires devront toujours mettre plus d'efforts pour élaborer et approfondir d'avantage un cadre positif et alternatif aux habitudes typiques de recours aux droits et obligations dans une optique de gestion « d'intérêts opposés » qui caractérise les relations capitalistes. Cette élaboration d'une praxis proprement libertaire et communiste n'est pas uniquement de notre responsabilité, elle est un défi commun.


Adoptée par les membres en Assemblée générale le 22 avril 2009

*Association des espèces d'espaces libres et imaginaires





vendredi, mai 08, 2009

[Le capital en déroute] Chronique no.4: Une analyse communiste libertaire de la crise.


Une chronique que nous vous proposons, enfin que nous tenterons de produire de manière régulière, et qui aura pour thème l’analyse de la crise et ses effets sur les travailleurs-euses. Avec la crise à nos portes, malheureusement nous entendrons de plus en plus parler de restructuration, de pertes d’emplois, de licenciement technique et de précarité. Nous tenterons d’analyser à chaque chronique le cas d’une compagnie ou d’un exploiteur qui pour une raison ou une autre tente de maximiser son profit au détriment des travailleurs-euses du Québec. Nous ne nous proclamons pas comme des spécialistes de l’économie, mais bien comme des témoins de cette lutte sans relâche qui oppose le capital aux exploitéEs. Cette semaine, voici le texte que nous avons diffusé, aux deux manifestations à Montréal du 1er mai (syndicale et révolutionnaire), sous la forme d'un tract de 4 pages. Une analyse communiste libertaire de la crise...

La crise des « subprimes » qui a éclaté aux États-Unis s'est transformée en crise financière mondiale. Cette crise, qu'on tente de faire passer pour une simple récession, est en fait l'une des plus profondes depuis la grande dépression de 1929. Dès lors, le capitalisme, au bord de la faillite, nous lance un vibrant (sic) appel à l'aide à l'État et exige des salarié-e-s qu'ils et elles se responsabilisent et acceptent de faire les frais de cette crise en réduisant leur salaire. Personne n'est insensible aux flots de licenciements et aux nombreux ménages qui se retrouvent en situation difficile après avoir subi les conséquences de cette crise.

Nombreux sont les «experts» et les économistes «patentés» intervenant afin de réhabiliter le capitalisme. Ils soutiennent que les causes de ce désastre sont extérieures ou étrangères au système. Tel n'est pas notre avis. Il est temps de se parler franchement et d'identifier ce que nous croyons être les véritables raisons du cataclysme économique actuel qui nous touche tous et toutes.

2007-2009:d'une crise à l'autre.

Depuis l'éclatement de la bulle spéculative de 2007, les bourses se sont effondrées avec les conséquences que l'on connait: pertes d'emplois massives, diminution des salaires et des conditions de travail, hausse des prix des aliments, inflation, hausse des loyers...Au Canada, la crise a déjà provoqué des dégâts considérables. Entre octobre 2008 et mars 2009, 357 000 emplois ont été perdus au Canada (-2,1%), le taux le plus élevé depuis la récession de 1982. Au Québec seulement, 55 000 travailleurs et travailleuses ont perdu leur emploi pour la même période et le chômage s'est accru de 1,1% pour passer à 8,3%. Le Conference Board of Canada, un institut économique de droite qui plaide en faveur du capitalisme sauvage depuis des années, est de plus en plus pessimiste quant à la reprise économique, allant même jusqu'à affirmer que le taux de chômage pourrait atteindre les 9,5% d'ici 2010.

En parallèle, la hausse de l'inflation de 2,4% en 2008, la plus forte depuis 2003, est due en grande partie à l'augmentation du prix des aliments de 7,4% (à lui seul, le prix des légumes frais a augmenté de 25,8%) et du coût des logements qui a augmenté de 3,0% entre février 2008 et février 2009*. Ici, les effets commencent à peine à se faire ressentir alors qu'ailleurs sur la planète ces augmentations ont poussé les gens à descendre dans la rue et à se révolter contre la « vie chère » provoquée par les capitalistes et les gouvernements. Pour la seule année 2008, le prix du riz a augmenté de 30%, ce qui représente jusqu'à 70% des revenus dans les pays en développement, une catastrophe pour des milliards de personnes dont l'alimentation repose en bonne partie sur cet aliment. C'est, entre autres, parce que les grands de la finance se sont mis à l'abri derrière des valeurs refuges, comme les titres attachés aux biens alimentaires, que la crise financière a provoqué une crise alimentaire. Un phénomène qui a entraîné des pénuries de denrées essentielles et des famines dans un nombre toujours croissant de pays, alors que le gaspillage et la destruction systématique de production continuaient dans les pays riches! Une absurdité alors que l'humanité n'a jamais produit autant de richesses! À ces crises alimentaires et économiques, se joint une crise écologique majeure (et quasiment irréversible), provoquée par la recherche désespérée du profit maximal sans autres considérations.

Malgré la hausse générale de l'indice des prix à la consommation, pour cette même période le prix des matières brutes a chuté drastiquement de 30,7%! Pourtant, les patrons profitent de cette crise pour mettre en place des mesures de rationalisation afin de maintenir leur marge de profit, c'est-à-dire en imposant des détériorations des conditions de travail, en diminuant des primes de retraites, en ayant recours au lock-out ou en licenciant massivement les travailleurs et les travailleuses. On n'a qu'à penser à Rio-Tinto-Alcan qui a licencié 1100 employés (et qui en licenciera potentiellement 2000 de plus), Bombardier, qui a licencié près de 4000 employés, Pratt and Whitney plus de 500, ou encore le Journal de Montréal qui a mis en lock-out plusieurs centaines d'employé-e-s, etc.

*Statistiques Canada avril 2009

C'est au cœur du système qu'on trouve les causes de la crise, pas ailleurs!

Les crises ne sont pas un phénomène nouveau, le capitalisme a toujours connu de telles secousses. Plusieurs économistes se sont penchés sur l'étude de ces phénomènes. Pour les économistes libéraux et néolibéraux, le marché est une donnée naturelle et s'il n'y a pas équilibre, c'est forcément à cause d'éléments extérieurs. Bref, c'est toujours la faute des autres! Pour les économistes keynésiannistes ( les réformistes de gauche), c'est la demande qui diminue, ce qui crée la crise. Il faut donc la stimuler pour relancer l'économie. Ces deux visions sont incomplètes et laissent croire en un capitalisme qui pourrait mieux fonctionner.

Nous croyons plutôt que l'explication des crises est à rechercher ailleurs, dans le besoin nécessaire de profits toujours croissants et le besoin d'acheteurs (débouchés) pour rendre possible la réalisation des profits. Il y a ici toute la contradiction sur laquelle repose l'ensemble du système capitaliste. La recherche de profits sur les investissements force les capitalistes à augmenter sans cesse la productivité par tous les moyens nécessaires. Il en résulte donc un phénomène de surproduction et non de sous-consommation. C'est cette recherche effrénée d'accumulation du capital (profit) par une hausse constante de la productivité et une diminution de la masse salariale qui entraîne une tendance à la baisse du taux de profit. La crise devient donc un phénomène inévitable et est revitalisante. La production excédentaire est détruite et l'économie se rééquilibre un peu, en éliminant ses secteurs moins rentables. C'est le moment des fusions et des faillites qui permettent une concentration accrue des richesses. Tout est en place pour le redémarrage du capitalisme vers la prochaine crise.

Les riches propriétaires de compagnies vont tenter par tous les moyens nécessaires de freiner la tendance à la baisse du taux de profit. Parmi ceux-ci, l'expansion impérialiste vers de nouvelles matières premières moins coûteuses ou vers de nouveaux marchés, le cheap labor, la privatisation, etc. La financiarisation à outrance de l'économie est également source de haut taux de profit. C'est l'extension du crédit de façon importante au 20e siècle, qui a permis de jeter les bases de la généralisation du monde de la finance. Puis, au courant des années 1970, la fin des accords de Bretton Woods a permis à la finance d'exploser sans aucune restriction ni règle pour encadrer ce marché fictif. Fictif, parce que les banques et les grands financiers ont développé tout un arsenal d'opérations financières où il est possible de faire de l'argent... avec de l'argent, l'alchimie contemporaine!

La financiarisation de l'économie a rendu moins fréquente (mais plus violente) la menace de crise générale, parce que le crédit permet de cacher l'existence d'une surproduction en permettant à l'économie de fonctionner quand même, mais sur l'endettement. Évidemment, les soubresauts financiers, quant à eux, sont fréquents. Cela revient à dire que l'argent fictif s'envole souvent en fumée, sans entraîner pour autant l'ensemble de l'économie. Cependant, lorsque des empires se construisent sur cet argent fictif, les risques de débandades incontrôlables sont décuplés. C'est ce qui explique, en partie, la raison pour laquelle, d'une crise financière, entourant les titres PCAA (papier commercial adossé à des actifs), nous sommes aux prises avec une crise économique générale.

L'État complice: de droite à gauche, des solutions inutiles et illusoires

L'État est complice de l'effondrement et un acteur essentiel du relèvement du système. Il l'est par son appui éhonté aux grandes multinationales. Les gouvernements mettent en place un éventail d'outils et d'aides qui serviront à l'expansion de la financiarisation, à l'exportation des capitaux et à l'exploitation des humains et de la nature. Les États sont toujours prêts à user du bâton ou de la carotte afin de permettre à des compagnies de créer de nouveaux profits. Ils mettent aussi en place un vaste contrôle de la population, que ce soit par les mises en scène électorales ou par la répression, afin de permettre aux grandes compagnies de continuer à exploiter et polluer.

L'État est aussi une condition essentielle au rétablissement de la bonne marche de l'économie. Grâce aux fonds publics et au recours aux déficits, diabolisés en temps de prospérité, l'État devient l'outil central pour sauver une compagnie ou une banque en épongeant ses dettes ou encore pour stimuler l'économie. En temps de crise, il peut aussi servir à assurer la subsistance à des milliers de chômeurs et de chômeuses, dont l'existence permet d'exercer une pression à la baisse sur les salaires. Donc, il se trouve à être le vecteur essentiel rendant possible le redémarrage de l'exploitation.

En Amérique du Nord, nous avons pu voir où nous menaient les politiques des grands partis de droite. Tous et chacun épousent, à des degrs divers, les idées néolibérales: coupures, privatisations, déréglementations, etc. Par contre, face à ces partis traditionnels se lèvent de nouvelles forces, représentées entre autre par les partis sociaux-démocrates et « socialistes » qui prétendent vouloir faire différemment. Le problème de ces partis de gauche, c'est qu'ils refusent de s'attaquer aux fondements du système et se contentent d'agir de façon superficielle. On propose du logement social, on propose de meilleures aides gouvernementales, on propose des taxes plus importantes aux compagnies, sans jamais mentionner que si on en est là aujourd'hui, c'est que le système est ainsi fait, les injustices en sont le fondement et l'exploitation le ciment. Bref, les partis de gauche proposent de donner un coup de peinture sur une maison qui est sur le point de s'écrouler, en espérant en faire une demeure agréable. Balivernes!

Et les syndicats dans tout cela? L'union quosse ça donne?

Historiquement, le syndicalisme s'est toujours dressé comme une force, comme la force des travailleurs et des travailleuses réuni-e-s, afin de faire obstacle à l'exploitation et à la misère. Cependant, aujourd'hui, les syndicats jouent un rôle indispensable au capitalisme et ce rôle est primordial en période de crise. La fonction principale du syndicat est de maintenir les conditions salariales au-dessus du minimum physiologique calculé par les capitalistes, bref elle négocie les conditions d'exploitation du travailleur. En contrepartie, la bureaucratie syndicale assure un certain niveau de production et une « paix sociale » marchandée selon la conjoncture économique. Les syndicats demanderont des hausses de salaires en période de croissance économique et la protection des négociations précédentes en période de ralentissement. Il est donc à l'avantage des syndicats d'exiger une exploitation de la force de travail supérieure en période de crise afin de favoriser une sortie de crise rapide et ainsi reprendre les négociations des conditions lors de la reprise économique. Puisque les syndicats depuis longtemps n'ont plus aucunes stratégies visant à renverser le capitalisme ou même à lutter de manière efficace contre le patronat, il est plus que nécessaire que les travailleurs et les travailleuses s'organisent indépendamment des hiérarchies syndicales, à l'intérieur comme à l'extérieur des syndicats. La radicalisation des luttes et la création de tendances autonomes, refusant toute forme de compromis au sein même des syndicats, par les travailleurs et travailleuses, ne pourra qu'accroître l'efficacité de celles-ci et créer des liens de solidarité entre les différentes luttes.

Redistribuez la richesse ou nous irons nous servir!

Évidemment le capitalisme trouvera peut être une sortie de crise en permettant au capital d'être à nouveau accumulé sans entraves. L'État et les partis de droite comme de gauche continueront à en être complice et à permettre au capitalisme de se relever rapidement pour reprendre le cycle qui nous mènera à une nouvelle crise. Les syndicats quand à eux, achèterons la «paix sociale» à coup de petites augmentations salariales insignifiantes et de légères améliorations de nos conditions.

Seule notre classe est capable de mettre fin au capitalisme. C'est à nous et à nous seuls: travailleurs et travailleuses, précaires, étudiants et étudiantes de porter le coup fatal et de créer une société dans laquelle la production et la consommation reposeront sur la devise: « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Nous ne devons pas lutter pour avoir un capitalisme « plus humain » mais bien pour un système dans lequel l'État, les classes sociales, l'exploitation et l'oppression seront abolis. Aucune réformisme n'y changera quoi que ce soit, seule une révolution y parviendra. Il faut dès maintenant s'organiser et riposter coup pour coup contre ces riches.

Contre les licenciements, réapproprions nous les entreprises et autogérons les nous-même!

Contre les propriétaires qui nous foutent à la rue, exproprions-les et administrons nos milieux de vie nous-même!

Contre l'État qui chaque jour nous opprime et nous humilie, appelons à la grève générale!!

Le capitalisme agonise..à nous de l'achever!

Rendez-vous au Salon du Livre Anarchiste de Montréal, 16-17 mai.


Les 16 et 17 mai prochains, participez au 10e Salon du Livre Anarchiste de Montréal avec l'Union communiste libertaire!

16 mai (samedi)
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* L'UCL tiendra un kiosque toute la journée dans la salle principale d'exposition. Vous pourrez vous y procurer toutes nos publications ainsi que plusieurs nouvelles brochures.

* « Histoire de l'anarchisme au Québec », un atelier retraçant l'évolution de l'anarchisme dans la belle province. Présenté par un membre du collectif local de Québec.

* « Party des communistes libertaires », une soirée de fête où se rassembleront membres, sympathisants et sympathisantes, ainsi que nos allié-e-s d'ici et d'ailleurs. Pour infos, contactez-nous ou venez nous rencontrer au kiosque.

17 mai (dimanche)
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* « Luttes urbaines et changement social », un atelier dressant un portrait des luttes populaires dans un contexte urbain et des perspectives radicales offertes par celles-ci. Présenté par des membres du collectif local de Québec.

* « Analyse communiste libertaire d'une crise qui nous coûte cher », un point de vue sur la crise économique qui secoue actuellement le capitalisme. Présenté par des membres du collectif local de Montréal.

* « Organisation anti-capitaliste en milieu étudiant », un panel sur l'implication des anarchistes dans le mouvement étudiant, organisé par des membres du collectif local de Montréal.

Les deux journées d'activités du Salon auront lieu au centre communautaire CEDA, 2515 Rue Delisle, à deux pas du métro Lionel-Groulx.

Vous pouvez consulter le programme complet des activités du 10e Salon du Livre Anarchiste de Montréal au http://www.salonanarchiste.ca