mercredi, mars 31, 2010

Les 20 ans des émeutes de la Poll Tax

 Drôle de coïncidence... Hier, c'était le dépot d'un budget dévastateur, demain c'est la grande manif contre les hausses de tarifs et aujourd'hui c'est le vingtième anniversaire de la fameuse émeute de la Poll Tax à Londres!

Le 31 mars 1990, avait lieu le grand rassemblement a Londres contre la Poll Tax. C'est qui cette affaire là? C'était une nouvelle taxe que Margaret Thatcher voulais appliquer. Ça consistait en une taxe pour les services publique par habitant, au lieu d'être une taxe qui s'appliquait aux propriétaires d'immeuble. Donc, une taxe qui frappait durement les moins nantis.

Faut pas oublier qu'au court des années 80, Thatcher, surnommé la "Dame de l'Enfer"... non, "de Fer"... avait appliqué la recette, bien connu maintenant du néo-libéralisme: coupures, privatisation, réduction de l'État, libre-échange. La grève des mineurs fut certainement un moment phare de la résistance à son règne, mais aussi les grandes émeutes dans les villes industrielles durement touchés par le chômage à cause des ses politiques conservatrices.

Quoi qu'il en soit, la Poll Tax c'est la goute qui fait déborder le vase. Tout au long de l'année, les mouvement de protestation avaient organisé des assemblées publiques, des boycott de la taxe et des manif qui plus d'une fois ont tournée a l'affrontement.

Le 31 mars, la tension est forte, alors que des centaines de milliers de personnes se rendent à Trafalgar Square pour dénoncer la Poll Tax. La police, incapable de garder son sang froid, fini par attaquer les manifestants et toutes ces personnes venus pour une marche familiale décident de garder la tête haute et d'affronter le bras armé de l'État. Une des plus grosses émeutes de l'histoire récente de la Grande-Bretagne s'en suit...

Ça donne matière a réflexion en ce qui concerne le contexte Québécois, les similarités sont frappantes. Faut aussi souligner que suite aux affrontements, Thatcher et son gouvernement ont démissionné... et la Poll Tax fut aboli. Voici ce que Ian Bone, membre du défunt groupe anarchiste Class War dit du succès de cette émeute dans un petit texte explicatif assez complet :


“The riot succeeded, basically because it was a mass movement involving hundreds of thousands if not millions of people who were prepared to resist paying the tax and to take direct action on the streets. Plus a lot of people really hated Thatcher and her time was up by then; past her sell by date. The lesson is, direct action on the streets works.”

Pour les fanatiques de Riot Porn:


Un documentaire complet sur les événements de Trafalgar Square (dont on peut voir une version écourté de très mauvaise qualité ici )


mardi, mars 30, 2010

Notre résumé du budget

À l'occasion du dépôt du budget 2010-2011, le collectif de Montréal de l'UCL a engagé une équipe spécialisée en économie politique afin de décortiquer, analyser et résumer, rien que pour vous, les tenants et aboutissants du plan financier de l'État.

mardi, mars 23, 2010

Malinovski à Québec


J’ai toujours eu pour mon dire qu’on n’avait pas assez écrit sur le sommet des Amériques à Québec en 2001. En fait, c’est un peu la honte que, outre un documentaire de l’ONF, il n’y ait pas d’ouvrage sérieux publié au Québec sur la question. Je croyais que David Graeber, Direct Action, An Ethnography nous avait pris de vitesse sur notre propre terrain. Rassurez-vous, même s’il passe plus de 200 pages à nous faire un ethnographie du sommet des Amériques, ce n’est pas le cas.
Pour Graeber, cet événement est un prétexte pour parler de l’organisation des groupes libertaires. Nostalgiques du sommet des peuples ou de la CLAC/CASA tenez-vous le pour dit : vous aurez quelques bons moments, mais on ne vous offre pas 500 pages de photos souvenir. Ça n’enlève rien, au contraire, à la qualité du travail.

Sur le terrain
L’observation très participante que pratique Graeber a l’avantage de nous glisser tout près du sujet. On le suit, à travers ses notes, ses PV verbatim de plusieurs rencontres et ses carnets personnels, non seulement dans les événements entourant le sommets des Amériques, mais aussi dans plein d’autres réunions et actions militantes. Comme il l’annonce d’entrée de jeu, il ne s’agit pas d’un livre à thèse, mais bien d’un travail d’ethnographie comme le faisait Evans-Pritchard chez les Nuers ou Malinovski en Mélanésie. Le travail est essentiellement descriptif et l’appareillage théorique (dans lequel se croisent, entre autres, de Holloway, Castoriadis et Debord) est surtout utile pour tenter des explications a posteriori ou pour mieux faire saisir le point de vue étudié.

Cette technique audacieuse est appropriée. Pour la recherche universitaire, la terra quasi incognita que représente les organisations libertaires méritait bien une description de fond en comble : qu’on s’attarde en détail à la culture, aux prises de décisions collectives, aux actions et au rapport avec la police et les médias pose un cadre qui permettra de mieux étudier et de mieux comprendre cet univers militant.

Étonnamment, ce n’est pas sur les « actions directes » en tant que telle que Graeber est le plus intéressant. D’abord, les anars sont loin d’être les seuls à utiliser certaines de leurs méthodes (manif, piquets de grèves, etc.). Ensuite, Francis Dupuis-Déri avait déjà fait avancer le travail de réflexion sur une méthode qui leur est plus propre : le Black Block.

À l’opposé, le chapitre sur les processus démocratiques se révèle passionnant. Il s’agit à la fois d’une contribution fondamentale du mouvement libertaire à la gauche, mais aussi d’un travail de recherche rigoureux et original. On y démystifie certaines idées reçu sur le processus consensuel, mais on signale aussi ses limites et défis. Bien sûr, on peut parfois regretter une présentation un brin caricaturale des autres groupes de gauche (trots, léninistes, réfos, etc.). Est-ce la gauche étatsunienne qui est particulièrement sclérosée? Possible. Quoiqu’il en soit, Graeber nous dépeint avec rigueur le point de vue des anars et non la vérité sur ces autres groupes qualifiés de sectaires.

Il nous offre aussi une réflexion étendue sur le rapport entre activistes et médias. On commence par se taper la réflexion plutôt classique sur les médias de masse et la structure qui les force a offrir une couverture systématiquement désavantageuse des actions directes. Plus original, cependant, sont les exemples très précis de mensonges purs et simples de la part de journalistes. Non pas parce que leur boss leur a dit de mentir, mais simplement parce que c’est tellement plus simple à écrire et à comprendre quand on organise les faits de la bonne façon; même s’ils ne sont pas arrivés de la bonne façon. Alors que les flics provoquaient, c’est tellement coutumier de dire que c’était les anars qui fessaient comme des malades. Tout le monde comprend ça, non?

Faire le débat
Graeber met la table pour un débat plus vaste. D’accord, les libertaires ne se perdent pas dans les débats sectaires et théoriques vaseux et ne basent pas leur action sur une approche « idéaliste » du monde qui les feraient commencer « par en haut ». Néanmoins, quand ils s’entendent sur un objectifs commun pour leur groupe d’affinité (ou qu’ils en rediscutent) n’y-a-t’il pas là un lieu de débat théorique aussi crucial que pour n’importe quel autre groupe? Ne se peut-il pas qu’une mauvaise définition de départ des objectifs communs (ayant peut-être pour cause une absence de débat théorique développé) nuise à l’avancée des objectifs pratiques?
Dans la tension, très bien décrite par Graeber, entre action directe et représentation médiatique, comment peut-on parvenir à une conclusion claire? Bien sûr, on veut ce « nouveau monde construit dans la coquille du vieux », mais en même temps, quand l’espace public et la capacité de parler dans un lieu où être entendu de tous et toutes disparaît, comment croire sincèrement que de simples actions d’éclat sauront « contaminer » les gens autours?

Des ouvrages théoriques d’une telle qualité rappellent qu’il serait bon, un jour, de mettre sur pied un lieu de débat à gauche où l’on pourrait discuter sans tenter de recruter ou d’excommunier. La diversité des tactiques, au centre de la stratégie de Québec 2001, appelle peut-être à une concertation/débat dans un lieu de respect des choix stratégiques des autres où il serait possible de penser les coup un peu d’avance sans s’engueuler sur des questions de chapelles. Difficile de lire Graeber sans penser que le dialogue est possible.

SIMON TREMBLAY-PEPIN

GRAEBER, David, Direct Action, An Ethnography, Oakland : AK Press, 2009, 600 p.

+ce texte est tiré du journal Le Couac, mars 2010.

Blocus d'usine à Beaupré

Un billet intéressant tiré du blogue de nos camarades de la Nuit (Qc).



Selon les médias régionaux, une centaine de travailleurs et de travailleuses d'AbitibiBowater bloquent l'entrée de l'usine de Beaupré depuis 6h ce matin. Le blocus vise à empêcher la compagnie de sortir du matériel de l'usine. Le plus récent bulletin disait qu'une vingtaine de personnes étaient encore sur les lieux en soirée. Une vigile permanente est installée sur les lieux.

L'usine est fermée mais la compagnie doit encore de l'argent à ses ancien-ne-s employé-e-s (12M $ en primes diverses!). Comme AbitibiBowater s'est placée sous la protection de la «loi sur les arrangements avec les créanciers», la seule garantie qu'ont les gens de la région d'être payé un jour c'est d'empêcher le démantellement des machines. C'est là leur ultime rapport de force.

Le geste est qualifié de symbolique par le président du syndicat local. Pourtant, il s'agit bel et bien d'action directe. De tels blocus --parfois agrémenté de menaces diverses de détruire le matériel-- ont donnés des résultats un peu partout dans le monde (de la France à l'Ontario). C'est peut-être pas «légal« mais c'est tout à fait légitime! Lâchez pas le morceau!

Y'a des vidéos sur le site de LCN et sur celui de Radio-Canada (Le Soleil a aussi fait un papier sur le sujet).

Notons que la reprise des activités de l'usine sous contrôle capitaliste s'avère très improbable (et ce n'est pas faute d'avoir essayé, notamment avec un comité de relance appuyé par les élites locales!). Curieusement(!), personne ne semble avoir pensé à la relancer sous contrôle ouvrier, comme ça se fait en Argentine, au moins en attendant le versement des sommes dues. Une idée à creuser?

lundi, mars 22, 2010

Invitation à une assemblée publique de l'AEELI

Pour marquer les cinq ans de la reprise en main et du renouveau de la corporation à but non-lucratif «l'AEELI» débouchant, entre autre, sur la création de la librairie anarchiste l'Insoumise. Les membres de l'Association sollicitent tout groupes ou individus-es anarchistes, concernées et sympathisant-e-s de ce projet à venir s'exprimer lors de notre assemblée publique qui sera tenu le samedi le 24 avril 2010 au Centre Saint-Pierre. Le but de cette assemblée est de discuter de l’avenir de l’Association en s’appuyant sur les acquis actuels.

L'assemblée discutera des thèmes suivants: Bilan de l'AEELI et de la librairie des 5 dernières années; survol de la structure interne; relation et politique de location avec les locataires; l'avenir du bâtiment et de la librairie. Des présentations ou mémoires pourront être présentés et déposés, et les propositions déposés par toute personne ou groupe seront amenés ultérieurement à une assemblée régulière des membres de l’AEELI. . L'assemblée débutera à 10h pour se terminer à 18h et il y aura un repas gratuit servi par People's Potato.


L’AEELI qui permet l’existence et le développement d’une librairie anarchiste à Montréal, date de 1982, quand des libertaires ont achetés l'édifice qui abrite présentement l'Insoumise. Autrefois, le Collectif Alternative --qui existait depuis le début des années 70-- avait le mandat de gérer la librairie. Suite à plusieurs années de tensions et de problèmes à accomplir ce mandat, une large coalition de diffuseurs libertaires a réussi à dénouer cette impasse en 2004. Nous avons alors ouvert l'association à la participation importante de plusieurs tendances anarchistes et libertaires de Montréal. 



Ces bases élargies de participation, ainsi qu'une meilleure structuration et une décentralisation fédérée des forces et du travail, nous a permis de créer et animer la nouvelle librairie L’INSOUMISE . En même temps nous avons rénové modestement l'édifice, pour donner le lieu que nous connaissons aujourd'hui. Nous sommes particulièrement fier de la réalisation de notre mandat principal soit, une librairie qui foisonne d'une diversité inégalée à Montréal de livres anarchistes, une librairie accueillante et ouverte régulièrement, une librairie qui s'occupe autant d’avoir une gestion financière saine que de développer un lieu de diffusion, sans sectarisme, des textes anarchistes et libertaires à Montréal. 



Tout cela est loin d'être le fruit du hasard. Les accomplissements de l'association sont le résultat direct des changements importants et radicaux qui ont eu lieu en 2004. Mais après plus de 5 ans de travail continu à rebâtir le projet libraire et à partager et gérer l'édifice; il est temps, pour nous, de faire un bilan ouvert et collectif, de solliciter des propositions pour l'avenir à qui voudra participer parmi les groupes et individus-es anarchistes de Montréal qui considèrent ce projet comme important et en sont solidaires.

C’est un rendez-vous pour les anarchistes qui veulent débattre et proposer des idées et des actionspour l’avenir de la diffusion anarchiste à Montréal au sein de l’AEELI.


Au centre St-Pierre, 1212 rue Panet. Salle 304 : Marcellin-Champagnat, Samedi le 24 avril 2010 de 10h00 à 18h00. 
Un repas sera servi gratuitement.

L'inscription est encouragée pour la planification du repas et pour nous aider à évaluer la participation. Svp nous envoyer un courriel: osbl_aeeli@yahoo.ca

On peut aussi consulter les textes constitutifs de l'AEELI sur le blogue: aeeli.blogspot.com

L'AEELI est l’association responsable de la librairie l'Insoumise ainsi que de l'édifice du 2033 St-Laurent


Merci patron!

Si vous ne connaissez pas, ça manque à votre culture. Heureusement, dans trois minutes, ce sera réglé. Question de bien commencer une autre semaine : Merci Patron, des Charlots! Téléchargeable en mp3 par là : avec la compilation Pour en finir avec le travail.



Quand on arrive à l'usine
La gaieté nous illumine
L'idée de faire nos huit heures
Nous remplit tous de bonheur
D'humeur égale et joyeuse
Nous courrons vers la pointeuse
Le temps d'enfiler nos bleus
Et nous voilà tous heureux

Merci patron
Merci patron
Quel plaisir de travailler pour vous
On est heureux comme des fous
Merci patron
Merci patron
Ce que vous faîtes ici bas
Un jour Dieu vous le rendra

Quand on pense à tout l'argent
Qu'en fin de mois on vous prend
Nous avons tous un peu honte
D'être aussi près de nos comptes
Tout le monde à la maison
Vous adore avec passion
Vous êtes notre bonne ange
Et nous chantons vos louanges

Merci patron
Merci patron
Quel plaisir de travailler pour vous
On est heureux comme des fous
Merci patron
Merci patron
Ce que vous faîtes ici bas
Un jour Dieu vous le rendra

Mais en attendant ce jour
Pour vous prouver notre amour
Nous voulons tous vous offrir
Un peu de notre plaisir
Nous allons changer de rôle
Vous irez limer la tôle
Et nous nous occuperons
De vos ennuis de patron

Nous serons patron
Nous serons patron
A vous le plaisir de travailler pour nous
Vous serez heureux comme un fou
Nous serons patron
Nous serons patron
Ce que vous avez fait pour nous
Nous le referons pour vous...

dimanche, mars 21, 2010

Une petite vidéo...ZEP et son tube Nique la France.

Un clip génial avec un message anti-colonialiste et anti-raciste plutôt intéressant. Pour plus d'infos sur Zone d'Expression Populaire.

Batay Ouvriye: Communiqué au sujet des camps de réfugiés haitiens.

Un communiqué de Batay Ouvriye.

12 mars 2010.
AMIS ET CAMARADES DES CAMPS !

Tandis que le gouvernement a achevé de démontrer son incapacité, sa parfaite inaptitude à notre prise en charge correcte ;
Tandis qu’il se révèle conforme à lui-même en cherchant à continuer de consolider sa position avec les mafias-criminels qu’il mettait en place ;
Tandis que les sénateurs et députés corrompus reprennent leurs magouilles pour pouvoir reparaître publiquement et ainsi assurer la continuité de leurs mandats déjà épuisés ;
Tandis que les impérialistes, sur la base de l’« aide » qu’ils sont venu « donner », où ce sont les ONGs qui progressent à une allure fulgurante en consommant les trois-quarts de cet argent, envahissent notre territoire de militaires, comme si ce pays, libéré par un peuple d’esclaves, était à présent un terrain vague ;
Tandis que Préval et son gouvernement ouvre le pays à tous ceux qui désirent bénéficier de l’exploitation accrue des entreprises et usines, au point ou certaines ouvrières meurent de cette domination ; tandis que les bourgeois continuent à faire leurs bénéfices, tirant profit de l’occasion pour augmenter encore plus leur exploitation dans les industries et manufactures…
Tandis que tous les conservateurs collaborent en cherchant à se faufiler de plus en plus près du pouvoir et ainsi participent à la réhabilitation des anciennes structures pourries.

Nous, sous les tentes, sous les bâches, sous de vieux draps, sous des cartons… continuons à endurer les pluies, souffrons, subissons des humiliations et mourrons même dans une situation où nous a placé la misère ; une misère engendrée par les grands propriétaires fonciers, les grands bourgeois, les gloutons « grands mangeurs » et le grand capital étranger, avec leur armées et polices, pour nous forcer d’accepter d’en être arrivés là.

samedi, mars 20, 2010

Grèce: un anarchiste tué par la police

Flics! Porcs! Assassins!


A huit milles kilomètres d'ici...
Athènes. Grèce. A deux mille kilomètres d’ici. L’Etat grec est quasi en banqueroute et l’économie grecque n’en sort plus. Sur les conseils des autres pays de l’Union Européenne, le parti socialiste gouvernante a décrété toute une série de mesures d’austérité et de restructurations. Ca coutera « du sang, de la sueur et des larmes », c’est ce que jurent les ministres, mais « on ne peut pas faire autrement ». Depuis janvier, des routes, des ports, des aéroports, des frontières, des usines, le réseau ferroviaire… sont régulièrement bloqués par ceux qui savent que ce seront eux qui payeront le prix. Les manifestations se suivent et aucun politicien ne semble être encore capable de calmer et de canaliser les protestations. Fréquemment, de durs affrontements ont lieu avec la police anti-émeute et des centaines de destructions, d’incendies et d’attaques explosives dirigent leur attention dévastatrice contre les structures de l’Etat et de l’économie, contre toutes les expressions de l’autorité.

« Du sang, de la sueur et des larmes. » Tandis que la police charge toujours plus violemment toute manifestation ou rassemblement, tandis qu’elle a déjà cassé les jambes et les bras de centaines de personnes, du sang meurtrier a coulé à l’aube du 12 mars 2010. Une patrouille de police avait surpris deux compagnons anarchistes en train de voler une voiture. S’en suivit une fusillade, un compagnon a pu s’enfuir tandis que l’autre, Lambros Fountas, a été atteint par plusieurs balles. Grièvement blessé, il a encore essayé de fuir, mais il a été rattrapé par les flics et qui l’on laissé saigner à mort. Lambros Fountas avait 35 ans et ça faisait des années qu’il s’était engagé dans la lutte contre toute forme d’autorité ; parfois seul ou avec quelques compagnons, parfois coude à coude avec d’autres opprimés et rebelles. Il se battait avec toutes les armes qu’il considérait utiles : avec la plume et le papier, avec des pierres et du feu, avec des barricades et des manifestations, avec des revolvers et des grenades. La révolte était le rythme de sa respiration et la liberté faisait battre son cœur. Voilà pourquoi nous ne l’oublierons pas, même si nous ne le connaissons peut-être pas personnellement. Voilà pourquoi son mort ne peut qu’accélérer notre respiration, aspirant à la vie, se frayant, à travers la sédition, un chemin vers la liberté.


Des massifs montagneux et des grands fleuves, des plaines étendues et la terre brûlée de l’ex-Yougoslavie nous séparent de la Grèce. Mais partout en Europe et aussi ici en Belgique, les Etats sentent que les choses se gâtent. Ils sentent qu’il se peut, qu’il est possible que leurs sujets se débarrassent du joug de la résignation et qu’ils n’acceptent plus rien. Il est toujours plus clair que partout de plus en plus de gens seront jetés par-dessus bord. Ce n’est pas un hasard que justement maintenant les flics appuient plus vite et plus résolument sur la détente, qu’ils sont en train de construire un nouveau centre fermé pour clandestins et qu’ils commenceront bientôt la construction de neuf nouvelles prisons. Ils se préservent contre la possibilité de la rage.

Ca pourrait nous faire peur. Peur de la prison, peur d’être tabassé par les flics, peur de mourir sous les balles du pouvoir, peur de perdre aussi le peu qu’on avait encore. Mais à un certain moment, on ne peut plus esquiver la question : vivre à genoux, utilisé et balancé en fonction de l’économie et du contrôle, broyé par la hiérarchie sociale, abattu par d’interminables files d’attente et la routine du boulot-métro-dodo ou… une vie où le battement de ton cœur libre se heurte à toute autorité et où tes mains prennent toutes les armes pour l’atteindre.

Rien n’est sûr, tout est possible. La révolte qui s’étend en Grèce était presque impensable il y a encore quelques années ; ni les politiciens, ni les journalistes ne savent encore comment la bâillonner. Car le langage de cette révolte s’est forgé le refus de se laisser encore traîner dans la boue. Approprions-nous ce langage, apprenons son vocabulaire, étudions sa grammaire, faisons en notre dialecte.

Il est temps d’abandonner l’attitude paralysante de se laisser aveugler par l’océan de soumission et de résignation qui nous entoure. Pour ne plus prendre cette réalité, cette répétition apparentement ininterrompue de la même routine, comme l’horizon, mais pour porter nos regards vers ce qu’il y a derrière cet horizon, vers les possibilités inespérées.
Il est temps de souffler fort sur les feux qui couvent.

Quelques anarchistes 

Source
Plus d'infos en anglais

jeudi, mars 18, 2010

Les femmes, un « groupe identifiable »?

Jean-Claude Rochefort, ce vieux misogyne, a été arrêté le 4 décembre dernier pour possession illégale d'arme à feu et menaces de mort. Ses sites web glorifiaient notamment Marc Lépine : « STP Marc, rends-nous service : tue toutes ces salopes ». Pour lui, le 6 décembre est le jour de la Saint-Marc, « pour le souvenir de la première contre-attaque contre les féminazies [sic] dans la guerre contre les hommes. »

Cette semaine, la Couronne songe à déposer une nouvelle accusation d'incitation publique à la haine, mais l'avocat du macho y oppose un argument de poids : les femmes en général ne seraient pas un « groupe identifiable », contrairement aux homosexuels ou aux Juifs, précise-t-il..

Bref, on aura bientôt le loisir d'assister au spectacle d'un ou d'une juge qui, le plus sérieusement du monde, nous dira si oui ou non, les femmes sont un « groupe identifiable ». Un moment unique, aucune jurisprudence n'existant sur cette question, ma foi, fort, fort complexe...

mardi, mars 16, 2010

L'acceptation béate de la brutalité policière

Surprise! Des voyous cagoulés en train de procéder à...
l'arrestation d'un camarade? Bonjour, la police!

Une lettre d'opinions publiée sur cyberpresse.

La manifestation contre la brutalité policière est chaque année victime... de brutalité policière. Tout comme l'an dernier, la campagne de dénigrement mise en oeuvre par le Service de police de la ville de Montréal fut des plus efficaces. Avant même que le moindre manifestant n'ait pensé participer à la manifestation annuelle, le SPVM, relayé par son puissant service de relations publiques, mettait tout en oeuvre afin de justifier d'éventuelles arrestations. 

dimanche, mars 14, 2010

Jean Ferrat nous quitte

Jean Ferrat, chanteur humaniste engagé, s'est éteint aujourd'hui à l'âge de 79 ans.

Si votre grand-mère se souvient les yeux dans l'eau de la chanson "La montagne", ode au terroir et à la France paysanne, peu de gens au Québec saisissent bien l'étendue de son engagement politique.

C'est en 1963 avec l'album "Nuit et brouillard", qui évoque la déportation, que sa carrière connait un vif succès. Les radios étaient pourtant dissuadées de diffuser la pièce titre.

Membre du parti communiste tout en prenant ses distances de l'URSS, il participe activement aux émeutes de 68. Lui et plusieurs camarades, dont Dominique Grange, chantent pour les ouvriers dans les usines en grève.

(Allez lire la suite sur Voix de faits)

Conflit chez Weston

Le 20 février, les salariéEs de chez Weston, à Longueuil, se prononçaient à l'unanimité contre les offres de l'employeur, et à 99% pour des moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée. La direction n'a pas bronché et a rétorqué que si l'offre n'était pas acceptée au plus tard le 13 mars (hier), une rencontre aurait lieu le lundi suivant pour organiser la fermeture de l'usine.

Mentionnons au passage que la famille Weston, propriétaire d'un paquet de compagnies, est la deuxième plus riche au Canada (selon Forbes), centième au monde, avec un petit 7.2 milliards. RueFrontenac.com nous rappelait récemment que
« Georges Weston ltée a acquis en 2005 la Boulangerie Gadoua (qui compte deux usines à Joliette et Napierville). Weston a construit une usine à Gatineau il y a quelques années. La boulangerie Weston de Longueuil est dotée de la plus haute technologie et sa construction a été complétée il y a 15 ans au moyen d’investissements de 60 millions de dollars.»
Les temps sont durs, hein..?

Bref, hier, date limite de l'ultimatum des boss, 148 prolos de la Boulangerie se sont donc réuniEs en assemblée générale. Malgré la menace de fermeture définitive, c'est à 95% que les offres ont été refusées. Si le communiqué du syndicat est sans surprise relativement mou, le résultat de l'assemblée laisse espérer que la base fera preuve d'un peu plus de combativité.

Camarades, ne laissez pas les patrons vous foutre à la porte; c'est à vous de les expulser. Ne laissez pas de chefs syndicaux vous mettre en garde, ni de vous convaincre d'abdiquer. Organisez-vous démocratiquement sur vos propres bases. Reprenez l'usine, occupez-la. Vous ne serez pas isoléEs : vous verrez surgir des alliéEs inattenduEs.

Solidarité!

vendredi, mars 12, 2010

Black Flame tour-Conférence montréalaise avec l'auteur Michael Schmidt.


L'UCL-Montréal vous convie à une conférence de l'auteur sud-africain Michael Schmidt qui présentera son livre Black Flame: The Revolutionary Class Politics of Anarchism and Syndicalism. La tournée ontarienne organisée par nos camarades de Common Cause s'arrêtera pour une seule conférence au Québec.



La conférence montréalaise organisée par l'UCL aura lieu jeudi le 18 mars au D.I.R.A.(2035 St-Laurent) à 18h30.

L'écrivain et militant sud-africain Michael Schmidt, co-auteur du livre « Black Flame: The Revolutionary Class Politics of Anarchism and Syndicalism », sera à Montréal pour discuter de ce nouvel ouvrage important sur l'histoire des mouvements et des idées anarchistes.

South African writer and activist Michael Schmidt, co-author of “Black Flame: The Revolutionary Class Politics of Anarchism and Syndicalism” will be in Montreal to promote and discuss this important new book on the global history of anarchist movements and ideas.

Jean-Loup Lapointe, un récidiviste dangereux


Le Devouar a obtenu un rapport du SPVM signé de la main de Jean-Loup Lapointe, à propos d'un événement semblable à celui qui a mené à la mort de Fredy Villanueva en août 2008. Le récit est plutôt ennuyant, mais, même pour les plus légalistes et aliénéEs, prouve au moins que le flic a menti.
Le policier Jean-Loup Lapointe a déjà été impliqué dans un intervention au cours de laquelle il a dû asperger de poivre de Cayenne six jeunes de 16 à 20 ans parce qu'il craignait d'être désarmé et d'être tué.

Cet épisode étrange est revenu hanter le policier Lapointe, en portant ombrage à sa crédibilité, hier lors de l'enquête du coroner sur la mort de Fredy Villanueva.

En effet, lors de son contre-interrogatoire aux mains d’Alain Arsenault, en février dernier, Lapointe a déclaré sous serment qu’il avait eu peur d’être désarmé et tué une seule fois dans sa carrière. C’était le 9 août 2008, lorsqu’il a abattu le jeune Villanueva à la suite d’une intervention qui a mal tourné, à Montréal-Nord.

Contrairement à ses dires, Lapointe a déjà évoqué la peur d’être désarmé et tué, par le passé, pour justifier une intervention à grands renforts de poivre de Cayenne auprès de quatre jeunes filles de 17 à 20 ans, un adolescent de 16 ans, et un jeune homme de 18 ans.
Un rapport d’événement du SPVM dont Le Devoir a obtenu copie laisse entrevoir la possibilité que le policier ait commis un parjure. Ce document est rédigé et signé de la propre main de Jean-Loup Lapointe.

mercredi, mars 10, 2010

La déontologie vue par un flic du SPVM

Un policier en uniforme en a profité le 8 mars dernier, à l'occasion d'un rassemblement pour la Journée Internationale des Femmes, pour se moquer de la déontologie policière devant la caméra.

Bon, on savait déjà qu'une plainte en déontologie policière contre un flic qui abuse de son pouvoir, ça finit presque toujours en « conciliation », quand elle n'est pas rejetée d'emblée. La « conciliation » c'est quand la victime obtient une rencontre avec le policier pour tenter de régler leur « différent ». On ne parle pas bien sûr de disputes du genre « ton chien a chié sur ma pelouse » mais plutôt d'amendes injustifiées, d'arrestations illégales ou encore de gestes violents de la part d'agents de la paix. Ce n'est que très rarement qu'un flic visé par une plainte soit cité devant le Comité de déontologie : en 2008, sur 650 plaintes, seulement 3 ont progressé jusqu'au Comité [1]. Puis encore là, les sanctions sont invariablement les mêmes : quelques jours de suspension avec ou sans salaire. Jusqu'à maintenant, on pouvait compter sur les membres de la force constabulaire pour défendre le processus de déontologie, ce supposé rempart contre les abus policiers et l'impunité.

Cependant, l'agent Pascal Tassé du SPVM, lui, il sait à quoi ça sert vraiment une plainte en déontologie. Pas à protéger protéger le public contre les abus policier, non madame! La déontologie, ça sert à accumuler du temps supplémentaire payé à $40/h!



Avancez à 2:30 pour visionner l'interaction avec l'agent Tassé

Avec un salaire médian d'environ $49000 (échelon 4) [2], on peut calculer que l'agent Tassé a probablement cumulé pas loin de 125 heures en déontologie l'an dernier. Avec notre aide, peut-être qu'on pourrait l'aider à battre son record cette année?

[1] Bilan du SPVM en chiffres
[2] Conditions de travail d'un policier permanent à la Ville de Montréal

Source du vidéo et transcription

Bouchard de mar…!

Lucien Bouchard, le vieux conservateur en canne, aurait reçu plus de 2,7 millions de dollars de l'UQAM pour ses services de négociateur dans le dossier de l'Ilot voyageur. Celui qui affirme que les Québécois et les Québécoises ne travaillent pas assez, alors qu'ils n'ont jamais travaillé autant, et que les étudiant-e-s devraient doubler, voire tripler leur frais de scolarité, semble parfaitement confortable dans la position du moraliste millionnaire et ne voit absolument aucune indécence à faire la leçon à ceux et celles qui ne gagnent pas le centième de son salaire.

Ajoutons que l'ancien « Cheuf » des bleus ne semble pas trop se tuer à l'ouvrage puisque le dossier qu'il a en main depuis trois ans n'est toujours pas réglé. Môsieur Bouchard serait-il plus performant dans son costume de moraliste que dans celui d'avocat ?

mardi, mars 09, 2010

Contre-culture à vendre

Un court-métrage qui se penche sur la marchandisation du contre-culturel.

Cause commune no 27

Le numéro 27 de Cause commune, le journal de l'Union communiste libertaire (UCL), est maintenant disponible sur le web.

3500 exemplaires papier de ce journal sont distribués gratuitement par des militantes et des militants libertaires, membres ou non de l’organisation. Cause commune se veut un tremplin pour les idées anarchistes, en appui aux mouvements de résistance contre les patrons, les proprios et leurs alliés au gouvernement. Vous pouvez soumettre un texte ou nous faire part de vos commentaires en écrivant à journal@causecommune.net. Si le journal vous plaît et que vous voulez aider à le diffuser dans votre milieu, contactez le collectif de l’UCL le plus près de chez-vous (voir la liste sur http://www.causecommune.net).

Au sommaire du numéro 27 :

samedi, mars 06, 2010

Black Flame tour-Conférence montréalaise avec l'auteur Michael Schmidt.

L'UCL-Montréal vous convie à une conférence de l'auteur sud-africain Michael Schmidt qui présentera son livre Black Flame: The Revolutionary Class Politics of Anarchism and Syndicalism. La tournée ontarienne organisée par nos camarades de Common Cause s'arrêtera pour une seule conférence au Québec. La conférence montréalaise organisée par l'UCL aura lieu jeudi le 18 mars. Nous aurons plus de détails à vous fournir dans les prochains jours. Inscrivez donc cette soirée dès maintenant à votre agenda...

South African writer and activist Michael Schmidt, co-author of “Black Flame: The Revolutionary Class Politics of Anarchism and Syndicalism” will be in several Ontario cities between March 15 and March 21 to promote and discuss this important new book on the global history of anarchist movements and ideas. The tour, organized by Common Cause with support from AK Press and several local sponsors, is scheduled to pass through the following cities listed below.
To promote the tour Common Cause has also produced a short video which can be seen here and set up a Facebook page. Copies of "Black Flame" will be available for purchase at each tour stop.


Common Cause a aussi produit un petit vidéo pour faire la promo de la tournée.