jeudi, juillet 30, 2009

Starbucks s'oppose à l'accréditation.

Repris du blogue de nos camarade de Québec

Comme il fallait s'y attendre, la direction de Starbucks a décidé de contester aujourd'hui la demande d'accréditation syndicale des IWW selon Rue Frontenac.

Selon le quotidien électronique des lockouté-e-s du Journal de Montréal, la multinationale emploie le même genre d'argument qui lui a permis de freiner la campagne de syndicalisation des wobblies aux États-Unis. Elle prétend en effet «que l’unité de négociation devrait être composée des quatre établissements dans la ville de Québec ou d’aucun d’entre eux».

Cette tactique avait fonctionné à New York mais à peu de chance de réussir au Québec selon Simon Gosselin, porte-parole des syndiqué-e-s (et étudiant en Relations industrielles...). En effet, il n'est pas rare de voir des syndicats ne représenter qu'un seul établissement d'une même compagnie.

Malgré ces belles déclarations, Starbucks entend donc utiliser tous les moyens possibles pour freiner la syndicalisation. Déjà nous avions appris, grâce au Journal de Québec, que la direction avait rencontré ses employé-e-s il y a deux semaines pour les mettre en garde contre la belle bande «d'anarchistes et de communistes» que sont les IWW (ce qui n'est par ailleurs pas tout-à-fait faux ;-) Mais, bon... Ça promet.

Source: Starbucks conteste une demande d'accréditation syndicale et Starbucks rencontre ses employés

Site du syndicat: http://sitt.wordpress.com/campagne-starbucks/

mercredi, juillet 29, 2009

Ruptures Hors-Série - Printemps 2009

L'intégral de ce numéro de Ruptures

En mai 2009, à l'occasion du Salon du livre anarchiste, la toute nouvelle Union communiste libertaire (UCL) a sorti un numéro hors-série de la revue Ruptures. Ce numéro est dorénavant intégralement en ligne!




Une nouvelle organisation au Québec: l'UCL




En guise d'introduction!

Comme vous le savez sans doute, les collectifs membres de la NEFAC au Québec ont amorcé un processus de refondation, visant à créer une nouvelle organisation communiste libertaire. Cette démarche, amorcée il y a un an, a porté fruit: au mois de novembre 2008, plus de 50 personnes provenant de sept villes différentes ont participé au congrès de fondation de l'Union communiste libertaire (UCL)


Les personnes présentes ont adopté une nouvelle constitution et des buts et principes. Ces documents réitèrent notre filiation au courant communiste dans l'anarchisme et aux principes organisationnels plateformistes. La constitution de l'UCL affirme également de manière prépondérante que le privé est politique et l'importance d'une éthique libertaire dans nos activités quotidiennes.

Toutefois, au-delà de l'adoption formelle de documents de base, le congrès a été précédé d'un intense travail de réflexion qui s'est notamment matérialisé dans un cahier de textes relativement élaboré. Les thèmes abordés vont d'un retour critique sur notre histoire commune à certaines questions plus pointues concernant la praxis d'une organisation révolutionnaire.

Lors du premier conseil fédéral de l'UCL, les délégué-e-s ont décidé de publier certains de ces documents de réflexion. Nous espérons que ces contributions permettront de mieux comprendre notre démarche. Après deux années de mise en veilleuse, Ruptures renaît donc de ses cendres pour vous les présenter. L'avenir nous dira si ce n'était que temporaire ou si la revue continuera d'être publiée sur une base régulière. En attendant, bonne lecture!




Au sommaire de ce numéro



mardi, juillet 28, 2009

Un patron paie pour ses privilèges!

Au mois d'avril, à propos des séquestrations de patrons, je vous demandais :
Si l'on peut voir d'un bon oeil cette radicalisation des moyens utilisés par les travailleuses et les travailleurs (séquestrations, occupations des lieux de travail, etc.), leur portée demeure d'abord défensive, pour sauver les jobs. Pensez-vous qu'une réelle conscience de classe puisse en ressortir (chez nous aussi, peut-être...)? Qu'on puisse commencer à se poser d'importantes questions sur cette structure sociale hiérarchisée.. sur la nécessité d'avoir un patron?
Vendredi dernier, en Chine, un patron annonce le rachat d'une usine sidérurgique publique et la mise à pied d'environ 30000 salariéEs. La riposte ouvrière est cette fois-ci allée un peu plus loin.
«Chen [le boss] a déçu et provoqué les ouvriers en annonçant que la plupart d'entre eux seraient mis au chômage dans les trois jours», a indiqué le China Daily. «La foule a été saisie de fureur lorsque Chen a fait savoir que le nombre total de travailleurs serait réduit à 5000.»
Plusieurs milliers de prolos ont alors bloqué la production et attaqué physiquement le patron. Ils et elles ont par la suite affronté la police anti-émeute et ont empêché qu'une ambulance puisse venir porter secours au patron, qui est décédé dans la soirée. Un porte-parole du gouvernement provincial a par la suite confirmé l'annulation du rachat de l'usine publique.


lundi, juillet 27, 2009

Réflexion sur la Plate-forme

Un texte du hors-série de la revue Ruptures (mai 2009)

La Plate-forme d'organisation des communistes libertaires ou la Plate-forme d'Arshinov, écrite en 1926, eut beaucoup d'écho au sein du mouvement libertaire. Ce texte se présentait non pas comme une bible, ou un programme dogmatique, mais plutôt comme un guide suggérant aux anarchistes une voie d'organisation et d'efficacité.

Mais quelles étaient les raisons qui ont motivé à l'époque un groupe d'exilés russes et ukrainiens, ayant participé à l'un des épisodes les plus riches en enseignements révolutionnaires, pour ouvrir le débat sur l'organisation anarchiste?

Historique de la Plate-forme d'Arshinov

Mise en contexte

En 1926, un groupe d'anarchistes russes en exil en France, le groupe Dielo Trouda (Cause Ouvrière), publia dans son numéro de juin la première partie de la Plate-forme organisationnelle pour une Union Générale des Anarchistes. La publication de la Plate-forme se poursuit à travers les pages des numéros subséquents. Ce texte, contrairement à beaucoup de textes cruciaux du mouvement révolutionnaire, émergeait non pas d'une étude académique mais bien de leur expérience révolutionnaire en Russie et pour beaucoup de la guérilla qu'ils et elles avaient menée en Ukraine, dans un premier temps contre les blancs puis finalement contre les bolcheviques.

L'histoire a souvent omis le rôle crucial que le mouvement anarchiste a joué dans la révolution russe. À l'époque il y avait environ 10 000 militants et militantes anarchistes en Russie, en plus du mouvement en Ukraine dont la figure la plus emblématique fut Nestor Makhno. D'ailleurs, il est à noter que le Comité militaire révolutionnaire, dominé par les bolcheviques, qui organisa la prise du pouvoir en octobre 1917 à Moscou, comptait en son sein au moins quatre anarchistes. De plus, les anarchistes étaient impliqués dans les soviets, qui s'étaient multipliés après la révolution de février. Les anarchistes étaient particulièrement influents dans les mines, sur les docks, dans les postes, dans les boulangeries et ont joué un rôle important lors du Congrès pan-russe des conseils ouvriers qui s'est réunit à la veille de la révolution. C'étaient ces comités que les anarchistes voyaient comme base de la nouvelle autogestion qui serait mise en place après la révolution.

Dès 1918, les bolcheviques trahirent la révolution et les intérêts de classe des travailleuses et travailleurs, en éliminant toutes les tendances qui pouvaient s'opposer à eux. En avril, plus de 600 anarchistes furent emprisonnés et beaucoup furent assassinés par la Tchéka. À partir de ce moment, une partie des anarchistes joignirent les bolcheviques sur la base de l'efficacité et de l'unité contre la réaction, et une autre partie continua la lutte pour défendre la révolution. Le mouvement makhnoviste en Ukraine et l'insurrection de Kronstadt furent leur dernières grandes batailles, et toutes les deux se terminèrent dans un bain de sang face aux bolcheviques. Beaucoup d'anarchistes à ce moment quittèrent la Russie et s'exilèrent un peu partout en Europe, notamment en France. En 1925, plusieurs d'entre eux dont Nestor Makhno, Piotr Arshinov et Ida Mett fondèrent la revue Dielo Trouda.

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samedi, juillet 25, 2009

Du club politique à l'organisation de masse

Un texte du hors-série de la revue Ruptures (mai 2009)

Quelques réflexions sur les rapports sociaux dans les organisations politiques

Et si, pour comprendre les échecs et même les succès d'un mouvement social il fallait tout autant étudier les rapports sociaux internes à l'organisation que son rapport de force face à l'État et au capital? C'est moins glamour que le recours aux théories des grands intellectuels de ce monde et beaucoup plus imprévisible. D'autant plus que cela demande temps, énergie, et remises en question personnelles importantes. On est loin d'une science exacte! Mais peut-être est-il temps que le mouvement révolutionnaire, sans se déclarer vaincu, fasse une profonde remise en question de son organisation. Comment devenir une organisation de masse? C'est bien là notre leitmotiv; mais nos principes politiques, notre analyse lutte de classiste, une présence soutenue dans les mouvements de lutte et la volonté de les radicaliser suffisent-ils?

Pour élargir la réflexion, ce texte propose quelques avenues de remises en question à partir du principe féministe le privé est politique. Souvent associé à tort à la publicisation (rendre public) des gestes individuels, le privé est politique est plutôt une politisation de la sphère privée et surtout, une dénonciation de la division de la vie en deux sphères (publique et privée) comme si l'une et l'autre n'étaient pas interreliées.

Nous sommes tous et toutes inévitablement situé-e-s dans les rapports sociaux, et s'il ne faut pas s'en flageller, il faut plutôt savoir les décoder et utiliser à bon escient notre pouvoir d'action pour réorganiser l'ordre des choses. À partir de constats individuels et collectifs, de remise en question et de remise à sa place, de réflexions sur des lectures à saveur théorique tout comme d'expériences personnelles, voici un petit bréviaire pratico-pratique pour aider à faire vivre des organisations égalitaires. À vous, bien sûr, de le compléter!

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vendredi, juillet 24, 2009

Le scoop du siècle!


Attachez vos ceintures, agrippez-vous à quelque chose de solide, faites ce que vous voulez mais préparez-vous : le scoop est renversant. Selon le juge derrière l'enquête publique entourant la mort de Dziekanski, il semblerait, après dix ans d'utilisation en Amérique du Nord et au moins 300 décès plus tard que, peut-être, potentiellement, (attention ça s'en vient..!) les gouvernements et leurs chiens de garde auraient pu s'informer un peu mieux pour assurer une utilisation plus « adéquate » du pistolet Taser, qui pourrait, on présume, peut-être avoir contribué, qui sait, aux décès de ces gens qui allaient bien avant de se prendre une décharge de 50000 volts.

Je retombe et retombe en bas de ma chaise, tellement je suis surpris qu'on puisse supposer de telles choses. Pauvre flicaille, toujours pointée du doigt quand elle tire sur le petit monde.

Trève de sarcasme, la suite de l'enquête publique sur la mort de Dziekanski a d'ailleurs été reportée au mois de septembre, après la mise à jour d'un courriel de la GRC qui laissait sous-entendre que, bien avant leur intervention, les toutous comptaient utiliser le taser contre l'immigrant polonais.


Pourquoi laisse-t-on à la police ce pouvoir de nous tirer dessus? Le problème, c'est le Taser ou le flic? L'oeuf ou le poulet?

Et une question plus théorique pour vous. Mes bases en physique/électro-magnétique remontent à bien loin et peut-être que vous pourrez m'éclairer : comment ça se fait que la chaise électrique utilisée spécifiquement pour tuer ne nécessite qu'une première décharge de 2000 volts suivie d'une autre de 500 volts (pour éviter que le corps ne prenne feu), tandis que le taser envoie 50 000 volts sans être considéré létal? Question d'ampérage?

mercredi, juillet 22, 2009

Quand l'apartheid est bien réel...

Les habitants de Bil'in, un village Palestinien qui résiste à l'occupation Israélienne, ont produit une vidéo pour répondre à une publicité de téléphone cellulaire dont la vidéo est sur notre blogue (ici). Vous remarquerez que le premier réflexe des militaires d'un état policier qui reçoivent un ballon n'est pas d'appeler ses copains-ines pour se faire un p'tit match de foot!
La réalité sans fiction...

mardi, juillet 21, 2009

Pour un courant libertaire de masse - Quatre réflexions en marge d’une refondation.

Un texte du hors-série de la revue Ruptures (mai 2009)

Avant de penser avoir une influence sur la société, sans parler de faire la révolution, il faudra que les anarchistes puissent atteindre une certaine masse critique. Pour y arriver, l'accumulation de forces est insuffisante, il faut aussi faire un saut qualitatif voire une petite révolution culturelle. Malheureusement, certains traits caractéristiques du militantisme révolutionnaire sont de véritables repoussoirs pour l'immense majorité de la population. Il y aurait deux ou trois petits trucs à changer qui hypothèquent notre avenir...

Une question de vocabulaire

(feu sur la langue de bois!)

Qu'on le veuille ou non, les libertaires partagent un langage de spécialistes qui n'a aucun écho en dehors d'un petit cercle d'initié-e-s. En fait, pour être plus précis, une bonne partie de notre vocabulaire est carrément incompréhensible pour le commun des mortels et porte souvent à confusion pour les autres. Idéalement, on parle (et on écrit) pour être compris. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Prenons un exemple simple: propagande. Ce mot a une connotation éminemment positive dans l'extrême-gauche. Par contre, le même mot a une connotation négative chez l'immense majorité des gens et rime avec manipulation et mensonge. Et nous, on n’arrête pas de dire qu’on fait de la propagande! Il en va de même avec plusieurs de nos concepts clefs et une partie de notre propagande (décidément!) qui est mal comprise (même chez les militant-e-s), ce qui vient créer une barrière superflue entre ce que l'on veut dire concrètement et... ce que (presque) tous les autres comprennent.

Non seulement l'utilisation d'un langage spécialisé rend une partie de notre travail politique inefficace, en ajoutant un filtre qui brouille la communication, mais elle rend l’intégration au mouvement plus ardue. On fait peur à beaucoup de gens, qui craignent de ne pas être à la hauteur, tandis que d'autres pensent que ce n'est pas pour eux parce qu'ils n'ont pas un profil intellectuel. Bref, la langue de bois est non seulement rebutante mais également intimidante.

Il faut faire attention à ce que l'on dit et comment on le dit. En bref, si on veut devenir autre chose qu’un mouvement d’intellos, il faut utiliser un langage que tout le monde comprend, une langue neutre. Normalement, toutes nos idées peuvent s'exprimer simplement, dans un langage de tous les jours (si vous en doutez, retournez lire Malatesta...). Il serait utile, même à l'interne et «entre-nous», de systématiquement faire l'effort d'expliquer et présenter nos idées en langage courant (autrement dit, de vulgariser). Par exemple, plutôt que de parler d'agitation et de propagande, on pourrait parler d'information et de sensibilisation ou de diffusion des idées. Ça aura peut-être l'air moins hard-core mais au moins on s'assurerait d'être bien compris par tout le monde (incluant les nouvelles personnes impliquées dans nos groupes, qui n'ont pas tous et toutes de bac ès discours d'extrême-gauche (ni même de bac, d’ailleurs!)).

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Flics-assassins.net : mise à jour

[Veuillez afficher et transmettre cette mise à jour largement]

Le 9 août 2009 prochain marquera le premier anniversaire de la mort de Fredy Villanueva, 18 ans, à Montréal-Nord, aux mains de la police. Plus de vingt ans après que Anthony Griffin, 19 ans, ait été abattu à NDG par le SPVM, l’impunité sévit toujours.

Bien que, quotidiennement, les agents du SPVM harcèlent, injurient, recourent au profilage, attaquent et même tuent, leurs actions n’entraînent pratiquement jamais de réprimandes sérieuses. Lorsque les familles des victimes exigent que des comptes soient rendus et que les enquêtes sur ces abus soient menées en toute transparence, la police recoure à l’intimidation juridique pour tenter d’empêcher les enquêtes publiques (à preuve la récente tentative par la Fraternité des policiers et policières de Montréal de faire annuler une enquête du coroner sur les circonstances entourant la mort de Mohamed Anas Bennis à Côte-des-Neiges, le 1er décembre 2005). Et comme c’est toujours des policiers qui enquêtent sur les abus et les bavures d’autres policiers, ces derniers bénéficient systématiquement d’un traitement préférentiel (voir les premières étapes de l’enquête dans l’affaire Villanueva, où il été révélé que les enquêteurs de la SQ n’ont jamais interrogé les officiers impliqués dans l’assassinat de Fredy).

Depuis son lancement, en avril 2009, ce site a retenu l’attention de la police, dont les porte-parole n’ont pas hésité a qualifié l’initiative de « haineuse » dans les médias de masse. Leur réaction révèle surtout leur paranoïa et leur peur : la même paranoïa et la même peur qu’ils manifestent brutalement dans nos rues et dont les membres de nos communautés font les frais.

Ce site Internet est voué au souvenir et s’oppose à l’oubli : nous voulons que la résistance à la brutalité policière s’enracine dans la connaissance particulière des victimes de l’impunité. Nous avons tenté d’accomplir cela en documentant et en rendant publique une campagne de graffitis portant simplement le nom et l’âge des personnes assassinées par la police de Montréal.

La suite, et tout le nouveau contenu, sur flics-assassins.net.

Féminisme et luttes de classes - Enjeux des théories de l’identité

Un texte du hors-série de la revue Ruptures (mai 2009)

La position de la NEFAC sur le patriarcat n’a jamais été claire. Si parfois on se revendique de l’anarka-féminisme, c’est jamais sans définir le terme ni faire référence à des auteur-e-s, ni même à un courant précis issu du mouvement social. On préfère plutôt s’en tenir à des positions «contre l’oppression des femmes», au même titre que lors d’enjeux précis contre le racisme ou contre l’homophobie. Mais il faut se rendre à l’évidence, la NEFAC n’a jamais été capable de dépasser cette position et d’avoir une réelle et effective unité théorique sur l’interrelation des systèmes d’oppression. Loin de moi l’idée d’en arriver à une conclusion ici. Ce texte se veut plutôt une exposition au meilleur de mes connaissances des idées théoriques qui existent déjà sur cette question pour en démocratiser la réflexion (souvent monopolisées par les milieux universitaires). Ainsi, j’espère qu’il amorcera une réflexion plus globale sur les enjeux des luttes de classes et que d’autres le complèteront ultérieurement.

Luttes de libération

La NEFAC-Québec
Présentement, la NEFAC reconnaît politiquement la diversité des luttes de classe et des formes d’aliénation, en mettant tout particulièrement l’emphase sur la lutte des femmes, de genre et contre le racisme. On les appelle communément «oppressions sociales» dans ce sens qu’elles sont interreliées au système économique tout en étant autonomes. Leur logique de production et de reproduction est plutôt reliée à la socialisation (les stéréotypes, les institutions sociales, etc., bref, les rapports sociaux) qu’à une dénonciation économique et politique de leur système autonome. Pour ce qui est de la pratique politique, on est généralement à la remorque de l’actualité, c’est-à-dire qu’on va se mobiliser lorsqu’il y a des reculs face aux libertés individuelles, que ce soit C-484 (droit des femmes) ou Montréal-Nord (racisme) ou encore contre l’homophobie à Québec. L’organisation du Québec, pour sa part, n’a aucune structure spécifique tandis que la fédération a un comité femme.

Le contexte général
Il y a très certainement une perte de sens de l’universalisme qui traverse les mouvements sociaux. On nage en pleine fragmentation des mouvements sociaux où l’on se replie sur l’identité pour construire un contre-pouvoir, principalement basé sur la volonté d’être inclus-e-s dans le projet politique. Au plan théorique, la définition foucaldienne du pouvoir fait «des petits». On sort d’un cadre théorique macrosocial où les classes sont en lutte pour se concentrer sur une analyse individualisante. Dans le fond, c’est un rejet de la libération post-révolutionnaire et dans cette optique, il vaut mieux miser sur le pouvoir d’action des individus pour transformer les inégalités d’aujourd’hui.

L’interrelation entre les identités est un enjeu important. Le problème pour l’anarcho-communisme c’est que présentement, il ne développe pas de nouvelles «idées» ou, pour être plus précise, il ne réfléchit pas aux transformations sociales qui ont percé les rapports sociaux sous l’impulsion des revendications multiples des mouvements sociaux. Il faut dire que la réalité est complexe, certes, et que nous sommes davantage propulsé-e-s par les luttes concrètes que par des enjeux purement théoriques. N’empêche, notre vision des rapports sociaux et de l’interrelation des aliénations et des luttes de classe doit être débattue.

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vendredi, juillet 17, 2009

Ruptures Hors Série: La NEFAC à Québec (2001-2008) - Bilan d’une implication


Un texte du hors-série de la revue Ruptures (mai 2009)que nos camarades de Québec ont commencé à mettre en ligne.

Je m’implique dans le mouvement anarchiste depuis maintenant une dizaine d’années. Avant d’arriver à l’anarchisme, j’ai milité pendant 5 ou 6 ans dans ce qui tenait lieu de mouvance radicale au début des années 1990, un mélange de trotskisme, d’antifascisme et de luttes étudiantes. Après quelques années d’implication à l’UQAM avec le MDE (Mouvement pour le droit à l’éducation) puis avec le CAP (Comité d’action politique), je participe à la création du Groupe libertaire Frayhayt au mois de septembre 1999, puis de la CLAC au mois de mars 2000.

J’ai appris l’existence de la NEFAC quelques mois avant le Sommet des Amériques, au cours de l’été 2000 si mes souvenirs sont bons. J’avoue avoir été plutôt sceptique quant à ses chances de réussir. Combien pouvait-il y avoir d’anarcho-communistes au Québec? Une douzaine? Non, vraiment, ça ne pouvait pas fonctionner. Il faut dire que l’expérience dans laquelle j’étais plongé –la CLAC- était pour le moins prometteuse. Ce à quoi nous rêvions, un mouvement de masse anti-capitaliste, était en train de prendre forme sous nos yeux, porté par la vague anti-mondialisation. Nous étions en mesure de mobiliser des milliers de personnes, non plus sur de vagues mots d’ordre dénonçant les effets du néolibéralisme (comme c’était le cas depuis plusieurs années), mais bien sur un rejet clair des fondements du système capitaliste. Mieux encore, les principes de démocratie directe, d’auto-organisation et d’éducation populaire étaient au coeur de cette démarche. Si les mois précédant le Sommet ont pu être grisants (et stressants), autant le Sommet lui-même a été à la hauteur de mes espérances. C’est à peine si j’ai eu connaissance de la participation de la NEFAC à ces événements, tellement les rues de Québec foisonnaient d’anarchistes et de révolutionnaires en tout genre.

L’après Sommet m’a vite fait déchanter. Dès le mois de juin, je rejoins celles et ceux qui, à Québec, s’étaient regroupé-e-s sous l’acronyme CASA (Comité d’accueil du Sommet des Amériques) pour une fin de semaine de réflexion près de Valcartier. Une trentaine de personnes, pour la plupart des étudiants et des étudiantes à l’Université Laval, participent à cette assemblée d’orientation. Malgré des débats intéressants, aucune perspective claire ne se dégage de la rencontre. Le Sommet est maintenant chose du passé, et avec lui, plusieurs des personnes présentes vont peu à peu abandonner l’activisme. Cette perspective –ou cette absence de perspectives- ne m’enchantait guère. Je collaborais de plus en plus régulièrement au journal «Rebelles». Je pensais pouvoir poursuivre sur cette lancée à mon retour à Québec. Malheureusement, le collectif qui édite «Rebelles» cesse lui aussi ses activités au cours de l’été. Je me tourne alors vers la seule organisation susceptible d’amener une implication à long terme, pour laquelle un projet collectif commun – le communisme libertaire- n’est pas un «tabou», mais quelque chose de pleinement assumé.

Je deviens sympathisant de la NEFAC au mois de juillet 2001. Quelques jours plus tard, le 23 juillet, je prends la parole au nom du groupe anarchiste Émile-Henry dans une manifestation pour dénoncer l’assassinat de Carlo Giuliani, devant le consulat italien à Limoilou, Je deviens membre de la fédération peu de temps après. Malgré quelques bémols à propos de la plateforme de la NEFAC, il me semblait plus important de me joindre à un groupe souhaitant développer un courant anarchiste organisé que d’aller de sommet en sommet, d’une campagne à l’autre, sans perspective révolutionnaire.

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mardi, juillet 14, 2009

IWW: Syndicalisation d'un Starbucks.


Un article du Soleil parle auourd'hui de la demande d'accréditation déposée par les camarades des IWW. Il y'aura d'ailleurs un piquetage de solidarité ce soir (voir ce billet).

Québec) Après un mois de démarches, les employés du café Starbucks du 1200, avenue de Germain-des-Prés ont déposé hier matin leur demande d'accréditation syndicale auprès de la Commission des relations de travail.

La Commission devrait mener une courte enquête au cours des prochains jours pour s'assurer que les employés du café ont signé leur carte du syndicat en l'absence de toute contrainte et qu'ils ont acquitté leur droit d'adhésion.

Par la suite, la syndicalisation sera en vigueur, a confié au Soleil Simon Gosselin, un employé du café, à la tête du mouvement de syndicalisation.

«Dès que ce sera fait, le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Starbucks sera autorisé et nous pourrons négocier une convention collective avec l'employeur.»

Il s'agira du premier café Starbucks syndiqué au Québec.

«Il y a environ un mois que le projet est sur la table. L'enjeu majeur était que l'employeur voulait nous obliger à travailler un minimum de 24 heures chaque semaine, sinon nous aurions été rétrogradés, avec perte de salaire. On aurait même pu perdre notre emploi. Or, nous sommes tous des étudiants et c'était impossible pour nous de travailler un minimum de 24 heures par semaine avec nos cours», continue Simon Gosselin.

L'obligation imposée par l'employeur de demeurer sur les lieux de travail durant les pauses café non payées était un autre irritant qui a incité les employés à se syndiquer. «Le fait d'être syndiqués nous permettra de négocier de façon solidaire avec l'employeur au lieu de n'être que des individus dont le seul recours était de démissionner en cas de désaccord», poursuit Simon Gosselin.

La question salariale ne serait pas au coeur de la démarche des employés de Starbucks. «On verra en temps et lieu car on est moins bien payés que chez McDonald's.»

«On s'attend à une réponse de la part de l'employeur, peut-être à des représailles. Mais à l'heure actuelle on a tous payé nos cotisations et on est tous syndiqués.»

Étant donné les faibles salaires des travailleurs, la Confédération des syndicats nationaux et la Fédération des travailleurs du Québec auraient refusé d'intégrer le nouveau syndicat, qui s'est finalement tourné vers l'Industrial Workers of the World (IWW).

Le Soleil a tenté en vain d'obtenir les réactions de la partie patronale. Celle-ci nous a renvoyés au siège social de Starbucks, à Seattle, où nous avons abouti dans une boîte vocale.

Pour lire la suite...

lundi, juillet 13, 2009

Quand l'apartheid est récupéré....

Une publicité de téléphone cellulaire en Israël utilise le mur comme trame publicitaire. Disons qu'une vidéo vaut mille mots. Le symbole du terrorisme d'état Israélien à la sauce Walt Disney...à vomir!

Ce mardi, piquetage de solidarité contre Starbucks.


Nos camarades du Syndicat Industriel des travailleurs et travailleuses-Section montréalaise des IWW vous convie à un piquetage de solidarité.

Suite au dépôt d’une demande en accréditation syndicale pour un Starbucks à Québec, nous vous convions à un piquetage de solidarité pour les travailleurs du Starbucks, qui aura lieu mardi le 14 juillet, à 19h00, devant le Starbucks du 1709 Rue St. Denis, coin Ontario.
À Québec, une conférence de presse aura lieu mardi le 14 juillet, à 11h00, au 1200 Av de Germain des Pres, dans l’arrondissement Sainte-Foy.


Pour plus d'infos.

samedi, juillet 11, 2009

Le vol frauduleux des terres Mohawk par la municipalité d’Oka


Il y a dix neuf ans aujourd'hui, la Sureté du Québec donnait l'assault sur les barricades des mohawk de Kanehsatake, deux barricades érigées sur une route en terre insignifiante mais qui allait devenir tristement célèbre par la suite.

Vous voulez vous remémorer ces extrèmement tristes évènements? Je vous conseille fortement de vous louer ce soir 270 ans de résistance d'Alanis Obomsawin ou encore de suivre ce lien pour consulter les archives de Radio-Canada.

Malheureusement, après 19 ans rien n'est réglé...

D'ailleur voici une lettre écrite par Ellen Gabriel dans le cadre de cet anniversaire:

Territoire Mohawk de Kanehsatà:ke


Pour le 11 juillet, 2009


Le vol frauduleux des terres Mohawk par la municipalité d’Oka


19 ans se sont écoulés depuis l’avènement de la « Crise d’Oka », lorsque les promoteurs de la municipalité d’Oka, de connivence avec les gouvernements provinciaux et fédéraux, ont tenté de priver frauduleusement les peuples Mohawk de Kanehsatà:ke de leurs Pins ancestraux afin de permettre l’expansion d’un terrain de golf de 9 trous et le développement de condominium.


19 ans plus tard, rien n’a changé puisque la municipalité d’Oka, avec l’approbation du gouvernement fédéral, continue de priver frauduleusement les peuples Mohawk de leur territoire et de ses ressources par les développements immobiliers, un vol effectué à travers la nationalisation du parc d’Oka et la Loi sur le gouvernement du territoire provisoire de Kanehsatake.


Durant la dernière année, j’ai rédigé 3 lettres à la municipalité d’Oka, en joignant une copie aux gouvernements fédéraux et provinciaux ainsi qu’à la gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, concernant mes préoccupations quant à la fraude commise par la municipalité d’Oka et ses promoteurs. Jusqu’à maintenant, je n’ai reçu aucune réponse des paliers gouvernementaux ni des individus.


L’évènement qui a provoqué la crise a été le vol flagrant de nos terres d’origine, la souveraineté des peuples Mohawk sur ce territoire ainsi que les efforts continus des gouvernements pour nous retirer nos droits humains internationaux relatifs à nos terres d’origine.


L’accélération du développement depuis 1990 est incroyable, elle est basée sur l’exploitation de la détresse et des violations des droits humains dont les peuples Mohawk et leurs alliés ont souffert durant la crise de 1990. En effet, aucun palier gouvernemental, en particulier la Municipalité d’Oka, ne s’est excusé pour les violations flagrantes des droits humains, qui comprennent le refus d’offrir de la nourriture, des médicaments et la sécurité aux peuples Mohawks. Des hommes Mohawks ont été battus et torturés par la Sureté du Québec et les membres des forces armées canadiennes. À la mi-août 1990, les membres de la communauté de Kahnawake ont été assaillis par des pierres lorsqu’ils ont tenté de quitter leurs communautés en passant par le pont Mercier, tandis que la SQ est restée là sans rien faire. Durant la nuit, des effigies mohawks ont été brûlées par des citoyens racistes de Châteauguay qui ont refusé de comprendre que le blocus du pont Mercier protégeait la communauté de Kanehsatà:ke des attaques des policiers et de l’armée. Aujourd’hui, les gouvernements du Canada et du Québec, la Sureté du Québec et la Municipalité d’Oka doivent présenter leurs excuses pour les indifférences face aux violations des droits humains durant la crise d’Oka de 1990.


Les peuples Mohawks attendent depuis plus de 300 ans pour une paix qui jamais ne semble arriver. Une paix bloquée par des gouvernements arrogants et racistes et leurs politiques d’assimilation forcée qui consolident leur convoitise de nos terres et ressources à travers leurs législations.


Et alors, durant les 19 dernières années, qu’est-ce qui a changé? Il est évident que très peu a changé et que la fraude continue, non seulement envers les peuples Mohawks de Kanehsatà:ke pour nos terres et l’accès aux ressources, mais également envers tous les peuples autochtones au Canada.


Dans ce contexte, les recommandations suivantes sont présentées au gouvernement du Canada et aux autres paliers gouvernementaux qui tombent sous sa juridiction :


1. qu’une injonction soit placée sur tous les plans de développements futurs et actuels sur le territoire Mohawk, particulièrement sur ceux qui sont réalisés au sein de la municipalité d’Oka, comme le parc d’Oka, Pointe Calumet, Ste. Marthe, St. Joseph, St. Eustache etc.


2. que Loi sur le gouvernement du territoire provisoire de Kanesatake soit annulée vu que la validité du processus est questionnable et affectera défavorablement les droits des peuples de Kanienkehá:ka.


3. qu’une révision judiciaire soit conduite par un tribunal international des droits humains concernant le processus utilisé par le Canada pour l’adoption de S-24 et que le Canada paie les coûts de ce tribunal.


4. que l’on accorde du temps à la nation Kanienkehá:ka (Mohawk), et en particulier à la communauté de Kanehsatà:ke, pour entamer un processus de planification stratégique afin de protéger nos terres et ses ressources pour les générations futures


5. que l’on entame un processus afin de créer une politique pour l’approbation de développements sur nos territoires par le gouvernement traditionnel de la confédération Iroquoise.


6. que des excuses pour les violations des droits humains et toutes les propagandes criminalisant le peuple Mohawk soient présentées par le gouvernement canadien, le gouvernement du Québec et la municipalité d’Oka aussi vite que possible afin de commencer le processus de réconciliation.


7. qu’un programme de développement durable soit mis en œuvre à travers le territoire Kanienkehá:ka (Mohawk).


8. que le gouvernement du Canada mette en œuvre la norme du consentement libre et éclairé pour toute politique, législation ou développement qui peuvent potentiellement affectés défavorablement les droits des peuples autochtones au Canada.


9. que le gouvernement du Canada rende des comptes pour les fonds qu’il détient au nom des peuples autochtones, incluant le fond des Six Nations, et que ce soit rendu public de manière honnête et transparente.

Ce ne sont que quelques recommandations nécessaires pour que le processus de réconciliation et que l’état de droit soient respectés par le gouvernement du Canada. Il ne s’agit que du strict minimum pour que l’honneur de la Couronne soit conservé.


En paix,

Ellen Gabriel

Clan tortue

Kanienkehá:ka de Kanehsatà:ke


“ Il ne faut pas beaucoup de mots pour dire la vérité ” Chef Joseph, NezPercé



SOLIDARITÉ AVEC NOS SOEUR ET FRÈRES QUI LUTTENT ENCORE AUJOURD'HUI!

jeudi, juillet 02, 2009

Pénurie de logements et hausse de loyers


L'IRIS (Institut de recherche et d'informations socio-économiques) a publié, juste à temps pour la "fête" du déménagement, son document annuel sur l'état de la situation du logement au Québec.
La pénurie de logement semblait se stabiliser en 2008 avec un redressement léger du taux d’inoccupation. Or, les données de 2009 indiquent plutôt que la crise du logement se transforme en état permanent (voir Graphique 1). Alors que de nombreux commentateurs prédisaient la fin de la pénurie, le taux d’inoccupation a connu une baisse à l’échelle du Québec et demeure éloigné du seuil d’équilibre. Du côté des loyers, la crise d’abordabilité s’amplifie avec des hausses soutenues. De plus, l’actuelle crise économique risque d’aggraver la situation précaire de l’accès au logement.
Voici, donc, par Guillaume Hébert et Marc Daoud, « Pénurie de logements et hausse de loyers » (document PDF).

mercredi, juillet 01, 2009

Persepolis 2.0

Deux iraniens ont produit une petite bédé (en anglais), détournant les images de Marjane Satrapi, à propos des récents événements en Iran.

(Cliquez sur l'image)