mardi, octobre 27, 2009

L'été est peut être terminé, mais l'automne sera chaud!


Un Cause Commune Express distribué hier, à près de 100 exemplaires, lors du débats des candidats aux élections municipales pour l'arrondissement du Sud-Ouest.

Voilà maintenant plus de deux ans que le Ministère des Transports du Québec (MTQ) a déposé son projet de réfection de l'échangeur Turcot (Montréal), le plus gros échangeur au Québec. Depuis, les citoyen-nes du sud-ouest, se sont fortement mobilisé-es afin d'empêcher ce projet, que l'État tente de nous imposer, sans que nous que nous puissions avoir notre mot à dire. Ce que le MTQ propose, c'est un nouvel échangeur qui pourra accueillir plus de 300 000 voitures par jour, soit 20 000 de plus quotidiennement. Un échangeur qui coûtera 1,5 milliard de dollars sur sept ans, aura un impact environnemental énorme et dont la construction provoquera l’expropriation d’environ 170 logements, soient près de 400 personnes, ceci afin d'assurer un réseau routier temporaire, à côté des structures actuelles, durant la construction qui durera plus de cinq ans.

Les deux dernières années ont vu naître une multitude d'initiatives des citoyen-nes du Sud-Ouest allant d'assemblées populaires de quartier à des regroupements de citoyen-nes et d'organismes de quartier au sein d'une coalition. Les gens du quartier, en plus des pétitions, ont organisé une manifestation et des actions de perturbations afin de se faire entendre. Malgré tout, deux ans plus tard, des gens de notre quartier sont toujours menacé-es d'expulsion par les bulldozers du MTQ. Et il faut le rappeler, dans un quartier ou 86% des résident-es sont locataires. Deux ans plus tard, l'état, les élu-es et les bureaucrates font toujours la sourde oreille à nos revendications et refusent d'admettre que leur projet aura des conséquences néfastes sur notre santé et notre environnement.

Par ailleurs, le Bureau pour les audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui tarde toujours à rendre publiques les conclusions du rapport, risque peu d’être utile à l’arrêt des travaux, et ce malgré une grande majorité de mémoires déposés qui réclamaient que le MTQ retourne faire ses devoirs. Évidemment, certaines politicien-nes en ont fait leur cheval de bataille pour les élections municipales, afin de nous donner l’illusion qu’ils participent activement à notre lutte. Alors que nous savons très bien que, sous ce couvert de consultations publiques, la partie est déjà jouée. Le BAPE, sous des aspects démocratiques et participatifs, ne donne que l’illusion à la population qu’elle se bat afin de préserver ses quartiers ou son territoire, mais ne sert qu’à individualiser les revendications de tous et toutes et à les empêcher de s’organiser et de lutter ensemble dans la rue.

Pendant ce temps, les politiciens et les bureaucrates gagnent du temps afin d'empêcher toute forme d'organisation populaire plus radicale, qui les forceraient à se mouiller politiquement. Bref, on nous divise pour mieux régner, en faisant ici et là quelques compromis. Malheureusement, aucun compromis n’est possible dans la logique du profit de leurs amis capitalistes. Le piège des promesses des politicien-nes peut parfois être tentant pour plusieurs, mais rares sont les luttes qui en ressortent victorieuses. La seule démocratie possible est celle des habitants du quartier, qui par des assemblées de quartier et des comités de citoyens et citoyennes décident ensemble et solidairement de l’avenir de leur quartier. N’est-il pas absurde qu’après deux ans de luttes, les seuls moments où les politicien-nes osent finalement prendre position, soient à la veille d’élections municipales ? On peut se douter que le 2 novembre ils auront déjà oublié leurs engagements ?

Avec les récents scandales impliquant les élu-es, la mafia et certains syndicats de la construction, il y a fort à parier que peu importe le parti qui sera au pouvoir le 2 novembre, les pressions, les pots de vin et les magouilles seront les mêmes, afin de forcer les différents paliers de gouvernement à aller de l’avant avec ce projet de 1,5 milliard de dollars d’investissements, pour la réfection de Turcot, que nous paierons tous et toutes ! C’est nous prendre pour des imbéciles que tenter de nous faire croire qu’un seul homme est responsable de la corruption municipale et que les autres partis, malgré leur présence au conseil municipal, n'étaient nullement conscients des différents enjeux lorsqu'ils votaient. Et si c’est le cas, alors les membres des autres partis sont des irresponsables chroniques qui ne devraient nullement nous représenter. Peu importe les raisons, le fiasco de élu-es municipaux ne mérite en rien la confiance des habitants du sud-ouest. De Turcot, à la modernisation de la rue Notre Dame dans l'est, en passant par le Casino à Pointe St-Charles, au recouvrement de l'autoroute Ville-Marie ou au démantèlement du Centre Social Autogéré de Pointe St-Charles, le bilan des 4 dernières années des partis au conseil municipal n'a été qu'une suite d'attaques envers nos quartiers populaires.

Qu’importe le résultat des élections, les citoyen-nes du Sud-Ouest doivent continuer de lutter contre le projet de réfection de l'échangeur Turcot, parce que le vrai pouvoir est dans la rue et non dans les mains de quelques élu-es dont le seul mandat devrait être de représenter la volonté de nous les citoyen-nes et non celle de quelques hommes d'affaires au portefeuille bien garni! La classe politique doit comprendre que si elle ne respecte pas notre volonté, alors elle aura des comptes à nous rendre.

C'est à nous maintenant de leur faire comprendre que la vraie démocratie est dans la rue, pas dans les urnes!

Pour télécharger le Cause Commune Express en .pdf

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