samedi, mai 23, 2009

Lois 107 et 110 : la Courchesne ne démord pas


La ministre de l'éducation, Michelle Courchesne, revient à la charge sur la question de la gouvernance des cégeps et des universités. En octobre 2008, elle avait déposé deux projets de loi - 107 et 110 - visant, selon le site du ministère, à « moderniser la gouvernance des établissements d'enseignement supérieur. »

« Les principes de gouvernance mis de l'avant dans les projets de loi visent à assurer une plus grande indépendance des conseils d'administration. Pour les universités, un minimum de deux tiers des membres du conseil d'administration devraient être des membres indépendants. Par ailleurs, au moins le quart des membres proviendrait de la communauté universitaire. Pour les cégeps, le conseil compterait généralement 11 embres (sic) indépendants, 2 étudiants, 2 enseignants, un autre membre du personnel de l'établissement et le directeur général. »

Indépendance de qui, de quoi? Par membres indépendants, on parle évidemment d'acteurs externes, provenant principalement du secteur économique. Pourquoi ces gens devraient-ils être majoritaires (et donc exercer un contrôle certain) sur les instances décisionnelles de ces institutions qui ne devraient pas - qui ne peuvent pas - être gérées sur le même modèle qu'une entreprise. L'automne dernier, ces deux projets de loi ont été abandonnés en raison de l'opposition qu'ils ont soulevé dans le milieu étudiant. Mais ce n'était semble-t-il que partie remise.

La ministre Courchesne repasse à l'attaque et compte bien obtenir cette « gouvernance modernisée » qui n'est, au final, qu'un rouage de la vision qu'elle et sa gang se font de l'éducation : une usine où l'on produit de la main d'oeuvre. Pas surprenant que les patrons veulent avoir leur mot à dire!

Hier, en entrevue à Radio-Canada, la vice-première ministre Normandeau a confirmé que Courchesne allait réouvrir la plaie en déposant un nouveau projet de loi sur la gouvernance des institutions d'enseigment. N'étant pas complètement déconnectée de la réalité, elle prévoit toutefois de la résistance du milieu universitaire et espère avoir la collaboration du PQ parce qu’« on va foncer ». Pour preuve, le SÉtuE a mis la main sur une offre d'emploi du ministère de l'éducation, du loisir et du sport qui recherche déjà une personne qui aurait pour mandat d'«implanter correctement les nouvelles mesures en matière de gouvernance découlant des projets de loi sur la gouvernance dans les universités et les établissements d'enseignement collégial.»

Les personnes qui étudient et qui travaillent dans ces établissements ne sont-elles pas mieux placées pour gérer ce milieu de vie qui est le leur que des grosses têtes du milieu économique qui ne pensent qu'en terme d'investissement et de rentabilité?

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