samedi, février 28, 2009

Franchement...


Comme des milliers de Québécoises et de Québécois, je suis allé voir dernièrement le dernier film de Denis Villeneuve, Polytechnique. Ce film est basé, pour ceux et celles qui ne le savent pas, sur la tuerie survenue en décembre 1989 à l'école Polytechnique de Montréal. Un texte a déjà été écrit sur notre blogue à ce sujet → Mysogine, Lépine? Ben kin!

Si j'en reparle aujourd'hui, c'est qu'en le regardant j'ai été frappé par une grande colère. Bizarrement ce n'est pas en voyant un acteur tirer sur des femmes que c'est survenu (nous sommes peut-être un peu trop désensibilisé à cela, mais c'est un autre débat...) mais plutôt à la toute fin du film, juste avant le générique. On nous présente les noms des 14 femmes tuées cette journée, pour finir avec une petite phrase ressemblant à « ce film est aussi dédié à tout les étudiants et à tout les employés de l'école Polytechnique qui furent affectés par cet événement ».

Dites-le moi si vous trouvez que j'exagère, mais je trouve ça vraiment con de ne pas avoir pris la peine de féminiser cette petite phrase. On s'entend que les étudiantes et les employées étaient celles visées dans cette tuerie! Et que ce sont elles les plus « affectées par cet événement », même si je ne nie pas que des hommes témoins de ce carnage ont pu avoir des séquelles psychologiques. Il reste qu'entre être témoins et cibles, il y a une marge!

Les opposants (j'ai rarement parlé à des opposantes...) à la féminisation nous cassent toujours les oreilles en disant que cela alourdit le texte et en diminue la clarté, mais ici c'est une phrase seulement... C'est pour toutes ces raisons que je n'arrive pas à comprendre pourquoi ils (je suis presque certain que c'est des ils) ont pris la décision de ne pas féminiser cette petite phrase.

Le geste de Lépine était dirigé contre le féminisme. Sans comparer les deux, de refuser de féminiser nos textes pour des raisons obscures est aussi un geste contre le féminisme, car une toute petite phrase peut être très lourde de sens selon moi ; il reste énormément de travail à faire!

Petit texte de SUD Éducation (un syndicat français) sur la féminisation des textes :
Le pourquoi de la féminisation des textes

Divers textes à propos du drame de la Polytechnique :
sisyphe.org

1 commentaire:

Pwel a dit…

Je n'aime pas certaines manières de féminiser les texte. Ça peut faire plus qu'alourdir... des fois c'est juste illisible. (Hihi on devrait toutes faire comme A. Sen et écrire notre "neutre" au féminin, ça serait moins compliqué^^)

Mais le cas présent je ne pense pas que t'exagère... Vraiment pas même.

Je pense même que le choix d'écrire cette petite phrase comme ça dénote de toute la manière dont "on" présente ce drame.

Ça m'écoeure.

De toute façon tant que cet évènement là aura pas le droit à être analysé du point de vu féministe, je ne vois pas pourquoi j'irai mettre de l'argent dans les poches de qui que ce soit en écoutant un film tiré de.

Je ne te blâme pas d'être allée le voir... Mais toute cette histoire là a le don de me faire sortir de mes gonds...