dimanche, juin 08, 2008

Une crise financière qui touche de plein fouet le prolétariat en Amérique du Nord.


Depuis l'été 2007, la classe possédante nord-américaine (et du coup, l'économie mondiale) est au prise avec un capitalisme en chute libre. Le bourbier Irakien et Afghan et la hausse démentiel des budgets militaires octroyés par les États occidentaux, la flambée du prix du pétrole, le saccage environnementale qui s'accentue, la crise des sub-prime aux États-Unis(1) qui a ébranlé l'économie mondiale, et plus récemment la crise alimentaire de plus en alarmante, sont tous à un certain niveau des symptômes et/ou des facteurs de cette crise économique. Une crise qui frappe de plein fouet le prolétariat mondiale (que nous définirons simplement ici par l'ensemble des groupes sociaux sans pouvoir réel de décision sur la production, et qui ne peuvent vendre que leur seul force de travail, intellectuelle ou manuelle, sous la forme de salariat).

Chômage et licenciements

Un rapport du gouvernement américain, démontre que pour le seul mois de mai 2008, le taux de chômage a augmenté de 0,5%, passant de 5% en avril à 5,5% en mai. Une hausse qui s'est soldé par la suppression de 49 000 emplois, soit soit 21 000 de plus que pour le moi d'avril, un sommet depuis 22 ans. Depuis le début de l'année, ces licenciements sont représentatifs d'une économie chancelante, puisque les secteurs les plus touchés sont le secteur de la construction(-34 000 emplois) ainsi que l'industrie (-26 000 emplois), dans la distribution (-27 000 emplois) et dans les services aux entreprises (-39 000 emplois). Ce qui signifie un total de 8,5 millions de personnes sans emplois en mai, comparativement à 6,9 millions pour la même période en 2007 sur une population de 154,5 millions de personnes constituant la force de travail aux États-Unis(2) (3) (4). Par ailleurs, certains économistes estiment que le taux de chômage pourrait continuer d'augmenter jusqu'à 6% pour l'année 2008.

Hausse du pétrôle

Comme si ce n'était pas encore assez, le prix du pétrole, dans la dernière semaine, a augmenté de plus de 10 $US atteignant ainsi un record absolu de 139,12 $US le baril (5). Ce qui a pour effet en bout de ligne, d'augmenter l'indice générale des prix de consommation de 0,5%. L'indice des prix à la consommation (IPC) , représente globalement entre deux périodes données, la variation du niveau général des prix. Suppression d'emplois, augmentation du coût de la vie, et comme toujours c'est encore les prolétaires qui écoperont des malheurs de la bête capitaliste.

Et de notre côté?

Le dernier rapport de Statistiques Canada, indique que le taux de chômage est demeuré stable au Canada, soit 6,1%, et 7,5% au Québec, comparativement au mois d'avril 2008. (6) (7). Par contre, c’est la première fois, en 10 ans au Canada, que le nombre des faillites personnelles dépasse 8 000 par mois, comparativement à une moyenne mensuelle de 7000. Les faillites personnelles sont en hausse de 8% au Québec et de 13,2% en Ontario. (8) Pour plusieurs, une récession est à l'horizon (9). Mais, il ne faut pas croire que tout est rose de notre côté, on a qu'à penser à la précarisation des emplois, aux attaques sur nos acquis sociaux, ainsi qu'aux attaques sur le droit à la grève, pour ne nommer que ceux-ci. Et avec la crise alimentaire à l'horizon, gageons que nous souffrirons tous et toutes d'une diminution de nos conditions de vie et de travail sous peu.


Le capitalisme s'essoufle de plus en plus, et peine à accroître sa courbe de profit. Le crédit qui a joué pour beaucoup dans les dernières décennies, dans l'accroissement du capital et des forces productives, nous démontre maintenant qu'il est un arme à double tranchant pour la classe capitaliste. La crise des sub-primes aux États-Unis, l'augmentation des faillites personnelles au Canada, la bulle technologique qui a éclatée au début de ce siècle, l'augmentation du coût de la vie, nous démontre bien une absurdité du système capitaliste, c'est à dire que la classe possédante ne risque plus son capital, mais préfère jouer en bourse les économies du prolétariat-souvent sous forme de crédit- pour accroître leur profit personnel. Et comme on peut le constater actuellement tout cela se fait au détriment, bien entendu, de satisfaire les besoins humains les plus fondamentaux, tel qu'en témoigne les émeutes de la faim. (10) La lutte des classes est plus évidente que jamais et seul un éveil d'une conscience de classe mondiale pourra permettre de renverser la vapeur en faveur du prolétariat.

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