Procès des arrêtéEs du 15 mars 2011: Le droit de manifester devant les tribunaux!
samedi, février 09, 2013
Procès des arrêtéEs du 15 mars 2011: Le droit de manifester devant les tribunaux!
Communiqué du Collectif Opposé à la Brutalité Policière
Procès des arrêtéEs du 15 mars 2011: Le droit de manifester devant les tribunaux!
Procès des arrêtéEs du 15 mars 2011: Le droit de manifester devant les tribunaux!
Ce
lundi 11 février 2013, le procès des personnes arrêtées durant la manifestation
contre la brutalité policière du 15 mars 2011 débutera à la Cour Municipale de
Montréal avec la contestation de la constitutionnalité de l'article 500.1 du
Code de la Sécurité Routière (CSR). On se rappellera que 258 personnes avaient
été appréhendées par la police de Montréal à l'issue de la 15e édition de la
manif pour la Journée Internationale Contre la Brutalité Policière. Là-dessus,
239 manifestantEs ont été arrêtéEs en masse, puis détenues quelques heures dans
des conditions dégradantes avant d'être relâchées avec une contravention
inédite jusque là: 488$ en vertu de l'article 500.1 du CSR, pour avoir
soi-disant participé à « une action concertée destinée à entraver de quelque manière
la circulation des véhicules routiers sur un chemin public »!(1)
Le Collectif Opposé à la Brutalité
Policière (COBP) avait alors dénoncé l'usage de cet article obscur en disant
que cela équivalait à « criminaliser l’acte de manifester et à mettre en péril
la liberté d’expression de la contestation populaire. »(2) Le COBP avait même
prédit que « La prochaine fois, cela pourrait très bien être à l’égard d’un autre
groupe exprimant un message qui déplait aux autorités » que cet article serait
utilisé.(3) En effet, durant les manifestations du célèbre « printemps érable
», ce sont près de 500 autres personnes qui ont reçu une contravention en vertu
de l'article 500.1 du CSR.(4)
L'utilisation par les autorités de
cet article devrait choquer parce que: cet article a été adopté en 2000 pour
empêcher les blocages de routes et non pour interdire toute manif « non
autorisée »; il n'avait jamais été appliqué depuis son adoption... jusqu'au 15
mars 2011; il est utilisé massivement pour réprimer des personnes qui ne font
que manifester paisiblement.
La cause des personnes arrêtéEs le
15 mars 2011 est importante car si la cour juge que l'article 500.1 du CSR
s'applique à des manifestantEs qui ne font que marcher dans la rue, ça signifie
la fin de ce qui reste du droit de manifester au Québec. Cette cause est aussi
importante car elle risque de faire jurisprudence, dans un sens ou dans
l'autre, et donc d'avoir une influence directe sur les procès des centaines
d'autres manifestantEs arrêtéEs en 2012 à Montréal, Québec, Gatineau et
Sherbrooke.
Les avocats de la défense vont
plaider que l'article 500.1 du CSR devrait être déclaré « inopérant » dans les
cas de manifestations, car il a été conçu pour empêcher les blocages de routes
et non pas toute manifestation qui, logiquement, « entrave » d'une certaine
manière la circulation routière. La Ligue des Droits et Libertés a aussi
annoncé qu'elle allait intervenir dans cette cause pour plaider que « cet
article a pour effet d’interdire le moyen d’expression que constituent les
manifestations spontanées ou non autorisées et de dissuader les citoyens d’y
participer. »(5)
Depuis plus d'une dizaine d'années,
les policiers de Montréal procèdent à des arrestations massives lors de cette
manifestation annuelle visant à dénoncer leur brutalité et leurs abus. La très
grande majorité des personnes accusées abusivement et injustement suite à ces
arrestations ont été acquittées après des procès longs et fastidieux. Les
policiers de Montréal utilisent donc cet article, jamais utilisé contre des
personnes participant à des manifestations ni au Québec, ni au Canada, pour
réprimer et faire taire ceux et celles qui dénoncent la violence policière. Et
les pouvoirs politiques provinciaux et municipaux laissent le Service de Police
de la Ville de Montréal agir impunément, peu importe les sommes effarantes de
deniers publics engagés tant pour les services policiers que pour les tribunaux.
Deux semaines consécutives
d'audiences sont prévues du 11 au 22 février pour entendre les arguments des
parties sur la contestation de la constitutionnalité de l'article 500.1 du CSR.
Le COBP invite toute personne concernée par la liberté d'expression et le droit
de manifester d'assister aux audiences et d'en suivre le déroulement. Si la
fameuse « loi spéciale » du gouvernement Charest a été abolie en septembre
dernier, l'article 500.1 du CSR reste, avec le règlement municipal P-6 à
Montréal et son équivalent à Québec, encore une des armes juridiques les plus
dangereuses pour notre droit de prendre la rue pour dénoncer les injustices
sociales.
L'ARTICLE 500.1, ON S'EN CÂLISSE PAS!
Collectif Opposé à la
Brutalité Policière (COBP) – cobp@riseup.net
– www.cobp.resist.ca
1) « De la route à la
rue: histoire politique d’un instrument de répression policière », Moïse
Marcoux-Chabot, 22 août 2012,
2) « Offensive policière : le
COBP dénonce le sabotage de la manifestation », COBP, 16 mars 2011, http://cobp.resist.ca/offensive-polici-re-le-cobp-d-nonce-le-sabotage-de-la-manifestation
3) « Levée de fonds pour les
arrêté(e)s du 15 mars 2011 », COBP, 26 octobre 2011, http://cobp.resist.ca/lev-e-de-fonds-pour-les-arr-t-es-du-15-mars-2011
4) « Compilation des arrestations
pour l'article 500.1 du Code de la Sécurité Routière du Québec », COBP, avril
2012, http://cobp.resist.ca/documentation/compilation-des-arrestations-pour-larticle-5001-du-code-de-la-s-curit-routi-re-du-qu-b
jeudi, février 07, 2013
Vague sécuritaire à l'UQAM, la résistance s'organise
Depuis quelques temps, l'administration de l'UQAM adopte une approche sécuritaire face à l'intense activité estudiantine militante dans l'établissement universitaire du centre-ville de Montréal.
Que quelques personnes ont pris l'initiative de créer cette vidéo en réponse aux caméras, agents de sécurité, etc...
Une présentation du blogue vaguesecuritaireuqam.wordpress.com
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=wIAK3W36Nbw
Que quelques personnes ont pris l'initiative de créer cette vidéo en réponse aux caméras, agents de sécurité, etc...
Une présentation du blogue vaguesecuritaireuqam.wordpress.com
lundi, février 04, 2013
dimanche, février 03, 2013
Qu'est-ce qu'une révolution communiste et libertaire?
Les lignes qui suivent paraîtront sans doute naïves à certain(e)s.
C’est le risque encouru en traitant simplement, et en peu de mots, de sujets complexes qui ont fait l’objet d’innombrables publications, depuis deux siècles au moins.
Il s’agit d’apporter les premiers éléments de réponse
(de réflexion, de débat) à des questions que se posent - sans presque
jamais oser les formuler - beaucoup de ceux et de celles qui découvrent
les manifestations de rue et les drapeaux libertaires.
Peut-être des militantes et militants plus confirmé(e)s
pourront-ils également faire leur profit de ce dialogue imaginaire, qui
n’a d’autre ambition que d’en susciter d’autres, de vive voix.
(Ce texte a été écrit en 2002 par Claude Guillon, un anarchiste français, et est tiré directement de son site web.)
Qu’est-ce qu’une « révolution » ?
Nous appelons révolution un changement radical - c’est-à-dire qui s’attaque aux racines - du système économique, social et politique en place.
Dans une société capitaliste comme celle où nous vivons, une révolution s’attaquera au salariat, système dans lequel l’activité humaine est pour l’essentiel contrainte et limitée au travail (production de marchandises), travail exploité pour le profit des patrons et/ou des actionnaires.
La révolution abolira, avec le travail salarié, l’argent, qui sert de support à l’abstraction de la valeur (d’une marchandise, d’une heure de travail, d’un être humain...).
La révolution se heurte aussitôt à ce que l’on peut désigner comme les « grandes » institutions, l’État par exemple, sa police, et éventuellement son armée. Elle bouleverse aussi les institutions de la vie quotidienne que sont la famille et le couple, où les rapports d’autorité s’organisent selon l’âge et le sexe (autorité des adultes sur les mineur[e]s, des hommes sur les femmes). Ce bouleversement est à la fois un objectif important des révolutionnaires, et l’effet matériel d’une période de rupture avec les habitudes de la vie courante (grève générale, déplacements difficiles, occupations...).
Si certaines choses sont aujourd’hui plus faciles à changer qu’il y a un siècle (par exemple : dissocier plaisir érotique et procréation, grâce à la contraception), d’autres comportements ont peu varié (les femmes effectuent toujours 70% des tâches ménagères). La réflexion et les luttes sur ces questions sont partie intégrante d’un combat révolutionnaire qui ne s’arrêtera pas par miracle un grand soir ou un beau matin.
La perspective d’une révolution n’est-elle pas utopique ?
Autrement dit : une révolution est-elle possible ?
Ce qui est impossible pour nous, et ça nous en sommes sûrs, c’est de supporter le monde tel qu’il est !
Nous avons tout à gagner à un bouleversement radical du monde, et rien à y perdre, parce que tout ce qui fait pour nous le plaisir de notre brève existence - les rencontres, les discussions, l’amour, les émotions partagées - tout cela est aujourd’hui contraint, limité, atrophié.
Il n’existera pas de société parfaite une fois pour toute où vivre heureux sans conflits. C’est dans l’effort même, dans le mouvement même de transformation révolutionnaire des rapports sociaux, que la vie se révèle mille fois plus passionnante.
Comme l’écrivait l’anarchiste russe Bakounine : « Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m’entourent, hommes et femmes, sont également libres. La liberté d’autrui, loin d’être une limite ou la négation de ma liberté, en est au contraire la condition nécessaire et la confirmation. Je ne deviens libre vraiment que par la liberté d’autres, de sorte que plus nombreux sont les hommes libres [ajoutons : et les femmes libres, et les enfants libres] qui m’entourent et plus profonde et plus large est leur liberté, et plus étendue, plus profonde et plus large devient ma liberté. [...] Ma liberté personnelle ainsi confirmée par la liberté de tout le monde s’étend à l’infini. »
Il faudra bien continuer à manger, à s’éclairer à vider les poubelles, que sais-je ?
Passés les premiers jours de paralysie, inévitable et nécessaire (pour affirmer la force du mouvement, contrecarrer d’éventuels mouvements de l’armée ou de la police), il faut remettre en marche certains secteurs d’activités : transports, ravitaillement, distribution d’eau, de gaz, d’électricité. Tous ces biens seront distribués gratuitement.
Un grand nombre d’autres secteurs seront définitivement abandonnes, soit immédiatement, soit progressivement.
Immédiatement : les usines produisant des marchandises inutiles (une majorité de la production actuelle) ou nuisibles. Progressivement : un secteur comme le nucléaire, qui exige, même après l’arrêt de la production, une surveillance et des activités complexes de démantèlement.
On remarque que l’abolition du salariat, le partage par roulement des tâches indispensables au fonctionnement de la société (ramassage des ordures, par ex.), et la suppression de l’argent (distribution communautaire des biens de première nécessité ; pour le reste imagination et troc sur le modèle des actuels SEL) règle très simplement la fausse question du chômage.
Notons encore qu’en matière d’alimentation, seuls les aliments dits « biologiques », aujourd’hui réservés à une clientèle aisée, seront distribués collectivement. Ce choix de bon sens écartera le risque de catastrophe de type « vache folle » ou OGM.
Bien des questions pratiques seront discutées et réglées le moment venu par les gens concernés, et d’une manière impossible ou difficile à prévoir Il est donc vain de dresser par avance un catalogue de mesures. Cependant, il faut comprendre qu’une révolution ne signifie pas la prise en main par une population du monde tel qu’il est. Il faudrait, sinon, « autogérer » les usines d’armement, l’administration fiscale, et les camps de rétention pour sans-papiers... On se demande pourquoi on dépenserait tant d’énergie pour en arriver là ?
Avançons l’hypothèse, à titre d’exemple, et pour illustrer malgré tout notre raisonnement, qu’en matière de transport, un moyen aussi coûteux, aussi dangereux, et aussi nuisible à l’environnement (kérosène, bruit) que l’avion serait progressivement abandonné. On peut penser qu’à rebours de la préoccupation « moderne », la durée des voyages sera considérablement allongée. Parce qu’on ne se souciera plus de « faire l’Asie en dix jours », et que l’on préférera découvrir des gens et des paysages, sans patron pour vous dicter la date du retour.
La révolution n’est-elle pas synonyme de violence ?
Il n’est pas difficile, en observant autour de soi, dans sa famille ou dans la rue, en regardant la télévision ou en lisant le journal, de voir que le monde tel qu’il est aujourd’hui, le capitalisme en voie de mondialisation, héritage des sociétés coloniales du siècle dernier, que le monde actuel est synonyme de la pire violence.
À titre d’exemple : la violence domestique masculine fait aujourd’hui, dans un pays comme l’Espagne, six fois plus de victimes (90 femmes assassinées par mari ou amant en 2001) que le terrorisme des séparatistes basques de l’ETA.
Le degré de violence nécessaire pour renverser l’ordre établi ne dépend pas que de la bonne volonté des révolutionnaires, mais dans une large mesure de la réaction des maîtres du monde. L’acharnement des industriels, des technocrates, des politiciens, et des électeurs de Le Pen à réagir à un mouvement révolutionnaire ; la violence dont ils seraient disposés à user pour le réduire, tout cela conditionne de manière imprévisible le degré de violence inévitable d’une révolution.
Dans une société techniquement développée où peuvent être mises en œuvre de nombreuses techniques de sabotage (informatique notamment), qui ne nécessitent pas ou très peu de violence physique, les meilleures chances sont réunies de paralyser le système en faisant moins de victimes humaines que les accidents de la route un week-end de Pâques.
Par la suite, la société en révolution - par les priorités qu’elle adopte en matière de santé (pas de médicaments toxiques ; pas de contingentement des matériels hospitaliers), de prévention (Sida), de réduction des travaux pénibles et dangereux -, réduit le nombre des « victimes sociales » qui paient aujourd’hui de leur vie le fonctionnement d’un système fondé sur le profit.
N’est-il pas plus facile et plus réaliste de changer la société par des réformes ?
Le réformisme se présente comme une solution raisonnable et « réaliste ».
Le problème, c’est que, seul, il ne réforme jamais rien.
La fonction historique et politique du réformisme n’est pas d’aboutir aux mêmes résultats qu’une révolution, par des moyens plus lents ou plus « doux ». La fonction du réformisme est de désamorcer les révoltes et de convaincre les victimes du système capitaliste qu’on peut très bien aménager leur sort à l’intérieur du système, sans en changer les règles, et sans priver les réformistes de leurs jobs.
Même s’il s’agit d’obtenir des réformes, la stratégie révolutionnaire est la plus efficace. En effet, un pouvoir ne peut répondre que de deux façons - éventuellement combinées - à une menace révolutionnaire : par la force armée ou par les concessions réformistes.
Si un mouvement social limite de lui-même, dans le souci d’être présentable à la télé, raisonnable et réaliste, ses prétentions et ses buts, il n’échappera pas à la violence (on lui envoie les CRS) et risque de ne rien obtenir du tout.
Dans une négociation, le pouvoir essaiera toujours d’accorder moins que ce qui est demandé ; si je demande moins que ce que je veux, je suis assuré de ne pas obtenir ce que je veux.
Le plus simple est d’afficher clairement le projet révolutionnaire, ce qui n’empêche pas de tirer avantage des concessions momentanés de l’État.
Prendre le parti de la révolution ne signifie pas opter pour « tout ou rien », en remettant toujours l’essentiel à plus tard (au grand soir), c’est au contraire profiter de toutes les occasions historiques, de toutes les luttes, pour réaffirmer l’exigence communiste et libertaire : tout se réapproprier dans la liberté, pour tout partager dans l’égalité.
Tout ce qu’il est convenu de nommer les « avancées démocratiques » ont d’ailleurs été accordées sous la pression de la rue et des barricades. Il arrive que les gouvernants modernes y fassent allusion, quand ils espèrent que ce rappel historique dissuadera de nouveaux barricadiers de se dresser contre eux. On dira par exemple que des gens sont morts pour que nous ayons le droit de vote, ce qui devrait nous décourager d’utiliser d’autres moyens d’action. Mais bien sûr, c’est un mensonge. Beaucoup de gens ont effectivement combattu et certains sont morts en combattant, et dès la Révolution française, contre ceux qui voulaient la confisquer, en décréter la fin obligatoire, puis plus tard contre ceux qui voulaient revenir à la monarchie. Mais finalement, c’est bien la république qui a tue le plus d’ouvriers sur les barricades, notamment en 1848 et en 1871, durant la Commune de Paris.
Il existe de nouveaux groupes réformistes. Ils utilisent parfois un vocabulaire ou des méthodes d’action illégales empruntées au mouvement révolutionnaire. Ils réclament le droit au logement, un revenu garanti pour tous, ou une taxe sur les mouvements de capitaux... Ils captent l’indignation généreuse et le besoin d’action de beaucoup de gens qui ne se sentent pas attirés par des groupuscules révolutionnaires souvent fermés et sectaires. Ils n’ont pas d’autre perspective qu’un illusoire « contrôle citoyen » sur le capitalisme.
Or la « démocratie », c’est précisément la mise en scène politique du contrôle citoyen, garant de la moralité d’un « capitalisme à visage humain » ; « l’économie régulée par le droit », comme dit José Bové. Même s’ils peuvent embarrasser momentanément un ministre, un gouvernement ou une administration, ils participent finalement au bon fonctionnement du système, qui s’applique à les neutraliser, les intégrer, les digérer.
Le projet révolutionnaire, c’est-à-dire le projet d’une rupture révolutionnaire avec le monde présent et le projet de la construction d’une autre société, n’est pas un rêve, au sens où il serait impossible à réaliser. Le projet révolutionnaire, c’est la meilleure façon d’être réaliste, c’est-à-dire de s’en tenir à nos révoltes, à nos désirs, à nos rêves, pour refuser le cauchemar hélas trop réel d’un monde dont Marx constatait déjà qu’il est « baigné par les eaux glacés du calcul égoïste ».
Il existe des partis, des ligues d’extrême gauche qui se réclament du communisme et/ou de la révolution. Qu’est-ce qui les sépare des libertaires ?
Des postaliniens [1] du PC aux trotskistes de la LCR (100% à gauche, avec de vrais morceaux de gauche dedans !) il ne manque pas de partisans du « communisme » ou d’une « révolution », à condition qu’ils en soient les chefs et les bénéficiaires !
Les anarchistes, les communistes libertaires sont restés fidèles au principe affiché par la Première Internationale : l’émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes.
Nous n’avons que faire des avant-gardes, des magouilleurs et des bureaucrates ! C’est aux exploités eux-mêmes à prendre leurs affaires en mains, partout et dès maintenant - sur les lieux de l’exploitation salariée, dans les quartiers et dans la rue - sans attendre la bonne période historique décrétée par le comité central.
Les retours sur l’histoire (celle de la révolution russe, par exemple) sont des moyens efficaces de vérifier la réalité des bons sentiments affichés aujourd’hui par les uns et par les autres. Il fallu à peine huit ans aux bolcheviks pour éliminer, par le meurtre et la mise en camps, toute opposition politique : mencheviks, socialistes révolutionnaires et anarchistes. La révolte des marins de Cronstadt et l’insurrection Makhnoviste en Ukraine furent écrasées dans le sang. La Terreur bureaucratique, dont Trotski fut un rouage essentiel (à la tête de la police politique et de l’armée rouge), se retourna contre ses propres partisans. Lui-même fut exécuté, sur ordre de Staline, dans son exil mexicain. Or beaucoup de trotskistes actuels ont autant de mal que les postaliniens à digérer leur passé et à condamner sans ambiguïtés ni baratin les crimes de lénine, de trotski, et de staline.
Aujourd’hui, les trotskistes de la LCR tentent de capter à leur profit la sympathie pour les idées anarchistes qu’ils sentent dans le mouvement social et ses manifestations. Besancenot n’a plus que l’adjectif « libertaire » à la bouche et explique que son drapeau rouge s’est teinté de noir [2] (et de vert, pour draguer les écolos). Mais que dit-il ? Que la LCR veut participer à « un gouvernement qui romprait avec le capitalisme et ouvrirait la voie au socialisme démocratique » (Révolution, p. 150). C’est mot à mot le même mensonge que Mitterrand a utilisé à la fin des années 70 pour reconstituer un parti socialiste capable... de ce que nous avons vu (il est vrai que la taupe trotskiste Jospin parvint à se faire nommer Premier ministre). Bien sûr, tout serait différent avec la LCR ! Est-ce si sûr ? Lisons Besancenot : « Nous ne pensons pas supprimer l’argent du jour au lendemain (p. 180) [...] Notre projet est plus ambitieux : créer massivement des emplois en réduisant le temps de travail [...] (p. 209). « Cependant, la phase de transition [vieille blague bolchevique !] vers une société égalitaire, le processus de production sera encore soumis à la division technique du travail. Il ya aura encore des ouvriers, des employés, des techniciens et des cadres exerçant chacun des fonctions spécifiques ; les revenus seront encore définis selon les compétences et non les besoins (p. 252). »
Et qu’arrivera-t-il aux impatients qui n’auront que foutre de produire pour le nouveau régime sous la direction des mêmes cadres, payés avec le même argent, le tout sous la direction lumineuses des militants LCR ? On leur enverra les « nouveaux emplois » miliciens chargés de leur faire rentrer dans le crâne à coup de crosses le réalisme historique qui décide en réunion de comité central à quel moment les temps sont mûrs !
Comment faire confiance à des gens qui, même après 80 ans de réflexion, justifient d’avance les répressions futures ? Leurs placards sont remplis de cadavres, nous ne l’oublions pas. Quant aux idées libertaires et au noir de nos drapeaux qu’ils prétendent gérer en franchise : BAS LES PATTES !
Tout ce qu’il faudrait changer, inventer !... Ça paraît une tâche surhumaine !
À moins de céder au délire des croyants, selon lequel il existerait un « dieu » créateur qui manipulerait les humains comme des marionnettes et les surveillerait depuis on ne sait quel « au-delà », il faut bien considérer que les êtres humains sont les seuls responsables de leur vie, de ce qu’ils y acceptent ou refusent.
Ça ne veut pas dire que le sans-papier vivant à Paris ou le paysan sans-terre brésilien sont coupables de l’oppression qu’ils subissent, mais que ce sont des hommes de chair et de sang qui les exploitent et les persécutent, et non une fatalité surhumaine, contre laquelle il serait impossible ou vain de se dresser.
Quant aux efforts que nécessite la construction d’un autre futur, ils sont immenses, mais - à l’échelle de l’espèce humaine entière - pas plus impressionnants que ceux que tu as fournis, nourrisson humain de quelques kilos, dépendant en tout des adultes qui t’entouraient, pour devenir un individu pensant, parlant et marchant sur ses pattes de derrière, capable d’utiliser un ordinateur et de chanter un poème de Rimbaud...
Pense à l’extraordinaire gisement de culture, de savoir-faire, et d’énergie que constitue l’humanité, aujourd’hui divisée par les fanatismes religieux, les guerres coloniales ou tribales, l’exploitation et la faim. Ce gisement n’est utilisé qu’à dix pour cent peut-être, et pour le seul bénéfice du capitalisme mondialisé. Il ne sera pas difficile de faire « moins pire » !
Je suis désolé, mais j’y crois pas !
Personne ne te demande de « croire » à la révolution, comme on croit au Diable, aux extraterrestres ou à la réincarnation. Il ne s’agit pas non plus d’une perspective lointaine et motivante, comme une espèce de super-carotte (bio !) à te suspendre devant le nez.
La révolution est le projet collectif de la libre association d’individus libres, qui commencent à changer le monde dès maintenant.
Il n’est que trop facile de trouver dans la lecture d’un journal ou le comportement de ses collègues des raisons de se replier dans le cynisme vulgaire : « Tous des cons ! ». Pour les plus atteints, le comble de la rancœur misanthrope vise telle catégorie particulière : les Noirs, les immigrés, les femmes...
Pour un révolutionnaire, « l’optimisme de la volonté » n’est pas un parti pris moral, il a un contenu dynamique et pratique : plus on éprouve la jouissance, et plus on aime faire l’amour ; plus on rencontre d’individus différents, et plus on est affamé de la diversité du monde ; plus on vérifie dans l’action ses capacités à changer la vie, et plus on se découvre de nouvelles raisons d’agir.
Vade-mecum II, Paris, (première version, mai 2002).
[1] Au PC ou à Attac, le postalinien
(contraction du préfixe post et du qualificatif stalinien), n’a plus la
faucille et pas toujours la carte, mais il assume le rôle historique du
stalinien : nuire à la révolution par tous les moyens.
[2] Révolution, Flammarion, 2003, p. 72.
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samedi, février 02, 2013
Pendant que les fascistes assassinent, l’État grec réprime les contestations sociales
Pendant que les fascistes assassinent, l’État grec réprime les contestations sociales
Publié le par panos sur le blogue de l'initiative grecque à Paris
Écrit par des membres du Réseau de Solidarité et d’Information pour l’Action Antifasciste et Antirépressive en Grèce
Le jeudi 17 janvier deux fascistes, visiblement liés à l’organisation fasciste Aube Dorée, ont assassiné à coups de couteaux Sahtzat Loukman, un immigré pakistanais de 27 ans à Athènes. Ce nouveau crime raciste vient s’ajouter à une longue liste d’attaques et de violences contre les travailleurs immigrés en Grèce (1).
Alors que les fascistes peuvent frapper librement, voire avec le soutien de la police, le gouvernement s’acharne contre plusieurs squats politiques et sociaux dans les quartiers populaires d’Athènes, procédant à leur évacuation par les forces de la police sous prétexte de lutte contre le trafic de drogues ! En réalité, le gouvernement veut faciliter l’action de l’Aube Dorée, freinée dans sa progression dans ses quartiers par la résistance des squats en question (2).
Une vague de répression s’abat sur toute forme de résistance en Grèce sur fond de mobilisations contre l’application des mesures d’austérité, leurs effets dévastateurs et la montée des idées xénophobes et fascistes.
La répression vise aussi les grévistes : le 25/01 le gouvernement grec a réquisitionné le métro d’Athènes pour stopper une grève de huit jours contre des coupes salariales (3). Le 30/11/12, l’intervention de la police à l’université de Thessalonique s’est soldée par l’arrestation de 11 salariés en grève contre le licenciement des agents de nettoyage. Le 10/08/12, la grève de dix mois des travailleurs d’une aciérie a été stoppée par l’intervention des CRS. Le simple fait de protester devient un acte répréhensible : 2 employés municipaux et un enseignant ont été arrêtés le 16 novembre dernier pour avoir participé à une manifestation contre les déclarations du consul de l’Allemagne, qui pointait les « fainéants » fonctionnaires grecs comme source de la crise. La police procède systématiquement à des dizaines d’arrestations « préventives » avant les grandes manifestations. Des manifestants mobilisés contre les idées nauséabondes et l’action criminelle de l’« Aube Dorée » sont arrêtés et torturés dans les locaux de la préfecture de police à Athènes (voir journal « The Guardian ») (4).
Les travailleurs immigrés
subissent une attaque sans précédent : 4.118 d’entre eux ont déjà été
arrêtés dans le cadre de l’opération Xenios Zeus (le dieu grec de
l’hospitalité !) et sont retenus dans des centres de rétention dans des
conditions de vie atroces : à Komotini, dans le nord de la Grèce,
plusieurs centaines d’entre eux, se sont révoltés le 23/11 pour
protester contre les conditions de rétention.
Face à cette attaque les résistances ne manquent pas : les 25 journées de grève générale depuis 2010 ont mobilisé des centaines de milliers des manifestants ; le mouvement des indignés a été pour des milliers des personnes leur premier contact avec la politique ; la grève de la faim des 300 travailleurs immigrés en 2010 a été la première réaction offensive pour le droit à la dignité ; l’explosion de la jeunesse grecque en 2008 après l’assassinant par deux policiers du jeune A. Grigoropoulos a montré à quel point la jeunesse rejette l’état des choses actuel.
C’est exactement ces résistances que la répression actuelle veut criminaliser afin de décourager toute expression de colère et toute contestation dans l’application des mesures d’austérité votées et à venir : un rapport issu de la réunion des ministres des Finances à Bruxelles le 12 novembre dernier, confirme que la Grèce aura un besoin financier supplémentaire de 32,6 milliards pour ramener la dette du pays à 120% du PIB en 2022.
L’attaque contre les travailleurs immigrés ne vise qu’à terroriser la partie la plus faible de la main-d’œuvre et à la désigner responsable de la crise et des maux de la société grecque. C’est la division entre les opprimés que les capitalistes et l’État grec, avec l’appui sur le terrain de l’Aube Dorée, cherchent à semer.
Il est urgent de se rassembler pour lutter contre les crimes et actes racistes en Grèce comme ailleurs et d’exprimer notre solidarité avec tous les immigrés et les camarades grecs persécutés par la police pour vouloir résister à la politique du gouvernement et de la troïka (Commission européenne, BCE et FMI). Nous reprenons donc le mot d’ordre des camarades de Lela Karayanni, l’un des squats évacués :
« FACE A L’ATTAQUE DE L’ÉTAT ET DU CAPITAL…,
OPPOSONS UN FRONT SOCIAL DE TOUTES LES RESISTANCES »
L’entreprise autogérée Viomichaniki Metaleftiki va bientôt commencer à travailler
L’entreprise autogérée Viomichaniki Metaleftiki va bientôt commencer à travailler
mardi 29 janvier 2013, par XYZ sur le site deL'Organisation Communiste Libertaire
En mai 2011 la direction de
Viomichaniki Metaleftiki [Βιομηχανική Μεταλλευτική, Exploitation Minière
Industrielle], une filiale de Philkeram-Johnson, entreprise de
fabrication de tuiles et matériaux de construction située à
Thessalonique, a abandonné l’entreprise sans avoir payé les derniers
mois de salaires des travailleurs. En conséquence de quoi, les ouvriers
présents, au nombre d’une soixantaine, ont cessé de travailler à partir
de septembre 2011.
Depuis cette date, ils se sont réunis et ont décidé de
ne pas baisser les bras. Au printemps 2012, l’idée d’un redémarrage en
autogestion a muri et s’est imposée comme la seule solution viable. Des
contacts ont été pris et, autour, s’est mis en place un soutien à
travers la création en juillet 2012 de l’Initiative Ouverte de
Solidarité sur Thessalonique. L’information et la solidarité se sont
ensuite étendues dans toute la Grèce, souvent à l’initiative de groupes
libertaires/antiautoritaires et des centres sociaux occupés, avec
rencontres-débats, concerts de soutiens, assemblées ouvertes, présence
dans les manifestations...
L’assemblée des travailleurs du 23 janvier 2013 a
décidé, presque à l’unanimité, le redémarrage en autogestion de
l’entreprise par ses ouvriers, sans patrons et autres parasites,
bureaucrates et médiateurs. L’usine - désormais autogérée - rouvrira à
la mi-février 2013.

Communiqué de l’Initiative Ouverte pour la Solidarité et le Soutien à la lutte des travailleurs de Viomijanikí Metaleftikí (Vio.Me), publié sur le site du syndicat des travailleurs de l’entreprise désormais autogérée.
« Nous sommes ceux qui pétrissent et pourtant nous n’avons pas de pain,
nous sommes ceux qui creusent pour le charbon et pourtant nous avons froid.
Nous sommes ceux qui n’ont rien et nous arrivons pour prendre le monde »
Tassos Livaditis (poète grec, 1922-1988)
Au cœur de la crise, les travailleurs de Vio.Me.
visent le cœur de l’exploitation et de la propriété
visent le cœur de l’exploitation et de la propriété
Avec un taux de chômage qui a grimpé à 30% et les
revenus des travailleurs réduits à zéro, les ouvriers de Viomichaniki
Metaleftiki [Exploitation Minière Industrielle], fatigués et malades de
belles paroles, de promesses et d’impôts supplémentaires, sans salaire
et sans travail depuis mai 2011 et avec une usine abandonnée par
l’employeur, par une décision de l’assemblée générale du syndicat
déclarent être déterminés à ne pas tomber comme des proies dans le
chômage de longue durée et, au contraire, à se battre pour prendre
l’usine entre leurs mains et la faire fonctionner eux-mêmes.
Dans leur proposition formelle, datant d’octobre 2012,
ils ont appelé à la création d’une coopérative de travailleurs sous le
contrôle total des travailleurs, en exigeant la reconnaissance juridique
aussi bien de leur projet de coopérative que de tout ceux qui vont
suivre. Dans le même temps, ils ont réclamé qu’on leur fournisse
l’argent nécessaire pour redémarrer l’usine, argent qui leur appartient
puisque ce sont eux qui produisent les richesses de la société.
Le plan qui a été élaboré (par eux) a rencontré
l’indifférence totale de l’Etat et des diverses bureaucraties
syndicales. Par contre, il a été reçu avec enthousiasme dans le monde
des mouvements populaires, qui par la création de l’Initiative Ouverte
de Solidarité à Thessalonique, puis avec la création d’initiatives
similaires dans de nombreuses villes, se sont battus au cours des 6
derniers mois pour diffuser le message de Vio.Me à l’ensemble de la
société.
Maintenant, c’est l’heure de Vio.Me !
Les travailleurs ne peuvent pas attendre plus longtemps
les promesses gratuites de soutien de la part d’un Etat en faillite
(même l’aide d’urgence de 1000 euros promise par le ministère du Travail
n’est jamais arrivée aux travailleurs car elle n’a pas été approuvée
par le ministre des finances Strounaras !).
Il est temps de voir l’usine de Vio.Me – ainsi que toute autre entreprise qui ferme ses portes, se retrouve en faillite ou licencie ses travailleurs – rouverte par ses travailleurs et non par ses patrons, anciens ou nouveaux.
La lutte ne doit pas se limiter à Vio.Me. Pour être victorieuse, elle doit être généralisée et étendue à toutes les usines et entreprises qui ferment leurs portes, car seul un réseau d’entreprises autogérées permettra à Vio.Me de survivre et d’éclairer la voie vers une organisation différente de la production et de l’économie, sans exploitation, sans inégalité et sans hiérarchie.
Quand les usines ferment les unes après les autres,
quand le nombre des chômeurs atteint les 2 millions et que la grande
majorité de la population est condamnée à la pauvreté et à la misère par
le gouvernement de coalition PASOK, ND, DIMAR, comme les gouvernements
précédents, l’exigence de placer les entreprises entre les mains des
travailleurs est la seule réponse raisonnable à la catastrophe que nous
vivons tous les jours, la seule réponse au chômage, et c’est pour cela
que le combat de Vio.Me est notre combat.
Nous appelons tous les travailleurs, les sans-emploi et
tous ceux qui sont frappés par la crise, de se tenir aux côtés des
travailleurs de Vio.Me et de les soutenir dans leur effort pour mettre
en pratique l’idée que les travailleurs peuvent agir sans patron.
Nous appelons à participer à une Caravane de Solidarité et de Lutte à l’échelle nationale qui se terminera par trois journées de lutte à Thessalonique.
Pour participer à la lutte et organiser nos propres combats là chacun se trouve, avec des procédures de démocratie directe, sans bureaucrates.
Pour participer à une grève générale politique pour renverser ceux qui détruisent nos vies !
Afin de placer toutes les entreprises et toute la
production entre les mains des travailleurs et d’organiser l’économie et
la société que nous voulons : une société sans patrons !
L’heure de Viomichaniki Metaleftiki est arrivée. Au travail !
Ouvrons la voie à l’autogestion ouvrière partout.
Ouvrons la voie à une société sans patrons !
Initiative Ouverte pour la Solidarité et le Soutien à la lutte des travailleurs de Viomichaniki Metaleftiki
Le 23 janvier 2013
[Traduction : OCLibertaire]
Evènements :
Dimanche 10 février 10, à 18h00 :
Assemblée des initiatives de solidarité de toute la Grèce, au cinéma Alexandros.
Assemblée des initiatives de solidarité de toute la Grèce, au cinéma Alexandros.
Lundi 11 février :
- Manifestation au départ du centre de Thessalonique (Kamara), à 17 h.
- Concert au stade Ivanofio, à 20 h.
Mardi 12 février : Tous à l’usine !
Rassemblements : Kamara 11 h, IKEA 12:00 h
Rassemblements : Kamara 11 h, IKEA 12:00 h
Source (en grec) : ici
Texte en anglais : ici
Texte en espagnol : ici
jeudi, janvier 31, 2013
Prix poubelle, qui sera le gagnant? À vous de décider!
C'est le temps de s'amuser en se foutant de la gueule des animateurs de radio-poubelle!
Profitons-en pour partager cet outils de conscientisation!
Votez pour le plus cave/dégueulasse de votre choix! ouf, la compétition est forte... ça sera pas facile.
Tiré du blogue www.sortonslespoubelles.com
Le Quizz poubelle fait fureur et vient de dépasser le cap des 300 votants. La Coalition sortons les radio-poubelles de Québec vous invite à faire circuler ce quizz qui se veut une leçon éducative ludique pour mieux connaître la radio-poubelle et ses dangers.
La règle est simple. Votez pour la « meilleure » citation-poubelle et l’auteur de la citation favorite du public se verra remettre le grand prix poubelle. Le gagnant sera dévoilé le 1er mars.
Cette campagne est accompagnée d’une affiche à imprimer (couleur ou noir et blanc) et d’un nouveau dépliant à distribuer largement.
Invite ton amie niaiseuse, tes amis BS, tes voisins handicapés et tes cousins gauchistes à participer! Come on down!
Profitons-en pour partager cet outils de conscientisation!
Votez pour le plus cave/dégueulasse de votre choix! ouf, la compétition est forte... ça sera pas facile.
Tiré du blogue www.sortonslespoubelles.com
Le Quizz poubelle fait fureur et vient de dépasser le cap des 300 votants. La Coalition sortons les radio-poubelles de Québec vous invite à faire circuler ce quizz qui se veut une leçon éducative ludique pour mieux connaître la radio-poubelle et ses dangers.
La règle est simple. Votez pour la « meilleure » citation-poubelle et l’auteur de la citation favorite du public se verra remettre le grand prix poubelle. Le gagnant sera dévoilé le 1er mars.
Cette campagne est accompagnée d’une affiche à imprimer (couleur ou noir et blanc) et d’un nouveau dépliant à distribuer largement.
Invite ton amie niaiseuse, tes amis BS, tes voisins handicapés et tes cousins gauchistes à participer! Come on down!
vendredi, janvier 25, 2013
VIDEO: Débat Libertarianisme vs Anarchisme (Arielle Grenier et Éric Duhaime VS Emilie Jolie et Marc-André Cyr)
Roi Pataud 2013-01-24 - Démystifier le... par Douteux_tv
voici aussi un clip qui traite de la contradiction libertarienne entre demander moins d'État en matière économique et sociale et plus d'État afin d'augmenter la répression étatique contre les conséquences sociales de la précarité économique.
écouter à partir de 3:00
jeudi, janvier 24, 2013
Les "Green Bans" et l'action syndicale environnementale
Le compte Facebook d'une section australienne du syndicat révolutionnaire Industrial Workers of the World vient de partager un clip de rap engagé australien qu'on pourrait dire être proche du style de Rage Against The Machine. Sans être la meilleure pièce musicale du monde, cette chanson a l'intérêt d'attirer l'attention sur l'histoire des "Green Bans" qui ont eu lieu en Australie dans les années '70.
Ce texte utilise les Green Bans pour soulever une réflexion sur la relation entre les syndicats et l'environnement.
En matière d'environnement, il est rare -à la connaissance de l'auteur de ses lignes- d'entendre les syndicats prendre une position écologiste claire dans une lutte.
En fait, ne serait-il pas plus commun de voir le contraire? Certains syndicats vont par exemple défendre la centrale Gentilly 2 ou être en faveur de la construction du port méthanier Rabaska à Québec. Dans ces deux cas, pour ces syndicats corporatistes le calcule est simple : tant que l'activité économique d'une entreprise, peu importe sa nature, assure de bonnes conditions de travail et/ou crée des emplois, il est du devoir du syndicat de prendre position en faveur de son maintient et/ou de sa création puisque le rôle du syndicat est d'assurer le maintien et/ou la création d'emplois de qualité pour ses membres.
En gros, même si les populations environnantes se font irradier ou si des risques énormes pour le maintien d'un écosystème sont en cause, l'important c'est les jobs.
Ça c'est ce que veulent nous faire croire les "syndicats de droite". Et c'est important de souligner "de droite". Car en fait la situation n'est pas toujours aussi simple et les syndicats ne sont pas tous aussi "anti-écologistes".
Que ça soit par manque de démocratie interne, par corporatisme ou simplement par manque de rapport de force et de réflexion, certains syndicats iront dans la voie de la destruction environnementale autant que cela peut profiter à "leurs membres". Le capitalisme fonctionnant sur le saccage perpétuel du bien commun et des ressources, de telles situations peuvent arriver fréquement. Exit la réflexion sur les intérêts de la classe ouvrière dans son ensemble ou sur le respect de la capacité de l'environnement à se régénérer et à maintenir sa biodiversité. Les syndicats corpos veillent au grain, les capitalistes seront assurés d'une main d'oeuvre passive qui marche au pas.
Bref, les préoccupations de certaines organisations syndicales n'est pas de savoir si un projet ou une entreprise est utile ou non, destructeur ou non, mais plutôt si leurs membres pourront tirer leur part du gâteau.
Par contre, que se passe-t-il si les travailleurs développent une conscience environnementale et ont le désir d'agir contre un projet destructeur? S'ils disent "NON!" à un projet qu'on essaie de leur imposer de force comme étant "créatrice d'emploi"? Le syndicat peut-il à ce moment sortir de cette mentalité "de droite" en agissant en dehors de son cadre légal tel que défini par la loi pour agir concrètement pour des intérêts immédiats qui sont ni en contradiction avec des intérêts de la classe ouvrière dans son ensemble, ni en contradiction avec la conservation environnementale?
Car oui c'est déjà arrivé et c'est l'histoire des Green Bans dont le clip de rap parle.
Dans le livre "Green Bans, Red Unions"* et le documentaire "Rocking the Foundations"**, il est question d'une organisation syndicale dans le domaine de la construction qui s'allia avec des écologistes petits-bourgeois. En gros, les travailleurs de la construction boycottèrent un projet qui aurait détruit une parcelle de forêt dans leur région. Dans ce livre on peut aussi lire que ces mêmes syndiqués n'ont pas seulement fait de grandes déclarations de principe, mais sont passé à l'action en faveur des droits des homosexuels et des peuples aborigènes et ce en utilisant la principale force de la classe ouvrière, le contrôle concerté et conscient de leur force de travail collective et la solidarité. Pour lire en détail l'histoire des Green Bans, voici un texte à ce sujet tiré du site du syndicat anarcho-syndicaliste français, la Confédération Nationale du Travail - française (CNT-f , à ne pas confondre avec la CNT-AIT): "1970-1974 : Les boycotts verts des travailleurs du bâtiment en Australie".
Il s'agit maintenant de voir comment le mouvement syndical d'ici et d'ailleurs peut s'ouvrir à cette perspective. Les défis de notre temps de touchent pas seulement les intérêts immédiats des personnes déjà membre d'un syndicat accrédité. Tous les membres de la classe ouvrière sont affectés par les nouvelles stratégies capitalistes d'exploitation (tel que la sous-traitance) et par la dégradation de l'environnement, de manière directe ou indirecte. C'est pourquoi il est important de continuer la tendance syndicale progressiste qui a été exprimée lors du mouvement étudiant: lutter non pas contre une réforme, mais pour un projet de société***. Les positions environnementales des centrales ne devraient pas simplement se limiter à des politiques d'achat de papier post-consommation ou à des grandes et nobles déclarations sans conséquences, par exemple.
Selon l'auteur de ses lignes, c'est la perspective de contrôle ouvrier qui fait la différence principale entre de nobles intensions environnementales et la perspective d'action concrète. Le droit de gérance des patrons sur leur entreprise est un concept trop respecté, sacralisé par la loi capitaliste. Il laisse le droit de regard sur le développement économique et surtout sur la force de travail des ouvriers et ouvrières qui se voient nier le droit de décider ce à quoi leur temps de travail servira, ce à quoi leurs énergies serviront. Le contrôle ouvrier, c'est ouvrir la fenêtre sur un univers de possibilité puisqu'on ne se refuse plus de porter un opinion et une action sur l'utilité, l'organisation et le rythme de la production économique et sociale.
Évidemment, il s'agit de savoir à quoi sert un syndicat? Tant qu'on laissera les gouvernements, les partis politiques (de gauche comme de droite) et les entreprises limiter et encadrer les syndicats dans un rôle minimaliste de défense des intérêts économiques immédiats de "leurs membres" (et non pas de la classe ouvrière dans sa nature nécessairement internationale), nous ne risquons pas de voir beaucoup de changements à ce niveau.
La définition du syndicalisme de combat propose qu'un syndicat devrait défendre la perspective de contrôle ouvrier et la maximisation des gains économiques et sociaux immédiats. La simple différence entre un projet communiste-libertaire et l'idée de Jean-Marc Piotte, se situe au niveau du lien entretenu avec les partis politiques. Contrairement à ce que pense JMP, les syndicats doivent aborder la perspective de l'action et de l'organisation sociale, politique et ultimement de la prise de pouvoir sans avoir à être la courroie de transmission des intérêts et/ou de l'intelligentsia du "Parti Ouvrier" de l'heure. QS dans le cas de Piotte.
L'impact concret des boycotts verts ouvriers, de l'action ouvrière environnementale, ne saura se réaliser que si la perspective de contrôle ouvrier vient de paire. Il en est de même bien sûr pour l'ensemble des actions touchant "l'intérêt publique" venant des organisations ouvrières, des assemblées.
* Green Bans, Red Union: Environmental Activism and the New South Wales Builders Labourers' Federation, by Meredith Burgmann and Verity Burgmann,
Lire les notes de lecture du site RebelWorker
** écouter des extraits
*** Au sens de l'auteur de ces lignes, ce projet de société se doit d'être communiste-libertaire, écologiste, contre toutes les formes de discriminations et d'inégalités.
Ce texte utilise les Green Bans pour soulever une réflexion sur la relation entre les syndicats et l'environnement.
En matière d'environnement, il est rare -à la connaissance de l'auteur de ses lignes- d'entendre les syndicats prendre une position écologiste claire dans une lutte.
En fait, ne serait-il pas plus commun de voir le contraire? Certains syndicats vont par exemple défendre la centrale Gentilly 2 ou être en faveur de la construction du port méthanier Rabaska à Québec. Dans ces deux cas, pour ces syndicats corporatistes le calcule est simple : tant que l'activité économique d'une entreprise, peu importe sa nature, assure de bonnes conditions de travail et/ou crée des emplois, il est du devoir du syndicat de prendre position en faveur de son maintient et/ou de sa création puisque le rôle du syndicat est d'assurer le maintien et/ou la création d'emplois de qualité pour ses membres.
En gros, même si les populations environnantes se font irradier ou si des risques énormes pour le maintien d'un écosystème sont en cause, l'important c'est les jobs.
Ça c'est ce que veulent nous faire croire les "syndicats de droite". Et c'est important de souligner "de droite". Car en fait la situation n'est pas toujours aussi simple et les syndicats ne sont pas tous aussi "anti-écologistes".
Que ça soit par manque de démocratie interne, par corporatisme ou simplement par manque de rapport de force et de réflexion, certains syndicats iront dans la voie de la destruction environnementale autant que cela peut profiter à "leurs membres". Le capitalisme fonctionnant sur le saccage perpétuel du bien commun et des ressources, de telles situations peuvent arriver fréquement. Exit la réflexion sur les intérêts de la classe ouvrière dans son ensemble ou sur le respect de la capacité de l'environnement à se régénérer et à maintenir sa biodiversité. Les syndicats corpos veillent au grain, les capitalistes seront assurés d'une main d'oeuvre passive qui marche au pas.
Bref, les préoccupations de certaines organisations syndicales n'est pas de savoir si un projet ou une entreprise est utile ou non, destructeur ou non, mais plutôt si leurs membres pourront tirer leur part du gâteau.
Par contre, que se passe-t-il si les travailleurs développent une conscience environnementale et ont le désir d'agir contre un projet destructeur? S'ils disent "NON!" à un projet qu'on essaie de leur imposer de force comme étant "créatrice d'emploi"? Le syndicat peut-il à ce moment sortir de cette mentalité "de droite" en agissant en dehors de son cadre légal tel que défini par la loi pour agir concrètement pour des intérêts immédiats qui sont ni en contradiction avec des intérêts de la classe ouvrière dans son ensemble, ni en contradiction avec la conservation environnementale?
Car oui c'est déjà arrivé et c'est l'histoire des Green Bans dont le clip de rap parle.
Dans le livre "Green Bans, Red Unions"* et le documentaire "Rocking the Foundations"**, il est question d'une organisation syndicale dans le domaine de la construction qui s'allia avec des écologistes petits-bourgeois. En gros, les travailleurs de la construction boycottèrent un projet qui aurait détruit une parcelle de forêt dans leur région. Dans ce livre on peut aussi lire que ces mêmes syndiqués n'ont pas seulement fait de grandes déclarations de principe, mais sont passé à l'action en faveur des droits des homosexuels et des peuples aborigènes et ce en utilisant la principale force de la classe ouvrière, le contrôle concerté et conscient de leur force de travail collective et la solidarité. Pour lire en détail l'histoire des Green Bans, voici un texte à ce sujet tiré du site du syndicat anarcho-syndicaliste français, la Confédération Nationale du Travail - française (CNT-f , à ne pas confondre avec la CNT-AIT): "1970-1974 : Les boycotts verts des travailleurs du bâtiment en Australie".
Il s'agit maintenant de voir comment le mouvement syndical d'ici et d'ailleurs peut s'ouvrir à cette perspective. Les défis de notre temps de touchent pas seulement les intérêts immédiats des personnes déjà membre d'un syndicat accrédité. Tous les membres de la classe ouvrière sont affectés par les nouvelles stratégies capitalistes d'exploitation (tel que la sous-traitance) et par la dégradation de l'environnement, de manière directe ou indirecte. C'est pourquoi il est important de continuer la tendance syndicale progressiste qui a été exprimée lors du mouvement étudiant: lutter non pas contre une réforme, mais pour un projet de société***. Les positions environnementales des centrales ne devraient pas simplement se limiter à des politiques d'achat de papier post-consommation ou à des grandes et nobles déclarations sans conséquences, par exemple.
Selon l'auteur de ses lignes, c'est la perspective de contrôle ouvrier qui fait la différence principale entre de nobles intensions environnementales et la perspective d'action concrète. Le droit de gérance des patrons sur leur entreprise est un concept trop respecté, sacralisé par la loi capitaliste. Il laisse le droit de regard sur le développement économique et surtout sur la force de travail des ouvriers et ouvrières qui se voient nier le droit de décider ce à quoi leur temps de travail servira, ce à quoi leurs énergies serviront. Le contrôle ouvrier, c'est ouvrir la fenêtre sur un univers de possibilité puisqu'on ne se refuse plus de porter un opinion et une action sur l'utilité, l'organisation et le rythme de la production économique et sociale.
Évidemment, il s'agit de savoir à quoi sert un syndicat? Tant qu'on laissera les gouvernements, les partis politiques (de gauche comme de droite) et les entreprises limiter et encadrer les syndicats dans un rôle minimaliste de défense des intérêts économiques immédiats de "leurs membres" (et non pas de la classe ouvrière dans sa nature nécessairement internationale), nous ne risquons pas de voir beaucoup de changements à ce niveau.
La définition du syndicalisme de combat propose qu'un syndicat devrait défendre la perspective de contrôle ouvrier et la maximisation des gains économiques et sociaux immédiats. La simple différence entre un projet communiste-libertaire et l'idée de Jean-Marc Piotte, se situe au niveau du lien entretenu avec les partis politiques. Contrairement à ce que pense JMP, les syndicats doivent aborder la perspective de l'action et de l'organisation sociale, politique et ultimement de la prise de pouvoir sans avoir à être la courroie de transmission des intérêts et/ou de l'intelligentsia du "Parti Ouvrier" de l'heure. QS dans le cas de Piotte.
L'impact concret des boycotts verts ouvriers, de l'action ouvrière environnementale, ne saura se réaliser que si la perspective de contrôle ouvrier vient de paire. Il en est de même bien sûr pour l'ensemble des actions touchant "l'intérêt publique" venant des organisations ouvrières, des assemblées.
* Green Bans, Red Union: Environmental Activism and the New South Wales Builders Labourers' Federation, by Meredith Burgmann and Verity Burgmann,
Lire les notes de lecture du site RebelWorker
** écouter des extraits
*** Au sens de l'auteur de ces lignes, ce projet de société se doit d'être communiste-libertaire, écologiste, contre toutes les formes de discriminations et d'inégalités.
mercredi, janvier 16, 2013
Les écologistes répondent à la GRC
Écologistes, ennemis publics?
http://www.rqge.qc.ca/content/%C3%A9cologistes-ennemis-publics

La Presse vient de publier des extraits de bulletins d'alerte rédigés en 2011 et 2012 par l'Équipe des renseignements relatifs aux infrastructures essentielles de la GRC. Le journal aurait obtenu ces bulletins via la Loi sur l’accès à l’information.
On
y mentionne le risque que les compagnies et personnes impliquées dans
l’industrie des gaz de schiste, en expansion au Canada, puissent être la
cible d’éléments radicaux du mouvement environnemental. D’autres
corollaires sont établis avec l’industrie des sables bitumineux et du
nucléaire.
Cette nouvelle fait écho à la stratégie antiterroriste publiée par le gouvernement Harper en février 2012 : Renforcer la résilience face au terrorisme.
Dans ce document, on réfère à des « groupes extrémistes » ayant pour
cause les droits des animaux, l’environnementalisme et
l’anticapitalisme.
Précédemment, le
ministre des Ressources naturelles Joe Oliver avait publiquement traité
de « radicaux » tous les opposants-es au projet de pipeline Northern
Gateway de la société Enbridge en Colombie-Britannique.
Cette
hargne dirigée contre les mouvements sociaux par les élites en place ne
date pas d’hier. D’emblée, la criminalisation de la dissidence
s’intensifie dans notre société, et les quelque 1 100 arrestations au
G20 de Toronto ou encore les 3 150 arrestations du Printemps québécois
en sont des preuves saillantes.
Mais le fait d’associer écologie et terrorisme relève d’un phénomène bien particulier, celui de la Peur verte. De l’anglais Green Scare, elle
désigne la vague de répression policière contre les écologistes qui
déferle depuis les années 1990. Le terme est un clin d’œil au Red Scare
– les deux vagues anticommunistes des années 1920 et 1950, reconnues
comme de grands exercices de paranoïa et d’attaques contre les droits et
libertés de la personne.
On peut retracer ses débuts en 1985, lorsque les services secrets de France coulent le célèbre bateau de Greenpeace Rainbow Warrior,
causant la mort du photographe Fernando Pereira. Les groupes
écologistes d’envergure internationale qui délaissent le lobbyisme en
faveur d’actions directes, jugées plus efficaces (par exemple, le
blocage et la désobéissance civile) sont de plus en plus nombreux et
gagnent en importance. Outre Greenpeace, on retrouve par exemple Sea
Shepherd, Earthfirst!, et depuis 1992, le Front de libération de la
Terre (ELF) et le Front de libération des animaux (ALF).
En
2002, le Congrès américain reçoit le témoignage de James Jarboe du FBI.
Son allocution, titrée « La menace de l’écoterrorisme » (The Threat of Eco-Terrorism)
stipule que la plus grande menace domestique aux États-Unis est en fait
une toute nouvelle menace qu’il baptise écoterrorisme. C’est la
première fois qu’on associe les actes de libération animale et
vandalisme au concept de terrorisme. Profitant du Patriot Act
voté suite aux attentats du 11 septembre 2001, la table est mise pour
l’adoption de toute une série de mesures judiciaires contre les
personnes suspectées de terrorisme, comme l’écoute électronique et les
perquisitions sans mandat, l’arrestation préventive et la détention sans
accusation pour une durée indéterminée. Les sentences deviennent aussi
beaucoup plus lourdes. Par exemple, peu après l’adoption d’une loi sur
l’écoterrorisme, un juge de l’Oregon condamne Jeff Luers à une sentence
spectaculaire de 22 ans pour avoir causé 40,000$ en dommage chez un
concessionnaire auto, en 2001.
Depuis,
la Peur verte s’étend, avec de vastes opérations policières dont
l’Opération Backfire (É-U) et l’Opération Achilles (G-B). De grandes
organisations comme Greenpeace et PETA ont aussi fait l’objet d’écoute
électronique.
Mais qu’en est-il au
Québec? Certes, une campagne s’organise au Québec pour s’opposer au
renversement du flux du pipeline d’Enbridge (ligne 9b). En parallèle,
l’important mouvement d’opposition aux gaz de schiste retient son
souffle, attendant les résultats d’une étude environnementale peu
prometteuse.
Évidemment, ces deux
industries craignent n’importe quel frein à leurs activités, et les
élites politiques qui les servent s’en font les porte-voix. Toutefois,
dans leur emportement, les autorités font plusieurs sauts de logique.
Les deux faits principaux qu’elles écartent sont la nature même des
activités des écologistes dits-es « radicaux » depuis les vingt
dernières années et la relation dynamique entre le développement
industriel et les communautés qui en sont victimes.
D’une
part, toutes les organisations écologistes jugées comme étant les plus
dangereuses par les autorités ont en commun les mêmes lignes directrices
dans leurs actions. Celles-ci excluent sine qua non les actes
de violence envers les personnes et les animaux. Pour ces groupes, le
vandalisme et le sabotage ne constituent pas des actes violents, et sont
au contraire perçus comme une réponse pour arrêter la violence, très
réelle, du développement industriel (ex. destruction d’habitats,
réchauffement climatique, pollution de l’eau, du sol et de l’air,
etc.).
Ce qui nous amène au second
point : les variables qui entrent dans le choix des actions. Quoiqu’ils
se réservent toute la légitimité, l’État et l’industrie sont les acteurs
déterminants de ces conflits. Les actions illégales surviennent, règle
d’usage, après de longues années de luttes citoyennes où tous les moyens
institutionnels, légaux et politiques ont échoués. C’est lorsque la
démocratie représentative fait sourde oreille et tranche en faveur des
compagnies privées, condamnant les communautés et l’environnement
naturel, que plusieurs délaissent les abstractions et envisagent des
actions plus directes. Ils reprennent alors la maxime : « lorsque
l’injustice est loi, la résistance devient un devoir ».
Si
on ne considère pas sérieusement les impacts génocidaires des sables
bitumineux, des gaz de schiste et du nucléaire, tant pour les
populations humaines que pour les écosystèmes qui soutiennent la vie
telle qu’on la connaît, peinturer écologistes et citoyens en terroristes
ne fait qu’ajouter l’insulte à l’injure.
Bruno Massé est coordonnateur du Réseau québécois des groupes écologistes, écrivain et auteur de L’écologie radicale au Québec. Il détient une maîtrise en géographie sociale.
dimanche, janvier 13, 2013
A call for international antifascist solidarity with Greece
athensantifa19jan.wordpress.com
initiativegrecqueaparis.wordpress.com
We appeal to the antifascists who have been alerted by the rise of the neonazi Golden Dawn and to those who stand in solidarity with the greek people. Our call for international solidarity has now grown into an international antifascist movement.
Demos outside greek embassies and conculates are now being organised in London (UK), Dublin and Derry (Ireland), Barcelona and Ossona (Catalunya), Lyon (France), Tampere (Finland), Chicago and New York (USA) and news for initiatives in other countries are streaming in.
We ask for more demos in solidarity with the greek movement, that is preparing for a big show of strength in Syntagma Square on the 19th of January. It is not just an international affair, it is part of a concerted effort to build a movement that will target rising fascism and racism in Europe and in the whole world.
We ask you:
1) to contact us and give us details for your activities on the day, through facebook, twitter or email: antiracismfascism@yahoo.gr
2) to send us photos and videos of support, holding plackards, stating your solidarity.
3) to send us statements of support that will be read from the platform the day of the demo and concert in Syntagma.
4) to take photos from your solidarity events and send it to us, in order to publicise the size and breadth of our movement.
The greek antifascist movement is heading for a big confrontation with what seems to be the most dangerous rise of the neonazi far-right in decades. We call on our friends to stand up and be counted on the 19th of January.
In solidarity,
The Organising Committee of the “19 January – Athens Antifascist City”.
initiativegrecqueaparis.wordpress.com
We appeal to the antifascists who have been alerted by the rise of the neonazi Golden Dawn and to those who stand in solidarity with the greek people. Our call for international solidarity has now grown into an international antifascist movement.
Demos outside greek embassies and conculates are now being organised in London (UK), Dublin and Derry (Ireland), Barcelona and Ossona (Catalunya), Lyon (France), Tampere (Finland), Chicago and New York (USA) and news for initiatives in other countries are streaming in.
We ask for more demos in solidarity with the greek movement, that is preparing for a big show of strength in Syntagma Square on the 19th of January. It is not just an international affair, it is part of a concerted effort to build a movement that will target rising fascism and racism in Europe and in the whole world.
We ask you:
1) to contact us and give us details for your activities on the day, through facebook, twitter or email: antiracismfascism@yahoo.gr
2) to send us photos and videos of support, holding plackards, stating your solidarity.
3) to send us statements of support that will be read from the platform the day of the demo and concert in Syntagma.
4) to take photos from your solidarity events and send it to us, in order to publicise the size and breadth of our movement.
In case people are travelling to Athens to join us for
the day, we would appreciate if you would contact us. We cannot provide
facilitation as we are already over-stretched in activity, but there
will be an informal meeting of international guests on Friday night, the
day before the demo. And we want the international presence to be as
organised as possible at the demo itself.
If you have any more ideas about how to help, feel free to contact us in order to coordinate our activities.The greek antifascist movement is heading for a big confrontation with what seems to be the most dangerous rise of the neonazi far-right in decades. We call on our friends to stand up and be counted on the 19th of January.
In solidarity,
The Organising Committee of the “19 January – Athens Antifascist City”.
samedi, janvier 12, 2013
Les anarcho-communistes au Québec
"Pas
un grand quotidien n’a manqué de le souligner au printemps dernier : le
Québec aurait été menacé par d’obscurs anarcho-communistes pendant la
grève étudiante. Cela fit sensation et on frémit dans les chaumières.
Mais qu’en est-il réellement des anarchistes au Québec ? Pour avoir une
réponse à cette question, il faut lire Nous sommes ingouvernables, un
ouvrage collectif sur les pratiques, les valeurs et les idées des
anarchistes québécois. Les textes de ce livre ont été réunis et
présentés par Rémi Bellemare-Caron, Émilie Breton, Marc-André Cyr,
Francis Dupuis-Déri et Anna Kruzynski."
La rentrée littéraire de Lux éditeur - hiver 2013
samedi, décembre 22, 2012
Magasinage prolétarien en Argentine
Le vrai visage du miracle argentin
11 ans après 2001, le retour des pillages dans les supermarchés.
Au moment même où se déroulait la grande manifestation à Buenos Aires
célébrant les 11 ans du 19 et 20 dicembre, dates des protestations
massives contre les politiques neo-libérales qui avaient entraîné la
grave crise économique amenant le pays au défaut de paiement, des
centaines de personnes ont dévasté des magasins et ont participé à de
violent affrontements avec la police dans le sud de l'Argentine.
Depuis de nombreuses semaine, la province de Bariloche est en
ébullition suite aux coupes dans les plans sociaux décidés par le
gouvernement provincial. Depuis quelques jours courrait le bruit que
quelque chose de semblable aurait pu se passer : deux mois auparavant il
y avait eu des affrontements entre les habitants des bidonvilles et la
police locale, cette dernière étant bien connue pour son comportement
extrêmement violent.
Déjà la tension était vraiment élevée dans la région depuis 2010, depuis que lors d'une manifestation à Alto de Bariloche trois jeunes avaient été tués sous les balles tirées par la police anti-émeute. De plus la répression policière et judiciaire fut permanente ces deux dernière années à l'encontre des activistes qui n'ont jamais cessé de réclamer justice suite à ces événements.
Ce ne sont pas les coupes dans les budgets sociaux de la part du
gouvernement qui risquaient de calmer les esprits : déjà depuis quelques
jours, Omar Goye, le maire de la bourgade, avait demandé aux
propriétaires de supermarchés de donner à quiconque en ferait la demande
un paquet-cadeau contenant des aliments de base, certains de ces colis
avaient commencé à être distribués pour calmer les choses.
Ce matin, peu après 9 h 30, un groupe d'une centaine de personnes
provenant des favelas adjacentes à la zone des centres commerciaux a
affronté les forces de l'ordre après avoir pénétré dans un supermarché.
En bref, la situation a dégénérée en une véritable révolte qui s'est
déchaînée dans les rues de la ville obligeant la police à s'enfuir de la
zone métropolitaine. Officiellement on ne compte aucun blessé, mais les
supermarchés, les boucheries et les dépôts de marchandises pillés se
comptent par dizaines. Bien que la propagande médiatique ait attribué
les violences et les pillages à des bandes d'adolescents et à la
criminalité organisée, la composition sociale des prétendus “révoltés”
se voit clairement à travers les images télévisées : il s'agit de
familles entières, des femmes avec des enfants en bas âge serrant dans
leurs bras des biens de première nécessité comme des pâtes et des
paquets de gâteaux. Voilà le vrai visage du miracle argentin.
sources:
http://ilacam.wordpress.com/2012/12/20/ad-11-anni-dal-2001-tornano-i-saccheggi-nei-supermercati/
http://libcom.org/forums/news/argentine-21122012
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