En effet, loin d’oublier et d’accepter de payer pour les erreurs d’un conseil d’administration d’intégrité douteuse et d’accepter que le gouvernement continue à se déresponsabiliser en finançant de moins en moins le système d’éducation, le corps professoral, suivi des associations étudiantes, vont de l’avant pour exiger le financement qui leur revient.
Le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ) a déclenché une grève afin d’obtenir le renouvellement de sa convention collective échue depuis déjà presque 2 ans (31 mai 2007) ! Parmi, les revendications des profs et maîtres de langues en grève, on retrouve principalement l’embauche de 300 nouveaux professeur-e-s afin de rattraper le ratio moyen professeur-e-s/étudiant-e-s des autres universités québécoises ainsi que des demandes d’augmentations salariales. Dans une lettre envoyée aux journaux, les membres du SPUQ soutenaient que « les enjeux de cette grève dépassent la seule question des salaires et des conditions de travail des professeurs. Il en va, croyons-nous, de l’avenir d’une institution qui, depuis sa fondation, a contribué à renforcer le visage francophone de Montréal et à démocratiser l’accès à l’éducation supérieure pour l’ensemble de la population québécoise. » (sources)
Ainsi, il semblerait qu’au-delà de l’attitude corporatiste habituelle du SPUQ, il y aurait une bonne volonté, dans la base, de remettre la mission sociale de l’UQAM à l’ordre du jour, ainsi que la question du réinvestissement massif en éducation.
Bref, c’est avec cet état d’esprit que plusieurs associations étudiantes ont décidé de rejoindre la grève initiés par les profs. Il y a en ce moment, 31 600 étudiant-e-s en grève sur un total de 39 235. Toutes les associations étudiantes à l’exception de sciences ont adopté un mandat de grève en assemblée générale. Les principales revendications des étudiant-e-s sont les suivantes (sources):
1. Appuyer les revendications du SPUQ, et plus particulièrementl’embauche de 300 professeur-e-s supplémentaires ainsi que ladiminution du ratio étudiant-e-s/professeur-e-s;
2. Dénoncer la mise en place d’une nouvelle gouvernance qui attaquedirectement les principes d’une gestion collégiale de l’université (projets de loi 107 et 110 et plan stratégique institutionnel del’UQÀM);
3. Revendiquer un réinvestissement public dans l’UQÀM afin d’empêcherl’augmentation des frais afférents et de favoriser une plus grandeaccessibilité aux étudiantes et étudiantes;
4. S’opposer à l’injonction dont fait l’objet le SPUQ et ses sympathisantEs.
Les étudiant-e-s sont maintenant de la partie, plusieurs actions et manifs ont été organisées afin de forcer le gouvernement et l’administration de l’UQAM à comprendre que c’est à eux de réparer les pots cassés et de mettre fin au sous-financement. D’ailleurs, l’administration de l’Université, fidèle à elle-même, a encore demandé une injonction à la Cour afin de miner le mouvement syndical.
Il reste maintenant à voir si l’idée de solidarité syndicale réussira à prendre le dessus sur le passé corporatiste associé au SPUQ, permettant ainsi au mouvement étudiant et professoral d’obtenir des gains concrets face à l’administration et au gouvernement.
1 commentaire:
J'aimerais ça y croire.
Je me croise les doigts.
Mais je suis sceptique.
Pas grave. Je participe activement en espérant me tromper sur l'instrumentalisation des étudiants.
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