lundi, décembre 08, 2008

L'occupation de la Polytechnique d'Athènes publie un communiqué

Vous avez peut-être entendu parler de ce qui se passe en Grèce? Sinon, le billet d'un camarade de Voix de Faits fournit une introduction : .

Bref, ça brasse. L'université polytechnique d'Athènes est sous occupation, et un communiqué vient d'être publié. Ma traduction :

Samedi, 6 décembre 2008, dans le quartier d'Exarchia, Alexandros Grigoropoulos, un camarade âgé de 15 ans, a été assassiné, de sang froid, d'une balle policière à la poitrine.

Contrairement aux dires des politiciens et des journalistes, complices de ce meurtre, il ne s'agit pas d'un "incident isolé", mais d'un débordement de la répression étatique qui cible, systématiquement et de façon organisée, ceux et celles qui résistent, qui se révoltent, les anarchistes et les anti-autoritaires.

C'est la pointe du terrorisme d'État qui s'exprime par l'amélioration du rôle des mécanismes de répression, leur armement continu, l'augmentation du niveau de violence qu'ils utilisent, avec la doctrine de la "tolérance zéro" et la propagande médiatique diffamatoire qui criminalise celles et ceux qui luttent contre l'autorité.

Ce sont ces conditions qui préparent le terrain pour une intensification de la répression, en tentant d'abord d'extraire le consentement social, et en armant les assassins en uniforme de l'État.

La violence létale dirigée contre le peuple dans les luttes sociales et de classes a pour objectif la soumission de toute la population, servant de sentence exemplaire et répandant la peur.

Ce meurtre fait partie de l'attaque plus large de l'État et des patrons contre l'ensemble de la société, et vise à imposer des conditions d'exploitation et d'oppression plus rigides, à consolider leur contrôle et leur répression. Des écoles et universités aux donjons de l'esclavage salarié, avec ses centaines de morts dans les prétendus "accidents de travail" et une bonne partie de la population vivant dans la pauvreté... des champs de mines situés aux frontières, des pogroms et des meurtres de réfugiéEs, d'immigrants et d'immigrantes aux nombreux "suicides" dans les prisons et les commissariats de police... des "coups de feu accidentels" des barrages policiers à la répression violente des résistances locales... La démocratie montre les dents!

Immédiatement après le meurtre d'Alexandros, des manifestations et des émeutes spontanées ont éclaté dans le centre d'Athènes, la Polytechnique, les Écoles d'Économie et de Droit sont occupées et les attaques contre l'État et le capitalisme se propagent dans les différents quartiers et dans le centre de la ville. Manifestations, attaques et affrontements éclatent à Thessalonique, Patras, Volos, Héraklion et La Canée en Crète, en Giannena, Komotini et de nombreuses autres villes. Dans la ville d'Athènes, sur la rue Patission - où se trouvent la Polytechnique et l'École d'Économie - des affrontements se poursuivent toute la nuit. Les brigades anti-émeutes tirent avec des balles de plastique.

Dimanche le 7 décembre, des milliers de personnes manifestent en direction des quartiers généraux de la police à Athènes et attaquent l'escouade anti-émeute. Des affrontements d'une ampleur sans précédent se multiplient dans les rues du centre de la ville et durent jusqu'à tard dans la nuit. Plusieurs manifestantes et manifestants sont blesséEs, dont une partie est détenue par la police.


Nous maintenons l'occupation de l'École polytechnique, qui dure depuis samedi soir, offrant ainsi un espace de rassemblement pour toutes les personnes qui luttent, et un centre permanent de résistance de plus dans la ville.
Sur les barricades, dans les occupations d'universités, dans les manifestations et dans les assemblées, nous gardons vivante la mémoire d'Alexandros, mais aussi celle de Michalis Kaltezas et des autres camarades assassinéEs par l'État, renforçant la lutte pour un monde sans maîtres ni esclaves, sans police, sans armées, sans prisons, sans frontières.

Les balles des meurtriers en uniforme, les arrestations et les contrôles musclés des manifestants et manifestantes, la guerre de gaz chimique lancé par les forces de police, non seulement ne peuvent imposer le silence et la peur, mais deviennent pour le peuple la raison de soulever contre le terrorisme étatique les cris de la lutte pour la liberté, d'oublier leurs craintes et de se rejoindre - de plus en plus à chaque jour - dans les rues de la révolte. Pour laisser déborder la rage, jusqu'à ce qu'elle les noie!

Le terrorisme de l'État ne passera pas!

Nous demandons la libération immédiate des camarades arrêtéEs les 7-8 décembre.

Nous envoyons notre solidarité à celles et ceux qui occupent les universités, qui manifestent et qui affrontent les assassins de l'État d'un bout à l'autre du pays.

- L'occupation de l'École polytechnique d'Athènes

Source : Libcom.

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