La Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP) organise demain mercredi 3 février un rassemblement de trente minutes à 12h30 pile à la sortie du Palais de Justice du côté Saint-Antoine. Jean-Loup Lapointe comparaîtra au cours de cette journée. Rappelons qu'il a tiré quatre balles sur des jeunes non armés, tuant Fredy Villanueva et blessant sévèrement deux autres jeunes.
Si vous voulez assister à l'audience qui devrait se tenir dans la salle 5.15 dès 9h30, venez avec peu d'objets dans vos poches car vous serez fouillés par la sécurité du Palais de Justice. Après la pause du dîner, elle reprendra en après-midi vers 14h.
Jean-Loup Lapointe, le bourreau de Fredy
Les bourreaux existent encore, mais leur image n’est plus la même. Au Moyen Âge, les bourreaux faisaient leur sale besogne devant une foule impuissante. Ils ne décidaient pas qui ils exécutaient ni pour quelles raisons et c’est pourquoi on ne pouvait les tenir responsables des mises à mort. Ils portaient d’ailleurs une cagoule afin de cacher leur identité et une arme pour se protéger du peuple. Leur impunité était totale.Aujourd’hui, ce sont les policiers les bourreaux modernes. Ils portent l’uniforme bleu et utilisent des guns – conventionnels ou électriques. Ils jouissent aussi d’impunité, mais pas besoin d’une cagoule. Pas besoin d’un juge non plus, ni d’un roi ou d’un Comité de salut public pour décerner la peine de mort. Non, désormais, de simples constables s’en chargent. Et bang, un mort!
Le 9 août 2008, Fredy Villanueva, 18 ans, est mort des balles de Jean-Loup Lapointe, mais la Cour nous interdit de vous montrer la face du flic tueur. Jean-Loup n’a même pas besoin d’une cagoule pour se cacher, car toute une machine judiciaire s’assure d’office que le public ne pourra le reconnaître dans la rue et le juger du regard.
Un flic qui tue un jeune et en blesse deux autres en tirant à bout portant sur des individus sans arme ne devrait pas échapper à la justice. Si un citoyen avait fait la même chose, on sait tous que des accusations criminelles auraient été portées contre lui sans délai. Qu’est-ce qu’il aurait fallu de plus pour que la SQ se décide à faire une enquête sérieuse, en commençant par interroger les 2 flics impliqués? Mais c’est toujours le problème d’une enquête de la police sur la police, une enquête indubitablement incestueuse qui défend toujours la réputation des bourreaux.
L’impunité dont jouit Jean-Loup est donc double : il y a la décision de voiler son identité physique qui s’ajoute au blanchiment judiciaire habituel. Le tout confirme le pouvoir des flics de tuer, encouragé en cela par l’État qui accorde à Jean-Loup tous les privilèges. On lui donne le droit de porter son arme partout, même hors service. On lui paie de gros avocats. On lui offre des gardes du corps lors de ses déplacements en public. Le bourreau Lapointe est surprotégé et ce, à nos frais.
Les policiers sont devenus des juges de rue : ils sont à la fois juges et bourreaux puisqu’ils ont le droit d’exécuter sommairement un suspect. Ainsi la peine de mort, supposément abolie, prend une forme nouvelle, plus arbitraire et insidieuse. Elle est hypocrite et protégée par une fraternité policière qui a le bras long. Ces meurtres sont banalisés et les autorités ne se gênent pas pour traîner les proches des victimes dans la boue. La violence policière est l’expression des inégalités sociales et de l'intolérance, qu’elle alimente en retour en semant la peur dans certains quartiers. Il va sans dire que Jean-Loup aurait été moins vite sur la gâchette s'il s'agissait de jeunes blancs, près d'un court de tennis d'Outremont.
Nous refusons d’être encore une fois cette foule impuissante devant les bourreaux modernes qui tuent en toute impunité. Mercredi le 3 février, accueillons le témoin Jean-Loup Lapointe qui, un an plus tard, sera interrogé pour la première fois.
L'appel en anglais sur
http://www.lacrap.org/
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