Grâce au travail et à l’effort de nombres de volontaires ainsi qu’à l’accueil si chaleureux des habitant-e-s de St-Imier, nous avons pu, lors d’intenses débats, conférences, assemblées spontanées et autres évènements culturels, affirmer l’anarchisme comme une proposition politique vivante, ouverte et innovante.Qu’on se le dise : nous ne resterons pas à la marge !
mardi, août 14, 2012
Déclaration finale à la Rencontre Internationale de l’Anarchisme, St-Imier 2012
Voici une proposition de Déclaration finale pour la Rencontre Internationale Anarchiste de St-Imier (Suisse) qui a durée 5 jours et qui s'est terminée avant-hier. Cette déclaration a été envoyée aux groupes qui ont participé à cette rencontre qui regroupait plus de 3 000 anarchistes venu-e-s partager, apprendre et débattre sur l'anarchisme.
Grâce au travail et à l’effort de nombres de volontaires ainsi qu’à l’accueil si chaleureux des habitant-e-s de St-Imier, nous avons pu, lors d’intenses débats, conférences, assemblées spontanées et autres évènements culturels, affirmer l’anarchisme comme une proposition politique vivante, ouverte et innovante.Qu’on se le dise : nous ne resterons pas à la marge !
Grâce au travail et à l’effort de nombres de volontaires ainsi qu’à l’accueil si chaleureux des habitant-e-s de St-Imier, nous avons pu, lors d’intenses débats, conférences, assemblées spontanées et autres évènements culturels, affirmer l’anarchisme comme une proposition politique vivante, ouverte et innovante.Qu’on se le dise : nous ne resterons pas à la marge !
* * *
Après cinq jours de débats et d’échanges pour rappeler notre
histoire, préparer nos combats futurs et faire converger nos efforts,
nous réaffirmons la valeur des positions et résolutions du congrès de
St-Imier qui fondent l’anarchisme social, en permettent les futurs
développements et assurent les bases d’une unité d’action sincère entre
tous les secteurs combatifs et antibureaucratique de la lutte sociale.
Le congrès de St-Imier s’est voulu ouvert sur la diversité et la
pluralité des pensées et des pratiques du mouvement ouvrier
antibureaucratique et fédéraliste tout en construisant le mouvement
libertaire naissant.
Il a refusé la forme-parti, hiérarchisé, institutionnel et
électoraliste, défendu par les courants du socialisme autoritaire. Il a
combattu la conception étatiste du changement qui entendait et entend
aujourd’hui encore faire de la conquête, de l’occupation de l’Etat un
outil de transformation sociale.
Le congrès de 1872 a également proclamé sa volonté de combattre tout
type d’organisation hiérarchisé, bureaucratique, constitué pour exercer
le commandement et susciter la délégation, la soumission et
l’obéissance.
À tout cela, le congrès a opposé la fédération des organisations
ouvrières et des luttes, ainsi que la libre initiative, le projet
socialiste de gestion directe et de changement social ; comme il a
proposé la pluralité des formes d’organisation de conception non
hiérarchiques dans le mouvement ouvrier, dans ses luttes et dans le
projet socialiste libertaire.
De nombreuses luttes, actions militantes et tentatives
révolutionnaires ont précédé et suivi le congrès international de 1872.
L’anarchisme prend place dans cette histoire. Il constitue aujourd’hui
un mouvement politique regroupant des expériences nombreuses et des
acquis communs à un grand nombre de collectifs et d’organisations
spécifiques, syndicales de lutte sociale et populaires. L’anarchisme
apporte sa contribution à la construction d’un mouvement cohérent
capable d’une intervention efficace et forte, qui cherche la cohérence
entre les moyens et les fins afin de changer radicalement la société.
Pour nous, l’anarchisme alimente les luttes sociales et se nourrit de
ces mêmes luttes. Il apporte sa contribution au mouvement populaire
d’auto-émancipation et d’auto-organisation.
Chaque résistance, chaque lutte, chaque dissidence, chaque
alternative pose la question de la liberté et de l’égalité. Chaque
combat social ouvre des possibles que nous devons accompagner vers la
libération sociale et politique.
La transformation sociale radicale que nous appelons de nos vœux et
que nous préparons par notre action ne peut résulter que de la volonté,
de la libre détermination et de l’engagement conscient des classes
populaires, des individus, femmes et hommes aujourd’hui dominé-e-s par
ce système injuste.
Nous sommes dans une véritable guerre sociale et économique, aux
intensités changeantes mais toujours plus étendue, plus vive, plus
brutale. Une situation d’insécurité sociale et de précarité se
généralise, saccageant le bien commun, détruisant les services publics,
cherchant à susciter la peur, la résignation et la soumission, imposant
partout le capitalisme. Cette politique est conduite autant par les
capitalistes que par les gouvernements à leur solde.
Ces derniers tentent d’imposer une colonisation totale de nos
conditions d’existence, mobilisant au service de la reproduction du
système toutes nos activités. Parallèlement, il y a une recrudescence
des éléments de dominations anciens : patriarcat, discrimination de sexe
et de genre, xénophobie, racisme, asservissement, exploitation. Ces
inégalités renouvelées servent à renforcer la valorisation capitaliste
et à garantir la reproduction générale du système.
L’anarchisme dénonce un seul système d’encadrement et de domination
qui obéit chaque jour davantage à une logique oligarchique. L’anarchisme
ne sous-évalue en aucune manière les espaces de libertés individuels et
civils, les services publics et de bien commun et les quelques
politiques de redistribution des richesses, dévolus aux solidarités
sociales, qui subsistent. Les anarchistes entendent défendre et élargir
ces acquis. Toutes ces avancées ont été conquises dans le passé par les
luttes sociales. L’espoir de changer la société grâce à la conquête du
pouvoir d’Etat est largement disqualifié. La conquête du pouvoir
institutionnel, l’intégration dans le pouvoir étatique et l’action
gouvernementale, la participation aux élections n’apportent rien à
l’amélioration des conditions de vie communes, des droits politiques et
sociaux. Au contraire, c’est en refusant de déléguer à l’Etat la
définition et le gouvernement du bien commun que les populations peuvent
défendre efficacement leurs intérêts et leurs aspirations. C’est en
agissant par elles-mêmes, en multipliant et en renforçant leurs
organisations, en s’emparant de la richesse sociale et des moyens de
production et de distribution, en imposant leurs besoins, en créant
leurs propres formes d’organisation et en livrant bataille sur le
terrain culturel que les classes populaires peuvent s’opposer à la
barbarie du système, gagner en émancipation et améliorer leurs
conditions d’existences.
Les partis de gauche n’apparaissent plus comme des forces de progrès
et de justice sociale. Ils ne défendent même plus les acquis antérieurs.
Au contraire, ils précipitent la ruine et le démantèlement de nos
conquêtes sociales. La bureaucratisation du mouvement ouvrier et social,
la politique de délégation orientée vers l’intégration dans les
institutions étatiques, le refus de la lutte et l’imposition de la paix
sociale à tout prix, la soumission aux objectifs, aux stratégies, aux
valeurs capitalistes de globalisation nous entraînent vers une
régression sociale, politique et écologique de grande envergure.
C’est pourquoi l’efficacité de la lutte et la construction
d’alternatives concrètes sont liées à l’action directe populaire car
elle s’ancre dans la conviction que les groupes sociaux doivent
s’émanciper eux-mêmes et agir sur une base fédéraliste et solidaire.
Dans cette société de classe, il n’y a ni consensus ni compromis
possible qui satisferaient l’intérêt commun. Nous revendiquons
clairement le dissensus avec les pouvoirs. L’action directe est porteuse
d’une proposition ouverte et plurielle de transformation sociale. Elle
se décline en une pluralité de formes d’organisations et d’actions
capables de fédérer les résistances populaires.
Les anarchistes agissent au sein des mouvements de lutte afin de
garantir leur autonomie, de les fédérer dans une perspective
révolutionnaire et libertaire, pour construire le pouvoir populaire,
vers une émancipation économique, politique et sociale.
Notre projet est celui communisme libertaire. Nous revendiquons la
convergence des traditions et des expériences accumulées en ce sens :
communalisme libre, auto-gouvernement municipal, autogestion, conseils
ouvriers et populaires, syndicalisme de base, de combat et de gestion
directe ; libre accord pour la création, l’expérimentation,
l’association, le fédéralisme et les alternatives en actes.
C’est-à-dire la construction depuis la base d’un pouvoir populaire
direct, non étatique. Nous voulons donc la rupture avec le capitalisme.
Nous luttons pour l’autogestion dans une société future fondée sur la
liberté et l’égalité. Cet objectif implique des formes d’organisation
diverse sur tous les domaines de la vie sociale et économique. Une telle
orientation appelle une société auto-instituée, un développement social
et économique librement choisi. La socialisation des forces de
production et d’échange, et l’autogestion sociale en constituent la
forme principale. Un accès égal aux ressources disponibles et
renouvelables, et aux moyens de la société vient soutenir les
possibilités de libre association, d’expérimentation économique et
d’exploration dans l’organisation des conditions d’existence.
L’autogestion est fondée sur la libre organisation de celles et ceux qui
travaillent, consomment, et sont membres de la société après
l’abolition de l’Etat, dans un cadre d’auto-institution politique, de
démocratie directe, et de droit des minorités.
L’anarchisme social, l’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme
révolutionnaire, ainsi que le communisme libertaire défendent un projet
politique fondé sur une cohérence entre fins et moyens, entre actions
quotidiennes et luttes révolutionnaires, entre mouvement croissant
d’auto-émancipation et transformation sociale radicale. Depuis 1872,
notre mouvement contribue avec tant d’autres femmes et hommes libres à
ouvrir ce chemin. Notre engagement aujourd’hui est de poursuivre ce
projet aussi loin que le portera l’action directe des peuples.
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1 commentaire:
Compagnons et Compagnes, les libertaires de Gauche ne sont peut-être pas nombreux mais ils existent et ils font avancer l'Humain sur le plan SOCIAL. Nous sommes les gardiens de la Démocratie avant tout et vous le savez très bien. Il est triste de constater que les hommes et les femmes perçoivent l'Humain comme un Idéal mais faisons de l'humain une réalité!!!
Liberté, Égalité, Solidarité et Fraternité!
Je n'ai que 17 ans et j'ai peux de connaissance surl 'Anarchisme mais tout comme vous...j'ai le genre humain tatoué sur le Coeur et je nous souhaite NI Dieu NI Maître ainsi que NI Patrie, Ni État!!!
Respect et Amour à vous Camarades.
Mes mots ne sont des critiques ni commentaires sur ce texte mais une pensée rempli d'espoir!
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