mardi, avril 14, 2009
Des salariés détruisent la production de leur usine.
En France, les travailleurs et les travailleuses intensifient les moyens d'actions contre les patrons. Après les séquestrations (voir ce billet), le sabotage de la production. La France serait-elle à l'aube de l'émergence d'une conscience de classe ?
Le malaise social prend des formes extrêmes. Après la séquestration des patrons, c’est la production qui est détruite. C’est en tout cas ce que les salariés de l’usine Rencast à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) ont décidé de faire. Mécontents des négociations en cours depuis la mise en liquidation de leur groupe, ils ont fondu jeudi et vendredi la production destinée à Renault et PSA.
Jeudi, les salariés ont remis dans le fourneau en fusion la production de pièces en aluminium destinées à Renault pour la fabrication de la Twingo et vendredi, ils ont fondu 80% de la production destinée au constructeur PSA, a-t-on annoncé de source syndicale.
Selon Daniel Renard, délégué syndical Force ouvrière (FO) à la fonderie de Thonon-les-Bains, «les salariés protestent contre le déroulement des négociations» depuis le mise en liquidation du groupe le 18 mars dernier, reprochant notamment à Renault et PSA «de ne pas respecter les accords», sans préciser dans le détail la nature de ces accords.
Selon la préfecture de Haute-Savoie, «la situation est effectivement tendue depuis trois semaines». «Des négociations ont démarré le 4 avril et se sont poursuivies vendredi et elles devraient reprendre à la fin de ce week-end», a-t-on ajouté de même source.
Le groupe a été repris par un groupe métallurgique italien.
La fonderie de Thonon-les-Bains, ouverte en 1963, emploie 182 salariés. Le 18 mars, le tribunal de commerce de Lyon avait autorisé la mise en liquidation du groupe français Rencast, spécialisé dans la fonderie en aluminium pour l’automobile, qui emploie environ 850 salariés dans cinq usines en France.
Rencast, dont le siège est à Bron, dans la banlieue de Lyon, avait été repris en juillet 2008 par le groupe métallurgique italien Zen. Il avait été placé en redressement judiciaire en décembre 2007. Selon le tribunal de commerce, la poursuite de l’activité de Rencast a été autorisée jusqu’au 18 juin. Un liquidateur judiciaire a été nommé.
Les cinq sites de production de Rencast en France sont situés à Brive (Corrèze), Châteauroux (Indre), Delle (Territoire de Belfort), Reyrieux (Ain) et Thonon-le-Bains (Haute-Savoie).
Le groupe familial Zen, implanté à Padoue, dans le nord de l’Italie, emploie 600 salariés en Italie. Il a déjà racheté en France, outre la SBFM (en redressement judiciaire) et Rencast, Fabris à Châtellerault (380 salariés) ou encore le groupe lyonnais Florence et Peillon (400 personnes).
Leur presse (Le Parisien / AFP), 10 avril 2009.
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