En mai 2011 la direction de 
Viomichaniki Metaleftiki [Βιομηχανική Μεταλλευτική, Exploitation Minière
  Industrielle], une filiale de Philkeram-Johnson, entreprise de 
fabrication de tuiles et matériaux de construction située à 
Thessalonique, a abandonné l’entreprise sans avoir payé les derniers 
mois de salaires des travailleurs. En conséquence de quoi, les ouvriers 
présents, au nombre d’une soixantaine, ont cessé de travailler à partir 
de septembre 2011.
Depuis cette date, ils se sont réunis et ont décidé de 
ne pas baisser les bras. Au printemps 2012, l’idée d’un redémarrage en 
autogestion a muri et s’est imposée comme la seule solution viable. Des 
contacts ont été pris et, autour, s’est mis en place un soutien à 
travers la création en juillet 2012 de l’Initiative Ouverte de 
Solidarité sur Thessalonique. L’information et la solidarité se sont 
ensuite étendues dans toute la Grèce, souvent à l’initiative de groupes 
libertaires/antiautoritaires et des centres sociaux occupés, avec 
rencontres-débats, concerts de soutiens, assemblées ouvertes, présence 
dans les manifestations...
L’assemblée des travailleurs du 23 janvier 2013 a 
décidé, presque à l’unanimité, le redémarrage en autogestion de 
l’entreprise par ses ouvriers, sans patrons et autres parasites, 
bureaucrates et médiateurs. L’usine - désormais autogérée - rouvrira à 
la mi-février 2013.
Communiqué de l’Initiative Ouverte pour la Solidarité et le Soutien à la lutte des travailleurs de Viomijanikí Metaleftikí (Vio.Me), publié sur le site du syndicat des travailleurs de l’entreprise désormais autogérée.
 
« Nous sommes ceux qui pétrissent et pourtant nous n’avons pas de pain, 
nous sommes ceux qui creusent pour le charbon et pourtant nous avons froid. 
Nous sommes ceux qui n’ont rien et nous arrivons pour prendre le monde »
Tassos Livaditis (poète grec, 1922-1988)
 
Au cœur de la crise, les travailleurs de Vio.Me. 
visent le cœur de l’exploitation et de la propriété
Avec un taux de chômage qui a grimpé à 30% et les 
revenus des travailleurs réduits à zéro, les ouvriers de Viomichaniki 
Metaleftiki [Exploitation Minière Industrielle], fatigués et malades de 
belles paroles, de promesses et d’impôts supplémentaires, sans salaire 
et sans travail depuis mai 2011 et avec une usine abandonnée par 
l’employeur, par une décision de l’assemblée générale du syndicat 
déclarent être déterminés à ne pas tomber comme des proies dans le 
chômage de longue durée et, au contraire, à se battre pour prendre 
l’usine entre leurs mains et la faire fonctionner eux-mêmes.
Dans leur proposition formelle, datant d’octobre 2012, 
ils ont appelé à la création d’une coopérative de travailleurs sous le 
contrôle total des travailleurs, en exigeant la reconnaissance juridique
 aussi bien de leur projet de coopérative que de tout ceux qui vont 
suivre. Dans le même temps, ils ont réclamé qu’on leur fournisse 
l’argent nécessaire pour redémarrer l’usine, argent qui leur appartient 
puisque ce sont eux qui produisent les richesses de la société.
Le plan qui a été élaboré (par eux) a rencontré 
l’indifférence totale de l’Etat et des diverses bureaucraties 
syndicales. Par contre, il a été reçu avec enthousiasme dans le monde 
des mouvements populaires, qui par la création de l’Initiative Ouverte 
de Solidarité à Thessalonique, puis avec la création d’initiatives 
similaires dans de nombreuses villes, se sont battus au cours des 6 
derniers mois pour diffuser le message de Vio.Me à l’ensemble de la 
société.
Maintenant, c’est l’heure de Vio.Me !
Les travailleurs ne peuvent pas attendre plus longtemps 
les promesses gratuites de soutien de la part d’un Etat en faillite 
(même l’aide d’urgence de 1000 euros promise par le ministère du Travail
 n’est jamais arrivée aux travailleurs car elle n’a pas été approuvée 
par le ministre des finances Strounaras !). 
Il est temps de voir l’usine de Vio.Me – ainsi que toute autre 
entreprise qui ferme ses portes, se retrouve en faillite ou licencie ses
 travailleurs – rouverte par ses travailleurs et non par ses patrons, 
anciens ou nouveaux. 
La lutte ne doit pas se limiter à Vio.Me. Pour être victorieuse, elle 
doit être généralisée et étendue à toutes les usines et entreprises qui 
ferment leurs portes, car seul un réseau d’entreprises autogérées 
permettra à Vio.Me de survivre et d’éclairer la voie vers une 
organisation différente de la production et de l’économie, sans 
exploitation, sans inégalité et sans hiérarchie.
Quand les usines ferment les unes après les autres, 
quand le nombre des chômeurs atteint les 2 millions et que la grande 
majorité de la population est condamnée à la pauvreté et à la misère par
 le gouvernement de coalition PASOK, ND, DIMAR, comme les gouvernements 
précédents, l’exigence de placer les entreprises entre les mains des 
travailleurs est la seule réponse raisonnable à la catastrophe que nous 
vivons tous les jours, la seule réponse au chômage, et c’est pour cela 
que le combat de Vio.Me est notre combat.
Nous appelons tous les travailleurs, les sans-emploi et 
tous ceux qui sont frappés par la crise, de se tenir aux côtés des 
travailleurs de Vio.Me et de les soutenir dans leur effort pour mettre 
en pratique l’idée que les travailleurs peuvent agir sans patron. 
Nous appelons à participer à une Caravane de Solidarité et de Lutte à 
l’échelle nationale qui se terminera par trois journées de lutte à 
Thessalonique. 
Pour participer à la lutte et organiser nos propres combats là chacun se
 trouve, avec des procédures de démocratie directe, sans bureaucrates. 
Pour participer à une grève générale politique pour renverser ceux qui détruisent nos vies !
Afin de placer toutes les entreprises et toute la 
production entre les mains des travailleurs et d’organiser l’économie et
 la société que nous voulons : une société sans patrons !
L’heure de Viomichaniki Metaleftiki est arrivée. Au travail !
Ouvrons la voie à l’autogestion ouvrière partout.
Ouvrons la voie à une société sans patrons !
Initiative Ouverte pour la Solidarité et le Soutien à la lutte des travailleurs de Viomichaniki Metaleftiki 
Le 23 janvier 2013
[Traduction : OCLibertaire]
Evènements :
Dimanche 10 février 10, à 18h00 : 
Assemblée des initiatives de solidarité de toute la Grèce, au cinéma Alexandros.
Lundi 11 février :
-  Manifestation au départ du centre de Thessalonique (Kamara), à 17 h.
-  Concert au stade Ivanofio, à 20 h.
Mardi 12 février : Tous à l’usine ! 
Rassemblements : Kamara 11 h, IKEA 12:00 h
 
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