dimanche, avril 12, 2009

RenvoyéEs? Séquestrez votre boss!

On les croyait oubliées. Les séquestrations de patrons, qui avaient marqué les années 1970, sont de retour. En moins d'un mois, cinq sites industriels ont vu des ouvriers retenir leur patron ou de hauts cadres de leur entreprise. Après Sony (Landes), 3M (Loiret), Caterpillar (Isère), Scapa (Ain), les salariés de Faurecia (Essonne) se sont engagés, jeudi 9 avril, dans une action de séquestration de leurs dirigeants.

(suite de l'article sur Le Monde)

Le journal rapporte notamment les chiffres de quelques sondages réalisés : selon une étude, 45% des Françaises et des Français trouvent « acceptables » les séquestrations; selon une autre, 30 % les approuvent, 63 % disent les comprendre.

Sans surprise, le milieu syndical est confus : « Nous, syndicat, on est un peu dépassé face à cette colère qui monte. »

Si l'on peut voir d'un bon oeil cette radicalisation des moyens utilisés par les travailleuses et les travailleurs (séquestrations, occupations des lieux de travail, etc.), leur portée demeure d'abord défensive, pour sauver les jobs. Pensez-vous qu'une réelle conscience de classe puisse en ressortir (chez nous aussi, peut-être...)? Qu'on puisse commencer à se poser d'importantes questions sur cette structure sociale hiérarchisée.. sur la nécessité d'avoir un patron?

Pour voir les images et en apprendre davantage sur l'impact des différentes séquestrations récentes, en format plus agréable : par ici.

Premier mai anticapitaliste 2009

On ne payera pas pour leur crise!

Dans la foulée des protestations contre la crise qui se déroulent à travers le monde, une manifestation contre le capitalisme est organisée pour le Premier Mai, Fête internationale des travailleuses et des travailleurs. Du parc Cabot dans le secteur ouest du centre-ville, la manifestation se dirigera vers le bureau principal de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans le quartier des affaires (1000, place Jean-Paul-Riopelle, dans le Vieux-Montréal).

(Lien vers l'appel intégral, sur le CMAQ.)

Le capitalisme a fait son temps. La vie peut et doit être meilleure. Le Premier Mai, à travers le monde, les travailleurs, les travailleuses, les sans-emploi et les oppriméEs vont manifester contre le capitalisme. Nous aussi nous allons nous lever, notre colère est trop grande!

Manifestation anticapitaliste le vendredi 1er mai.
Rassemblement à 17h30 - Départ à 18h30.
Au Parc Cabot (coin Atwater et Ste-Catherine – métro Atwater).


Manifestation anticapitaliste du 1er mai 2008.
Le Service des Porcs et de la Volaille de Montréal
était bien entendu au rendez-vous.


Spectacle anticapitaliste!

Spectacle anticapitaliste du 1er mai au Petit Café Campus, ouverture des portes à 20h30, contribution volontaire suggérée de 5$.

Avec: Paul Cargnello and the Frontline, Fred Dubonnet, Chaotic insurrection ensemble, membres de Nomadic Massive, Micros Armés, Son un poco politicas.

C'est la crise! Le capitalisme serait malade? Qu'il crève, et nous danserons sur sa tombe! Le 1er mai, c'est la journée internationale des travailleuses et travailleurs!

mercredi, avril 08, 2009

Le G20 fait un mort (suite)


Y'a quelques jours, on partageait un texte du blogue de La Nuit, à propos des circonstances floues entourant la mort d'un homme pendant une manifestation anti-G20, à Londres.

Une vidéo diffusée hier montre que l'homme de 47 ans, un résident du coin, a été bousculé par des flics. On connait la suite : il aurait succombé quelques instants plus tard à un malaise cardiaque.




mardi, avril 07, 2009

Occupation de l'UQAM

Blog en direct de l'occupation de l'UQAM
occupationuqamlive.blogspot.com

Minuit tappant, nous occupons l'UQAM!

Une centaine d'étudiant-e-s occupent présentement le 2e étage du pavillon Hubert-Aquin. Les grévistes revendiquent un réinvestissement massif en éducation post-secondaire ains que la démocratisation des instances d'administration de l'université dans une perspective d'autogestion. Nous sommes en appui aux revendications des professeur-e-s en grève, ces dernières touchant la qualité de l'éducation prodiguée a l'université. Nous tenons régulièrement un conseil pour décider démocratiquement de la suite des événements. Des barricades ont été érigées très rapidement, mais non moins solidement, et sont tenues fermement par les grévistes déterminé-e-s à faire entendre leurs revendications et à démontrer par leur action l'extrême urgence d'un règlement de crise à l'UQAM.

D'après nos informations, l'anti-émeute se prépare à l'extérieur. Aucun avis d'éviction n'a encore été donné, et nous sommes en contact avec l'administration. Si vous lisez ce blog dans les minutes suivantes, venez à l'UQAM rapidement. Nous avons besoin d'appui extérieur.

vendredi, avril 03, 2009

Syndicalisme : à la défense des...

...patrons?

En 1971, la FTQ publiait son manifeste : « L'État, rouage de notre exploitation. »

Hier, Raymond Bachand, le ministre libéral du Développement économique, à propos des milliers de congédiements annoncés par Bombardier : « Il faut garder le cap, même en période difficile, pour garder nos entreprises en vie. Et comme le disent mes amis du syndicat [(AIMTA-FTQ)], il faut parfois accepter de faire des mises à pied pour protéger les entreprises. »

The times they are a-changing, chantait Dylan. C'est malheureusement pas toujours pour le mieux.

Grève générale à l'UQAM


La débandade immobilière de l’UQAM, le sous-financement général des universités, le fameux plan de redressement adopté par le recteur Corbo et son conseil d’administration, l’augmentation des frais de scolarités des étudiant-e-s, sont encore sujets d’actualité pour la communauté uqamiène.

En effet, loin d’oublier et d’accepter de payer pour les erreurs d’un conseil d’administration d’intégrité douteuse et d’accepter que le gouvernement continue à se déresponsabiliser en finançant de moins en moins le système d’éducation, le corps professoral, suivi des associations étudiantes, vont de l’avant pour exiger le financement qui leur revient.

Le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ) a déclenché une grève afin d’obtenir le renouvellement de sa convention collective échue depuis déjà presque 2 ans (31 mai 2007) ! Parmi, les revendications des profs et maîtres de langues en grève, on retrouve principalement l’embauche de 300 nouveaux professeur-e-s afin de rattraper le ratio moyen professeur-e-s/étudiant-e-s des autres universités québécoises ainsi que des demandes d’augmentations salariales. Dans une lettre envoyée aux journaux, les membres du SPUQ soutenaient que « les enjeux de cette grève dépassent la seule question des salaires et des conditions de travail des professeurs. Il en va, croyons-nous, de l’avenir d’une institution qui, depuis sa fondation, a contribué à renforcer le visage francophone de Montréal et à démocratiser l’accès à l’éducation supérieure pour l’ensemble de la population québécoise. » (sources)

Ainsi, il semblerait qu’au-delà de l’attitude corporatiste habituelle du SPUQ, il y aurait une bonne volonté, dans la base, de remettre la mission sociale de l’UQAM à l’ordre du jour, ainsi que la question du réinvestissement massif en éducation.

Bref, c’est avec cet état d’esprit que plusieurs associations étudiantes ont décidé de rejoindre la grève initiés par les profs. Il y a en ce moment, 31 600 étudiant-e-s en grève sur un total de 39 235. Toutes les associations étudiantes à l’exception de sciences ont adopté un mandat de grève en assemblée générale. Les principales revendications des étudiant-e-s sont les suivantes (sources):

1. Appuyer les revendications du SPUQ, et plus particulièrementl’embauche de 300 professeur-e-s supplémentaires ainsi que ladiminution du ratio étudiant-e-s/professeur-e-s;
2. Dénoncer la mise en place d’une nouvelle gouvernance qui attaquedirectement les principes d’une gestion collégiale de l’université (projets de loi 107 et 110 et plan stratégique institutionnel del’UQÀM);
3. Revendiquer un réinvestissement public dans l’UQÀM afin d’empêcherl’augmentation des frais afférents et de favoriser une plus grandeaccessibilité aux étudiantes et étudiantes;
4. S’opposer à l’injonction dont fait l’objet le SPUQ et ses sympathisantEs.

Les étudiant-e-s sont maintenant de la partie, plusieurs actions et manifs ont été organisées afin de forcer le gouvernement et l’administration de l’UQAM à comprendre que c’est à eux de réparer les pots cassés et de mettre fin au sous-financement. D’ailleurs, l’administration de l’Université, fidèle à elle-même, a encore demandé une injonction à la Cour afin de miner le mouvement syndical.

Il reste maintenant à voir si l’idée de solidarité syndicale réussira à prendre le dessus sur le passé corporatiste associé au SPUQ, permettant ainsi au mouvement étudiant et professoral d’obtenir des gains concrets face à l’administration et au gouvernement.

[Le capital en déroute] Chronique no.3: Le comité de gestion de la taxe scolaire de l'Île de Montréal


Une chronique que nous vous proposons, enfin que nous tenterons de produire de manière régulière, et qui aura pour thème l’analyse de la crise et ses effets sur les travailleurs-euses. Avec la crise à nos portes, malheureusement nous entendrons de plus en plus parler de restructuration, de pertes d’emplois, de licenciement technique et de précarité. Nous tenterons d’analyser à chaque chronique le cas d’une compagnie ou d’un exploiteur qui pour une raison ou une autre tente de maximiser son profit au détriment des travailleurs-euses du Québec. Nous ne nous proclamons pas comme des spécialistes de l’économie, mais bien comme des témoins de cette lutte sans relâche qui oppose le capital aux exploitéEs. Cette semaine, le comité de gestion de la taxe scolaire de l'Île de Montréal.

Depuis quelques mois déjà que les conséquences de la crise se font ressentir, perte d’emploi, fermetures d’usines, compressions salariales, etc. Les travailleurs et les travailleuses sont des victimes de cette crise, pourtant il n’en porte pas vraiment la responsabilité. Aujourd’hui, la crise vient de faire de nouvelles victimes, cette information semble passer inaperçue dans les médias et pourtant elle est on ne plus révoltante. En effet, on apprend aujourd’hui le 3 avril, que le CGTSIM (comité de gestion de la taxe scolaire de l’île de Montréal) prévoit cesser ses subventions aux écoles défavorisées. Ces sommes permettaient de payer des repas, des berlingots de lait ainsi que des professeurs spéciaux aux enfants des quartiers défavorisés. Pourquoi? Le CGTSIM a investi, tout comme la caisse de dépôt et de placement, dans les PCAA!

Le CGTSIM a pour mission, la « Gestion équitable et efficace des ressources, dont celles de la taxe scolaire fixée, perçue et redistribuée et dont les revenus de placement sont destinés au service des plus démunis dans les milieux défavorisés de l’éducation préscolaire, primaire et secondaire, en formation générale et professionnelle dans l’intérêt général des commissions scolaires de l’île de Montréal» (ici) Ce comité perçoit donc les sommes récoltées de la taxe scolaire et en fait la gestion, en la plaçant et en finançant certaines activités. On peut lire aussi dans leur rapport annuel 2007-2008 (ici), que le CGTSIM permet l’atteinte d’une plus grande justice sociale sur l’île de Montréal en égalisant l’effort fiscal entre les contribuables et en répartissant les revenus de façon plus équitable. On constate donc rapidement que le CGTSIM a un mandat de gestion de fonds publics dans l’intérêt de tous et toutes.

Le CGTSIM a un chiffre d’affaire (en 2007-2008) de 488 144 700 millions de dollars annuellement, dont 399 359 900 provient de la taxe scolaire. Avant août 2007, le CGTSIM s’était, à l’instar des grandes institutions financières, jeté dans les investissements risqués des PCAA et y a engouffré quelques 75 millions de dollars. Donc, débutant son terme financier avec un surplus de 15 540 600$, il termine l’année 2007-2008 (30 juin 2008) avec un déficit nette de 6 925 200$. Aujourd’hui, ce déficit serait de l’ordre de 16 millions selon un reportage de Radio-canada (ici). Or, en 2007-2008 le financement du CGTSIM aux écoles en difficultés s’élevait à 15 700 000$.

Devant ces résultats, le président du CGTSIM, Fernando Barberini, affirme être incapable de continuer à financer les secteurs défavorisés de Montréal. Ce que ça veut dire, c’est que pour pallier aux politiques de rentabilisation dans la gestion des fond public et pour réparer le tort causé par l‘incompétences crasse de quelques financiers, on préfère couper dans l’aide immédiate apportée aux enfants défavorisés! (sources)

Il s’agirait peut-être ici d’un moyen de pression face au gouvernement du Québec, afin que celui-ci se porte au secours de ce comité et des commissions scolaires. Bien entendue, le MEQ doit faire sa part dans le refinancement des institutions qui sont sous sa coupe, les commissions scolaires, l’UQAM, le CGTSIM, etc. Par contre, pourquoi couper dans ce poste budgétaire plutôt qu’ailleurs? Pourquoi ne pas réaliser un autre déficit, en forçant ainsi le MEQ à s’activer? Les dirigeants du CGTSIM ont-ils exploré l’avenue de la diminution de leurs salaires personnels ainsi que de leurs primes, où font-ils comme partout ailleurs et protéger leurs acquis au dépends des enfants innocents?

Le budget aux enfants défavorisés est un élément important pour l’éduction primaire et secondaire. La CSDM, dans un communiqué envoyé aujourd’hui (ici), se fait rassurante en insistant sur la non-diminution des services offerts aux écoles plus pauvres. Parfait, mais dans un contexte de crise économique, l’heure n’est pas à «assurer le maintien des services» mais plutôt à tout faire en sorte pour que ces services soient augmentés de façon substantielle!

Les ménages à faible revenu, principalement ceux sur l’aide sociale, doivent composer avec des budgets on ne peut plus serrés. La crise du logement des années 2000 et les hausses importantes du loyer contribuent pour beaucoup à l’appauvrissement des ménages à faibles revenus À Montréal, près d’une personne sur cinq consacre plus de 50% de son revenu à se loger (sources). Dans un budget normal, le logement ne devrait pas occuper plus de 30% et la nourriture un autre 30%. Or, actuellement les ménages les plus pauvres doivent couper dans le budget alimentation. Si vous ajoutez à cela les récentes augmentations du panier d’épicerie, on comprend facilement que des milliers d’enfants ne mangent pas dans les écoles.

Le CGTSIM lui-même identifie la pauvreté comme «[…] le point de départ et d’arrivée du cercle si difficile à briser dans lequel s’inscrit l’échec scolaire, […]» et d’ajouter «L’égalité des chances doit être poursuivie par une distribution ciblée des ressources dans le but de contrecarrer les facteurs de risques.» (sources) Belles phrases pompeuses venant de la bouche de financiers qui utilisent les ressources publiques comme du capital privé. Il faut insister sur le fait que c’est avec le sort des enfants défavorisés que ces financiers ont joué en investissant dans des opérations douteuses et risqués. Pas grave! Ce ne sont pas eux qui paient si les investissements se cassent la gueule, c’est le berlingot de lait d’un enfant pauvre d’hochelag ou de Parc-extension qui va être coupé!

mercredi, avril 01, 2009

Le G20 fait un mort (... de plus!)

Sur Voix de faits, le blogue des camarades de Québec :


La fin de semaine dernière, plus de 40 000 personnes ont manifesté à Londres contre le g20. Ici une photo du bloc libertaire. Cliquez pour des photos des anars ou encore des photos en général.


Les médias mainstream rapportent la mort d'un manifestant anticapitaliste à Londres dans le cadre des manifestations contre le G20. Voici la dépêche de Reuters reprise par Le Monde:

Un mort lors d'une manifestation anticapitaliste à Londres
02.04.09 | 00h20

LONDRES (Reuters) - Un manifestant est mort au cours d'une manifestation anticapitaliste mercredi à Londres, à la veille du sommet du G20 qui regroupe les dirigeants des grandes puissances de la planète, a rapporté la police britannique.

Dans la soirée, la police britannique anti-émeute avait chargé plusieurs centaines de manifestants qui s'étaient massés devant la Banque d'Angleterre, au terme d'un après-midi d'échauffourées dans la City de Londres, à la veille de l'ouverture officielle du G20, dont les dirigeants ont pris part mercredi à un dîner.

Version française Eric Faye


Notons toutefois qu'Indymedia UK n'est pas en mesure de confirmer ni le décès, ni les circonstances. Selon la dépêche actuellement en 'une' du site de nouvelles alternatives, il semble que pour l'instant la nouvelle diffusée par les médias soit de source policière ou une rumeur. Autrement dit, personne n'a pu affirmer «j'étais là et voici ce qui c'est passé».

Selon nos sources, quelques milliers de personnes (de 5 à 7 000) ont manifesté aujourd'hui à Londres. Nous avons trouvé ces photos de la journée qui montrent que ça rockait pas mal (pour ceux et celles que ça intéresse).

Voici quelques autres sources britanniques d'informations alternatives:


D'autres sources d'informations un point moins «anarchiquement correctes» incluent le Socialist Worker (un hebdo trot's), The Morning Star (un quotidien communiste) et, évidemment, la BBC.

lundi, mars 16, 2009

La flicaille monte sur ses grands chevaux

Dimanche, 15 mars 2009, se tenait la 13ème manifestation annuelle dans le cadre de la journée internationale contre la brutalité policière. Voici un communiqué du Collectif Opposé à la Brutalité Policière, suite à la manif d'hier :

Montréal, 15 mars 2009 - Le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) a rarement été aussi scandalisé qu’aujourd’hui par le comportement des policiers lors d’une manifestation du 15 mars, Journée Internationale Contre la Brutalité Policière. Après la campagne de peur orchestrée depuis mardi par le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM), nous avions certaines appréhensions, mais les abus ont dépassé notre entendement.


COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF OPPOSÉ À LA BRUTALITÉ POLICIÈRE – POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Dès le vendredi soir, la Gendarmerie Royale du Canada a réussi à convaincre le café-bar l’Escalier de fermer ses portes alors qu’une activité de financement pour le COBP y était organisée. Dimanche, avant même le départ de la marche, le ton était donné alors que de nombreux protestataires étaient fouillés illégalement, certains même brutalisés par des policiers dont le numéro de matricule était dissimulé. Au moins cinq individus ont d’ailleurs été arrêtés alors qu’ils n’enfreignaient aucune loi. Vingt minutes avant l’heure de ralliement, le métro de Montréal a été fermé entre les stations Berri-UQAM et Beaubien, et certains agents du SPVM en profitaient au métro Sherbrooke pour intimider et menacer de violences physiques quiconque irait à la manifestation. Malgré tous ces inconvénients et les discours démagogiques tenus par les responsables policiers la semaine dernière, le rassemblement a été le plus populeux de l’histoire du 15 mars, avec une participation minimale de 2000 personnes.

Le SPVM a cherché à culpabiliser le COBP d’avoir exercé, comme de nombreuses organisations le font, son droit constitutionnel à ne pas lui fournir d’avance le trajet de la manifestation. Or, notre organisation ne peut se permettre d’accorder sa confiance au SPVM, qui pourrait facilement profiter de ces informations pour faciliter des arrestations massives ou pour mettre fin brutalement à notre marche. D’ailleurs, la police n’a pas respecté concrètement notre droit à la manifestation puisqu’elle est parvenue à séparer notre marche dès le début en trois groupes distincts, pour ensuite nous empêcher d’aller où nous voulions et nous diriger consciemment vers le centre-ville, quartier symboliquement chargé. De nombreuses initiatives ont été prises tout au long de la manifestation pour prévenir les actes de vandalisme et lancer des appels au calme. Une partie du discours inaugural a notamment été consacré à ce sujet, comme l’a mentionné une porte-parole : « Il ne faut pas leur donner le prétexte qu’ils recherchent pour nous arrêter et ainsi porter atteinte à la sécurité de l’ensemble de la manifestation ». Deux appels à la dispersion ont aussi été lancés, mais sans efficacité parce que des agents de police avaient littéralement volé le mégaphone de notre organisation des mains d’une des participantes.

Nous espérons sincèrement que les médias prendront le temps de discuter sérieusement des graves enjeux que nous avons tenté de communiquer aujourd’hui à l’ensemble de la population. Le meurtre de Fredy Villanueva est certes chargé en émotion, mais il est surtout révélateur d’un problème plus large, l’impunité policière. Depuis 1987, 43 personnes ont été tuées par des agents du SPVM qui n'ont jamais été condamnés, dans aucun de ces cas, ni pour meurtre ni pour homicide involontaire. Depuis 2001, le Taser a été impliqué dans plus de 300 morts en Amérique du Nord. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec a aussi reconnu la police montréalaise coupable de profilage racial l’année dernière. Quotidiennement, les pauvres, les immigrants, les marginaux et les protestataires sont victimes d’abus illégitimes de la part des polices à travers le monde. Nous serons donc encore là, toute l’année, pour surveiller le travail des policiers et le 15 mars 2010 pour souligner la 14e Journée Internationale Contre la Brutalité Policière.

mardi, mars 10, 2009

Lancement du Cause Commune #23

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Mardi, 17 mars à partir de 17h
Yer'Mad, 901 Maisonneuve est
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En ces temps de marasmes économiques où le capitalisme montre ses contradictions au grand jour, nous vous invitons au lancement du 23e Cause Commune, le journal d’agitation communiste libertaire de l’UCL. Ce sera l’occasion de vous procurer la dernière parution de Cause Commune mais aussi de siroter une bière et de discuter avec les membres du collectif montréalais de l’Union Communiste Libertaire (UCL).

samedi, mars 07, 2009

Rappel : Manifestation du 8 mars


Manifestation 8 mars:: Journée Internationale des Femmes
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RAPPEL -- N'oubliez pas d'avancer vos cadrans pour le 8 Mars (Heure Avancée d'Été) !
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Dimanche, le 8 mars, 12hrs
Carré Cabot
(coin St-Catherine et Atwater, métro Atwater)

**Les enfants sont les bienvenus à la manifestation du 8 mars
**Nous encourageons les hommes à venir en solidarité
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Chaque année, nous descendons dans les rues de Montréal pour affirmer notre droit de déterminer notre futur en nos propres termes et exiger la justice pour toutes et tous. Nous reprenons les rues pour célébrer et affirmer notre solidarité avec les luttes quotidiennes de toutes les femmes, communautés et peuples oppriméEs, ici, en terre autochtone occupée, ainsi que partout à travers le monde.

Cette année, nous encourageons les gens à porter un masque pour protester contre l’adoption prévue d’un nouveau règlement municipal interdisant le port de masques lors de manifestations et rassemblements. Nous encourageons les manifestantEs à porter un masque pour se montrer solidaire de toutes et tous les dissidentEs forcéEs de cacher leurs identités : les sans-papiers menacés d'être arrêtés par les agents des services frontaliers lorsqu’ils s’insurgent contre les déportations et les emprisonnements, les femmes craignant d’être la cible de leur partenaire abusif lorsqu’elles dénoncent la violence conjugale, les communautés autochtones qui défendent leurs territoires et leurs modes de vie contre l’invasion militaire, les jeunes qui se masquent pour se protéger de la brutalité policière et du profilage racial, les communautés racisées qui sont constamment la cible du harcèlement du gouvernement au nom de la "sécurité nationale", les victimes de toute forme de répression politique, ainsi que toutes celles et ceux qui luttent pour la justice à travers le monde.

Une invitation du Comité du 8 mars des femmes de diverses origines.

mercredi, mars 04, 2009

L’impasse afgane (4/6) : Une guerre pour les femmes ?


Un de nos camarade du collectif de Montréal, publiera 6 chroniques dans le mensuel d'Alternative Libertaire. La chronique s'intitule L'impasse Afghane. Nous publions donc ici la quatrième partie (Vous pouvez lire la première, la deuxième et la troisième partie)..

En octobre 2001, l’armée états-unienne et ses alliés envahissent l’Afghanistan en représailles aux attentats du 11 Septembre. Le prétexte étant mince, les États occidentaux ont également brandi la « libération des femmes afghanes ». Un mensonge de plus.

Le 29 janvier 2002, dans son discours sur l’état de l’Union, George W. Bush déclarait : « La dernière fois que nous étions réunis dans cet hémicycle, les mères et les filles de l’Afghanistan étaient captives chez elles ; il leur était interdit de travailler ou de faire des études. Aujourd’hui, les femmes sont libres et elles font partie du nouveau gouvernement de l’Afghanistan. » [1]

C’est que la « libération des femmes » était devenu un puissant prétexte idéologique à la guerre sanglante contre le régime taliban, mis en place en 1996, et qui avait pourtant auparavant été financé et soutenu par Washington.

Les féministes afghanes contre l’intervention US

Pourtant, la plus importante et la plus courageuse organisation féministe afghane, Rawa, s’était prononcée contre l’intervention militaire occidentale. Fondée en 1977, l’Association révolutionnaire des femmes afghanes (Rawa) se battait pour les droits des femmes et revendiquait l’établissement d’un gouvernement démocratique [2].

Puis vint l’occupation soviétique en 1978. Le régime du Parti démocratique populaire d’Afghanistan, à la botte de Moscou, permit que pour la première fois, les femmes afghanes soient libérées de la burqa et que les filles puissent apprendre à lire et à écrire, aller à l’université et devenir enseignantes ou scientifiques. Rawa poursuivit néanmoins son travail d’agitation, mobilisant à la fois contre l’occupant soviétique et contre les islamistes fondamentaux, ces « combattants de la liberté » financés par les États-Unis. Plusieurs des fondatrices de Rawa furent sauvagement assassinées en 1987 par le Khad (le KGB afghan) avec l’approbation des groupes fondamentalistes.

En 1992, les moudjahidins de l’Alliance du Nord, présentés comme des héros par l’Occident, prirent le pouvoir et limitèrent fortement les droits des femmes : obligation de se voiler, interdiction du maquillage et de rire en public. Les enlèvements, les meurtres, le viol et la vente des jeunes femmes pour la prostitution devinrent le lot quotidien des afghanes [3].

Les talibans ou l’occupation ?

La prise du pouvoir par les talibans en 1996 enleva les dernières parcelles de droits aux femmes. En parallèle, une campagne aux États-Unis (Feminist Majority) regroupant différentes personnalités se mit en branle pour dénoncer « l’apartheid sexiste » en Afghanistan, alors que Washington recevait avec les honneur les dirigeants talibans. Feminist Majority soutiendra la guerre de 2001, sous prétexte qu’elle permettrait aux femmes de reconquérir leurs droits, grâce à la mise en place d’une « démocratie ». Alors que Rawa, au même moment, dénonçait les bombardements, arguant que seule une insurrection populaire pouvait débarrasser l’Afghanistan d’Al-Qaida et des talibans. Une fraction entière des féministes occidentales s’aligna ainsi sur le discours de Washington, contre les intérêts des femmes afghanes [4].

Dire que cette guerre est nécessaire pour les femmes afghanes, c’est décider qu’il vaut mieux pour elles mourir sous les bombes, mourir de faim, mourir de froid, que de vivre sous le joug des fondamentalistes que l’Occident leur a imposées. Les dés ont été lancés, les États-Unis se donnant bonne conscience en justifiant leur guerre impérialiste au nom des femmes. Après sept ans de combats, de viols, de meurtres et de lapidations, cette guerre a-t-elle réellement permis aux femmes afghanes d’être libres ?

[1] www.america.gov/fr
[2] www.rawa.org/rawa_fr.htm
[3] Ellis D., Women of the Afghan War, Praeger Publishers, 2000.
[4] Dupuis Déri F., L’Éthique du vampire. De la guerre d’Afghanistan et quelques horreurs du temps présent, Lux, 2007.

mardi, mars 03, 2009

Cause Commune #23

Le numéro 23 de Cause commune, le journal de l'Union communiste libertaire (UCL), est maintenant disponible sur le web. 4000 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantEs libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Vous pouvez soumettre un texte ou nous faire part de vos commentaires en écrivant à journal@causecommune.net. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de l’UCL le plus près de chez-vous.

Au sommaire du no 23

Manifestation du 8 mars

Les femmes réclament un nouvel ordre mondial : Fin à l’impérialisme, la guerre, les occupations, l’exploitation et la répression!

Pour la journée internationale des femmes, une invitation du comité du 8 mars des femmes de diverses origines.

Manifestation de rue,
ce dimanche, 8 mars, à 12h.
Carré Cabot (Sainte-Catherine / Atwater).


lundi, mars 02, 2009

Et une autre...

Une vidéo prise par une caméra de sécurité vient d'être rendue disponible sur internet, alors que s'ouvrait, vendredi, le procès du fumier.

Ça se passe le 29 novembre 2008, à Seattle. Une jeune fille de 15 ans, impliquée dans une histoire de vol de voiture, en mange toute une..!

Pour leur défense, le collègue de l'agresseur a affirmé que l'adolescente les avait traité de "gros porcs". Le batteur a pour sa part excusé son geste en affirmant, comme on peut le voir au tout début de la vidéo ci-dessous, que la fille l'aurait "blessé" en lui lançant sa chaussure. C'est vrai qu'il a l'air magané, le pauvre câlisse.



J'en profite pour vous réinviter à la 13ième journée internationale contre la brutalité policière, le 15 mars, et qui prendra cette année encore la forme d'une manifestation dans les rues de Montréal. L'appel est disponible sur le site du COBP.