jeudi, septembre 10, 2009

Échangeur Turcot: Des logements, pas du béton!


Un texte du Cause Commune no.25. qui vient juste de paraître.

En 2007, le gouvernement libéral, par le biais du Ministère des Transports du Québec (MTQ), imposait aux habitantes et habitants des quartiers Saint-Henri, Ville-Émard, Côte-Saint-Paul ainsi qu’à l’ensemble des quartiers du sud-ouest de Montréal, son énorme projet de réfection de l’échangeur Turcot. Un projet qui coûtera 1,5 milliard de dollars sur sept ans et aura un impact environnemental énorme en plus de provoquer l’expropriation d’environ 170 logements, soit près de 400 personnes. Ces locataires seront évidemment faiblement dédommagé-e-s (trois mois de loyer et les frais de déménagement) en plus d’être laissé-e-s à eux-mêmes dans un marché locatif en pénurie, alors que 86 % des familles dans Saint-Henri sont locataires. Pour couronner le tout, la principale raison des expropriations repose sur le fait que le projet du MTQ consiste à reconstruire à côté des structures actuelles et sans arrêter la circulation, un nouveau réseau routier, entrainant ainsi la destruction de ces logements. Un projet dont le manque de vision est largement dénoncé par divers urbanistes et architectes qui prônent plutôt une vision à long terme de développement urbain à l’exemple de villes telles que San Francisco. En fait, quoi de mieux qu’en période de crise que de créer des grands projets d’infrastructures aux frais de la population et au détriment de l’environnement afin de relancer la machine capitaliste?

Depuis l’annonce du gouvernement, les résidants et les résidantes se sont fortement mobilisé-e-s de différentes façons, entre autre au sein de la coalition Mobilisation Turcot, un regroupement de tables de quartier, de groupes communautaires et de citoyens, principalement de l’arrondissement du Sud-Ouest de Montréal. Mais aussi via des comités de quartier comme celui des possibles exproprié-e-s du collectif Cazelais Libre, composé de militantes et de militants libertaires et celui du Village des Tanneries, qui ont organisé des fêtes et des assemblées de quartier à quelques reprises regroupant jusqu’à une trentaine de personnes et reposant sur la base de la démocratie directe. Outre des pétitions, des consultations populaires, du tractage massif et une campagne d’affichage soutenue, ces groupes ont organisé une grande manifestation dans le quartier. De plus, ils ont été fortement présents lors des audiences du Bureau pour les audiences publiques sur l’environnement (BAPE), ce qui aura permis de retarder pendant 30 minutes le début des audiences par une intervention d’une poignée de militants et de militantes qui ont transporté les slogans entamés par le POPIR comité logement à l’intérieur de la salle d’audience. Quelques membres de l’UCL sont d’ailleurs activement impliqué-e-s dans les différents groupes depuis plusieurs mois, agissant ainsi concrètement et de manière conjointe avec les autres libertaires du quartier, afin de permettre une radicalisation de cette lutte populaire.

En septembre, lors du dépôt du rapport du BAPE qui risque d’être le coup de semonce pour une immense mobilisation populaire, les résidants et résidantes qui n’attendent rien de très positif de cette consultation, augmenteront potentiellement leurs moyens d’actions. On peut donc envisager un automne très chaud pour les élu-e-s du Sud-Ouest!

Pour plus de détails sur cette lutte, consulter le blogue de Montréal ou notre brochure «Le Capital en Déroute».

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