dimanche, avril 21, 2013

Notre tract :"Le développement durable, un concept non durable"



Aujourd'hui, des militant-e-s du collectif anarchiste LaCommune (UCL-Montréal) ont distribué 600 tracts de ce texte

"Capitalisme durable, destruction permanente
Développement = colonialisme"

Contingent anti-capitaliste de la marche lors de la journée de la Terre le 21 avril 2013 à Montréal



" Le développement durable, un concept non durable"
En théorie le développement durable est le juste milieu entre l'économie, le social et l'écologie. Ceci est bien en théorie puisque l'économie prime loin devant les deux autres variables de ce concept. L'économie qui est sous-entendue est le capitalisme sous sa forme de néo-libéralisme. Celui-ci fonctionne avec l'obligation d'une croissance infinie, et les «experts» économistes qui le préconise font tout ce qu'ils peuvent pour faire d'une récession l'ennemi public numéro un. Et ils ont les moyens médiatiques pour terroriser un maximum de gens face à cette perspective. Dans l’éventualité de celle-ci, les programmes sociaux seront réduits à un niveau ridicule et les minimes efforts environnementaux seront presque réduits à néant, le tout dans l'objectif de redresser la sacro-sainte économie.


Peut-on vraiment affirmer qu'une croissance infinie est durable? La réponse semble évidente que non. Notre société de consommation est à revoir en profondeur et ce n'est pas quelques avancées technologiques ou bien des campagnes de relations publiques qui la sauvera d'un désastre écologique. En effet la planète peut très bien se passer d'un développement durable qui ne veut tellement rien dire que même les exploitants des sables bitumineux peuvent se permettre de faire de la publicité promouvant leur contribution au développement durable. La compagnie Shell répond aux besoins mondiaux en énergie d'une manière responsable au point de vue environnemental selon son site web.[1]

Également, la création de nouvelle technologie moins énergivore ne nous avance pas plus loin dans la solution à la crise environnemental si l'on demeure dans une mentalité de consommation. En ce moment, le développement durable nous vante tous les bienfaits de développer des énergies «propres» qui nous servent au final à quoi? À avoir de plus en plus de matériel électronique prêt à jeter ou bien à ne pas se sentir mal d'être seul dans sa toute nouvelle voiture hybride?

Hydro-Québec est en plein dans cette logique. La société d'État continue d'augmenter sa force énergétique, par des projets comme les barrages hydroélectriques qui détruisent la rivière de la Romaine et son écosystème. Mais même sans faire d'expansion, il serait faux de dire que l'énergie hydroélectrique produite par la société d'État est durable. Il n'y a qu'à penser que pour devenir «Maître chez nous», qu'en plus d’inonder de gigantesque écosystème, le gouvernement a sédentarisé des peuples autochtones vivant d'un réel mode de vie durable. Les marques de cette sédentarisation est toujours visible dans ces communautés, notamment chez les cris qui vivaient d'un mode de vie nomade tout juste avant les mégas projets de Baie-James.

Il faut changer nos modes de vie certes, cependant il faut le faire dans une perspective révolutionnaire sinon nos actions seront vaines. Il faut faire tomber tout système se basant sur la surconsommation, comme le système capitaliste actuel, et bâtir un monde où la richesse ne sera plus une accumulation de capital. Ce monde déterminera une richesse bien différente, se basant entre autre sur la grandeur de sa biodiversité, sur la qualité des relations entre humains et avec les animaux avec qui nous partageons la même planète bleue.

Prendre des actions individuelles sans contester le système actuel, c'est se résigner  à que celle-ci ait un impact très minime incapable d'inverser la tendance polluante. Que les grands pollueurs-ses méprisant tout ce qui n'est pas monétaire, tel que les industries capitalistes, demeurent les réels maîtres de ce mondes. Que certain style de vie responsable écologiquement soit réservé à une classe riche, tel que s'alimenter de nourriture biologique.

Ce jour de la terre 2013 se doit d'être une date charnière dans notre façon de voir le monde. Il faut cesser de voir la planète comme une source de matière première qu'il faut absolument exploiter. Changeons en masse nos modes de vies consommateurs et surtout dénonçons et prenons des actions contre l'hypocrisie du développement durable qui ne sert qu'à encrer encore plus le système capitaliste.


[1] http://www.shell.ca/fr/environment-society/sustainable-development-tpkg.html