jeudi, août 28, 2008

[Brochure] La plateforme d'organisation des communistes libertaires


Nous republions, sous forme de brochure, La plateforme d'organisation des communistes libertaires, un classique de notre courant.

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La tradition 'plateformiste' débute avec l'analyse que fait un groupe d'anarchistes russes en exil de leur défaite au main des bolcheviks durant la guerre civile. Ce groupe comprend des figures aussi importantes que Nestor Makhno, l'un des principaux leaders de l'armée insurrectionnelle de la paysannerie ukrainienne, Pierre Arshinov, historien de ce même mouvement et vieux compagnon de route de Makhno, et Ida Mett, chroniqueuse et partisane passionnée de l'insurrection de Kronstadt (2). Basé à Paris, le groupe gravite autour de la publication d'une revue bimensuelle anarcho-communiste en russe, Dielo Trouda (Cause ouvrière), dont Makhno et Arshinov avait rêvé dans les prisons tsaristes quinze ans plus tôt et qu'ils ont finalement fondée, à Paris, en 1925.


En plus des correspondances de plus en plus rares des camarades "restés aux pays", et de l'analyse de la nature du régime soviétique --Arshinov fut l'un des premiers à le qualifier, correctement, de capitalisme d'État--, la revue se concentre surtout à chercher les causes de "l'échec historique de l'anarchisme" dans la période révolutionnaire qui vient de balayer l'Europe. Comme la plupart des militantEs qui sont encore anarchistes en 1925 --les défections du côté des léninistes furent nombreuses-- Dielo Trouda pense que la principale cause de l'échec "est l'absence de principes et de pratiques organisationnels dans le monde anarchiste" qui a sa source dans "quelques défectuosités d'ordre théorique: notamment dans une fausse interprétation du principe d'individualité dans l'anarchisme; ce principe étant trop souvent confondu avec l'absence de toute responsabilité." C'est en juin 1926, que le groupe Dielo Trouda fait connaître le résultat de ces recherches sur l'organisation sous la forme d'une petite brochure intitulée "Plate-forme de l'Union générale des anarchistes (projet)" (3).

Extrait de «Nous sommes plateformistes» (texte mis en annexe de la brochure)

Tiré du blogue de nos camarades de Québec

2 commentaires:

Camarade Hugo a dit…

Le terme communisme libertaire me fait un peu sourire. Est-ce à dire que le marxisme est anti-libertaire?

Makhno a dit…

Bien en fait si tu retournes au débat de la première internationale, il y'avait le débat entre autoritaristes (représenté par Marx), donc qui prônaient l'état ouvrier ou la dictature du prolétariat dans la période de transition révolutionnaire, et les libertaires(représenté par Bakounine) qui prônait une rupture immédiate avec l'État et refusait cette dictature. Et Marx prônait tout de même la formation d'un parti, chose que les libertaires rejettent totalement, et non pas le contrôle de la production par les ouvriers.

La question n'est pas de savoir si le marxisme est anti-libertaire, la question est de savoir comment les marxologues ont dénaturé le terme.

Il faut aussi considérer que ce n'est pas touTes les communistes libertaires qui s'identifient au marxisme ou adhèrent (du moins en partie) au marxisme et à son analyse matérialiste historique). Même au sein de la NEFAC, beaucoup de camarades rejettent, du moins en partie, l'analyse marxiste.

Le marxisme libertaire en fait, a été beaucoup le travail de militant tels que Daniel Guérin et d'autres, qui ont tenté tant bien que mal de fusionner le marxisme et l'anarchisme. Mais, même aujourd'hui on retrouve bien peu d'anarchistes(s'ils en existent) qui ne sont pas critiques tout de même de certains points de l'analyse marxiste.

Le terme libertaire a ensuite été utilisé à toutes les sauces, entre autre par les troskystes(on a qu'à penser au NPA en France actuellement).