Falardeau est décédé. Ce n'est, en soi, pas quelque chose de très intéressant. Le buzz aurait toutefois pu être l'occasion d'offrir une critique en bonne et due forme de sa vie politique. Pour des anars, c'est pas la matière à critiquer qui manquait chez lui! J'ai pourtant opté pour deux-trois phrases faciles, humoristiques et méchantes, plus provocantes que ce que j'avais espéré.
Toujours catégorique, voire fermé d'esprit, Falardeau était devenu un gourou. Devant lui, on était soit adepte, soit traitre fédéralisse. Cette vision binaire du « us and them » est d'ailleurs une des premières erreurs des nationalismes, divisant les populations en factions qui n'ont pas lieu d'être et, surtout, qui ne mènent à rien. Même la NEFAC, critiquant ses liens avec le MLNQ dans un texte sur l'extrême-droite au Québec, avait mérité de la part du grand névrosé des accusations d'être à la solde de la police montée; le ridicule ne tue pas. Vous pouvez d'ailleurs vous remémorer cette succulente pièce d'anthologie d'un Falardeau qui s'enfarge dans son vomis (craché en moyenne une fois par trois mots). Les adeptes du bonhomme apprécieront son « style » habituel, les sains d'esprit trouveront presqu'aussi triste que redondant cet étalage de sophismes et de démagogie. La stratégie est la même que celle qu'a récemment utilisée la Liste dite « Anti-Sioniste » de Dieudonné (un bon ami de Falardeau, accessoirement) aux élections européennes : discours irrationnel, hyper-émotif et victimisant, refuge derrière des termes volontairement flous et ambigus, opposition noyée par un flot d'accusations et d'insultes ou tout simplement tournée au ridicule, le tout supporté par une poignée de fidèles souvent tout aussi schizophrènes...
J'aurais également pu (ou dû?) préciser que je n'ai jamais lu un livre de l'auteur ni apprécié un film du cinéaste. On dit qu'on reconnaît la valeur d'une personne à ses actions, pas à ses paroles. Le « Falardeau en vrai » m'a découragé de vouloir m'attarder sur sa production artistico-politique. Chaque fois que j'ai eu le malheur de débattre avec lui ou de l'écouter vider son sac xénophobe, la raison prenait le bord. Devant une opposition le moindrement articulée, il se mettait à crier, à insulter, devenait méprisant. Comme je l'écrivais dans un commentaire suite à la publication de cette petite bassesse, le Falardeau que j'ai connu « était plus près du problème de santé mentale que du nationaliste "respectable" ».
Je l'admets, Mussolini-Falardeau, c'était trop fort. L'un adorait Lionel Groulx, qui lui-même avait un faible bien assumé pour le Duce, mais cela ne justifie pas l'implicite rapprochement des images. Si on veut, je me prends un point Godwin par la gueule. Mais si je l'ai peut-être mal fait, je continue de penser que c'était important de le faire. Guerrilla Poubelle chantait, à juste titre : « Toujours comme ça que ça se passe : quand on est mort, on a la classe. » On a tellement associé le nationalisme à la gauche (tandis qu'on oubliait simultanément ce que celle-ci voulait dire) que même le cheuf de la gauche institutionnalisée Amir Khadir – même si ce n'était que par opportunisme – a pleuré publiquement la mort d'un pareil trou de cul!
Bref, je souhaite m'excuser aux personnes qui ont été déçues par le peu de qualité de cette insolence. La prochaine fois qu'un connard se méritera quelques claques sur la gueule, ce sera fait de façon plus consistante, c'est promis.
11 commentaires:
Tu n'as aucune raison de t'excuser - au contraire, je te félicite.
Le fait que tu as frappé sur une question importante, que tu as touché une corde sensible, se voit dans les réponses.
Dans un très 'court billet' (ça aurait pu aller sur twitter!), qui est accessible et ne peux pas être malentendu, tu as provoqué des réactionnaires, et tu as fait sortir des contradictions au sein de vos lecteurs/lectrices.
C'est une modèle de comment mener la lutte idéologhique.
Ce n'est pas notre job d'être aimé, mais plutôt de gagner le respect du monde en disant la vérité.
Le texte de Falardeau contre la NEFAC est crampant pour n'importe qui qui connait comment elle était structurée. De un on dirait qu'il assume que le texte vient des camarades de New York et traduit ensuite, alors que tout le contenu francophone était entièrement créé par les collectifs québécois, sans ordres "d'en haut" (on n'avait pas 'd'en haut', ce qui doit être ben dur a comprendre pour un nationaleux comme Falardeau).
kersplebedeb: Il s'excusait pas d'avoir dit que l'Empereur Falardeau était nu, il s'excusait de la qualité de son pied de nez a l'Empereur. En soit je suis pas d'accord, il est vrai que plusieurs des commentateurs semblaient que l'on pousse plus loin le discussion (en théorisant sur quel type de tissue le linge de l'Empereur a pu etre concu pour pouvoir disparaitre comme ca) mais a la fin du compte, ya rien d'autre a dire que l'Empereur a la graine a l'air.
"Cette vision binaire du « us and them » est d'ailleurs une des premières erreurs des nationalismes, divisant les populations en factions qui n'ont pas lieu d'être et, surtout, qui ne mènent à rien."
Falardeau n'a peut-être pas totalement tort dans sa "pièce d'antologie" dont tu parles. De mon point de vue, le mouvement libertaire québécois contemporains a souvent eu tendance à établir des liens avec d'autres mouvements libertaires "impérialistes" (US ou France) par opposition à des mouvements libertaires qui sont liés à des groupes minoritaires. Je veux dire, il existe notamment en Bretagne et au pays Basque des organisations qui mèlent anarchisme et sympathie nationaliste.
Voir
Le CBIL :
http://www.cbil.lautre.net/
Et Gatazka (pour les hispanophones d'entre nous):
http://www.ddtgatazka.com/pub/ddt/asp/ddt_pub__dst.asp
Pourquoi avoir été de la NEFAC ou avoir plusieurs liens avec alternatives libertaires plutôt que de tenter d'être proche de ce genre de groupe ? Écartons la frustration et les écarts de langage de Falardeau. Je pense que c'est la question que nous devons ressortir de son texte.
Cela dit, je pense que toi aussi Philou tu fais preuve de démagogie et de sophisme dans tes propos. Tu ne fais pas grand chose à part dire que Falardeau est un trou du cul, un xénophobe et qu'il avait des problèmes de santé mentale. Certes il a eu des liens avec des groupes condamnables, mais ce que tu dis relève plus de l'insulte que de l'argument sensé. Ça démontre d'une certaine façon la pauvreté de notre combat anti-fasciste et la faiblesse de nos positions sur le nationalisme. Dans nos luttes contre les fachos, j'ai souvent trouvé que nous avons plus l'air d'ado frustré que de militants politiques efficaces. Et après ça on se demande pourquoi il y a une montée de la droite... Décevant.
En passant, intéressante chronique dans Le Devoir d'aujourd'hui sur le prétendu racisme de Falardeau: http://www.ledevoir.com/2009/10/03/269929.html .
Au contraire, comme le proverbe le dit et c'est encore plus vrai en ces temps de sur-information, l'image vaut 1000 mots. Qu'elle suscite des réactions après coup est tout à fait normal. Les gens ont besoin de se faire expliquer l'image ou de tout simplement ventiler comme dans une bonne thérapie de groupe.
Ceci étant dit, Pierre Falardeau a candidement avoué dans une entrevue avec Richard Martineau que son père avait appuyé le Bloc Populaire dans les années 40.
http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0000828
Il y a un point qui à mon avis serait également à rectifier et il s'agit de lorsque vous qualifiez la foule de fans de falardeau de mentalement instable.
Permettez-moi de m'inscrire en faux avec cet avis.
Je donnerais par exemple le génocide des juifs par l'Europe nazifiée. Il a été prouvé que la très vaste majorité des gens ayant participé au génocide étaient très sain d'esprit. Ils avaient été "victime" de la propagande nazie qui leur avait fait part du "cancer" juif.
Cependant, les études ont prouvé que tu n'as même pas besoin de brainwasher qui que ce soit pour avoir les résultats voulus. Il n'y a qu'à le demander d'une façon quelque peu autoritaire comme cette étude où les participants étaient invités à administrer des chocs (des faux) aux participants qui avaient de mauvaises réponses. Malgré la douleure apparente (actée) des "victimes", les gens continuaient à administrer des chocs aux acteurs lorsqu'ils continuaient à avoir de mauvaises réponses. Lorsqu'interrogés à savoir pourquoi ils continuaient à donner des chocs, ils répondirent tous qu'ils ne faisaient que ce qui leur avait été demandé de faire sans utiliser aucun jugement critique.
I rest my case.
En ce qui a trait aux insultes, peut-être que Falardeau n'avait pas répondu à votre satisfaction aux interrogations que vous aviez à son sujet. Malheureusement, il n'est plus de ce monde pour ajouter quoi que ce soit ou pour paufiner son discours. Cependant, je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit à rajouter parce qu'on connaissait la ritournelle et qu'à la fin c'était assez redondant.
Cependant, de votre côté, vous ne semblez pas avoir davantage répondu aux accusations de Falardeau qui vous accuse entre autre d'être une succursale des villes de Boston et New York entre autre et ce silence est ma foi, assez étrange de votre part.
TM: "Vous ne semblez pas avoir davantage répondu aux accusations de Falardeau qui vous accuse entre autre d'être une succursale des villes de Boston et New York"
heuuu... on est une organisation ANARCHISTE. On ne reçoit ni n'envoie d'ordre de/a personne et on est télécommandé par personne.
D'ailleurs, on a d'autres chats a fouetter! Que Falardeau fasse un plat avec un article qui cite son nom, au-delà de prouver ce qu'il est vraiment, on s'en fou!
Notre organisation a plusieurs document qui sont consultable sur le web dont le site de la NEFAC et nos blogues, on publie aussi une revue, Rupture, et un journal, Cause Commune. Tu y trouvera toute les réponses a tes questions.
http://www.nefac.net/node/1263
http://www.anarkismo.net/article/13796
http://www.nefac.net/node/1830
Pour VraiAnar : "Pourquoi avoir été de la NEFAC ou avoir plusieurs liens avec alternatives libertaires plutôt que de tenter d'être proche de ce genre de groupe"
Comme tu dois savoir, les collectifs de Québec et de Montreal sont parmis les fondateurs de la NEFAC, on ne s'y est pas joint. A ce moment (1999-2000 post-seattle) il y avait une nécessité de sortir de nos "frontières"... pis l'idée qu'une organisation anar franchisse les frontieres culturelle, soci-politique et du language semblait prometteuse... et elle le fut! Bon, par contre coté "prise de décision" c'était compliqué. Alors on a du ré-organiser notre affaire apres 10 ans. Voilà pourquoi maintenant c'est l'UCL.
Maintenant, on a pas juste des liens avec des orga anar "impérialistes"; non, on a aussi travaillé sur les luttes autochtone ici, et beaucoup avec des camarades au Mexique (autochtone et non-autochtones), on a fait une tournée du Québec avec un ancien Black Panther... pis plein d'autres affaires.
Mais le contexte politique au Québec nous ammène a proposer une troisième voie: l'anarchisme. Oui, le nationalisme est mauvais, ici comme ailleur. Aucune lutte de libération n'a apporté l'émancipation au travailleurs, sinon plus d'aliénation. Le Timor est un bon exemple... et combien d'anar y on mis d'énergie! Pourtant aujourd'hui la lutte des classes y est encore bien présente! Le nationalisme c'est un cul-de-sac, une idéologie qui ne sert que la bourgeoisie.
Mais bon, ça veut pas dire qu'on ne rencontrera pas un camarade basque ou breton qui défend les lutte de libération nationale de passage ici.
Et je crois que Alternative Libertaire on une position différente de la notre a ce sujet.
http://www.nefac.net/en/node/2242
http://www.nefac.net/node/1114
Pour mesrine:
Je crois que la position d'Alternatives libertaires et de l'UCL se ressemble beaucoup, mais celle de l'UCL est peut-être plus défaitiste. En somme, ce qui est dit est qu'il ne faut pas appuyer la lutte de libération nationale québécoise, parce qu'elle a mené à un embourgeoisement. Comme si l'un allait nécessairement avec l'autre. Je suis bien d'accord pour dire que les luttes de libération nationales n'ont jamais servie personne. Le problème est que c'est aussi le cas des luttes sociales. Je veux dire, nulle part elles n'ont menés à de véritables sociétés justes comme nous l'entendons.
Je ne me rappelle plus quel auteur a écrit "le prolétaire est un bourgeois en puissance". J'ai l'impression que c'est un peu le sens du combat de certains camarades, particulièrement ceux impliqués dans les mouvements sociaux. Oeuvrer pour un regroupement d'aide au logement (par exemple), à court terme c'est améliorer le confort de prolétaires dans le besoin. Un confort qui souvent annihile les sympathies révolutionnaires et, au pire, mène à un embourgeoisement progressif. Une population qui n'a plus à se préoccuper de besoins de base (logement, nourriture, vivre sans discrimination) est une population qui sera moins encline à la révolution.
Plusieurs moyens révolutionnaires peuvent servir la bourgeoisie. L'essentiel est de penser à la finalité du moyen si portée jusqu'au bout et par des gens sains.
Au pire t'as rien lu de lui ; tu te fis seulement à ce que les médias t'on offert ; wtf ?
Selon moi t'es simplement un enfoiré et ce billet ridicule écris sans connaissance de cause devrait être supprimé.
Falardeau était un grand libertaire activiste du peuple, ce que les médias ont montrés était purement merdique il fallait s'y en attendre, donc monsieur je critique sans connaître tu devrais t'informer un peu...
Tu m'emmerde sérieux, Falardeau est une image câlissement importante pour le Québec et si pour toi Anarchie veut dire renier sa culture ben FUCK L'ANARCHIE.
- Un VRAI anarchiste LIBERTAIRE.
Y'a des limites à critiquer siboire...
Accepte le fait que chacun lutte à sa manière pour la liberté, lui ça a pas passé dans le beurre esti ; y sé pas pogné le cul criss !
Tu te prend pour qui sérieusement à te croire apte à critiquer comme ça ?
POUR LA DIVERSITÉ DES LUTTES...
T'arriveras a rien en critiquant.
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