mardi, septembre 25, 2007

Une exposition sur Sacco et Vanzetti.


L’affaire Sacco et Vanzetti, remonte au années 20 à South Braintree dans la banlieue de Boston. En 1919, dans un contexte économique d’inflation d’après-guerre, on recense près de 4,1 millions de grévistes qui réclament des conditions de travail plus décentes. Plusieurs de ses grèves donnent lieu à des affrontements violents un peu partout aux États-Unis. En 1920, des groupes d’actions directes font éclatés des bombes à plusieurs endroits, dont à l'intérieur d’une banque de Wall Street, faisant 38 morts et près de 200 blessés. Le gouvernement prend alors à ce moment des mesures quasi martiales contre les anarchistes, les grévistes et la gauche plus radicale. Beaucoup sont emprisonnés, d’autres forcés à s’exiler. Les médias bourgeois de l’époque manipulent l’opinion publique en faisant de la propagande qui amalgame les grévistes, les radicaux et les immigrants, créant une chasse aux sorcières partout aux États-Unis. Le 15 avril 1920, un caissier et son garde, transportant la paie des travailleurs de l'usine de chaussures de South Shore à South Braintee, sont abattus et la paie des ouvriers de l’usine est dérobé. Le 5 mai 1920, Sacco et Vanzetti deux anarchistes d’origine italienne sont arrêtés pour cette affaire. Après un procès monté de toutes pièces ils seront condamnés à mort le 14 juillet 1921 par électrocution, malgré des protestations un peu partout sur la planète. Il est bien évident que l’État et sa justice voulait à ce moment faire un exemple pour tous les anarchistes et radicaux américains. En 1977, le gouverneur du Massachusetts absout les deux hommes, et déclare que « tous les déshonneurs devaient être enlevés de leurs noms pour toujours ».


Plus de 80 ans après le débat concernant la culpabilité de nos camarades fait toujours rage aux États-Unis. Une exposition vient d’ailleurs d’ouvrir ses portes au tribunal John Adams, l’endroit où ont été jugés les 2 anarchistes. Des affiches et des photographies guident les visiteurs à travers l’histoire du procès des 2 anarchistes. Il est aussi possible de visualiser les transcriptions du procès et les lettres des 2 condamnés. Le but de l’exposition est de se questionner sur la légitimité du procès. D’ailleurs plusieurs personnes qui ont étudiés ce procès voient maintenant un parallèle entre l’antagonisme de l’époque sur l’immigration et le contexte actuel de division sur la question de l’immigration. Comme quoi plus ca change plus c’est pareil. L’article (qui est en anglais) résume en gros le lancement de l’exposition d’une durée indéfinie.


La mémoire de nos camarades survivra à travers notre lutte contre l’État.

« Si cette chose n’était pas arrivée, j’aurais passé toute ma vie à parler au coin des rues à des hommes méprisants. J’aurais pu mourir inconnu, ignoré : un raté. Ceci est notre carrière et notre triomphe. Jamais, dans toute notre vie, nous n’aurions pu espérer faire pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes, ce que nous faisons aujourd’hui par hasard. Nos paroles, nos vies, nos souffrances ne sont rien. Mais qu’on nous prenne nos vies, vies d’un bon cordonnier et d’un pauvre vendeur de poisson, c’est cela qui est tout ! Ce dernier moment est le nôtre. Cette agonie est notre triomphe. »

Vanzetti au juge Thayer lors de sa condamnation.




[Boston - More than 80 years after Nicola Sacco and Bartolomeo Vanzetti were executed in Boston, they still inspire impassioned debate about whether they were guilty...]

Denise Lavoie

The Associate Press, Sept 23


BOSTON - More than 80 years after Nicola Sacco and Bartolomeo Vanzetti were executed in Boston, they still inspire impassioned debate about whether they were guilty of the murders of two men during a 1920 payroll robbery.
But in a new exhibit at Massachusetts' highest court, the guilt or innocence of the Italian immigrants and anarchists is not as important as the question of whether they received a fair trial.
"The Case of Sacco and Vanzetti: Justice on Trial," explores not only the trial itself but the tension and political turmoil of the times. The exhibit highlights the prejudice against immigrants that was prevalent, particularly against foreigners who believed in communism, socialism or anarchism.

2 commentaires:

BlackBloc a dit…

Ya pas longtemps j'ai entendu qu'il y avait eu du nouveau dans l'affaire, j'ai donc cherchez sur Wikipedia pour retrouver les details. Upton Sinclair aurait apparemment su qu'ils etaient coupables et cette information a ete retrouvee dans une lettre en 2005.

Il est possible que Sinclair ait eu de mauvaises infos, ou bien peut etre que la lettre est fausse, je sais pas. De plus, qu'ils soient innocents ou non le proces lui-meme etait une vraie farce, et il est normal de continuer a demontrer une solidarite avec Sacco & Vanzetti pour le traitement qu'ils ont recus de l'Etat.

http://en.wikipedia.org/wiki/Sacco_and_Vanzetti#Later_investigations

In 2005, a 1929 letter from Upton Sinclair to his attorney John Beardsley, Esq., was publicized (having been found in an auction warehouse ten years earlier) in which Sinclair revealed that he was told at the time he wrote his book Boston, that both men were guilty. Some years after the trial Sinclair met with Sacco and Vanzetti's attorney Fred Moore.

Sinclair revealed that "Alone in a hotel room with Fred, I begged him to tell me the full truth, …He then told me that the men were guilty, and he told me in every detail how he had framed a set of alibis for them. …I faced the most difficult ethical problem of my life at that point, I had come to Boston with the announcement that I was going to write the truth about the case". Sinclair furthermore said that he was "completely naïve about the case, having accepted the defence propaganda completely."[18] A trove of additional papers in Sinclair's archives at Indiana University show the ethical quandary that confronted him.[19]

Makhno a dit…

Merci du lien, je n'étais pas au courant de ce développement dans cet affaire.