jeudi, avril 29, 2010

Les paramilitaires passent a l'attaque au Mexique

Le 27 avril dernier, une caravane de solidarité composé d'une centaine de personnes, organisations de défence, médias communautaires et observateurs internationaux a été attaqué. Elle se dirigeait vers San Juan Copola, une municipalité autonome de l'état de Oaxaca, qui est depuis plusieurs mois assiégé par des paramilitaires à la solde du PRI et du tyran Ulises Ruiz Ortiz, le boucher de Oaxaca. Malheureusement deux camarades ont été tué et plusieurs autres sont disparu, dont le camarades David Rey Venegas membre du groupe VOCAL.

San Juan Copola, est une municipalité dans la région des autochtones Triquis ou plusieurs attaques et actes d'intimidation ont eu lieu depuis 2007. En 2008 deux femmes animatrices de la radio libre de San Juan ont été abattu dans une embuscade. Aujourd'hui la route menant à la ville est encore bloqué, l'école est fermé parce que l'enseignant ne peut pas passer les barrages et quiconque sort de la ville est harcelé et intimidé par les supporteurs du PRI et ses paramilitaires.

Solidarité!

voici le communiqué de VOCAL:

Aux médias de communication
Aux peuples du Mexique
Aux peuples du monde
Aux peuples de Oaxaca
Agression armée contre la Caravane d’appui et de solidarité avec la Municipalité de San Juan Copala, Oaxaca.
CONTEXTE
Depuis la journée d’hier, une annonce a été envoyée dans les médias à propose d’une Caravane en solidarité avec la région Triqui, dans notre État de Oaxaca. Les participants à la Caravane incluent des membres de l’Assemblée populaire des peuples de Oaxaca (APPO), la section 22 du syndicat des professeurs, Voix Oaxaquéennes Construisant l’Autonomie et la Liberté (VOCAL), des membres de MULT-I (Mouvement indépendant Triqui d’unification et de luttes), ainsi que des observateurs internationaux.
Tel qu’il avait été prévu et annoncé, la caravane a quitté la ville de Huajuapan de Leon, Oaxaca, à 11 :00 le 27 avril 2010, avec l’objectif de briser le siège de la communauté autonome Triqui, une conséquence de la répression paramilitaire et étatique au processus d’autonomie qui est en train d’être construit par cette communauté. De violentes attaques paramilitaires ont eu lieu à plusieurs reprises durant le processus autonome de San Juan Copala et ont été menées par l’organisation paramilitaire UBISORT (Union de Bien-Être Social de la Région Triqui), qui est actuellement présidée par Rufino Juarez Hernandez et MULT (mouvement d’unification et de lutte Triqui).
Avant le départ de la caravane, le président autonome de San Juan Copala, Jesus Martinez Flurez a déclaré tenir pour responsables de quelque agression que ce soit Evencio Nicolas Martinez, Procureur général de l’État, Jorge Franco Vargas « el Chucky », Secrétaire du gouverneur de l’État et Carlos Martinez, candidat du PRI pour les législatives. Il a également exigé que UBISORT et MULT agissent avec responsabilité et sérieux dans les pourparlers de paix pour le peuple Triqui. 


LES FAITS

Une centaine de kilomètre avant d’arriver à La Sabane, la route était bloquée avec des pierres et c’est à cet endroit que débuta la lâche agression avec des armes à feu (dont le calibre est à ce jour inconnu), perpétrée par environ 15 paramilitaires au service du gouvernement de l’assassin Ulises Ruiz Ortiz. L’agression a détruit les véhicules, blessé une camarade et on reporte deux personnes décédés.

Durant l’attaque, quelques camarades se sont enfuis en courant vers les montages et leur location actuelle est inconnue : nous sommes préoccupés par le fait qu’ils aient été capturés par les paramilitaires. Les camarades qui à ce moment sont ‘disparus’ sont NOE BAUTISTA JIMENEZ, DAVID VENEGAS REYES et DANIEL ARELLANO CHAVEZ, tous membres de VOCAL.

Malheureusement, selon les informations actuelles, nous apprenons que deux camarades ont perdu la vie durant cette attaque paramilitaire. Il s’agit de BEATRIZ ALBERTA CARINO TRUJILLO, membre de CACTUS et TYRI ANTERO JAAKKOLA, observateur international originaire de Finlande. Les deux décès ont été causés par des tirs d’armes à feu.

Durant les événements, MONICA CITLALI SANTIAGO ORTIZ a été blessé au dos par un tir d’arme à feu et a été reconduite à Juxtlahuaca pour y recevoir des soins.

Ceux et celles qui demeurèrent sur les lieux de l’agression durent descendre de leur véhicules et furent emmenés en bas de la montagne pour être interrogés, quelques-uns furent menacés de morts avant d’être relâchés sur l’autoroute. RUBÈN VALENCIA NUÑEZ, membre de VOCAL a été détenu par les paramilitaires qui lui ont retiré sa carte d’électeur, son cellulaire et qui a été menacé de mort, avant d’être relâché.

Une ambulance est arrivée sur les lieux afin de dispenser des soins aux blessés, mais on a également ouvert le feu lâchement sur le véhicule qui a été contraint de quitter les lieux. Au moment de sa fuite, les ambulanciers ont trouvé une camarade blessée à qui ils ont pu dispenser des soins et à qui ils ont confirmés le décès des personnes ci-haut mentionnées.

À cause de la confusion et de l’incertitude quant aux faits, la location des compagnons mentionnés, de même que leur condition physique et psychologique est inconnue.

NOUS DÉNONÇONS AVEC FORCE :

Que cette attaque armée est le produit des conditions de violence institutionnelle et d’impunité dont jouissent les paramilitaires dans cette région de notre État. La violence institutionnelle est dirigée contre les différentes expressions de la lutte sociale à Oaxaca et spécifiquement envers la construction de processus autonomes.

Cette agression se déroule dans le contexte entourant les circonstances d’isolement et l’état de siège vécu par la municipalité de San Juan Copala, où depuis le mois de janvier, les enfants n’ont pas accès à l’école, l’accès à l’électricité et l’eau potable a été coupé et que la communauté n’a pas accès à des soins médicaux. San Juan Copala vit en permanence un harcèlement paramilitaire à cause que la route a été bloquée à l’entrée du village.

NOUS EXIGEONS :

Que le gouvernement de l’assassin Ulises Ruiz mette fin aux attaques paramilitaires dans la région Triqui, et que cesse le financement, l’armement et l’impunité dont profitent ces groupes paramilitaires dans notre État.

La présentation immédiate de nos camarades disparus.

NOUS APPELONS :

Au peuple de Oaxaca, du Mexique, à la communauté internationale et aux différentes organisations sociales, collectifs et groupes à démontrer leur solidarité et appui afin d’exiger la présentation en vie de nos frères disparus et le châtiment des responsables. De plus, nous vous appelons solidairement à exiger que cessent les conditions de violence contre la municipalité Autonome de San Juan Copala.


Présentation en vie de nos camarades disparus!
Châtiment pour les assassins de nos camarades!
Que cesse l’agression de la municipalité autonome de San Juan Copala!
Le retrait du blocage paramilitaire dans lequel se retrouve cette communauté autonome triqui!

Voces Oaxaqueñas Construyendo Autonomía y Libertad
(VOCAL)

pour plus d'info (en espagnol) cliquez ici

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